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De Mi caja de notas

Araignées, Aranéides

Les araignĂ©es ou AranĂ©ides (ordre des Araneae de la classe des Arachnides, Ă  laquelle il a donnĂ© son nom) sont des arthropodes prĂ©dateurs. Comme tous les chĂ©licĂ©rĂ©s, leur corps est divisĂ© en deux tagmes, le prosome ou cĂ©phalothorax (partie antĂ©rieure, dĂ©pourvue de mandibules et d'antennes, et dotĂ©e de huit pattes) et l’opisthosome ou abdomen qui porte Ă  l'arriĂšre des filiĂšres. Elles sĂ©crĂštent par ces appendices de la soie qui sert Ă  produire le fil qui leur permet de se dĂ©placer, de tisser leur toile ou des cocons emprisonnant leurs proies ou protĂ©geant leurs Ɠufs ou petits, voire de faire une rĂ©serve provisoire de sperme ou un dĂŽme leur permettant de stocker de l’air sous l’eau douce. Contrairement aux insectes, elles ne disposent ni d'ailes ni d'antennes ni de piĂšces masticatrices dans la bouche. Elles possĂšdent en gĂ©nĂ©ral six Ă  huit yeux qui peuvent ĂȘtre simples ou multiples.

Parmi les 50 000 espĂšces connues[1] que compte cet ordre en 2021 selon le World Spider Catalog, une seule est majoritairement herbivore, Bagheera kiplingi, et une seule immergĂ©e, Argyroneta aquatica.

L'ordre des Araneae est trĂšs homogĂšne aux points de vue morphologique et anatomique, mais de biologie extrĂȘmement variĂ©e, tant par les divers usages de la soie que par les modalitĂ©s du comportement lors de la prĂ©dation ou de la reproduction.

En tant que prĂ©datrices, les araignĂ©es jouent un rĂŽle majeur dans la rĂ©gulation des populations d'insectes, et elles sont elles-mĂȘmes rĂ©gulĂ©es par des prĂ©dateurs souvent spĂ©cifiques (reptiles, oiseaux ou insectes de la famille des Pompilidae). Elles se sont adaptĂ©es Ă  presque tous les milieux, de cavernicoles Ă  montagneux, des milieux arctiques Ă  Ă©quatoriaux. Seuls les eaux salĂ©es, les trĂšs hautes altitudes et les milieux trĂšs froids n’ont pas Ă©tĂ© colonisĂ©s par les Araneae.

La branche de l'arachnologie qui leur est consacrée est l'aranéologie. La peur des araignées ou arachnophobie est une des phobies les plus communes.

À l'exception de celles appartenant Ă  deux familles (les Uloboridae et les Anapidae) et au groupe des Mesothelae (350 espĂšces en tout), les araignĂ©es peuvent inoculer un venin pour se protĂ©ger ou paralyser leurs proies en liquĂ©fiant leurs organes internes au moyen d'enzymes.

Les morsures de grandes espÚces sont souvent douloureuses mais ne laissent pas de séquelles. Seules 200 espÚces connues infligent des morsures susceptibles d'affecter la santé de l'Homme.

Anatomie

L’anatomie de l'araignĂ©e est celle des Arthropodes ChĂ©licĂ©rates : corps divisĂ© en deux tagmes, le prosome ou cĂ©phalothorax (partie antĂ©rieure dĂ©pourvue de mandibules et d'antennes, recouverte par une carapace en bouclier) et l’opisthosome dont les deux premiers mĂ©tamĂšres sont modifiĂ©s en organe gĂ©nital. Le prosome a une premiĂšre paire d’appendices transformĂ©e en chĂ©licĂšres et une deuxiĂšme paire d’appendices transformĂ©e en pĂ©dipalpes. Le prosome et l'opisthosome sont sĂ©parĂ©s par un pĂ©dicelle, appelĂ© aussi le pĂ©dicule.

Anatomie de l'araignĂ©e :
(1) Quatre paires de pattes ambulatoires
(2) CĂ©phalothorax
(3) Opisthosome

L’anatomie de l'araignĂ©e est Ă©galement celle des Arachnides : prosoma Ă©quipĂ© de paires d'yeux simples et de six paires d’appendices chez l’adulte (chĂ©licĂšres, pĂ©dipalpes et quatre paires de pattes ambulatoires) ; rĂ©duction voire perte des appendices de l’opisthosome ; dĂ©veloppement d’un systĂšme respiratoire aĂ©rien qui peut avoir la forme d’un systĂšme trachĂ©en ou d’un systĂšme pulmonaire.

Schéma anatomique d'une araignée femelle.

Mais les araignĂ©es ont des adaptations qui les distinguent des autres arachnides : le prosome et l’opisthosome sont articulĂ©s par le pĂ©dicule ; les sternites du prosome sont fusionnĂ©s au niveau ventral pour former un sternum ; la paire de chĂ©licĂšres biarticulĂ©s en crochets est parfois reliĂ©e Ă  une glande Ă  venin ; un bulbe copulateur est gĂ©nĂ©ralement prĂ©sent sur le pĂ©dipalpe des mĂąles ; parmi les quatre paires de pattes locomotrices, les deux premiĂšres paires de pattes antĂ©rieures sont dites tractives et les deux paires postĂ©rieures sont dites pulsives ; l’opisthosome non segmentĂ© est muni en position postĂ©rieure de glandes sĂ©ricigĂšnes qui produisent de la soie filĂ©e par une Ă  six paires de filiĂšres, appendices spĂ©cialisĂ©s excrĂ©teurs. Il est Ă©galement Ă©quipĂ© d'un organe sexuel externe fĂ©minin spĂ©cialisĂ©, l'Ă©pigyne (plaque chitineuse en position ventrale qui contient un crochet et un rĂ©ceptacle sĂ©minal).

Le prosome assume au point de vue physiologique l'intégration neuro-sensorielle (vision généralement mauvaise, fonction tactile grùce à des mécanorécepteurs, odorat grùce aux chimiorécepteurs), la prise de nourriture, la locomotion grùce à quatre paires de pattes ambulatoires, une partie de l'activité sexuelle (pédipalpes, piÚces buccales) et un rÎle glandulaire phéromonal, surtout chez le mùle. L'opisthosome assume sur le plan physiologique des fonctions végétatives (digestion, circulation intérieure, respiration, excrétion, reproduction et fabrication de la soie).

Étymologie

Le nom d'araignĂ©e vient du mythe d'ArachnĂ© (en grec ancien áŒˆÏÎŹÏ‡ÎœÎ· / ArĂĄkhnĂȘ), qui se vantait de tisser mieux qu'AthĂ©na. C'Ă©tait vrai, AthĂ©na furieuse dĂ©truisit son travail. HumiliĂ©e, ArachnĂ© alla se pendre. La dĂ©esse, prise de remords, dĂ©cida d'offrir une seconde vie Ă  ArachnĂ© : elle la changea en araignĂ©e suspendue Ă  son fil, la condamnant Ă  tisser sa toile pour l'Ă©ternitĂ©.

Écologie et comportement

Les pompilidae (560 espĂšces rien qu'en France) sont des guĂȘpes parasites qui nourrissent leurs larves exclusivement d'araignĂ©es paralysĂ©es par une piqĂ»re dans les centres nerveux. L'araignĂ©e est ensuite emportĂ©e dans le terrier oĂč la larve s'en nourrira.

Les araignĂ©es (50 000 espĂšces connues en 2022 selon le World Spider Catalog[2] dont 7 000 recensĂ©es dans la rĂ©gion ouest-palĂ©arctique — Europe et bassin mĂ©diterranĂ©en[3] et 1 700 dans une cinquantaine de familles en France[4]) ont conquis presque tout le domaine terrestre Ă©mergĂ© hors haute montagne et zones polaires, certaines Ă©tant mĂȘme capables de vivre en grande partie dans des bulles qu'elles construisent sous l'eau (en eau douce exclusivement). Elles sont donc ubiquistes. Beaucoup ont dĂ©veloppĂ© un mimĂ©tisme les rendant discrĂštes voire presque indĂ©tectables dans leur habitat. D'autres ont des comportements sociaux trĂšs dĂ©veloppĂ©s.

Elles sont plutĂŽt a priori gĂ©nĂ©ralistes en termes de proies, mais spĂ©cialisĂ©es en termes d'habitat. Pour la plupart des araignĂ©es, les proies sont cependant exclusivement des insectes ou leur larves et parfois d'autres arachnides ou de petits crustacĂ©s terrestres (ex : cloportes..). Les araignĂ©es sont cannibales et n'hĂ©sitent pas Ă  se nourrir d'autres araignĂ©es, qu'elles soient d'espĂšce diffĂ©rente ou mĂȘme de leur propre espĂšce ou de leur propre fratrie.

Les araignĂ©es interagissent avec leur environnement et entre elles en adaptant, pour certaines espĂšces au moins, leurs stratĂ©gies de chasse ; par exemple, deux araignĂ©es sympatriques (occupant le mĂȘme habitat forestier en Europe), Frontinellina frutetorum (CL Koch) et Neriene radiata (Walckenaer) (Araneae : Linyphiidae) vivent normalement Ă  la mĂȘme hauteur dans les arbres forestiers. Quand elles coexistent, ces deux espĂšces se montrent capables d'utiliser des hauteurs sensiblement diffĂ©rentes sur les arbres pour tisser leur toile. F. frutetorum sĂ©lectionne plutĂŽt la strate plus Ă©levĂ©e, alors que N. radiata tissera ses toiles, plus prĂšs du sol, ce qui permet aux deux espĂšces de limiter leur concurrence dans la mĂȘme niche Ă©cologique. Cela laisse penser qu'une plus grande diversitĂ© d'espĂšces invite les araignĂ©es Ă  exploiter une plus large partie de leur environnement.

Les populations d'araignĂ©es sont dans la nature contrĂŽlĂ©es par divers prĂ©dateurs, dont :

  • des insectes, avec en particulier les guĂȘpes, dont toutes les guĂȘpes pompiles (Pompilidae) exclusivement prĂ©datrices d'araignĂ©es, qu'elles piquent prĂ©cisĂ©ment au niveau des centres nerveux en les paralysant avant de les emporter dans le gĂźte d'Ă©levage des larves, ainsi que les guĂȘpes maçonnes (Sceliphron) qui construisent des urnes de terre qu'elles remplissent de petites araignĂ©es paralysĂ©es (qui serviront Ă  alimenter leurs larves) ;
  • de nombreux reptiles ;
  • certains amphibiens ;
  • de nombreux oiseaux dits insectivores ou plus gĂ©nĂ©ralistes dont presque tous les oiseaux mangeant prĂšs du sol ou sur le sol (grive, bergeronnettes, rouge-gorge, roiteletetc. jusqu'au hĂ©ron, en passant par les faisans, les poules, pintades, perdrix
) ;
  • certains mammifĂšres, dont chauves-souris, hĂ©rissons, renards ou mustĂ©lidĂ©s (dont belettes, fouines
).

Les araignées sont aussi victimes de maladies dues à des bactéries, virus, parasites (dont certains champignons parasites par exemple les Cordyceps[5],[6] ou champignons du genre Gibellula[7],[8]) qui peuvent les tuer[9] comme cela existe assez fréquemment aussi chez d'autres arthropodes[10], dont on découvre encore de nouvelles espÚces[11].

Alimentation

La trÚs commune agélÚne à labyrinthe qui colonise des milieux trÚs variés de végétation dense et basse, tisse une toile en nappe reliée à un entonnoir, sorte de retraite tubulaire dans laquelle elle se retire pour manger sa proie[12].
Selenocosmia crassipes est une grande araignée australienne accusée à tort de manger de petits oiseaux. Ses proies consistent généralement en de gros insectes, de petits mammifÚres et amphibiens, comme les grenouilles et des crapauds-buffles[13].

Les espĂšces connues d'araignĂ©es sont prĂ©datrices, Ă  l'exception trĂšs marginale de quelques espĂšces trĂšs dĂ©rivĂ©es comme Bagheera kiplingi, araignĂ©e sud-amĂ©ricaine, qui se nourrit principalement de pousses d'acacia[14]. CarnassiĂšres, elles se nourrissent exclusivement de proies vivantes qu'elles chassent Ă  l'aide de piĂšges (toile d'araignĂ©e, araignĂ©e gladiateur, araignĂ©es-lasso ou araignĂ©es Bolas (en)), Ă  courre ou Ă  l'affĂ»t. Pour ne pas perdre leur proies, la plupart des espĂšces l'enroulent de soie. Nombre d'espĂšces sont nocturnes ou plus actives la nuit. Elles se nourrissent principalement d'arthropodes, mais certaines grandes araignĂ©es chassent des vertĂ©brĂ©s (les veuves noires, par exemple, peuvent piĂ©ger des petits lĂ©zards). Sur tous les continents sauf l'Antarctique, des espĂšces se nourrissent parfois de poissons[15]. La majoritĂ© des espĂšces sont des prĂ©dateurs gĂ©nĂ©ralistes et opportunistes. Quelques rares espĂšces ont une spĂ©cialisation alimentaire stricte : le genre Zodarion se nourrit exclusivement de fourmis ; les genres Zora, Ero et Mimetus sont cannibales[16].

Comme tous les arachnides, l'araignĂ©e n'absorbe que des liquides : elle doit donc lyser ses proies par digestion extra-orale ou exodigestion — c'est-Ă -dire les liquĂ©fier au moyen d'enzymes digestives injectĂ©es par les chĂ©licĂšres — avant de pouvoir s'en nourrir[17].

Les araignĂ©es ont un rĂŽle Ă©cologique capital en capturant chaque annĂ©e 400 millions d'insectes par hectare (loin devant les oiseaux)[18] : cette estimation est basĂ©e sur les donnĂ©es relatives au spectre des proies de l'Argiope frelon qui peut capturer, durant toute sa vie (d'avril Ă  novembre) jusqu'Ă  900 proies, principalement des pucerons ailĂ©s (30 %), des DiptĂšres (26,8 %), des Sauterelles (17,9 %) et des HymĂ©noptĂšres (12,6 %)[19]. Elles sont capables de consommer quotidiennement 10 Ă  20 % de leur poids[20]. En tout, les araignĂ©es consommeraient ainsi entre 400 et 800 millions de tonnes d'insectes par an[21], ce qui en fait trĂšs probablement le premier groupe de prĂ©dateurs au monde (70 millions de tonnes pour les oiseaux marins, entre 280 et 500 millions de tonnes pour les baleines, et 400 millions de tonnes pour l'humanitĂ©)[22]. Elles constituent donc le principal levier de contrĂŽle des populations d'insectes, et jouent Ă  ce titre un rĂŽle stratĂ©gique pour l'agriculture et l'Ă©quilibre des Ă©cosystĂšmes.

Selon une Ă©tude en , chaque annĂ©e l'ensemble des araignĂ©es de la planĂšte (qui rassemblĂ©es pĂšseraient le poids de 478 Titanics) capturent et mangent environ 400 Ă  800 millions de tonnes de proies ; c'est autant de « viande Â» que ce que mangent les humains voire deux fois plus dans l'estimation haute (les humains consomment environ 400 millions de t/an de viande et de poisson). Pour donner une autre rĂ©fĂ©rence : c'est aussi une Ă  deux fois la biomasse totale de tous les humains peuplant la planĂšte[23].

Si les araignĂ©es sont traditionnellement considĂ©rĂ©es comme des prĂ©dateurs Ă  l’alimentation exclusivement carnivore, des Ă©tudes plus fines montrent que les ressources alimentaires d’origine vĂ©gĂ©tale peuvent reprĂ©senter un complĂ©ment important (jusqu'Ă  25 % de leur rĂ©gime alimentaire). Les araignĂ©es peuvent en effet absorber les particules d'aĂ©roplancton (spores de champignons, grains de pollen) piĂ©gĂ©s par les toiles et qui sont ingĂ©rĂ©s au moment oĂč elles rĂ©cupĂšrent la soie des fils, pendant le recyclage normal de la toile ou lors de sa rĂ©paration[24]. De nombreuses familles d'araignĂ©es complĂ©mentent Ă©galement leur alimentation par du nectar[25].

En conditions défavorables, elles sont capables de jeûner pendant des mois, voire prÚs d'une année[26].

Soins parentaux

Les soins parentaux sont assurĂ©s par les femelles, parfois par les deux parents ou par les mĂąles[27] : transport des Ɠufs, protection de la progĂ©niture, alimentation (rĂ©gurgitation, ponte d'Ɠufs stĂ©riles, sorte d'« allaitement Â» chez Toxeus magnus[28]).

Les différents types de toiles et de soie

Les glandes sĂ©ricigĂšnes produisent de la soie filĂ©e par de petites protubĂ©rances articulĂ©es (les filiĂšres), le plus souvent au nombre de 6, situĂ©es sur la face ventrale plus ou moins Ă  l'extrĂ©mitĂ© de l'abdomen. La soie est liquide dans les glandes, mais se solidifie en fibrilles une fois sortie par les fusules, sous l'effet de la traction exercĂ©e par les pattes de l'animal et au contact de l'air. Le fil de soie est en fait constituĂ© par un entrelacement d'un nombre Ă©levĂ© de fibrilles Ă©lĂ©mentaires, de 0,05 Â”m de diamĂštre chacun. Le diamĂštre du fil de soie varie entre 25 et 70 Â”m (Ă  diamĂštre Ă©quivalent, ces fils sont rĂ©putĂ©s plus rĂ©sistants que l'acier et possĂšdent une mĂ©moire de forme 5 Ă  12 fois plus grande que le latex).

Araignée sur sa toile.

Les araignées produisent plusieurs types de soies en fonction de l'usage qu'elles vont en faire. La soie collante n'est qu'un des types existants.

AraignĂ©e Xysticus audax Ă©mettant un « fil de la vierge Â» pour la technique du ballooning.
Une toile d'araignée.

Principaux usages de la soie :

  • fil de dĂ©placement (appelĂ© aussi fil de traĂźne, fil de survie ou fil de rappel) que l'araignĂ©e fixe sur son support, de place en place, au niveau de points d'accroche (repĂ©rage de l'espace) et qui devient un fil de sĂ©curitĂ© lui servant Ă  contrĂŽler une descente rapide pour se rendre d'un point Ă©levĂ© Ă  un autre (sans avoir Ă  gagner le sol, par exemple lors du franchissement de cours d'eau), pour un saut, une chute volontaire (fuite) ou involontaire[29] ;
  • moyen de dispersion aĂ©rien des jeunes et d'espĂšces adultes dites araignĂ©es-montgolfiĂšres : technique du ballooning avec des fil de la Vierge (fils de sĂ©curitĂ© entraĂźnĂ© par les courants ascensionnels d'air chaud) auxquels elles sont suspendues, Ă  l'origine des pluies d'araignĂ©es (sur un mĂąt d'oiseau, sur un champ Ă  la rosĂ©e du matin)[29] ;
  • emballage des Ɠufs (cocon) ;
  • tapissage du terrier des espĂšces qui vivent sous terre ;
  • confection d'armes de chasse (bolas des Mastophora, filets des Dinopis) ;
  • fabrication d'abri subaquatique (cloche Ă  plongeur des argyronĂštes) ;
  • emmaillotage des proies capturĂ©es ;
  • tissage des toiles de mue (matelas) ;
  • tissage des toiles spermatiques sur lesquelles l'araignĂ©e mĂąle dĂ©pose son sperme, qu'elle aspire ensuite dans ses bulbes copulateurs[30] ;
  • tissage des toiles de piĂ©geage des proies.

On considĂšre que l'usage initial de la soie Ă©tait la fabrication du cocon pour protĂ©ger les Ɠufs, car les araignĂ©es considĂ©rĂ©es comme « primitives Â» ne tissent pas de toile.

Plus de la moitiĂ© des espĂšces ne construisent pas de toile. D'ailleurs, la tendance Ă©volutive de la stratĂ©gie de chasse chez les araignĂ©es est d'abandonner la chasse Ă  l'aide de ce piĂšge au profit de la chasse Ă  courre ou Ă  l'affĂ»t[31]. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet abandon : la prĂ©dation par les toiles exerce de fortes pressions sĂ©lectives sur les populations de proies qui dĂ©veloppent une « course aux armes Â» (Ă©cailles des lĂ©pidoptĂšres qui restent collĂ©es Ă  la toile alors que les papillons peuvent se dĂ©gager) ; les araignĂ©es tisseuses de toiles sont elles-mĂȘmes plus vulnĂ©rables aux prĂ©dateurs spĂ©cialisĂ©s (guĂȘpes arachnophages du genre Sceliphron, araignĂ©es cannibales de la famille des Mimetidae, oiseaux, lĂ©zards ou petits mammifĂšres)[32].

Le venin

La plupart des espĂšces d'araignĂ©es possĂšdent des glandes Ă  venin[33]. Les araignĂ©es possĂšdent deux chĂ©licĂšres Ă  l'avant du corps, qui encadrent la bouche. Ce sont ces appendices qui injectent le venin. Elles sont constituĂ©es d'un gros stipe et d'un crochet mobile au bout duquel dĂ©bouche le canal Ă  venin. Les chĂ©licĂšres peuvent aussi servir Ă  transporter des proies, Ă  les dilacĂ©rer, Ă  transporter le cocon ovigĂšre, etc. Le venin peut ĂȘtre composĂ© de nombreuses toxines nĂ©crotiques (genre Loxosceles) ou neurotoxines. Parmi ces derniĂšres, signalons celles de type polyamine agissant sur le systĂšme nerveux central, en particulier en inhibant la fonction des canaux NMDA. Il existe beaucoup de molĂ©cules dĂ©crites provenant de venin d'araignĂ©e. Leur Ă©tude a permis le dĂ©veloppement de plusieurs molĂ©cules d'intĂ©rĂȘt clinique. Elles donnent aussi quelques outils de choix dans des recherches plus fondamentales. Des centaines, voire des milliers de publications scientifiques traitent des nombreuses toxines isolĂ©es du venin des araignĂ©es et l'Ă©noncĂ© des propriĂ©tĂ©s spĂ©cifiques Ă  chacune dĂ©passe largement le cadre d'une encyclopĂ©die.

L'envenimation humaine aprĂšs une morsure d'araignĂ©e, appelĂ©e aranĂ©isme, peut causer des troubles provoquĂ©s par des arachnotoxines. Des quelque 42 000 espĂšces dĂ©crites, seules 200 espĂšces de 20 genres diffĂ©rents peuvent provoquer une rĂ©action Ă©pidermique chez l'humain (depuis de simples boutons[34] jusqu'aux dermonĂ©croses) et une vingtaine prĂ©sentent un danger[35]. Les morsures d'araignĂ©es sont rares chez l'humain, soit parce que les araignĂ©es sont trop petites pour pouvoir percer la peau humaine[36], soit parce qu'elles n'ont pas de comportement agressif, la morsure Ă©tant une attitude de dĂ©fense utilisĂ©e en dernier recours[37]. Enfin, la rencontre physique avec ces animaux est rare[38].

Parmi les espĂšces potentiellement dangereuses, citons certaines veuves noires (Latrodectus spp.), Atrax robustus en Australie, et les « araignĂ©es-bananes Â» du genre Phoneutria au BrĂ©sil. Une dizaine de morts attribuĂ©es aux araignĂ©es sont recensĂ©es annuellement, et encore les causes ne sont pas dues uniquement Ă  l'envenimation, mais aussi aux surinfections[39]. Dans ces rares cas, toutefois, la preuve qu'il s'agit bien d'une morsure d'araignĂ©e est souvent absente[40].

Des espĂšces appartenant aux mygalomorphes possĂšdent des poils urticants sur l'abdomen.

Cycle de vie et reproduction

ScÚne de cannibalisme sexuel lors de l'accouplement de l'épeire diadÚme (vidéo).
AraignĂ©e et son cocon de soie contenant ses Ɠufs (masse bleu sombre).

  • Les araignĂ©es saisonniĂšres vivent de 6 mois Ă  1 an et meurent avant l'Ă©closion de leurs Ɠufs.
  • Les araignĂ©es annuelles vivent de 1 Ă  2 ans et meurent aprĂšs l'Ă©closion des jeunes.
  • Les araignĂ©es pĂ©rennes vivent plusieurs annĂ©es (mygales, filistates).

Comme chez tous les arthropodes, la croissance se fait par mues successives de l'exosquelette. Selon les espĂšces, il y a de 8 Ă  13 mues pour atteindre l'Ă©tat adulte. Les mygales continuent de muer Ă  peu prĂšs une fois par an aprĂšs avoir atteint l'Ăąge adulte.

Le dimorphisme sexuel des araignées est généralement faible, les femelles se distinguant par une taille supérieure et un abdomen plus gros. Les mùles adultes se reconnaissent, en plus de leur petite taille, à leurs pédipalpes qui portent à leur extrémité un organe de stockage de sperme appelé bulbe copulatoire.

La diffĂ©rence de taille est parfois spectaculaire, comme chez les nĂ©philes oĂč il est difficile de croire qu'il s'agit de la mĂȘme espĂšce.

Les araignĂ©es sont ovipares : elles pondent des Ɠufs, qui sont emballĂ©s dans un cocon de soie. En fonction de la taille de l'espĂšce, le nombre d'Ɠufs varie de un Ă  plusieurs milliers. Si certaines espĂšces abandonnent le cocon, d'autres le transportent accrochĂ© aux filiĂšres ou maintenu par les chĂ©licĂšres. Chez ces derniĂšres espĂšces, dĂšs leur Ă©closion, les jeunes montent sur le dos de leur mĂšre qui les protĂšge et les nourrit jusqu'Ă  ce qu'ils soient capables de se dĂ©fendre.

Beaucoup d'espĂšces ont une parade nuptiale Ă©laborĂ©e consistant surtout pour le mĂąle Ă  se faire distinguer d'une proie pour Ă©viter d'ĂȘtre dĂ©vorĂ© par la femelle. Il dĂ©veloppe plusieurs stratĂ©gies de survie pour lutter contre ce cannibalisme sexuel : il peut attacher les pattes de sa femelle avant l'accouplement ou lui apporter directement un cadeau comestible[41]. Le cannibalisme nuptial aprĂšs l'accouplement fournit un complĂ©ment nutritif Ă  la femelle qui augmente sa fĂ©conditĂ© (cas de la veuve noire Latrodectus mactans, de l'Ă©peire Araneus diadematus). Ce cannibalisme sexuel serait un mĂ©canisme adaptatif visant Ă  favoriser la reproduction en augmentant la durĂ©e de l'accouplement[42].

Le mùle tisse une toile spermatique sur laquelle il dépose son sperme, qu'il aspire ensuite dans ses bulbes copulateurs.

Interactions avec les siens

Les araignĂ©es sont rĂ©putĂ©es pour leur vie solitaire. Cependant, une vingtaine[43] voire une trentaine d'espĂšces prĂ©sentent une « vie sociale Â» Ă©laborĂ©e[44]. Ces espĂšces dont Agelena consociata ou Anelosimus eximius sont gĂ©nĂ©ralement localisĂ©es dans des rĂ©gions tropicales. Les colonies peuvent inclure des dizaines voire des centaines d'individus de tous les Ăąges et prĂ©sentent une organisation sociale sophistiquĂ©e incluant la construction collective d'un piĂšge soyeux pouvant atteindre un volume de plusieurs m3, la coopĂ©ration dans la chasse et les soins aux jeunes. La communication entre les individus est phĂ©romonale mais Ă©galement basĂ©e sur les vibrations de la toile, qui permettent de transmettre rapidement des informations au groupe[45]. À la diffĂ©rence des insectes eusociaux (fourmis, certaines espĂšces d'abeilles), les araignĂ©es sociales ne prĂ©sentent pas de division du travail reproductif. Toutes les espĂšces d'araignĂ©es solitaires prĂ©sentent nĂ©anmoins une phase grĂ©gaire temporaire suite de l'Ă©mergence du cocon des juvĂ©niles. À l'issue de cette phase grĂ©gaire, dont la durĂ©e est variable selon les espĂšces, les araignĂ©es se dispersent pour mener une vie solitaire[44].

