Fermée en 2011 à cause d'un incendie, sa réouverture eut lieu le .
Histoire
Bal masqué à l'Élysée-Montmartre (1878).
Ouverte en 1807[1],[2], l'Élysée-Montmartre est à ses débuts une salle de bal. On y pratique un nouveau style de danse : le quadrille naturaliste, ou cancan, exécuté notamment par Valentin le Désossé ou Grille d'Égout. L'établissement se compose alors de trois corps de bâtiment et d'un vaste jardin. Émile Zola décrit sa façade dans son roman L'Assommoir.
Joseph Oller et Charles Zidler, ayant entendu parler du succès des quadrilles à l'Élysée-Montmartre et qui veulent réconcilier la « bonne société » avec ce genre de spectacle, allèrent engager un grand nombre des artistes de l'Élysée-Montmartre pour l'ouverture en de leur nouvel établissement : le Moulin-Rouge. Zidler remarque notamment La Goulue, qui deviendra l'une des plus célèbres danseuses de cabaret[3].
L'Élysée-Montmartre est aussi une source d'inspiration des peintres et artistes de la Butte (Toulouse-Lautrec y peindra de nombreux tableaux).
La salle servira de décor au Masque de Maupassant et accueillera la 100e représentation de L'Assommoir de Zola en 1879[4]. On y donne aussi des fêtes costumées comme le bal des Quat'z'Arts.
Olivier Métra y dirige un orchestre composé de 40 musiciens[3].
Puis la programmation musicale de l'Élysée-Montmartre se diversifie et évolue.
La salle accueille sous la Commune de Paris un des principaux clubs révolutionnaires[3] (lieux de discussions où « utopistes et enragés » refont le monde).
En 1894, le jardin est supprimé pour faire place au Trianon-Concert. En 1897, l'Élysée-Montmartre est réaménagé par son nouveau propriétaire : on sépare le bal du caf'-conc. D'un côté, les tours de chants, les revues et autres poètes-chansonniers, et de l'autre, la danse et le patinage. Pour ce faire, l'architecte Édouard-Jean Niermans réutilise la structure du Pavillon de France édifié par Gustave Eiffel pour l'Exposition universelle de 1889[6].
Après un incendie en 1900, la salle sera ornée de décorations modern-style et un décor rococo.
L'Élysée-Montmartre accueillera, à partir de 1949, des combats de boxe et de catch[4], puis on y joue des spectacles de striptease.
En 1989, la salle est reprise par la société Garance Productions. Elle accueille des concerts rock indé, électro, metal, rap et reggae[7].
À partir de 1995, on y programme tous les 15 jours Le Bal de l'Élysée-Montmartre animé par le GOLEM (« Grand Orchestre de l’Élysée-Montmartre »), rendant ainsi la salle à sa vocation première.
Intervention des sapeurs-pompiers.L'Élysée-Montmartre pris en charge par les Pompiers de Paris durant l'incendie du 22 mars 2011.
Le vers 8 heures du matin, malgré les contrôles en règle de la préfecture, un incendie d'origine électrique se déclare dans la salle, qui était encore fermée à cette heure[8],[4]. Neuf centres de secours, 18 engins et 72 sapeurs-pompiers ont été mobilisés a précisé un porte-parole des pompiers de Paris[9]. Des trous auraient été percés dans les murs du bâtiment, afin que les gaz chauds puissent être évacués. L'incendie fut maîtrisé aux alentours de 11h30[8].
Le sinistre n'a pas fait de victime, mais les dégâts matériels sont importants[10]. La structure métallique est déformée, murs et toit détruits, mais la façade est intacte[4].
À la suite du sinistre, le bail de Garance Productions n'est pas renouvelé[4], puis la société ferme en 2014.
Réouverture en 2016
En 2014 la salle est rachetée par Julien Labrousse et son associé Abel Nahmias, également propriétaires du Trianon voisin[7], des travaux sont entrepris et la réouverture est envisagée dans le courant de l'année 2016[11].
Après 5 ans de fermeture et 2 ans de travaux (8 millions d'euros d'investissement[7]), la salle rouvre ses portes le , lors d’un concert de -M-[12].
La salle
La salle.
L’Élysée-Montmartre, qui accueille aujourd’hui des concerts (1 380 places debout), est devenue en quelques années l’un des repaires des nuits parisiennes.
↑ a et bAlain Rustenholz, Les traversées de Paris : l'esprit de la ville dans tous ses quartiers, Évreux, Éditions Parigramme, , 647 p. (ISBN2-84096-400-7)
↑Pinchon Jean-François, Édouard Niermans, architecte de la Café-Society, 1991.
↑ abc et dStéphanie Binet, « L’Elysée-Montmartre renaît de ses cendres », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )