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De Mi caja de notas
Araignées, Aranéides
RĂšgne | Animalia |
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Embranchement | Arthropoda |
Sous-embr. | Chelicerata |
Classe | Arachnida |
Sous-ordres de rang inférieur
Les araignĂ©es ou AranĂ©ides (ordre des Araneae de la classe des Arachnides, Ă laquelle il a donnĂ© son nom) sont des arthropodes prĂ©dateurs. Comme tous les chĂ©licĂ©rĂ©s, leur corps est divisĂ© en deux tagmes, le prosome ou cĂ©phalothorax (partie antĂ©rieure, dĂ©pourvue de mandibules et d'antennes, et dotĂ©e de huit pattes) et lâopisthosome ou abdomen qui porte Ă l'arriĂšre des filiĂšres. Elles sĂ©crĂštent par ces appendices de la soie qui sert Ă produire le fil qui leur permet de se dĂ©placer, de tisser leur toile ou des cocons emprisonnant leurs proies ou protĂ©geant leurs Ćufs ou petits, voire de faire une rĂ©serve provisoire de sperme ou un dĂŽme leur permettant de stocker de lâair sous lâeau douce. Contrairement aux insectes, elles ne disposent ni d'ailes ni d'antennes ni de piĂšces masticatrices dans la bouche. Elles possĂšdent en gĂ©nĂ©ral six Ă huit yeux qui peuvent ĂȘtre simples ou multiples.
Parmi les 50 000 espÚces connues[1] que compte cet ordre en 2021 selon le World Spider Catalog, une seule est majoritairement herbivore, Bagheera kiplingi, et une seule immergée, Argyroneta aquatica.
L'ordre des Araneae est trĂšs homogĂšne aux points de vue morphologique et anatomique, mais de biologie extrĂȘmement variĂ©e, tant par les divers usages de la soie que par les modalitĂ©s du comportement lors de la prĂ©dation ou de la reproduction.
En tant que prĂ©datrices, les araignĂ©es jouent un rĂŽle majeur dans la rĂ©gulation des populations d'insectes, et elles sont elles-mĂȘmes rĂ©gulĂ©es par des prĂ©dateurs souvent spĂ©cifiques (reptiles, oiseaux ou insectes de la famille des Pompilidae). Elles se sont adaptĂ©es Ă presque tous les milieux, de cavernicoles Ă montagneux, des milieux arctiques Ă Ă©quatoriaux. Seuls les eaux salĂ©es, les trĂšs hautes altitudes et les milieux trĂšs froids nâont pas Ă©tĂ© colonisĂ©s par les Araneae.
La branche de l'arachnologie qui leur est consacrée est l'aranéologie. La peur des araignées ou arachnophobie est une des phobies les plus communes.
à l'exception de celles appartenant à deux familles (les Uloboridae et les Anapidae) et au groupe des Mesothelae (350 espÚces en tout), les araignées peuvent inoculer un venin pour se protéger ou paralyser leurs proies en liquéfiant leurs organes internes au moyen d'enzymes.
Les morsures de grandes espÚces sont souvent douloureuses mais ne laissent pas de séquelles. Seules 200 espÚces connues infligent des morsures susceptibles d'affecter la santé de l'Homme.
Anatomie
Lâanatomie de l'araignĂ©e est celle des Arthropodes ChĂ©licĂ©rates : corps divisĂ© en deux tagmes, le prosome ou cĂ©phalothorax (partie antĂ©rieure dĂ©pourvue de mandibules et d'antennes, recouverte par une carapace en bouclier) et lâopisthosome dont les deux premiers mĂ©tamĂšres sont modifiĂ©s en organe gĂ©nital. Le prosome a une premiĂšre paire dâappendices transformĂ©e en chĂ©licĂšres et une deuxiĂšme paire dâappendices transformĂ©e en pĂ©dipalpes. Le prosome et l'opisthosome sont sĂ©parĂ©s par un pĂ©dicelle, appelĂ© aussi le pĂ©dicule.
Lâanatomie de l'araignĂ©e est Ă©galement celle des Arachnides : prosoma Ă©quipĂ© de paires d'yeux simples et de six paires dâappendices chez lâadulte (chĂ©licĂšres, pĂ©dipalpes et quatre paires de pattes ambulatoires) ; rĂ©duction voire perte des appendices de lâopisthosome ; dĂ©veloppement dâun systĂšme respiratoire aĂ©rien qui peut avoir la forme dâun systĂšme trachĂ©en ou dâun systĂšme pulmonaire.
Mais les araignĂ©es ont des adaptations qui les distinguent des autres arachnides : le prosome et lâopisthosome sont articulĂ©s par le pĂ©dicule ; les sternites du prosome sont fusionnĂ©s au niveau ventral pour former un sternum ; la paire de chĂ©licĂšres biarticulĂ©s en crochets est parfois reliĂ©e Ă une glande Ă venin ; un bulbe copulateur est gĂ©nĂ©ralement prĂ©sent sur le pĂ©dipalpe des mĂąles ; parmi les quatre paires de pattes locomotrices, les deux premiĂšres paires de pattes antĂ©rieures sont dites tractives et les deux paires postĂ©rieures sont dites pulsives ; lâopisthosome non segmentĂ© est muni en position postĂ©rieure de glandes sĂ©ricigĂšnes qui produisent de la soie filĂ©e par une Ă six paires de filiĂšres, appendices spĂ©cialisĂ©s excrĂ©teurs. Il est Ă©galement Ă©quipĂ© d'un organe sexuel externe fĂ©minin spĂ©cialisĂ©, l'Ă©pigyne (plaque chitineuse en position ventrale qui contient un crochet et un rĂ©ceptacle sĂ©minal).
Le prosome assume au point de vue physiologique l'intégration neuro-sensorielle (vision généralement mauvaise, fonction tactile grùce à des mécanorécepteurs, odorat grùce aux chimiorécepteurs), la prise de nourriture, la locomotion grùce à quatre paires de pattes ambulatoires, une partie de l'activité sexuelle (pédipalpes, piÚces buccales) et un rÎle glandulaire phéromonal, surtout chez le mùle. L'opisthosome assume sur le plan physiologique des fonctions végétatives (digestion, circulation intérieure, respiration, excrétion, reproduction et fabrication de la soie).
Ătymologie
Le nom d'araignĂ©e vient du mythe d'ArachnĂ© (en grec ancien áŒÏÎŹÏΜη / ArĂĄkhnĂȘ), qui se vantait de tisser mieux qu'AthĂ©na. C'Ă©tait vrai, AthĂ©na furieuse dĂ©truisit son travail. HumiliĂ©e, ArachnĂ© alla se pendre. La dĂ©esse, prise de remords, dĂ©cida d'offrir une seconde vie Ă ArachnĂ© : elle la changea en araignĂ©e suspendue Ă son fil, la condamnant Ă tisser sa toile pour l'Ă©ternitĂ©.
Ăcologie et comportement
Les araignĂ©es (50 000 espĂšces connues en 2022 selon le World Spider Catalog[2] dont 7 000 recensĂ©es dans la rĂ©gion ouest-palĂ©arctique â Europe et bassin mĂ©diterranĂ©en[3] et 1 700 dans une cinquantaine de familles en France[4]) ont conquis presque tout le domaine terrestre Ă©mergĂ© hors haute montagne et zones polaires, certaines Ă©tant mĂȘme capables de vivre en grande partie dans des bulles qu'elles construisent sous l'eau (en eau douce exclusivement). Elles sont donc ubiquistes. Beaucoup ont dĂ©veloppĂ© un mimĂ©tisme les rendant discrĂštes voire presque indĂ©tectables dans leur habitat. D'autres ont des comportements sociaux trĂšs dĂ©veloppĂ©s.
Elles sont plutĂŽt a priori gĂ©nĂ©ralistes en termes de proies, mais spĂ©cialisĂ©es en termes d'habitat. Pour la plupart des araignĂ©es, les proies sont cependant exclusivement des insectes ou leur larves et parfois d'autres arachnides ou de petits crustacĂ©s terrestres (ex : cloportes..). Les araignĂ©es sont cannibales et n'hĂ©sitent pas Ă se nourrir d'autres araignĂ©es, qu'elles soient d'espĂšce diffĂ©rente ou mĂȘme de leur propre espĂšce ou de leur propre fratrie.
Les araignĂ©es interagissent avec leur environnement et entre elles en adaptant, pour certaines espĂšces au moins, leurs stratĂ©gies de chasse ; par exemple, deux araignĂ©es sympatriques (occupant le mĂȘme habitat forestier en Europe), Frontinellina frutetorum (CL Koch) et Neriene radiata (Walckenaer) (Araneae : Linyphiidae) vivent normalement Ă la mĂȘme hauteur dans les arbres forestiers. Quand elles coexistent, ces deux espĂšces se montrent capables d'utiliser des hauteurs sensiblement diffĂ©rentes sur les arbres pour tisser leur toile. F. frutetorum sĂ©lectionne plutĂŽt la strate plus Ă©levĂ©e, alors que N. radiata tissera ses toiles, plus prĂšs du sol, ce qui permet aux deux espĂšces de limiter leur concurrence dans la mĂȘme niche Ă©cologique. Cela laisse penser qu'une plus grande diversitĂ© d'espĂšces invite les araignĂ©es Ă exploiter une plus large partie de leur environnement.
Les populations d'araignées sont dans la nature contrÎlées par divers prédateurs, dont :
- des insectes, avec en particulier les guĂȘpes, dont toutes les guĂȘpes pompiles (Pompilidae) exclusivement prĂ©datrices d'araignĂ©es, qu'elles piquent prĂ©cisĂ©ment au niveau des centres nerveux en les paralysant avant de les emporter dans le gĂźte d'Ă©levage des larves, ainsi que les guĂȘpes maçonnes (Sceliphron) qui construisent des urnes de terre qu'elles remplissent de petites araignĂ©es paralysĂ©es (qui serviront Ă alimenter leurs larves) ;
- de nombreux reptiles ;
- certains amphibiens ;
- de nombreux oiseaux dits insectivores ou plus gĂ©nĂ©ralistes dont presque tous les oiseaux mangeant prĂšs du sol ou sur le sol (grive, bergeronnettes, rouge-gorge, roitelet, etc. jusqu'au hĂ©ron, en passant par les faisans, les poules, pintades, perdrixâŠ) ;
- certains mammifĂšres, dont chauves-souris, hĂ©rissons, renards ou mustĂ©lidĂ©s (dont belettes, fouinesâŠ).
Les araignées sont aussi victimes de maladies dues à des bactéries, virus, parasites (dont certains champignons parasites par exemple les Cordyceps[5],[6] ou champignons du genre Gibellula[7],[8]) qui peuvent les tuer[9] comme cela existe assez fréquemment aussi chez d'autres arthropodes[10], dont on découvre encore de nouvelles espÚces[11].
Alimentation
Les espÚces connues d'araignées sont prédatrices, à l'exception trÚs marginale de quelques espÚces trÚs dérivées comme Bagheera kiplingi, araignée sud-américaine, qui se nourrit principalement de pousses d'acacia[14]. CarnassiÚres, elles se nourrissent exclusivement de proies vivantes qu'elles chassent à l'aide de piÚges (toile d'araignée, araignée gladiateur, araignées-lasso ou araignées Bolas (en)), à courre ou à l'affût. Pour ne pas perdre leur proies, la plupart des espÚces l'enroulent de soie. Nombre d'espÚces sont nocturnes ou plus actives la nuit. Elles se nourrissent principalement d'arthropodes, mais certaines grandes araignées chassent des vertébrés (les veuves noires, par exemple, peuvent piéger des petits lézards). Sur tous les continents sauf l'Antarctique, des espÚces se nourrissent parfois de poissons[15]. La majorité des espÚces sont des prédateurs généralistes et opportunistes. Quelques rares espÚces ont une spécialisation alimentaire stricte : le genre Zodarion se nourrit exclusivement de fourmis ; les genres Zora, Ero et Mimetus sont cannibales[16].
Comme tous les arachnides, l'araignĂ©e n'absorbe que des liquides : elle doit donc lyser ses proies par digestion extra-orale ou exodigestion â c'est-Ă -dire les liquĂ©fier au moyen d'enzymes digestives injectĂ©es par les chĂ©licĂšres â avant de pouvoir s'en nourrir[17].
Les araignées ont un rÎle écologique capital en capturant chaque année 400 millions d'insectes par hectare (loin devant les oiseaux)[18] : cette estimation est basée sur les données relatives au spectre des proies de l'Argiope frelon qui peut capturer, durant toute sa vie (d'avril à novembre) jusqu'à 900 proies, principalement des pucerons ailés (30 %), des DiptÚres (26,8 %), des Sauterelles (17,9 %) et des HyménoptÚres (12,6 %)[19]. Elles sont capables de consommer quotidiennement 10 à 20 % de leur poids[20]. En tout, les araignées consommeraient ainsi entre 400 et 800 millions de tonnes d'insectes par an[21], ce qui en fait trÚs probablement le premier groupe de prédateurs au monde (70 millions de tonnes pour les oiseaux marins, entre 280 et 500 millions de tonnes pour les baleines, et 400 millions de tonnes pour l'humanité)[22]. Elles constituent donc le principal levier de contrÎle des populations d'insectes, et jouent à ce titre un rÎle stratégique pour l'agriculture et l'équilibre des écosystÚmes.
Selon une étude en , chaque année l'ensemble des araignées de la planÚte (qui rassemblées pÚseraient le poids de 478 Titanics) capturent et mangent environ 400 à 800 millions de tonnes de proies ; c'est autant de « viande » que ce que mangent les humains voire deux fois plus dans l'estimation haute (les humains consomment environ 400 millions de t/an de viande et de poisson). Pour donner une autre référence : c'est aussi une à deux fois la biomasse totale de tous les humains peuplant la planÚte[23].
Si les araignĂ©es sont traditionnellement considĂ©rĂ©es comme des prĂ©dateurs Ă lâalimentation exclusivement carnivore, des Ă©tudes plus fines montrent que les ressources alimentaires dâorigine vĂ©gĂ©tale peuvent reprĂ©senter un complĂ©ment important (jusqu'Ă 25 % de leur rĂ©gime alimentaire). Les araignĂ©es peuvent en effet absorber les particules d'aĂ©roplancton (spores de champignons, grains de pollen) piĂ©gĂ©s par les toiles et qui sont ingĂ©rĂ©s au moment oĂč elles rĂ©cupĂšrent la soie des fils, pendant le recyclage normal de la toile ou lors de sa rĂ©paration[24]. De nombreuses familles d'araignĂ©es complĂ©mentent Ă©galement leur alimentation par du nectar[25].
En conditions défavorables, elles sont capables de jeûner pendant des mois, voire prÚs d'une année[26].
Soins parentaux
Les soins parentaux sont assurĂ©s par les femelles, parfois par les deux parents ou par les mĂąles[27] : transport des Ćufs, protection de la progĂ©niture, alimentation (rĂ©gurgitation, ponte d'Ćufs stĂ©riles, sorte d'« allaitement » chez Toxeus magnus[28]).
Les différents types de toiles et de soie
Les glandes séricigÚnes produisent de la soie filée par de petites protubérances articulées (les filiÚres), le plus souvent au nombre de 6, situées sur la face ventrale plus ou moins à l'extrémité de l'abdomen. La soie est liquide dans les glandes, mais se solidifie en fibrilles une fois sortie par les fusules, sous l'effet de la traction exercée par les pattes de l'animal et au contact de l'air. Le fil de soie est en fait constitué par un entrelacement d'un nombre élevé de fibrilles élémentaires, de 0,05 ”m de diamÚtre chacun. Le diamÚtre du fil de soie varie entre 25 et 70 ”m (à diamÚtre équivalent, ces fils sont réputés plus résistants que l'acier et possÚdent une mémoire de forme 5 à 12 fois plus grande que le latex).
Les araignées produisent plusieurs types de soies en fonction de l'usage qu'elles vont en faire. La soie collante n'est qu'un des types existants.
Principaux usages de la soie :
- fil de déplacement (appelé aussi fil de traßne, fil de survie ou fil de rappel) que l'araignée fixe sur son support, de place en place, au niveau de points d'accroche (repérage de l'espace) et qui devient un fil de sécurité lui servant à contrÎler une descente rapide pour se rendre d'un point élevé à un autre (sans avoir à gagner le sol, par exemple lors du franchissement de cours d'eau), pour un saut, une chute volontaire (fuite) ou involontaire[29] ;
- moyen de dispersion aérien des jeunes et d'espÚces adultes dites araignées-montgolfiÚres : technique du ballooning avec des fil de la Vierge (fils de sécurité entraßné par les courants ascensionnels d'air chaud) auxquels elles sont suspendues, à l'origine des pluies d'araignées (sur un mùt d'oiseau, sur un champ à la rosée du matin)[29] ;
- emballage des Ćufs (cocon) ;
- tapissage du terrier des espĂšces qui vivent sous terre ;
- confection d'armes de chasse (bolas des Mastophora, filets des Dinopis) ;
- fabrication d'abri subaquatique (cloche Ă plongeur des argyronĂštes) ;
- emmaillotage des proies capturées ;
- tissage des toiles de mue (matelas) ;
- tissage des toiles spermatiques sur lesquelles l'araignée mùle dépose son sperme, qu'elle aspire ensuite dans ses bulbes copulateurs[30] ;
- tissage des toiles de piégeage des proies.
On considĂšre que l'usage initial de la soie Ă©tait la fabrication du cocon pour protĂ©ger les Ćufs, car les araignĂ©es considĂ©rĂ©es comme « primitives » ne tissent pas de toile.
Plus de la moitiĂ© des espĂšces ne construisent pas de toile. D'ailleurs, la tendance Ă©volutive de la stratĂ©gie de chasse chez les araignĂ©es est d'abandonner la chasse Ă l'aide de ce piĂšge au profit de la chasse Ă courre ou Ă l'affĂ»t[31]. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet abandon : la prĂ©dation par les toiles exerce de fortes pressions sĂ©lectives sur les populations de proies qui dĂ©veloppent une « course aux armes » (Ă©cailles des lĂ©pidoptĂšres qui restent collĂ©es Ă la toile alors que les papillons peuvent se dĂ©gager) ; les araignĂ©es tisseuses de toiles sont elles-mĂȘmes plus vulnĂ©rables aux prĂ©dateurs spĂ©cialisĂ©s (guĂȘpes arachnophages du genre Sceliphron, araignĂ©es cannibales de la famille des Mimetidae, oiseaux, lĂ©zards ou petits mammifĂšres)[32].
Le venin
La plupart des espĂšces d'araignĂ©es possĂšdent des glandes Ă venin[33]. Les araignĂ©es possĂšdent deux chĂ©licĂšres Ă l'avant du corps, qui encadrent la bouche. Ce sont ces appendices qui injectent le venin. Elles sont constituĂ©es d'un gros stipe et d'un crochet mobile au bout duquel dĂ©bouche le canal Ă venin. Les chĂ©licĂšres peuvent aussi servir Ă transporter des proies, Ă les dilacĂ©rer, Ă transporter le cocon ovigĂšre, etc. Le venin peut ĂȘtre composĂ© de nombreuses toxines nĂ©crotiques (genre Loxosceles) ou neurotoxines. Parmi ces derniĂšres, signalons celles de type polyamine agissant sur le systĂšme nerveux central, en particulier en inhibant la fonction des canaux NMDA. Il existe beaucoup de molĂ©cules dĂ©crites provenant de venin d'araignĂ©e. Leur Ă©tude a permis le dĂ©veloppement de plusieurs molĂ©cules d'intĂ©rĂȘt clinique. Elles donnent aussi quelques outils de choix dans des recherches plus fondamentales. Des centaines, voire des milliers de publications scientifiques traitent des nombreuses toxines isolĂ©es du venin des araignĂ©es et l'Ă©noncĂ© des propriĂ©tĂ©s spĂ©cifiques Ă chacune dĂ©passe largement le cadre d'une encyclopĂ©die.
L'envenimation humaine aprÚs une morsure d'araignée, appelée aranéisme, peut causer des troubles provoqués par des arachnotoxines. Des quelque 42 000 espÚces décrites, seules 200 espÚces de 20 genres différents peuvent provoquer une réaction épidermique chez l'humain (depuis de simples boutons[34] jusqu'aux dermonécroses) et une vingtaine présentent un danger[35]. Les morsures d'araignées sont rares chez l'humain, soit parce que les araignées sont trop petites pour pouvoir percer la peau humaine[36], soit parce qu'elles n'ont pas de comportement agressif, la morsure étant une attitude de défense utilisée en dernier recours[37]. Enfin, la rencontre physique avec ces animaux est rare[38].
Parmi les espÚces potentiellement dangereuses, citons certaines veuves noires (Latrodectus spp.), Atrax robustus en Australie, et les « araignées-bananes » du genre Phoneutria au Brésil. Une dizaine de morts attribuées aux araignées sont recensées annuellement, et encore les causes ne sont pas dues uniquement à l'envenimation, mais aussi aux surinfections[39]. Dans ces rares cas, toutefois, la preuve qu'il s'agit bien d'une morsure d'araignée est souvent absente[40].
Des espĂšces appartenant aux mygalomorphes possĂšdent des poils urticants sur l'abdomen.
Cycle de vie et reproduction
- Les araignĂ©es saisonniĂšres vivent de 6 mois Ă 1 an et meurent avant l'Ă©closion de leurs Ćufs.
- Les araignées annuelles vivent de 1 à 2 ans et meurent aprÚs l'éclosion des jeunes.
- Les araignées pérennes vivent plusieurs années (mygales, filistates).
Comme chez tous les arthropodes, la croissance se fait par mues successives de l'exosquelette. Selon les espĂšces, il y a de 8 Ă 13 mues pour atteindre l'Ă©tat adulte. Les mygales continuent de muer Ă peu prĂšs une fois par an aprĂšs avoir atteint l'Ăąge adulte.
Le dimorphisme sexuel des araignées est généralement faible, les femelles se distinguant par une taille supérieure et un abdomen plus gros. Les mùles adultes se reconnaissent, en plus de leur petite taille, à leurs pédipalpes qui portent à leur extrémité un organe de stockage de sperme appelé bulbe copulatoire.
La diffĂ©rence de taille est parfois spectaculaire, comme chez les nĂ©philes oĂč il est difficile de croire qu'il s'agit de la mĂȘme espĂšce.
Les araignĂ©es sont ovipares : elles pondent des Ćufs, qui sont emballĂ©s dans un cocon de soie. En fonction de la taille de l'espĂšce, le nombre d'Ćufs varie de un Ă plusieurs milliers. Si certaines espĂšces abandonnent le cocon, d'autres le transportent accrochĂ© aux filiĂšres ou maintenu par les chĂ©licĂšres. Chez ces derniĂšres espĂšces, dĂšs leur Ă©closion, les jeunes montent sur le dos de leur mĂšre qui les protĂšge et les nourrit jusqu'Ă ce qu'ils soient capables de se dĂ©fendre.
Beaucoup d'espĂšces ont une parade nuptiale Ă©laborĂ©e consistant surtout pour le mĂąle Ă se faire distinguer d'une proie pour Ă©viter d'ĂȘtre dĂ©vorĂ© par la femelle. Il dĂ©veloppe plusieurs stratĂ©gies de survie pour lutter contre ce cannibalisme sexuel : il peut attacher les pattes de sa femelle avant l'accouplement ou lui apporter directement un cadeau comestible[41]. Le cannibalisme nuptial aprĂšs l'accouplement fournit un complĂ©ment nutritif Ă la femelle qui augmente sa fĂ©conditĂ© (cas de la veuve noire Latrodectus mactans, de l'Ă©peire Araneus diadematus). Ce cannibalisme sexuel serait un mĂ©canisme adaptatif visant Ă favoriser la reproduction en augmentant la durĂ©e de l'accouplement[42].
Le mùle tisse une toile spermatique sur laquelle il dépose son sperme, qu'il aspire ensuite dans ses bulbes copulateurs.
Interactions avec les siens
Les araignées sont réputées pour leur vie solitaire. Cependant, une vingtaine[43] voire une trentaine d'espÚces présentent une « vie sociale » élaborée[44]. Ces espÚces dont Agelena consociata ou Anelosimus eximius sont généralement localisées dans des régions tropicales. Les colonies peuvent inclure des dizaines voire des centaines d'individus de tous les ùges et présentent une organisation sociale sophistiquée incluant la construction collective d'un piÚge soyeux pouvant atteindre un volume de plusieurs m3, la coopération dans la chasse et les soins aux jeunes. La communication entre les individus est phéromonale mais également basée sur les vibrations de la toile, qui permettent de transmettre rapidement des informations au groupe[45]. à la différence des insectes eusociaux (fourmis, certaines espÚces d'abeilles), les araignées sociales ne présentent pas de division du travail reproductif. Toutes les espÚces d'araignées solitaires présentent néanmoins une phase grégaire temporaire suite de l'émergence du cocon des juvéniles. à l'issue de cette phase grégaire, dont la durée est variable selon les espÚces, les araignées se dispersent pour mener une vie solitaire[44].
Biocénose parasitaire et prédatrice
Les consommateurs occasionnels d'araignĂ©es sont des prĂ©dateurs qui, entre autres proies, se nourrissent d'araignĂ©es Ă tous les stades de dĂ©veloppement. On compte les Arachnides et surtout les araignĂ©es[47], mais Ă©galement des oiseaux[48], des reptiles comme le lĂ©zard vivipare pour lequel les araignĂ©es occupent une trĂšs forte proportion dans son alimentation[49], ou encore de micro-mammifĂšres telle la musaraigne qui peut limiter sensiblement des populations d'araignĂ©es[50]. Des acariens ont Ă©tĂ© mentionnĂ©s dĂ©truisant des Ćufs d'araignĂ©e dans certaines conditions[51]. Les insectes[52] occupent une place privilĂ©giĂ©e en tant que consommateurs spĂ©cialisĂ©s d'araignĂ©es, que ce soit comme consommateurs dâĆufs, endoparasites ou ectoparasites[53]. Les insectes qui recherchent les cocons d'araignĂ©es pour y dĂ©poser leur ponte sont les plus abondants, tel Tromatobia ornata en liaison avec les caractĂ©ristiques des cocons d'Argiope bruennichi qu'il infeste[54].
Champignons parasites
Il existe une petite centaine d'espĂšces de champignons entomopathogĂšnes des araignĂ©es. Largement rĂ©pandus dans le monde, ils appartiennent Ă l'ordre des Hypocreales et sont principalement issus des familles Cordycipitaceae et Ophiocordycipitaceae et classĂ©s dans les genres Akanthomyces, Beauveria, Clonostachys, Cordyceps, Engyodontium, Gibellula, Hevansia, Hymenostilbe, Lecanicillium, Ophiocordyceps, Purpureocillium et Torrubiella. Les genres Gibellula, Hevansia, Torrubiella et Akanthomyces sont exclusivement ou majoritairement des pathogĂšnes d'araignĂ©es. Gibellula pulchra, Gibellula leiopus, Purpureocillium atypicola, Akanthomyces aranearum, Torrubiella aranicida sont particuliĂšrement cosmopolites. Au total, vingt familles d'araignĂ©es et deux familles d'Opilions sont connues pour ĂȘtre parasitĂ©es par ces champignons. Ils sont connus sur l'ensemble des continents, l'Asie de l'Est et du Sud-Est prĂ©sentant la plus grande diversitĂ©. Ces espĂšces prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt dans la dĂ©couverte et l'extraction de mĂ©tabolites secondaires bioactifs utiles Ă l'agriculture et la mĂ©decine[55].
Systématique et évolution
Place des araignées dans le rÚgne animal
- Les types d'organisation prĂ©sentĂ©s ici sont des grades Ă©volutifs ne correspondant gĂ©nĂ©ralement pas Ă des groupes monophylĂ©tiques, mais paraphylĂ©tiques (ne comportant pas tous les descendants d'un mĂȘme ancĂȘtre â exemple : les descendants d'ancĂȘtres vermiformes ne sont pas tous aujourd'hui des vers, etc.).
- En jaune : les principales explosions radiatives.
Histoire Ă©volutive
Bien que les araignées soient rarement bien préservées dans les couches fossiles du fait de leur fragilité et d'un corps mou (ce qui explique que les sources les plus fréquentes proviennent d'inclusions dans l'ambre), les arachnologues ont identifié parmi tous les fossiles examinés prÚs de 1 000 espÚces différentes[56].
Le plus ancien fossile d'Arachnide connu, découvert en 1987, est l'espÚce Attercopus fimbriunguis datant de 386 millions d'années (période du Dévonien), soit 100 millions d'années avant les dinosaures et juste une dizaine de millions d'années aprÚs la sortie des eaux des Arthropodes au Silurien[57]. Possédant une mùchoire pourvue de crochets sur lesquels se trouvent des canaux à poison et les plus vieux organes producteurs de soie connus, ce fossile a depuis fait l'objet d'une réinterprétation qui le place désormais dans un genre éteint d'arachnide. La soie débouche en effet au niveau de simples conduits sur la face ventrale de l'abdomen et non sur des appendices pluriarticulés, les filiÚres, organes éminemment caractéristiques des Araignées[58]. Les plus anciens fossiles d'araignées à ce jour appartiennent au sous-ordre des Mesothelae, avec notamment l'espÚce Paleothele montceauensis qui date de 299 million d'années (période du carbonifÚre inférieur)[59]. à partir du Trias, la diversification des Aranae est rapide et, au Crétacé, les principales familles actuelles sont déjà présentes[60].
Taxinomie et diversité
Les études génomiques et biomoléculaires complÚtes sont encore rares, mais de nombreux travaux ont porté sur les gÚnes et les protéines d'araignées, qui aideront à éclairer leur biologie des araignées. Ces travaux montrent des chemins évolutifs complexes qui ont permis de développer une grande variété de comportements, de soies et de venins[61]. En 2017, trois génomes complets ont été séquencés (Nephila, une araignée sociale africaine de la famille des Eresidae et une araignée domestique commune[61].
L'ordre des Araneae se subdivise aujourd'hui en deux sous-ordres : le sous-ordre des Mesothelae (0,2 % des espÚces décrites), dont les membres sont des espÚces primitives de l'Asie, présentes dÚs le CarbonifÚre ; et le sous-ordre des Opisthothelae présent dÚs le Trias, qui est constitué des infra-ordres des Araneomorphae (les espÚces modernes, 93,4 % des espÚces d'araignées décrites à ce jour, aux chélicÚres croisés) et des Mygalomorphae (mygales, 6,4 % des espÚces décrites, aux chélicÚres verticaux)[62].
Certaines araignĂ©es frĂ©quentent les milieux humides. L'Argyroneta est infĂ©odĂ©e au milieu aquatique. Des membres de la famille des Pisauridae, notamment ceux du genre Dolomedes, vivent au bord des cours d'eau, sur les plantes aquatiques et chassent leurs proies dans le milieu liquide. Des araignĂ©es marines vivent dans la zone de balancement des marĂ©es et sont rĂ©guliĂšrement immergĂ©es Ă marĂ©e haute (Mygales tropicales de la famille des Barychelidae, reprĂ©sentants de la famille des Amaurobioidae[63] et des Desidae[64]). D'autres sont capables de coloniser de hauts glaciers d'altitude, telle lâEuophrys omnisuperstes dĂ©couverte Ă 6 700 m d'altitude dans le massif de l'Everest[65].
Les 47 000 espÚces d'araignées recensées à ce jour sont diverses : de 10 cm chez certaines mygales à 0,2 mm chez les plus petites (araignée Patu marplesi)[66].
Heteropoda maxima est la plus grande araignée connue à ce jour, avec une envergure pattes étalées de 25 à 30 cm pour un corps de 46 mm au maximum[67].
La Tégénaire géante détient le record de vitesse de déplacement dans le Livre Guinness des records, cette espÚce pouvant parcourir 0,53 mÚtre par seconde[68].
Pour les Araignées, les densités observées varient en moyenne de 20 à 120 individus par m2 selon les types d'agrosystÚmes[69]. Elles peuvent atteindre plus de 800 individus au m2 dans les prairies les plus fertiles[70].
Liste des sous-taxons
Les trĂšs nombreuses familles d'araignĂ©es peuvent ĂȘtre regroupĂ©es en sous-ordres et super-familles. Voici la classification qui en est faite par BioLib (30 aoĂ»t 2020)[71] :
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La mygale Ă genoux rouges (Brachypelma smithi), une Mygalomorphae.
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Ryuthela sasakii, une Mesothelae.
Relations internes
Le cladogramme montre la relation entre les sous-ordres et les super-familles d'araignées[72] :
Araneae |
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Liste des familles
Selon le World Spider Catalog en octobre 2021, 129 familles d'araignées sont distinguées, totalisant prÚs de 50 000 espÚces réparties dans plus de 4 200 genres.
Types d'araignées
Quelques familles et regroupements importants :
- Atypidae (Mygales) : elles possÚdent des lames maxillaires et vivent dans un terrier prolongé par un tube de soie ; elles sont plus fréquentes sur un sol calcaire[réf. nécessaire].
- Ctenizidae (Mygales) : elles n'ont pas de lames maxillaires et vivent dans un terrier fermé par un opercule.
- Cribellatae : regroupement d'un ensemble disparate d'araignĂ©es tisseuses de toiles ; la soie extrĂȘmement fine a une apparence bleutĂ©e caractĂ©ristique.
- Eresidae : habitent un tube de soie enfoncé dans le sol et terminé par un auvent ; grosses araignées massives, noires, discrÚtes ; se trouvent dans les landes.
- Amaurobiidae : grandes araignées cribellates tissant une toile irréguliÚre ; elles fabriquent une retraite tubulaire, contre les murs ou sous les pierres.
- Dictynidae : petites araignées cribellates (max : 5 mm) construisant des toiles trÚs irréguliÚres surtout dans la végétation basse mais également sur les murs ; l'abdomen est souvent trÚs caractéristique.
- Oecobiidae : petites araignées rondes avec un céphalothorax presque circulaire et un gros tubercule anal ; le nid a une forme étoilée.
- Uloboridae : araignées cribellates aux toiles géométriques complÚtes (Uloborus) ou segmentées (Hyptiotes), horizontales ou peu inclinées ; pas de glandes à venin.
- Oonopidae : araignées errantes nocturnes, de couleur rose, trÚs petites, avec six yeux ; on les trouve dans les maisons ou les détritus.
- Dysderidae : grosses ou moyennes araignĂ©es errantes avec six yeux, fortement armĂ©es ; mĆurs nocturnes, s'abritent sous les pierres ou les bois morts pendant le jour.
- Segestriidae : araignées allongées qui font des toiles tubulaires dans des trous dans les fissures des murs ou des rochers, avec des fils avertisseurs radians prolongeant le tube ; les pattes III sont tenues parallÚles aux I et II.
- Loxoscelidae : Exemple : le genre Loxosceles (Loxosceles reclusa ou Brown Reclused Spider en anglais)
- Scytodidae : araignées-cracheuses qui projettent à un ou deux centimÚtres de distance une petite boule de gomme qui englue leur proie ; possÚdent trois groupes de paires d'yeux et un céphalothorax trÚs bombé.
- Pholcidae : araignées munies de trÚs longues pattes ; elles font des toiles trÚs irréguliÚres en forme de nappe et les balancent quand on les dérange ; se plaisent dans les habitations.
- Exemple : le genre Pholcus (Pholcus phalangioides ou Pholque phalangide).
- Zodariidae : petites araignées qui se nourrissent de fourmis ; les pattes n'ont pas d'épines, la couleur est violacée ; se trouvent essentiellement dans les bois de pins.
- Gnaphosidae ou Drassidae : araignées nocturnes vivant sous les pierres dans des loges de soie ; les filiÚres antérieures sont longues et bien visibles, les yeux médians postérieurs sont rapprochés ; nombreux genres.
- Clubionidae : araignées nocturnes qui habitent des loges sous la végétation ou les roches posées au sol ; le cocon est installé dans une feuille repliée. Exemple : les genres Cheiracanthium et Clubiona.
- Liocranidae : araignées nocturnes qui se distinguent des Clubionidae par deux rangées d'épines sur les pattes antérieures ; elles habitent la végétation basse ; lors de la parade, le mùle fait vibrer ses deux paires de pattes antérieures à grande vitesse devant la femelle ; le cocon est installé dans des loges recouvertes de terre.
- Miturgidae : araignées possédant des yeux noirs, les postérieurs plus gros que les autres ; le céphalothorax est effilé vers l'avant, les pattes antérieures sont munies de deux rangées d'épines ; les femelles gardent leurs cocons sous les pierres ou les feuilles tombées sur le sol.
- Anyphaenidae : semblables aux Clubionidae ; une seule espÚce avec une bande jaune et deux chevrons noirs sur l'abdomen ; vie arboricole, chassent à l'affût.
- Sparassidae : les pattes sont trÚs étalées ; l'espÚce la plus remarquable est Micrommata virescens, de couleur verte, qui se rencontre dans la végétation basse des milieux humides.
- Thomisidae : ce sont les araignĂ©es-crabes, trĂšs souvent mimĂ©tiques du support oĂč elles chassent Ă l'affĂ»t (fleurs, sol, etc.) ; les pattes I et II sont beaucoup plus longues et plus fortes que les III et IV ; leur venin agit trĂšs rapidement.
- Philodromidae : araignées au corps plutÎt aplati, avec des pattes presque égales ; elles chassent à l'affût dans la végétation et peuvent se déplacer trÚs vite.
- Salticidae : araignées diurnes sauteuses avec des pattes en général courtes et fortes, les antérieures parfois renflées ; les quatre gros yeux antérieurs sont parfois mobiles ; elles n'hésitent pas à sauter sur le doigt qui s'approche. C'est la famille qui contient le plus grand nombre d'espÚces dans le monde.
- Oxyopidae : les pattes sont longues et toutes Ă©pineuses ; elles chassent Ă courre comme les lycoses ou en sautant comme les salticides.
- Lycosidae : les araignĂ©es-loups chassent en courant et en bondissant sur leurs proies ; petits yeux antĂ©rieurs sur une ligne, deux yeux postĂ©rieurs trĂšs gros ; elles transportent leurs Ćufs dans un cocon accrochĂ© aux filiĂšres ou leurs jeunes sur le dos. Exemple : les genres Acantholycosa, Alopecosa, Arctosa, Aulonia, Hygrolycosa, Pirata, Pardosa, Tricca, Trochosa et Xerolycosa.
- Pardosa.
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Araignée-loup et son Cephalothorax (vue de face)
- Pisauridae : elles ont des allures de lycoses avec des yeux plus petits ; la femelle transporte son cocon sous son sternum ; les pattes I et II sont réunies au repos ; le mùle de Pisaura capture une proie qu'il offre, enveloppée dans de la soie, à sa femelle en guise de cadeau de mariage, dit-on ; plus prosaïquement sans doute pour ne pas lui servir de proie. Exemple : les genres Dolomedes ou Pisaura
- Pisaura
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Pisaura mirabilis
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Pisaura mirabilis ou Pisaure admirable.