Biocénose parasitaire et prédatrice

L'argiope frelon tire son nom vernaculaire des stries qui ornent son corps et Ă©voquent une guĂȘpe. Ce type de dessin est un exemple de compromis Ă©volutif entre un signal d'attraction (visibilitĂ© accrue vis-Ă -vis des prĂ©dateurs mais aussi des proies), un signal aposĂ©matique (qui dissuade ses prĂ©dateurs), un leurre visuel (rendant l'araignĂ©e moins visible pour ses proies, bien qu'au milieu de sa toile)[46].

Les consommateurs occasionnels d'araignĂ©es sont des prĂ©dateurs qui, entre autres proies, se nourrissent d'araignĂ©es Ă  tous les stades de dĂ©veloppement. On compte les Arachnides et surtout les araignĂ©es[47], mais Ă©galement des oiseaux[48], des reptiles comme le lĂ©zard vivipare pour lequel les araignĂ©es occupent une trĂšs forte proportion dans son alimentation[49], ou encore de micro-mammifĂšres telle la musaraigne qui peut limiter sensiblement des populations d'araignĂ©es[50]. Des acariens ont Ă©tĂ© mentionnĂ©s dĂ©truisant des Ɠufs d'araignĂ©e dans certaines conditions[51]. Les insectes[52] occupent une place privilĂ©giĂ©e en tant que consommateurs spĂ©cialisĂ©s d'araignĂ©es, que ce soit comme consommateurs d’Ɠufs, endoparasites ou ectoparasites[53]. Les insectes qui recherchent les cocons d'araignĂ©es pour y dĂ©poser leur ponte sont les plus abondants, tel Tromatobia ornata en liaison avec les caractĂ©ristiques des cocons d'Argiope bruennichi qu'il infeste[54].

Champignons parasites

Gibellula pulchra parasitant une araignée indéterminée (Chocó, Colombie).

Il existe une petite centaine d'espĂšces de champignons entomopathogĂšnes des araignĂ©es. Largement rĂ©pandus dans le monde, ils appartiennent Ă  l'ordre des Hypocreales et sont principalement issus des familles Cordycipitaceae et Ophiocordycipitaceae et classĂ©s dans les genres Akanthomyces, Beauveria, Clonostachys, Cordyceps, Engyodontium, Gibellula, Hevansia, Hymenostilbe, Lecanicillium, Ophiocordyceps, Purpureocillium et Torrubiella. Les genres Gibellula, Hevansia, Torrubiella et Akanthomyces sont exclusivement ou majoritairement des pathogĂšnes d'araignĂ©es. Gibellula pulchra, Gibellula leiopus, Purpureocillium atypicola, Akanthomyces aranearum, Torrubiella aranicida sont particuliĂšrement cosmopolites. Au total, vingt familles d'araignĂ©es et deux familles d'Opilions sont connues pour ĂȘtre parasitĂ©es par ces champignons. Ils sont connus sur l'ensemble des continents, l'Asie de l'Est et du Sud-Est prĂ©sentant la plus grande diversitĂ©. Ces espĂšces prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt dans la dĂ©couverte et l'extraction de mĂ©tabolites secondaires bioactifs utiles Ă  l'agriculture et la mĂ©decine[55].

Systématique et évolution

Place des araignées dans le rÚgne animal

Histoire Ă©volutive

Bien que les araignĂ©es soient rarement bien prĂ©servĂ©es dans les couches fossiles du fait de leur fragilitĂ© et d'un corps mou (ce qui explique que les sources les plus frĂ©quentes proviennent d'inclusions dans l'ambre), les arachnologues ont identifiĂ© parmi tous les fossiles examinĂ©s prĂšs de 1 000 espĂšces diffĂ©rentes[56].

Le plus ancien fossile d'Arachnide connu, dĂ©couvert en 1987, est l'espĂšce Attercopus fimbriunguis datant de 386 millions d'annĂ©es (pĂ©riode du DĂ©vonien), soit 100 millions d'annĂ©es avant les dinosaures et juste une dizaine de millions d'annĂ©es aprĂšs la sortie des eaux des Arthropodes au Silurien[57]. PossĂ©dant une mĂąchoire pourvue de crochets sur lesquels se trouvent des canaux Ă  poison et les plus vieux organes producteurs de soie connus, ce fossile a depuis fait l'objet d'une rĂ©interprĂ©tation qui le place dĂ©sormais dans un genre Ă©teint d'arachnide. La soie dĂ©bouche en effet au niveau de simples conduits sur la face ventrale de l'abdomen et non sur des appendices pluriarticulĂ©s, les filiĂšres, organes Ă©minemment caractĂ©ristiques des AraignĂ©es[58]. Les plus anciens fossiles d'araignĂ©es Ă  ce jour appartiennent au sous-ordre des Mesothelae, avec notamment l'espĂšce Paleothele montceauensis qui date de 299 million d'annĂ©es (pĂ©riode du carbonifĂšre infĂ©rieur)[59]. À partir du Trias, la diversification des Aranae est rapide et, au CrĂ©tacĂ©, les principales familles actuelles sont dĂ©jĂ  prĂ©sentes[60].

Taxinomie et diversité

Les études génomiques et biomoléculaires complÚtes sont encore rares, mais de nombreux travaux ont porté sur les gÚnes et les protéines d'araignées, qui aideront à éclairer leur biologie des araignées. Ces travaux montrent des chemins évolutifs complexes qui ont permis de développer une grande variété de comportements, de soies et de venins[61]. En 2017, trois génomes complets ont été séquencés (Nephila, une araignée sociale africaine de la famille des Eresidae et une araignée domestique commune[61].

L'ordre des Araneae se subdivise aujourd'hui en deux sous-ordres : le sous-ordre des Mesothelae (0,2 % des espĂšces dĂ©crites), dont les membres sont des espĂšces primitives de l'Asie, prĂ©sentes dĂšs le CarbonifĂšre ; et le sous-ordre des Opisthothelae prĂ©sent dĂšs le Trias, qui est constituĂ© des infra-ordres des Araneomorphae (les espĂšces modernes, 93,4 % des espĂšces d'araignĂ©es dĂ©crites Ă  ce jour, aux chĂ©licĂšres croisĂ©s) et des Mygalomorphae (mygales, 6,4 % des espĂšces dĂ©crites, aux chĂ©licĂšres verticaux)[62].

Certaines araignĂ©es frĂ©quentent les milieux humides. L'Argyroneta est infĂ©odĂ©e au milieu aquatique. Des membres de la famille des Pisauridae, notamment ceux du genre Dolomedes, vivent au bord des cours d'eau, sur les plantes aquatiques et chassent leurs proies dans le milieu liquide. Des araignĂ©es marines vivent dans la zone de balancement des marĂ©es et sont rĂ©guliĂšrement immergĂ©es Ă  marĂ©e haute (Mygales tropicales de la famille des Barychelidae, reprĂ©sentants de la famille des Amaurobioidae[63] et des Desidae[64]). D'autres sont capables de coloniser de hauts glaciers d'altitude, telle l’Euophrys omnisuperstes dĂ©couverte Ă  6 700 m d'altitude dans le massif de l'Everest[65].

Les 47 000 espĂšces d'araignĂ©es recensĂ©es Ă  ce jour sont diverses : de 10 cm chez certaines mygales Ă  0,2 mm chez les plus petites (araignĂ©e Patu marplesi)[66].

Heteropoda maxima est la plus grande araignĂ©e connue Ă  ce jour, avec une envergure pattes Ă©talĂ©es de 25 Ă  30 cm pour un corps de 46 mm au maximum[67].

La TĂ©gĂ©naire gĂ©ante dĂ©tient le record de vitesse de dĂ©placement dans le Livre Guinness des records, cette espĂšce pouvant parcourir 0,53 mĂštre par seconde[68].

Pour les Araignées, les densités observées varient en moyenne de 20 à 120 individus par m2 selon les types d'agrosystÚmes[69]. Elles peuvent atteindre plus de 800 individus au m2 dans les prairies les plus fertiles[70].

Liste des sous-taxons

Les trĂšs nombreuses familles d'araignĂ©es peuvent ĂȘtre regroupĂ©es en sous-ordres et super-familles. Voici la classification qui en est faite par BioLib (30 aoĂ»t 2020)[71] :

Relations internes

Le cladogramme montre la relation entre les sous-ordres et les super-familles d'araignĂ©es[72] :

Araneae
Mesothelae

Liphistiidae


Opisthothelae

Mygalomorphae

Atypoidea



Avicularioidea



Araneomorphae

Hypochilidae



Austrochiloidea

Gradungulidae



Austrochilidae



Araneoclada

Haplogynae



Entelegynae








Liste des familles

Evarcha arcuata, une Salticidae.
Linyphia triangularis, une Linyphiidae.
Argiope bruennichi, une Araneidae.
Pardosa amentata, une Lycosidae.
Parasteatoda tepidariorum, une Theridiidae.
Misumena vatia, une Thomisidae.
Une Gnaphosidae.
Tegenaria parietina, une Agelenidae.
Holocnemus pluchei, une Pholcidae.
Heteropoda venatoria, une Sparassidae.

