2018-026
De Mi caja de notas
(Redirigé depuis 2018-01-26)
« C’est le Paradoxe suprême de la pensée que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle ne peut penser. »
— Søren Kierkegaard, Miettes Philosophiques, 1844 — MeetP
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blockchain
Lecture Fichier:La blockchain décryptée - les clefs d'une révolution.pdf
Préface de Joël de Rosnay, Scientifique et Conseiller à la Présidence d'Universcience
La Blockchain : un défi aux pouvoirs centralisés
Pour la première fois dans l’histoire des révolutions technologiques, l’une d’entre elle, au-delà de la révolution internet, a la capacité d’agir sur le pouvoir vertical et centralisé exercé par les Etats sur la monnaie, sur celui des banques et les transactions financières, des notaires et les cessions immobilières, des monopoles énergétiques sur la distribution d’électricité ou de carburants. Il semblait impossible d’imaginer de tels bouleversements avant le développement de la Blockchain. Sans en refaire l’historique largement médiatisée, rappelons que la Blockchain est un protocole de gestion numérique de données en "open source", décentralisée, infalsifiable et fondée sur les échanges réalisés en P2P dans des réseaux. Cette technologie va bouleverser le rôle des tiers de confiance et des intermédiaires dans des domaines très variés allant de l’audit des entreprises, à des systèmes électoraux et de votes en général, la gestion des propriétés de terrains dans un cadastre ouvert et transparent, des systèmes d’assurance quasi autonomes et autorégulés, où polices d’assurance et réclamations des assurés seraient automatiquement gérées, la vente de tableaux et d’œuvres d’art sans passer par les grandes galeries ou les maisons de ventes aux enchères internationales. La blockchain permet d’éviter les hackers en gérant les informations critiques de manière décentralisée et encryptée. Une telle gestion par blockchain aurait permis, par exemple, d’éviter le piratage de la société Sony et la révélation de messages électroniques personnels.
Tout transfert d’actifs, conservation de données critiques dans des registres, signatures contractuelles sont bouleversés par la blockchain ; d'où le principe des contrats intelligents (smart contract). Une fois lancé, le système gère automatiquement les conditions contractuelles, les termes et les conditions du contrat entre les contractants. Grâce à la transparence et l’infalsifiabilité des blocs, chaque intervenant peut vérifier la réalisation et la justification des termes contractuels et, dans le cas d’une transaction financière, être automatiquement réglée par transfert bancaire.
Dans le domaine énergétique la blockchain va désintermédier les grands pouvoirs centralisés et pyramidaux des énergies fossiles et nucléaires. Grâce à la Smartgrid qui permet l’adaptation de la fourniture d’électricité à l’offre et à la demande et grâce au réseau de distribution de biocarburants produits localement dans des conditions agricoles, des particuliers vont pouvoir, grâce à la blockchain, acheter et vendre de l’électricité ou des biocarburants de manière sécurisée et sans intermédiaire. Un tel système de vente d’électricité dans la Smartgrid existe déjà à Brooklyn. Il va certainement s’étendre aux ventes d’électricité provenant des voitures électriques en stationnement, dans le cadre du protocole VTG (Vehicule to Grid). Ainsi, grâce à la blockchain, Enernet deviendra aussi important, sinon plus, qu’internet, car sur un plan politique il favorisera une véritable démocratie énergétique inexistante aujourd’hui. Même s’il est question de transition énergétique, les grandes décisions restent entre les mains des pouvoirs centralisés.
Mais évidemment face à une telle révolution de nombreuses questions demeurent. Ce livre intelligent, proposé par Blockchain France et édité par Netexplo, qui a prouvé sa compétence en matière de prospective, permet d’apporter les premières réponses. Comment vont réagir les grands pouvoirs étatiques industriels ou institutionnels, aux nouveaux risques de désintermédiation représentés par la blockchain ? Elle instaure une perte de pouvoir incontestable pour les banques sur le marché du crédit, les compagnies d’assurance et la gestion statistique et impersonnelle de leurs clients, les grandes galeries d’art, les sociétés d’auteurs compositeurs, les monopoles de distribution de l’énergie. Il paraît aujourd’hui évident qu’ils ne se laisseront pas influencer pour modifier leurs structures.
Il existe cependant de nombreuses questions à régler. Par exemple, renforcer le cadre législatif de la blockchain, garantir l’interopérabilité des systèmes et des réseaux pour que les registres, la transparence, la confidentialité puissent être assurés dans toutes les conditions. Poursuivre et financer des recherches dans tous les domaines de la blockchain avec la nécessité de réaliser des expérimentations de cas d’usage et surtout continuer à favoriser la transversalité des actions et du pouvoir de décision des particuliers.
La France ne peut manquer de s’impliquer dans une telle révolution à la fois technique et sociétale. Ce livre souligne les grandes voies à suivre pour rester compétitif dans ces domaines. Les mesures récentes prises par le Ministère de l’Economie sont un signe encourageant dans la bonne direction. Mais une nouvelle lutte de pouvoir va s’engager, fondée non plus sur les seuls rapports de force entre structures verticales et centralisées, mais dans le cadre de rapports de flux entre personnes informées et responsables, connectées en réseaux.
On a prédit la prise de pouvoir des robots supprimant et remplaçant le travail des "cols blancs" après celui des "cols bleus". Avec la Blockchain on va assister au contraire à un retour de l’humain dans l’écosystème numérique avec de réelles opportunités de choix, de partages, de liberté d’achat ou de vente, de travail indépendant, avec en même temps la catalyse et le développement de la créativité collective.