- Agelenidae : fabriquent une toile en nappe avec une retraite tubulaire ; les filiÚres postérieures sont longues et possÚdent deux articles.
- Hahniidae : construisent une toile en nappe au-dessus de laquelle elles chassent.
- Mimetidae : elles chassent d'autres araignées et occupent souvent leurs toiles ; l'abdomen est trÚs renflé, les pattes nettement annelées.
- Theridiidae : araignées aux pattes fines et à l'abdomen globuleux ; toile irréguliÚre, avec parfois une retraite sur le dessus. Exemple : le genre Theridion.
- Nesticidae : semblables aux Therididae mais leurs pattes sont plus longues ; se rencontrent dans les lieux humides.
- Theridiosomatidae : araignées trÚs petites et globuleuses ; la toile conique en forme de parapluie retourné doit cette forme à la tension donnée au fil avertisseur.
- Tetragnathidae : araignées de forme générale trÚs allongée ; toile à moyeu ouvert, se trouvent le plus souvent prÚs de l'eau.
- Metidae : les paires de pattes I et II sont relativement allongées ; elles font des toiles irréguliÚres à moyeu ouvert et recherchent les lieux humides et sombres.
- Araneidae : ce sont les épeires, araignées en général assez grandes avec des pattes trÚs épineuses ; construisent des toiles géométriques, à moyeu fermé, souvent avec une retraite.
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Araneus diadematus
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Araneus marmoreus
- Linyphiidae : trÚs petites araignées, les plus grandes avec des dessins abdominaux ; elles se tiennent généralement sous leurs petites toiles en nappes, sans retraite ; elles font souvent des "fils de la vierge" au bout desquels elles se déplacent ; trÚs nombreux genres dans deux sous-familles. C'est la famille qui contient le plus d'espÚces en France et, d'une façon générale, dans les régions tempérées.
- sous-famille Erigoninae. Exemple : Erigone.
- sous-famille Linyphiinae. Exemple : Oedothorax.
- sous-famille Micronetinae. Exemple : Tenuiphantes
- Filistatidae (Mygales) : céphalothorax effilé, aspect velouté, les yeux forment un petit groupe compact ; la toile a une forme de tube entouré d'une collerette de fils calamistrés ; présentes dans le Sud la France seulement, quelquefois dans les maisons.
- Zoropsidae : elles ont le mĂȘme aspect que les Lycoses et des yeux comme ceux des Pisaures ; prĂ©sentes dans le Sud de la France seulement, parfois dans les maisons quand il fait froid.
- Leptonetidae: araignées généralement cavernicoles, parfois aveugles, du Sud de la France ; les pattes sont fines, la couleur uniforme, un groupe de 2 yeux et un de 4.
- Palpimanidae : araignées rougeùtres dont le céphalothorax et la premiÚre paire de pattes sont trÚs renflés.
- Selenopidae : araignées au corps trÚs aplati, avec des pattes de longueur égale tournées vers l'avant ; vit surtout sous les écorces mais aussi dans les fissures des roches ou des murs.
- Theraphosidae. Exemple : les genres Theraphosa (exemple : Theraphosa leblondi ou Mygale de Leblond) et Avicularia (exemple : Avicularia metallica).
Relations avec l'ĂȘtre humain
Selon les cultures, les araignĂ©es sont perçues avec crainte, mĂ©fiance ou respect. Les toiles que tissent de nombreuses espĂšces a inspirĂ© des lĂ©gendes. Quelques espĂšces d'araignĂ©es se sont adaptĂ©es Ă la prĂ©sence humaine et sont devenues synanthropes (tĂ©gĂ©naires, pholques, zygielle des fenĂȘtres). Une espĂšce est consommĂ©e au Cambodge.
MalgrĂ© la crainte qu'elles provoquent chez certaines personnes, les araignĂ©es ne reprĂ©sentent pas une menace sĂ©rieuse pour l'Homme : selon la spĂ©cialiste Christine Rollard, professeure au MusĂ©um National d'Histoire Naturelle, « Pour les araignĂ©es, nous ne sommes pas des proies : nous ne sommes rien ! », et celles-ci n'ont aucune raison de s'attaquer gratuitement Ă un ĂȘtre humain, car leur venin est prĂ©cieux et reprĂ©sente leur seul moyen de dĂ©fense comme d'alimentation, et ne doit donc pas ĂȘtre gaspillĂ©. Ainsi, une grande partie des « morsures d'araignĂ©es » signalĂ©es sont en rĂ©alitĂ© dues Ă d'autres animaux, et les morsures de dĂ©fense (par exemple si l'animal est saisi et se sent menacĂ©) se font souvent sans injection de venin, par Ă©conomie. Toujours selon Christine Rollard, « quand bien mĂȘme elles en injecteraient, celui-ci est trĂšs peu actif sur les gros mammifĂšres que nous sommes. Aucune araignĂ©e nâest mortelle pour lâHomme. »[73]. La morsure de quelques espĂšces est potentiellement dangereuse Ă cause de l'envenimation, mais surtout Ă cause des rĂ©actions inflammatoires et des surinfections[74].
Symbolique
Depuis au moins quatre mille ans, l'araignĂ©e est utilisĂ©e comme symbole dans de nombreuses civilisations, soit comme prĂ©datrice (on la retrouve dans de nombreux films d'Ă©pouvante), soit en raison de sa toile Ă©tonnamment rĂ©guliĂšre, fragile[75] et Ă©voquant la fragilitĂ© de nos certitudes et des apparences trompeuses[76], rĂ©guliĂšrement reconstruite (1 Ă 2 fois par jour pour certaines espĂšces), mais si bien adaptĂ©e au piĂ©geage des insectes, soit en raison du fil qu'elle tisse, qui Ă©voque celui des Parques. L'araignĂ©e (ou sa toile) est prĂ©sente dans certains dĂ©cors, et dans divers mythes fondateurs en tant que dĂ©miurge, crĂ©atrice cosmique. Connue sous le nom de « Anansi » en Afrique de l'Ouest, elle est prĂ©sentĂ©e comme ayant prĂ©parĂ© le matĂ©riau qui a produit les premiers hommes. CrĂ©atrice du Soleil rayonnant, de la Lune et des Ă©toiles, elle aurait aussi apportĂ© les cĂ©rĂ©ales et la houe aux hommes. Au Mali, une lĂ©gende raconte que dĂ©guisĂ©e en oiseau, elle rĂ©gule le temps et initie la rosĂ©e (Tegh 56). En Inde, les Upanishad voient un symbole de libertĂ© dans l'araignĂ©e qui peut descendre, mais surtout s'Ă©lever le long du fil qu'elle crĂ©e selon ses besoins ; le fil Ă©quivalent du yogi Ă©tant la syllabe « OmÌ Â» qui doit lui permettre de s'Ă©lever jusqu'Ă la rĂ©vĂ©lation et Ă la libĂ©ration[77].
Au Cameroun, les Bamouns pensaient autrefois que la mygale pouvait déchiffrer l'avenir. Le Ngaame (un des noms de la mygale) est lié au destin des hommes qu'il peut lire et traduire. On place des signes divinatoires au-dessus du trou d'une mygale et on interprÚte leur position aprÚs que celle-ci les a déplacés la nuit[78].
Certains initiĂ©s Bambara ont le droit d'ĂȘtre appelĂ©s araignĂ©es, pour avoir atteint un niveau de vie intĂ©rieure et d'intuition rĂ©alisatrice trĂšs Ă©levĂ©s[79].
Les Incas du Pérou utilisaient aussi l'araignée pour la divination (une araignée qui n'a pas au moins une patte pliée lorsqu'on soulÚve le pot sous lequel elle était maintenue prisonniÚre était un mauvais présage). Les Muisca lui attribuaient le pouvoir, sur un bateau en toile d'araignée, de transporter les ùmes sur le fleuve des ùmes des morts, et pour les AztÚques, elle symbolisait le dieu des enfers[80].