Selon le World Spider Catalog en octobre 2021, 129 familles d'araignĂ©es sont distinguĂ©es, totalisant prĂšs de 50 000 espĂšces rĂ©parties dans plus de 4 200 genres.

Liste des familles d'araignées
D'aprĂšs The World Spider Catalog, Version 22.5
Liste Ă©tablie le
Rang taxinomique Famille Nb de genres Nb d'espĂšces
1 Actinopodidae 3 118
2 Agelenidae 90 1350
3 Amaurobiidae 50 283
4 Ammoxenidae 4 18
5 Anamidae 10 109
6 Anapidae 58 232
7 Antrodiaetidae 4 37
8 Anyphaenidae 57 614
9 Araneidae 177 3069
10 Archaeidae 5 90
11 Archoleptonetidae 2 8
12 Arkyidae 2 38
13 Atracidae 3 35
14 Atypidae 3 54
15 Austrochilidae 3 10
16 Barychelidae 40 282
17 Bemmeridae 4 47
18 Caponiidae 19 131
19 Cheiracanthiidae 14 363
20 Cithaeronidae 2 9
21 Clubionidae 19 660
22 Corinnidae 71 817
23 Ctenidae 49 533
24 Ctenizidae 2 5
25 Cyatholipidae 23 58
26 Cybaeidae 20 298
27 Cycloctenidae 8 80
28 Cyrtaucheniidae 8 107
29 Deinopidae 3 67
30 Desidae 60 296
31 Dictynidae 52 471
32 Diguetidae 2 15
33 Dipluridae 7 94
34 Drymusidae 2 17
35 Dysderidae 25 587
36 Entypesidae 6 42
37 Eresidae 9 102
38 Euagridae 14 87
39 Euctenizidae 8 77
40 Filistatidae 19 185
41 Gallieniellidae 10 68
42 Gnaphosidae 164 2576
43 Gradungulidae 7 16
44 Hahniidae 24 355
45 Halonoproctidae 6 125
46 Hersiliidae 16 183
47 Hexathelidae 7 45
48 Hexurellidae 1 4
49 Homalonychidae 1 2
50 Huttoniidae 1 1
51 Hypochilidae 2 22
52 Idiopidae 23 434
53 Ischnothelidae 5 26
54 Lamponidae 23 192
55 Leptonetidae 20 365
56 Linyphiidae 622 4716
57 Liocranidae 34 298
58 Liphistiidae 8 146
59 Lycosidae 126 2441
60 Macrothelidae 1 45
61 Malkaridae 13 57
62 Mecicobothriidae 1 2
63 Mecysmaucheniidae 7 25
64 Megadictynidae 2 2
65 Megahexuridae 1 1
66 Microhexuridae 1 2
67 Microstigmatidae 12 41
68 Migidae 11 102
69 Mimetidae 8 159
70 Miturgidae 29 140
71 Myrmecicultoridae 1 1
72 Mysmenidae 14 158
73 Nemesiidae 22 187
74 Nesticidae 16 280
75 Nicodamidae 7 27
76 Ochyroceratidae 10 168
77 Oecobiidae 6 120
78 Oonopidae 115 1888
79 Orsolobidae 30 188
80 Oxyopidae 9 442
81 Pacullidae 4 38
82 Palpimanidae 20 160
83 Paratropididae 4 16
84 Penestomidae 1 9
85 Periegopidae 1 3
86 Philodromidae 31 538
87 Pholcidae 95 1849
88 Phrurolithidae 15 259
89 Physoglenidae 13 72
90 Phyxelididae 14 66
91 Pimoidae 2 80
92 Pisauridae 51 353
93 Plectreuridae 2 31
94 Porrhothelidae 1 5
95 Psechridae 2 61
96 Psilodercidae 11 224
97 Pycnothelidae 7 86
98 Salticidae 659 6370
99 Scytodidae 5 247
100 Segestriidae 5 142
101 Selenopidae 9 261
102 Senoculidae 1 31
103 Sicariidae 3 170
104 Sparassidae 89 1290
105 Stasimopidae 1 47
106 Stenochilidae 2 13
107 Stiphidiidae 20 125
108 Symphytognathidae 8 90
109 Synaphridae 3 13
110 Synotaxidae 1 11
111 Telemidae 14 98
112 Tetrablemmidae 27 146
113 Tetragnathidae 50 982
114 Theraphosidae 153 1025
115 Theridiidae 125 2536
116 Theridiosomatidae 19 133
117 Thomisidae 170 2155
118 Titanoecidae 5 55
119 Toxopidae 14 82
120 Trachelidae 20 253
121 Trechaleidae 17 132
122 Trochanteriidae 21 171
123 Trogloraptoridae 1 1
124 Udubidae 4 15
125 Uloboridae 19 289
126 Viridasiidae 2 7
127 Xenoctenidae 4 33
128 Zodariidae 87 1211
129 Zoropsidae 27 183
  Total 4232 49712

Types d'araignées

Quelques familles et regroupements importants :