Elle est un symbole parfois trĂšs positif, tel que chez les peuples altaĂŻques de SibĂ©rie et d'Asie centrale oĂč on pensait qu'elle Ă©tait une Ăąme libĂ©rĂ©e d'un corps, ou un animal psychopompe. Les peuples montagnards du Sud-ViĂȘt Nam ne doivent pas tuer d'araignĂ©es, car c'est une Ăąme Ă©chappĂ©e de personnes qui dorment. La tuer pourrait tuer le dormeur.
On la retrouve plus ambigĂŒe dans le mythe d'ArachnĂ© en zone mĂ©diterranĂ©enne ; ArachnĂ© Ă©tait une belle jeune fille ayant dĂ©fiĂ© les dieux, qui s'est suicidĂ©e aprĂšs avoir Ă©tĂ© frappĂ©e par AthĂ©na qui n'avait pas supportĂ© la beautĂ© de ses toiles, mais Ă laquelle AthĂ©na a ensuite donnĂ© une seconde vie en la transformant en araignĂ©e[81].
En MicronĂ©sie, dans les Ăźles Gilbert, le seigneur araignĂ©e est l'ĂȘtre initiateur de tous les autres[82].
Les Ashantis pensent que les hommes ont été créés par une araignée primordiale.
Des psychologues, sociologues, ethnologues et psychanalystes (Beaudoin par exemple) se sont intéressés au symbole que peut représenter l'araignée dans l'arachnophobie, l'araignée prédatrice, mais dont la vie ne tient qu'à un fil, certains y voyant aussi un symbole sexuel.
Le rĂ©seau de fils de la toile dâaraignĂ©e (spiderweb) est Ă lâorigine de l'utilisation du mot anglais Web, symbolisant le systĂšme dâinterconnexion complexe de ce rĂ©seau.
L'araignée au cinéma
à part dans certains films (notamment ceux qui parlent de Spider-Man), l'araignée est souvent utilisée pour la peur et l'épouvante qu'elle véhicule. Ainsi, elle est souvent associée à l'ennemi du héros, à un monstre angoissant ou un nuisible qu'il faut éradiquer.
Ainsi, Arachne, est un des monstres que doit combattre le hĂ©ros de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Pour les raisons prĂ©citĂ©es, l'araignĂ©e est souvent utilisĂ©e dans des films d'Ă©pouvante. Un des films qui exploitent le mieux son caractĂšre monstrueusement angoissant est Arachnophobie de Frank Marshall, avec Jeff Daniels, sorti en 1990. Plus ancien, le tĂ©lĂ©film amĂ©ricain La MalĂ©diction de la veuve noire de Dan Curtis sorti en 1977 met en scĂšne une histoire fantastique oĂč, pendant la pleine lune, une femme prĂ©sentant une marque rouge en forme de sablier sur l'abdomen (tout comme la veuve noire d'AmĂ©rique du Nord Latrodectus mactans) se transforme en araignĂ©e Ă taille humaine et tue ses victimes avant de les emmailloter dans sa toile et de les dĂ©vorer. Beaucoup plus ancien et improbable, Tarantula ! de Jack Arnold avec John Agar et Leo G. Carroll, sorti en 1955 met en scĂšne une araignĂ©e gĂ©ante qui effraie les populations Ă la façon de Godzilla. Ce film a la particularitĂ© d'incruster une vĂ©ritable mygale agrandie par effet optique, ce qui donne un effet d'un rĂ©alisme saisissant pour l'Ă©poque. En 1957, L'Homme qui rĂ©trĂ©cit met en scĂšne un combat entre Grant Williams rĂ©trĂ©cissant inexorablement face Ă une araignĂ©e. En 1999 le film Wild Wild West, adaptation de la sĂ©rie Les MystĂšres de l'Ouest, met en scĂšne un antagoniste ayant choisi l'araignĂ©e comme emblĂšme et qui s'oppose aux hĂ©ros grĂące Ă une gigantesque araignĂ©e mĂ©canique d'inspiration Steampunk. Enfin, le film d'auteur s'est Ă©galement penchĂ© de façon mĂ©taphorique sur l'Ă©trangetĂ© de l'animal grĂące Ă Spider de David Cronenberg en 2002. La mĂȘme annĂ©e, sortait le film d'horreur grand public Arac Attack, les monstres Ă huit pattes, teintĂ© d'une dose d'humour. En 2014 sort en France le film Enemy, de Denis Villeneuve, oĂč l'araignĂ©e possĂšde une symbolique propre et permet de dĂ©chiffrer l'intrigue du film.
L'épithÚte spécifique de l'araignée-loup Lycosa aragogi a été choisi en 2017 en référence aux 20 ans de la saga Harry Potter mais aussi grùce à sa ressemblance à Aragog, la célÚbre acromentule protégée par Rubeus Hagrid
En bande dessinĂ©e, on Ă©voquera l'album de Tintin, L'Ătoile mystĂ©rieuse, qui joue Ă deux reprises sur la peur des araignĂ©es.
L'homme constitue une menace pour certaines espÚces d'araignées
Plusieurs facteurs de menace s'additionnent :
- les collections : Recherchées par des collectionneurs, diverses espÚces tropicales font l'objet d'un commerce et d'un trafic importants (mortes ou vives).
- les pesticides : L'utilisation généralisée de pesticides qui tuent les araignées (acaricides et certains insecticides) et/ou qui les privent de proies est une autre menace.
- La diminution réguliÚre du nombre d'insectes à la suite de collisions avec des véhicules ou écrasés par ceux-ci, est un indicateur de la raréfaction de la ressource alimentaire (plancton aérien) des araignées, chauves-souris et d'autres insectivores.
Il semble en outre que certaines espĂšces puissent ĂȘtre sensibles Ă la fragmentation Ă©cologique des habitats par les routes (qu'elles refusent de traverser). - la pollution lumineuse : Dans l'environnement nocturne, certaines araignĂ©es chassent activement, notamment en zone tropicale. Depuis quelques dĂ©cennies, on trouve aussi jusqu'au nord des zones tempĂ©rĂ©es des araignĂ©es normalement diurnes devenues trĂšs actives la nuit. Ce sont des espĂšces qui naturellement sensibles Ă la lumiĂšre de la Lune, qui le sont aussi Ă la lumiĂšre artificielle, tissant par exemple leurs toiles autour des lampadaires et y survivant plus longtemps, voire tout l'hiver en zone tempĂ©rĂ©e, grĂące Ă la chaleur de la lampe. Les impacts de ces modifications anthropiques commencent Ă peine Ă ĂȘtre Ă©tudiĂ©s (notamment via le phĂ©nomĂšne dit de pollution lumineuse) et sont encore mal compris pour ce qui concerne les araignĂ©es[83]. Cette Ă©tude anglaise de terrain (3 ans dâexpĂ©rimentations) vient de confirmer un impact de lâĂ©clairage nocturne par LEDs sur une partie des communautĂ©s d'invertĂ©brĂ©s de la strate herbacĂ©e. Ce travail rĂ©cent (2017) a montrĂ© que dans une prairie naturelle antĂ©rieurement non-Ă©clairĂ©e, l'introduction d'un Ă©clairage Ă LEDs blanches ou ambrĂ©es a parmi ses effets Ă©cologiques une augmentation du nombre d'araignĂ©es (et des autres invertĂ©brĂ©s suivis) ce qui peut faire Ă©voquer un phĂ©nomĂšne de puits Ă©cologique et/ou de piĂšge Ă©cologique)[83]. Les impacts sont moins marquĂ©s avec un Ă©clairage rĂ©duit Ă 14 lux (qui est au moins 14 fois plus lumineux que lâintensitĂ© dâune pleine lune par nuit trĂšs claire) mais il persiste pour quelques espĂšces mĂȘme quand l'Ă©clairage est faible et Ă©teint de minuit GMT Ă 4 h du matin[83]. LâĂ©clairage nocturne (avec ou sans Leds) contribue aussi Ă lâapparition dâun « chevauchements de niche Ă©cologique » sans prĂ©cĂ©dent dans lâhistoire du vivant, entre les espĂšces nocturnes et les espĂšces diurnes (Macgregor et al., 2014, citĂ© par les auteurs). Les araignĂ©es Ă©taient plus abondantes sous les lumiĂšres LED blanches intense, un peu moins sous les LEDs ambrĂ©es et attĂ©nuĂ©es (par rapport aux parcelles non Ă©clairĂ©es), de jour comme de nuit[83]. L'expĂ©rience a montrĂ© que les araignĂ©es attirĂ©es par des zones trĂšs Ă©clairĂ©es la nuit y restent le jour aussi alors que des luminaires Ă LED attĂ©nuĂ©es Ă©teintes au milieu de la nuit nâont pas eu cet effet dâattraction durable[83].