  • Atypidae (Mygales) : elles possĂšdent des lames maxillaires et vivent dans un terrier prolongĂ© par un tube de soie ; elles sont plus frĂ©quentes sur un sol calcaire[rĂ©f. nĂ©cessaire].
  • Ctenizidae (Mygales) : elles n'ont pas de lames maxillaires et vivent dans un terrier fermĂ© par un opercule.
  • Cribellatae : regroupement d'un ensemble disparate d'araignĂ©es tisseuses de toiles ; la soie extrĂȘmement fine a une apparence bleutĂ©e caractĂ©ristique.
  • Eresidae : habitent un tube de soie enfoncĂ© dans le sol et terminĂ© par un auvent ; grosses araignĂ©es massives, noires, discrĂštes ; se trouvent dans les landes.
  • Amaurobiidae : grandes araignĂ©es cribellates tissant une toile irrĂ©guliĂšre ; elles fabriquent une retraite tubulaire, contre les murs ou sous les pierres.
  • Dictynidae : petites araignĂ©es cribellates (max : 5 mm) construisant des toiles trĂšs irrĂ©guliĂšres surtout dans la vĂ©gĂ©tation basse mais Ă©galement sur les murs ; l'abdomen est souvent trĂšs caractĂ©ristique.
  • Oecobiidae : petites araignĂ©es rondes avec un cĂ©phalothorax presque circulaire et un gros tubercule anal ; le nid a une forme Ă©toilĂ©e.
  • Uloboridae : araignĂ©es cribellates aux toiles gĂ©omĂ©triques complĂštes (Uloborus) ou segmentĂ©es (Hyptiotes), horizontales ou peu inclinĂ©es ; pas de glandes Ă  venin.
  • Oonopidae : araignĂ©es errantes nocturnes, de couleur rose, trĂšs petites, avec six yeux ; on les trouve dans les maisons ou les dĂ©tritus.
  • Dysderidae : grosses ou moyennes araignĂ©es errantes avec six yeux, fortement armĂ©es ; mƓurs nocturnes, s'abritent sous les pierres ou les bois morts pendant le jour.
  • Segestriidae : araignĂ©es allongĂ©es qui font des toiles tubulaires dans des trous dans les fissures des murs ou des rochers, avec des fils avertisseurs radians prolongeant le tube ; les pattes III sont tenues parallĂšles aux I et II.
  • Loxoscelidae : Exemple : le genre Loxosceles (Loxosceles reclusa ou Brown Reclused Spider en anglais)
  • Scytodidae : araignĂ©es-cracheuses qui projettent Ă  un ou deux centimĂštres de distance une petite boule de gomme qui englue leur proie ; possĂšdent trois groupes de paires d'yeux et un cĂ©phalothorax trĂšs bombĂ©.
  • Pholcidae : araignĂ©es munies de trĂšs longues pattes ; elles font des toiles trĂšs irrĂ©guliĂšres en forme de nappe et les balancent quand on les dĂ©range ; se plaisent dans les habitations.
  • Zodariidae : petites araignĂ©es qui se nourrissent de fourmis ; les pattes n'ont pas d'Ă©pines, la couleur est violacĂ©e ; se trouvent essentiellement dans les bois de pins.
  • Gnaphosidae ou Drassidae : araignĂ©es nocturnes vivant sous les pierres dans des loges de soie ; les filiĂšres antĂ©rieures sont longues et bien visibles, les yeux mĂ©dians postĂ©rieurs sont rapprochĂ©s ; nombreux genres.
  • Clubionidae : araignĂ©es nocturnes qui habitent des loges sous la vĂ©gĂ©tation ou les roches posĂ©es au sol ; le cocon est installĂ© dans une feuille repliĂ©e. Exemple : les genres Cheiracanthium et Clubiona.
  • Liocranidae : araignĂ©es nocturnes qui se distinguent des Clubionidae par deux rangĂ©es d'Ă©pines sur les pattes antĂ©rieures ; elles habitent la vĂ©gĂ©tation basse ; lors de la parade, le mĂąle fait vibrer ses deux paires de pattes antĂ©rieures Ă  grande vitesse devant la femelle ; le cocon est installĂ© dans des loges recouvertes de terre.
  • Miturgidae : araignĂ©es possĂ©dant des yeux noirs, les postĂ©rieurs plus gros que les autres ; le cĂ©phalothorax est effilĂ© vers l'avant, les pattes antĂ©rieures sont munies de deux rangĂ©es d'Ă©pines ; les femelles gardent leurs cocons sous les pierres ou les feuilles tombĂ©es sur le sol.
  • Anyphaenidae : semblables aux Clubionidae ; une seule espĂšce avec une bande jaune et deux chevrons noirs sur l'abdomen ; vie arboricole, chassent Ă  l'affĂ»t.
  • Sparassidae : les pattes sont trĂšs Ă©talĂ©es ; l'espĂšce la plus remarquable est Micrommata virescens, de couleur verte, qui se rencontre dans la vĂ©gĂ©tation basse des milieux humides.
  • Thomisidae : ce sont les araignĂ©es-crabes, trĂšs souvent mimĂ©tiques du support oĂč elles chassent Ă  l'affĂ»t (fleurs, sol, etc.) ; les pattes I et II sont beaucoup plus longues et plus fortes que les III et IV ; leur venin agit trĂšs rapidement.
  • Philodromidae : araignĂ©es au corps plutĂŽt aplati, avec des pattes presque Ă©gales ; elles chassent Ă  l'affĂ»t dans la vĂ©gĂ©tation et peuvent se dĂ©placer trĂšs vite.
  • Salticidae : araignĂ©es diurnes sauteuses avec des pattes en gĂ©nĂ©ral courtes et fortes, les antĂ©rieures parfois renflĂ©es ; les quatre gros yeux antĂ©rieurs sont parfois mobiles ; elles n'hĂ©sitent pas Ă  sauter sur le doigt qui s'approche. C'est la famille qui contient le plus grand nombre d'espĂšces dans le monde.
  • Oxyopidae : les pattes sont longues et toutes Ă©pineuses ; elles chassent Ă  courre comme les lycoses ou en sautant comme les salticides.
  • Lycosidae : les araignĂ©es-loups chassent en courant et en bondissant sur leurs proies ; petits yeux antĂ©rieurs sur une ligne, deux yeux postĂ©rieurs trĂšs gros ; elles transportent leurs Ɠufs dans un cocon accrochĂ© aux filiĂšres ou leurs jeunes sur le dos. Exemple : les genres Acantholycosa, Alopecosa, Arctosa, Aulonia, Hygrolycosa, Pirata, Pardosa, Tricca, Trochosa et Xerolycosa.
    • Pardosa.
  • Pisauridae : elles ont des allures de lycoses avec des yeux plus petits ; la femelle transporte son cocon sous son sternum ; les pattes I et II sont rĂ©unies au repos ; le mĂąle de Pisaura capture une proie qu'il offre, enveloppĂ©e dans de la soie, Ă  sa femelle en guise de cadeau de mariage, dit-on ; plus prosaĂŻquement sans doute pour ne pas lui servir de proie. Exemple : les genres Dolomedes ou Pisaura
    • Pisaura
  • Agelenidae : fabriquent une toile en nappe avec une retraite tubulaire ; les filiĂšres postĂ©rieures sont longues et possĂšdent deux articles.
  • Hahniidae : construisent une toile en nappe au-dessus de laquelle elles chassent.
  • Mimetidae : elles chassent d'autres araignĂ©es et occupent souvent leurs toiles ; l'abdomen est trĂšs renflĂ©, les pattes nettement annelĂ©es.
  • Theridiidae : araignĂ©es aux pattes fines et Ă  l'abdomen globuleux ; toile irrĂ©guliĂšre, avec parfois une retraite sur le dessus. Exemple : le genre Theridion.
  • Nesticidae : semblables aux Therididae mais leurs pattes sont plus longues ; se rencontrent dans les lieux humides.
  • Theridiosomatidae : araignĂ©es trĂšs petites et globuleuses ; la toile conique en forme de parapluie retournĂ© doit cette forme Ă  la tension donnĂ©e au fil avertisseur.
  • Tetragnathidae : araignĂ©es de forme gĂ©nĂ©rale trĂšs allongĂ©e ; toile Ă  moyeu ouvert, se trouvent le plus souvent prĂšs de l'eau.
  • Metidae : les paires de pattes I et II sont relativement allongĂ©es ; elles font des toiles irrĂ©guliĂšres Ă  moyeu ouvert et recherchent les lieux humides et sombres.
  • Araneidae : ce sont les Ă©peires, araignĂ©es en gĂ©nĂ©ral assez grandes avec des pattes trĂšs Ă©pineuses ; construisent des toiles gĂ©omĂ©triques, Ă  moyeu fermĂ©, souvent avec une retraite.
  • Linyphiidae : trĂšs petites araignĂ©es, les plus grandes avec des dessins abdominaux ; elles se tiennent gĂ©nĂ©ralement sous leurs petites toiles en nappes, sans retraite ; elles font souvent des "fils de la vierge" au bout desquels elles se dĂ©placent ; trĂšs nombreux genres dans deux sous-familles. C'est la famille qui contient le plus d'espĂšces en France et, d'une façon gĂ©nĂ©rale, dans les rĂ©gions tempĂ©rĂ©es.
  • Filistatidae (Mygales) : cĂ©phalothorax effilĂ©, aspect veloutĂ©, les yeux forment un petit groupe compact ; la toile a une forme de tube entourĂ© d'une collerette de fils calamistrĂ©s ; prĂ©sentes dans le Sud la France seulement, quelquefois dans les maisons.
  • Zoropsidae : elles ont le mĂȘme aspect que les Lycoses et des yeux comme ceux des Pisaures ; prĂ©sentes dans le Sud de la France seulement, parfois dans les maisons quand il fait froid.
  • Leptonetidae: araignĂ©es gĂ©nĂ©ralement cavernicoles, parfois aveugles, du Sud de la France ; les pattes sont fines, la couleur uniforme, un groupe de 2 yeux et un de 4.
  • Palpimanidae : araignĂ©es rougeĂątres dont le cĂ©phalothorax et la premiĂšre paire de pattes sont trĂšs renflĂ©s.
  • Selenopidae : araignĂ©es au corps trĂšs aplati, avec des pattes de longueur Ă©gale tournĂ©es vers l'avant ; vit surtout sous les Ă©corces mais aussi dans les fissures des roches ou des murs.
  • Theraphosidae. Exemple : les genres Theraphosa (exemple : Theraphosa leblondi ou Mygale de Leblond) et Avicularia (exemple : Avicularia metallica).

Relations avec l'ĂȘtre humain

L'homme a un comportement ambigu vis-Ă -vis de l'araignĂ©e : fascinante, utile et dĂ©testĂ©e, prĂ©sente dans de nombreux mythes anciens et lĂ©gendes, et ici apprĂ©ciĂ©e comme dĂ©lice culinaire (Cambodge).

Selon les cultures, les araignĂ©es sont perçues avec crainte, mĂ©fiance ou respect. Les toiles que tissent de nombreuses espĂšces a inspirĂ© des lĂ©gendes. Quelques espĂšces d'araignĂ©es se sont adaptĂ©es Ă  la prĂ©sence humaine et sont devenues synanthropes (tĂ©gĂ©naires, pholques, zygielle des fenĂȘtres). Une espĂšce est consommĂ©e au Cambodge.

MalgrĂ© la crainte qu'elles provoquent chez certaines personnes, les araignĂ©es ne reprĂ©sentent pas une menace sĂ©rieuse pour l'Homme : selon la spĂ©cialiste Christine Rollard, professeure au MusĂ©um National d'Histoire Naturelle, « Pour les araignĂ©es, nous ne sommes pas des proies : nous ne sommes rien ! Â», et celles-ci n'ont aucune raison de s'attaquer gratuitement Ă  un ĂȘtre humain, car leur venin est prĂ©cieux et reprĂ©sente leur seul moyen de dĂ©fense comme d'alimentation, et ne doit donc pas ĂȘtre gaspillĂ©. Ainsi, une grande partie des « morsures d'araignĂ©es Â» signalĂ©es sont en rĂ©alitĂ© dues Ă  d'autres animaux, et les morsures de dĂ©fense (par exemple si l'animal est saisi et se sent menacĂ©) se font souvent sans injection de venin, par Ă©conomie. Toujours selon Christine Rollard, « quand bien mĂȘme elles en injecteraient, celui-ci est trĂšs peu actif sur les gros mammifĂšres que nous sommes. Aucune araignĂ©e n’est mortelle pour l’Homme. Â»[73]. La morsure de quelques espĂšces est potentiellement dangereuse Ă  cause de l'envenimation, mais surtout Ă  cause des rĂ©actions inflammatoires et des surinfections[74].

Symbolique

Depuis au moins quatre mille ans, l'araignĂ©e est utilisĂ©e comme symbole dans de nombreuses civilisations, soit comme prĂ©datrice (on la retrouve dans de nombreux films d'Ă©pouvante), soit en raison de sa toile Ă©tonnamment rĂ©guliĂšre, fragile[75] et Ă©voquant la fragilitĂ© de nos certitudes et des apparences trompeuses[76], rĂ©guliĂšrement reconstruite (1 Ă  2 fois par jour pour certaines espĂšces), mais si bien adaptĂ©e au piĂ©geage des insectes, soit en raison du fil qu'elle tisse, qui Ă©voque celui des Parques. L'araignĂ©e (ou sa toile) est prĂ©sente dans certains dĂ©cors, et dans divers mythes fondateurs en tant que dĂ©miurge, crĂ©atrice cosmique. Connue sous le nom de « Anansi Â» en Afrique de l'Ouest, elle est prĂ©sentĂ©e comme ayant prĂ©parĂ© le matĂ©riau qui a produit les premiers hommes. CrĂ©atrice du Soleil rayonnant, de la Lune et des Ă©toiles, elle aurait aussi apportĂ© les cĂ©rĂ©ales et la houe aux hommes. Au Mali, une lĂ©gende raconte que dĂ©guisĂ©e en oiseau, elle rĂ©gule le temps et initie la rosĂ©e (Tegh 56). En Inde, les Upanishad voient un symbole de libertĂ© dans l'araignĂ©e qui peut descendre, mais surtout s'Ă©lever le long du fil qu'elle crĂ©e selon ses besoins ; le fil Ă©quivalent du yogi Ă©tant la syllabe « Om̐ Â» qui doit lui permettre de s'Ă©lever jusqu'Ă  la rĂ©vĂ©lation et Ă  la libĂ©ration[77].

Au Cameroun, les Bamouns pensaient autrefois que la mygale pouvait déchiffrer l'avenir. Le Ngaame (un des noms de la mygale) est lié au destin des hommes qu'il peut lire et traduire. On place des signes divinatoires au-dessus du trou d'une mygale et on interprÚte leur position aprÚs que celle-ci les a déplacés la nuit[78].

Certains initiĂ©s Bambara ont le droit d'ĂȘtre appelĂ©s araignĂ©es, pour avoir atteint un niveau de vie intĂ©rieure et d'intuition rĂ©alisatrice trĂšs Ă©levĂ©s[79].

Les Incas du Pérou utilisaient aussi l'araignée pour la divination (une araignée qui n'a pas au moins une patte pliée lorsqu'on soulÚve le pot sous lequel elle était maintenue prisonniÚre était un mauvais présage). Les Muisca lui attribuaient le pouvoir, sur un bateau en toile d'araignée, de transporter les ùmes sur le fleuve des ùmes des morts, et pour les AztÚques, elle symbolisait le dieu des enfers[80].

Elle est un symbole parfois trĂšs positif, tel que chez les peuples altaĂŻques de SibĂ©rie et d'Asie centrale oĂč on pensait qu'elle Ă©tait une Ăąme libĂ©rĂ©e d'un corps, ou un animal psychopompe. Les peuples montagnards du Sud-ViĂȘt Nam ne doivent pas tuer d'araignĂ©es, car c'est une Ăąme Ă©chappĂ©e de personnes qui dorment. La tuer pourrait tuer le dormeur.

On la retrouve plus ambigĂŒe dans le mythe d'ArachnĂ© en zone mĂ©diterranĂ©enne ; ArachnĂ© Ă©tait une belle jeune fille ayant dĂ©fiĂ© les dieux, qui s'est suicidĂ©e aprĂšs avoir Ă©tĂ© frappĂ©e par AthĂ©na qui n'avait pas supportĂ© la beautĂ© de ses toiles, mais Ă  laquelle AthĂ©na a ensuite donnĂ© une seconde vie en la transformant en araignĂ©e[81].

En MicronĂ©sie, dans les Ăźles Gilbert, le seigneur araignĂ©e est l'ĂȘtre initiateur de tous les autres[82].

Les Ashantis pensent que les hommes ont été créés par une araignée primordiale.

Des psychologues, sociologues, ethnologues et psychanalystes (Beaudoin par exemple) se sont intéressés au symbole que peut représenter l'araignée dans l'arachnophobie, l'araignée prédatrice, mais dont la vie ne tient qu'à un fil, certains y voyant aussi un symbole sexuel.

Le rĂ©seau de fils de la toile d’araignĂ©e (spiderweb) est Ă  l’origine de l'utilisation du mot anglais Web, symbolisant le systĂšme d’interconnexion complexe de ce rĂ©seau.

L'araignée au cinéma

À part dans certains films (notamment ceux qui parlent de Spider-Man), l'araignĂ©e est souvent utilisĂ©e pour la peur et l'Ă©pouvante qu'elle vĂ©hicule. Ainsi, elle est souvent associĂ©e Ă  l'ennemi du hĂ©ros, Ă  un monstre angoissant ou un nuisible qu'il faut Ă©radiquer.

Ainsi, Arachne, est un des monstres que doit combattre le hĂ©ros de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Pour les raisons prĂ©citĂ©es, l'araignĂ©e est souvent utilisĂ©e dans des films d'Ă©pouvante. Un des films qui exploitent le mieux son caractĂšre monstrueusement angoissant est Arachnophobie de Frank Marshall, avec Jeff Daniels, sorti en 1990. Plus ancien, le tĂ©lĂ©film amĂ©ricain La MalĂ©diction de la veuve noire de Dan Curtis sorti en 1977 met en scĂšne une histoire fantastique oĂč, pendant la pleine lune, une femme prĂ©sentant une marque rouge en forme de sablier sur l'abdomen (tout comme la veuve noire d'AmĂ©rique du Nord Latrodectus mactans) se transforme en araignĂ©e Ă  taille humaine et tue ses victimes avant de les emmailloter dans sa toile et de les dĂ©vorer. Beaucoup plus ancien et improbable, Tarantula ! de Jack Arnold avec John Agar et Leo G. Carroll, sorti en 1955 met en scĂšne une araignĂ©e gĂ©ante qui effraie les populations Ă  la façon de Godzilla. Ce film a la particularitĂ© d'incruster une vĂ©ritable mygale agrandie par effet optique, ce qui donne un effet d'un rĂ©alisme saisissant pour l'Ă©poque. En 1957, L'Homme qui rĂ©trĂ©cit met en scĂšne un combat entre Grant Williams rĂ©trĂ©cissant inexorablement face Ă  une araignĂ©e. En 1999 le film Wild Wild West, adaptation de la sĂ©rie Les MystĂšres de l'Ouest, met en scĂšne un antagoniste ayant choisi l'araignĂ©e comme emblĂšme et qui s'oppose aux hĂ©ros grĂące Ă  une gigantesque araignĂ©e mĂ©canique d'inspiration Steampunk. Enfin, le film d'auteur s'est Ă©galement penchĂ© de façon mĂ©taphorique sur l'Ă©trangetĂ© de l'animal grĂące Ă  Spider de David Cronenberg en 2002. La mĂȘme annĂ©e, sortait le film d'horreur grand public Arac Attack, les monstres Ă  huit pattes, teintĂ© d'une dose d'humour. En 2014 sort en France le film Enemy, de Denis Villeneuve, oĂč l'araignĂ©e possĂšde une symbolique propre et permet de dĂ©chiffrer l'intrigue du film.

L'épithÚte spécifique de l'araignée-loup Lycosa aragogi a été choisi en 2017 en référence aux 20 ans de la saga Harry Potter mais aussi grùce à sa ressemblance à Aragog, la célÚbre acromentule protégée par Rubeus Hagrid

En bande dessinĂ©e, on Ă©voquera l'album de Tintin, L'Étoile mystĂ©rieuse, qui joue Ă  deux reprises sur la peur des araignĂ©es.

L'homme constitue une menace pour certaines espÚces d'araignées

Plusieurs facteurs de menace s'additionnent :

  • les collections : RecherchĂ©es par des collectionneurs, diverses espĂšces tropicales font l'objet d'un commerce et d'un trafic importants (mortes ou vives).
  • les pesticides : L'utilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e de pesticides qui tuent les araignĂ©es (acaricides et certains insecticides) et/ou qui les privent de proies est une autre menace.
  • La diminution rĂ©guliĂšre du nombre d'insectes Ă  la suite de collisions avec des vĂ©hicules ou Ă©crasĂ©s par ceux-ci, est un indicateur de la rarĂ©faction de la ressource alimentaire (plancton aĂ©rien) des araignĂ©es, chauves-souris et d'autres insectivores.
    Il semble en outre que certaines espĂšces puissent ĂȘtre sensibles Ă  la fragmentation Ă©cologique des habitats par les routes (qu'elles refusent de traverser).
  • la pollution lumineuse : Dans l'environnement nocturne, certaines araignĂ©es chassent activement, notamment en zone tropicale. Depuis quelques dĂ©cennies, on trouve aussi jusqu'au nord des zones tempĂ©rĂ©es des araignĂ©es normalement diurnes devenues trĂšs actives la nuit. Ce sont des espĂšces qui naturellement sensibles Ă  la lumiĂšre de la Lune, qui le sont aussi Ă  la lumiĂšre artificielle, tissant par exemple leurs toiles autour des lampadaires et y survivant plus longtemps, voire tout l'hiver en zone tempĂ©rĂ©e, grĂące Ă  la chaleur de la lampe. Les impacts de ces modifications anthropiques commencent Ă  peine Ă  ĂȘtre Ă©tudiĂ©s (notamment via le phĂ©nomĂšne dit de pollution lumineuse) et sont encore mal compris pour ce qui concerne les araignĂ©es[83]. Cette Ă©tude anglaise de terrain (3 ans d’expĂ©rimentations) vient de confirmer un impact de l’éclairage nocturne par LEDs sur une partie des communautĂ©s d'invertĂ©brĂ©s de la strate herbacĂ©e. Ce travail rĂ©cent (2017) a montrĂ© que dans une prairie naturelle antĂ©rieurement non-Ă©clairĂ©e, l'introduction d'un Ă©clairage Ă  LEDs blanches ou ambrĂ©es a parmi ses effets Ă©cologiques une augmentation du nombre d'araignĂ©es (et des autres invertĂ©brĂ©s suivis) ce qui peut faire Ă©voquer un phĂ©nomĂšne de puits Ă©cologique et/ou de piĂšge Ă©cologique)[83]. Les impacts sont moins marquĂ©s avec un Ă©clairage rĂ©duit Ă  14 lux (qui est au moins 14 fois plus lumineux que l’intensitĂ© d’une pleine lune par nuit trĂšs claire) mais il persiste pour quelques espĂšces mĂȘme quand l'Ă©clairage est faible et Ă©teint de minuit GMT Ă  4 h du matin[83]. L’éclairage nocturne (avec ou sans Leds) contribue aussi Ă  l’apparition d’un « chevauchements de niche Ă©cologique Â» sans prĂ©cĂ©dent dans l’histoire du vivant, entre les espĂšces nocturnes et les espĂšces diurnes (Macgregor et al., 2014, citĂ© par les auteurs). Les araignĂ©es Ă©taient plus abondantes sous les lumiĂšres LED blanches intense, un peu moins sous les LEDs ambrĂ©es et attĂ©nuĂ©es (par rapport aux parcelles non Ă©clairĂ©es), de jour comme de nuit[83]. L'expĂ©rience a montrĂ© que les araignĂ©es attirĂ©es par des zones trĂšs Ă©clairĂ©es la nuit y restent le jour aussi alors que des luminaires Ă  LED attĂ©nuĂ©es Ă©teintes au milieu de la nuit n’ont pas eu cet effet d’attraction durable[83].