Usage alimentaire
Dans certains pays asiatiques, comme au Cambodge (à Skun), on mange des araignées grillées ou frites[84].
Usage comme auxiliaire de l'agriculture ou arboriculture
Une Ă©tude a portĂ© sur les communautĂ©s arachnologiques de pommiers, en termes de stratĂ©gies de chasse, cycle biologique des espĂšces et localisation dans l'environnement (sol, tronc, branchesâŠ). Elle a mis en Ă©vidence des groupes fonctionnels complĂ©mentaires, ayant une incidence dĂ©montrĂ©e sur chaque type de proies consommĂ©es. Les araignĂ©es, si on considĂšre leurs espĂšces sĂ©parĂ©ment, sont des prĂ©dateurs relativement spĂ©cialisĂ©s.
Conserver ou restaurer une grande biodiversité arachnologique sur un site cultivé accroßt les potentialités de trouver l'espÚce adaptée à protéger l'agro-écosystÚme considéré aux différentes époques de l'année.
En complĂ©ment d'autres espĂšces insectivores (reptiles, amphibiens, hirondelles et autres oiseaux, chauves-souris et autres mammifĂšres insectivores), les araignĂ©es peuvent ĂȘtre incluses dans les stratĂ©gies de lutte biologique contre les insectes dits nuisibles[85].
En Europe, le labour ou les pesticides dans les vergers ont fait régresser, ou localement disparaitre, les espÚces de plus grande taille (Clubionidae et Philodromidae[86]), qui comme plusieurs dizaines d'autres espÚces européennes hibernent dans les fentes ou anfractuosités de troncs d'arbres (à condition que l'écorce n'en soit pas lisse)[86]. En l'absence de vieux arbres à écorces rugueuses, Pekar recommande la pose de gßtes artificiels d'hivernage, faits de bandes de carton sur les troncs de jeunes arbres aux écorces encore lisses[86] pour faciliter l'hivernage de ces espÚces (retrouvées dans des vergers abandonnés, mais éliminées des vergers commerciaux non bio)[86].
Usage pour la bioévaluation et la bioindication
Les Araneae sont des prĂ©dateurs polyphages de nombreux invertĂ©brĂ©s dont certains peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme nuisibles pour l'agriculture. Il existe une Ă©troite correspondance entre la richesse, l'architecture et l'Ăąge de la vĂ©gĂ©tation, et la composition de la communautĂ© d'araignĂ©es associĂ©es, au point que pour plusieurs pays europĂ©ens, des auteurs ont pu proposer des mĂ©thodes de classifications Ă©cologiques des habitats naturels uniquement fondĂ©es sur la diversitĂ© des araignĂ©es.
L'écologue, l'agriculteur ou l'arboriculteur peuvent les considérer comme des auxiliaires efficaces, mais aussi les utiliser comme des bioindicateurs de l'état général du milieu[87], dans le cadre de l'évaluation environnementale d'une parcelle (biodiagnostic) agricole ou d'un diagnostic agroenvironnemental[87].
Le taux de croissance ou le taux de reproduction observĂ©s dans les populations naturelles peut ĂȘtre corrĂ©lĂ© avec la quantitĂ© de proies ingĂ©rĂ©es dans le domaine[87]. En outre, en zone tempĂ©rĂ©e europĂ©enne, une corrĂ©lation nĂ©gative significative a Ă©tĂ© observĂ©e entre grosses araignĂ©es (Philodromidae) et petites espĂšces (Theridiidae, Dictynidae)[86]. NĂ©anmoins, il ne semble pas y avoir de corrĂ©lation linĂ©aire entre Philodromidae : Clubionidae, Clubionidae: Theridiidae, et Clubionidae: Dictynidae, ce qui laisse penser que les Clubionidae n'interagissent pas avec les autres espĂšces sur les sites d'hivernage oĂč l'activitĂ© de prĂ©dation est de toute façon trĂšs limitĂ©e[86].
Les araignĂ©es semblent pouvoir aussi ĂȘtre utilisĂ©es dans la bioindication de pollutions de l'air et du sol par les pesticides, y compris dans les vergers, oĂč prĂšs de 30 espĂšces peuvent hiverner sur les troncs (comptages faits en TchĂ©quie[86]). Les vergers commerciaux ont perdu leurs grosses araignĂ©es au profit de quelques petites espĂšces qui semblent plus « tolĂ©rantes » aux pesticides (ou qui sont apportĂ©es par le vent)[86].
Les araignées peuvent aussi renseigner sur la pollution par les métaux lourds[87] ou d'autres modifications anthropiques de l'environnement, ainsi que pour la gestion ou gestion restauratoire des agroécosystÚmes[88].
Selon les espÚces, la durée et les possibilités de recolonisation d'un champ (aprÚs un labour ou un traitement pesticides par exemple) ou d'un site particulier varient fortement. Certaines espÚces se laissant porter par le vent ont un haut pouvoir de recolonisation, d'autres espÚces sont peu mobiles[87]. La conservation ou restauration d'une trame verte et bleue incluant des bandes enherbées et du bocage sont nécessaires à la préservation d'une bonne biodiversité en araignées.
Usages industriel et militaire
Les venins d'araignées ont été étudiés, notamment pour produire des sérums ou médicaments.
De plus, le fil produit par certaines araignĂ©es est, Ă Ă©paisseur Ă©gale, plus Ă©lastique et plus solide que l'acier. Il peut ĂȘtre utilisĂ© pour fabriquer le rĂ©ticule des tĂ©lescopes et inspire des chercheurs en gĂ©nie gĂ©nĂ©tique qui cherchent Ă le valoriser pour des textiles spĂ©ciaux. Le gĂšne qui en contrĂŽle la production a Ă©tĂ© isolĂ©, et l'industrie biotechnologique tente de l'introduire par transgenĂšse dans le gĂ©nome d'autres espĂšces pour en faire un OGM capable de produire un fil solide permettant par exemple de fabriquer des gilets pare-balles plus lĂ©gers.
Enfin, des espÚces sont capables de se déplacer en sautant ou en se laissant porter par le vent ou en marchant sur l'eau, ou encore en se laissant rouler (dont une araignée du genre Cebrennus qui dans le Sahara utilise ses pattes de maniÚre à accélérer ses roulades le long des pentes), ce qui inspire aussi certains chercheurs et auteurs de science-fiction pour de nouveaux modÚles de robots ou véhicules[89].
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- Plus des deux tiers des espÚces de la faune française, environ 1 500 espÚces, ont un corps d'un millimÚtre ou moins à l'ùge adulte.
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Aide à la détermination
- Spinnen Mitteleuropas, avec clé de détermination pour les espÚces européennes (allemand et anglais)
Voir aussi
Articles connexes
Références taxonomiques
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Araneae
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- Référence Araignées de la Faune française selon les milieux : garrigue languedocienne : http://faune-flore-languedocienne.alwaysdata.net/garrigue/Araignees_garrigue.html
Liens externes
- (en) International Society of Arachnology ; Société internationale d'arachnologie (Portail)
- (en) European Society of Arachnology ; Société Européenne d'arachnologie (Portail)