Usage alimentaire

Dans certains pays asiatiques, comme au Cambodge (à Skun), on mange des araignées grillées ou frites[84].

Usage comme auxiliaire de l'agriculture ou arboriculture

Une étude a porté sur les communautés arachnologiques de pommiers, en termes de stratégies de chasse, cycle biologique des espÚces et localisation dans l'environnement (sol, tronc, branches
). Elle a mis en évidence des groupes fonctionnels complémentaires, ayant une incidence démontrée sur chaque type de proies consommées. Les araignées, si on considÚre leurs espÚces séparément, sont des prédateurs relativement spécialisés.

Conserver ou restaurer une grande biodiversité arachnologique sur un site cultivé accroßt les potentialités de trouver l'espÚce adaptée à protéger l'agro-écosystÚme considéré aux différentes époques de l'année.
En complĂ©ment d'autres espĂšces insectivores (reptiles, amphibiens, hirondelles et autres oiseaux, chauves-souris et autres mammifĂšres insectivores), les araignĂ©es peuvent ĂȘtre incluses dans les stratĂ©gies de lutte biologique contre les insectes dits nuisibles[85].

En Europe, le labour ou les pesticides dans les vergers ont fait régresser, ou localement disparaitre, les espÚces de plus grande taille (Clubionidae et Philodromidae[86]), qui comme plusieurs dizaines d'autres espÚces européennes hibernent dans les fentes ou anfractuosités de troncs d'arbres (à condition que l'écorce n'en soit pas lisse)[86]. En l'absence de vieux arbres à écorces rugueuses, Pekar recommande la pose de gßtes artificiels d'hivernage, faits de bandes de carton sur les troncs de jeunes arbres aux écorces encore lisses[86] pour faciliter l'hivernage de ces espÚces (retrouvées dans des vergers abandonnés, mais éliminées des vergers commerciaux non bio)[86].

Usage pour la bioévaluation et la bioindication

Les Araneae sont des prĂ©dateurs polyphages de nombreux invertĂ©brĂ©s dont certains peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme nuisibles pour l'agriculture. Il existe une Ă©troite correspondance entre la richesse, l'architecture et l'Ăąge de la vĂ©gĂ©tation, et la composition de la communautĂ© d'araignĂ©es associĂ©es, au point que pour plusieurs pays europĂ©ens, des auteurs ont pu proposer des mĂ©thodes de classifications Ă©cologiques des habitats naturels uniquement fondĂ©es sur la diversitĂ© des araignĂ©es.

L'écologue, l'agriculteur ou l'arboriculteur peuvent les considérer comme des auxiliaires efficaces, mais aussi les utiliser comme des bioindicateurs de l'état général du milieu[87], dans le cadre de l'évaluation environnementale d'une parcelle (biodiagnostic) agricole ou d'un diagnostic agroenvironnemental[87].

Le taux de croissance ou le taux de reproduction observĂ©s dans les populations naturelles peut ĂȘtre corrĂ©lĂ© avec la quantitĂ© de proies ingĂ©rĂ©es dans le domaine[87]. En outre, en zone tempĂ©rĂ©e europĂ©enne, une corrĂ©lation nĂ©gative significative a Ă©tĂ© observĂ©e entre grosses araignĂ©es (Philodromidae) et petites espĂšces (Theridiidae, Dictynidae)[86]. NĂ©anmoins, il ne semble pas y avoir de corrĂ©lation linĂ©aire entre Philodromidae : Clubionidae, Clubionidae: Theridiidae, et Clubionidae: Dictynidae, ce qui laisse penser que les Clubionidae n'interagissent pas avec les autres espĂšces sur les sites d'hivernage oĂč l'activitĂ© de prĂ©dation est de toute façon trĂšs limitĂ©e[86].

Les araignĂ©es semblent pouvoir aussi ĂȘtre utilisĂ©es dans la bioindication de pollutions de l'air et du sol par les pesticides, y compris dans les vergers, oĂč prĂšs de 30 espĂšces peuvent hiverner sur les troncs (comptages faits en TchĂ©quie[86]). Les vergers commerciaux ont perdu leurs grosses araignĂ©es au profit de quelques petites espĂšces qui semblent plus « tolĂ©rantes Â» aux pesticides (ou qui sont apportĂ©es par le vent)[86].

Les araignées peuvent aussi renseigner sur la pollution par les métaux lourds[87] ou d'autres modifications anthropiques de l'environnement, ainsi que pour la gestion ou gestion restauratoire des agroécosystÚmes[88].

Selon les espÚces, la durée et les possibilités de recolonisation d'un champ (aprÚs un labour ou un traitement pesticides par exemple) ou d'un site particulier varient fortement. Certaines espÚces se laissant porter par le vent ont un haut pouvoir de recolonisation, d'autres espÚces sont peu mobiles[87]. La conservation ou restauration d'une trame verte et bleue incluant des bandes enherbées et du bocage sont nécessaires à la préservation d'une bonne biodiversité en araignées.

Usages industriel et militaire

Les venins d'araignées ont été étudiés, notamment pour produire des sérums ou médicaments.

De plus, le fil produit par certaines araignĂ©es est, Ă  Ă©paisseur Ă©gale, plus Ă©lastique et plus solide que l'acier. Il peut ĂȘtre utilisĂ© pour fabriquer le rĂ©ticule des tĂ©lescopes et inspire des chercheurs en gĂ©nie gĂ©nĂ©tique qui cherchent Ă  le valoriser pour des textiles spĂ©ciaux. Le gĂšne qui en contrĂŽle la production a Ă©tĂ© isolĂ©, et l'industrie biotechnologique tente de l'introduire par transgenĂšse dans le gĂ©nome d'autres espĂšces pour en faire un OGM capable de produire un fil solide permettant par exemple de fabriquer des gilets pare-balles plus lĂ©gers.

La marche à 8 pattes de l'araignée a inspiré ce robot, modÚle de véhicule lunaire.

Enfin, des espÚces sont capables de se déplacer en sautant ou en se laissant porter par le vent ou en marchant sur l'eau, ou encore en se laissant rouler (dont une araignée du genre Cebrennus qui dans le Sahara utilise ses pattes de maniÚre à accélérer ses roulades le long des pentes), ce qui inspire aussi certains chercheurs et auteurs de science-fiction pour de nouveaux modÚles de robots ou véhicules[89].

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Notes et références

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  12. ↑ « Le mĂąle vit parfois avec une femelle immature, la toile a alors une double retraite. L’accouplement a lieu dans la retraite. AprĂšs l’accouplement la femelle tisse en fin d’étĂ© une grande chambre dans la vĂ©gĂ©tation proche de la toile et y dĂ©pose son cocon. La construction devient suffisamment complexe pour que l’on ait parlĂ© de « labyrinthe Â» Â». Cf A. Canard, « Agelena labyrinthica (Clerck, 1758) Â», sur mnhn.fr,
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  34. ↑ Ces boutons observĂ©s souvent au rĂ©veil sont gĂ©nĂ©ralement dus non pas aux morsures d'araignĂ©es mais aux puces de lit, punaises de lit, acariens.
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  36. ↑ Plus des deux tiers des espĂšces de la faune française, environ 1 500 espĂšces, ont un corps d'un millimĂštre ou moins Ă  l'Ăąge adulte.
  37. ↑ Ainsi une tĂ©gĂ©naire, mĂȘme « taquinĂ©e Â», ne cherchera gĂ©nĂ©ralement pas Ă  mordre.
  38. ↑ Christine Rollard, Portraits d'araignĂ©es, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 88.
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  52. ↑ Comme certains hymĂ©noptĂšres, Pompilidae et Sphecidae. D'autres familles s'attaquent aux araignĂ©es comme les Ichneumonidae ; certaines espĂšces sont ectoparasites d'araignĂ©es, d'autres recherchent les Ɠufs. On rencontre Ă©galement des nĂ©vroptĂšres et certaines familles de diptĂšres dans les cocons. D'autres familles de diptĂšres se nourrissent en endoparasite des araignĂ©es elle-mĂȘme.
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Aide à la détermination

  • Spinnen Mitteleuropas, avec clĂ© de dĂ©termination pour les espĂšces europĂ©ennes (allemand et anglais)

Voir aussi

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Articles connexes

Références taxonomiques

Liens externes