Carthagène (en espagnol : Cartagena) est une ville espagnole située en bordure de la mer Méditerranée dans la communauté autonome de la région de Murcie, dont c'est la capitale législative. Elle compte 218 210 habitants[1], ce qui en fait la vingt-quatrième ville espagnole au niveau de la population (la sixième parmi celles qui ne sont pas capitales de province), répartis sur un territoire communal de 558,3 km2[2]. La ville se trouve au sud de la plaine dénommée Campo de Cartagena, espace naturel qui fait partie de son aire métropolitaine, laquelle comprend une population totale de 409 586 habitants (2012).
L'économie de Carthagène était traditionnellement basée sur l'exploitation du plomb, de l'argent et du zinc de la sierra minera(es) et du secteur chimique (sulfure, engrais phosphatés et explosifs). Actuellement, les filons miniers sont épuisés, Carthagène vit donc principalement de la construction et la réparation navale, du raffinage du pétrole et de l'exportation d'huile d'olive, de fruits, d'agrumes, de légumes, d'alfa, de vin et de produits métalliques. C'est aussi l'une des principales bases navales du pays (avec Rota et Ferrol), ainsi qu'une destination émergente du tourisme grâce à son patrimoine artistique dense, et ses deux mille cinq cents années d'histoire.
Carthagène est célèbre pour ses processions de la Semaine Sainte et ses grandes fêtes des Carthaginois et des Romains qui sont déclarées fêtes d'intérêt touristique national espagnol. De son vaste et monumental patrimoine, il faut remarquer le sous-marin de Peral exposé dans le port, le théâtre romain récemment restauré (le plus grand de la péninsule après celui de Mérida), de nombreux vestiges archéologiques d'époques carthaginoise et romaine, des forteresses, des batteries côtières, des bâtiments à caractère militaire et de nombreux édifices d'époques moderne et néoclassique.
Carthagène, en tant que capitale législative de la communauté autonome, est le siège de l'Assemblée régionale[3].
Toponymie
Le premier toponyme qui est trouvé dans la zone actuelle de Carthagène est Mastia, qui s'identifie traditionnellement à la ville dans une période ibère et tartésienne[4]. Les Carthaginois fondent une cité sur ce site sous le nom de Qart Hadasht (« Nouvelle Ville »), même si le nom avait déjà été donné à Carthage. En latin, la ville se nomme Cartago Nova (« Nouvelle Carthage »), et de l'accusatifCartaginem sort la forme tardive qui dériverait en arabe sous la forme : قرطجانة (Qarṭaǧānatu), et ce qui donnerait le mot actuel de Cartagena (en français : Carthagène)[pourquoi ?][5].
Géographie
Géographie et relief
La ville de Carthagène se situe en Espagne, plus précisément au sud-est de la péninsule Ibérique au point de coordonnées 37° 36′ N, 0° 59′ W. Son territoire municipal couvre une superficie de 558,3 km2 (soit cinq fois la superficie de Paris intra-muros).
Les limites de la commune de Carthagène sont en quelque sorte un grand plan incliné dans la direction nord ouest-sud est, limité au nord par le cours d'eau du nom de Fuente Álamo, au sud et à l'est par la mer Méditerranée et à l'ouest par les monts de Pericón et la Montagne de los Victorias.
Son centre historique est situé sur cinq collines : Molinete, Monte Sacro, Monte de San José, Despeñaperros et Monte de la Concepción, ce qui lui valut le nom de Petite Rome dans l'Antiquité (Rome ayant sept collines).
Carthagène est située sur un grand plan incliné en direction NO-SE, limité au nord et nord-est par les chaînes pré-littorales de Carrascoy et au sud et sud-ouest par les chaînes littorales jusqu'au Cap de Palos. Le substrat géologique est constitué de calcaires et de matériaux métamorphiques comme l'ardoise ou le marbre.
La ville s'ouvre sur la mer Méditerranée par une large baie délimitée par les Monts de San Julián et Galeras.
Quelques massifs de montagnes se trouvent à la municipalité. Au sud-ouest se situe la Sierra de la Muela et au quart sud-ouest Sierra de la Fausilla[6]. Le massif sierra minera de Cartagena-La Unión occupe la moitié sud de La Unión et une part du quartier sud-ouest de Carthagène[7]. La montagne la plus haute de la municipalité s'appelle Peñas Blancas et elle a une altitude de 629 m[8]. Une autre montagne remarquable est nommée Roldán et se situe au quart sud-ouest de la municipalité[9]. Il y a aussi des collines au surgissement volcanique telles que Cabezo Beaza[10] et Carmolí, située au nord-est[11],[12] et plusieurs autres[13].
Concernant les lits hydrauliques, aucun cours constant de l'eau n'est présent à Carthagène, mais environ trois dizaines d'arroyos sont présents dans la municipalité[14],[6].
Représentations cartographiques de la municipalité
Les 558,30 km2 de son territoire se répartissent en plusieurs localités et noyaux de population, le centre étant lui-même divisé en quartiers (barrios) : centre historique; San Antonio Abad, El Plan, La Magdalena, Canteras, Santa Lucía, San Félix, El Hondón, Alumbres, Escombreras[15].
Les autres localités du territoire (regroupées par diputaciones, ou districts) sont : Rincón de San Ginés, El Algar, La Palma, Pozo Estrecho, El Albujón, La Aljorra, Perín, Beal, Miranda, Lentiscar, Los Puertos de Santa Bárbara, Campo Nubla et Los Médicos[15].
Démographie
Évolution démographique de Carthagène, 1900-2005.
D'après l'INE, Carthagène comptait, au , 217 286 habitants, (182 021 dans la ville-centre et 39 840 dans les autres localités), dont 12,75 % de nationalité étrangère[16].
L'aire urbaine inclut La Unión, Fuente Álamo de Murcia, San Javier, Torre-Pacheco, San Pedro del Pinatar soit une population totale de 332 035 habitants.
Evolution démographique de Carthagène[17],[18], suite (1)
1950
1960
1970
1981
1991
1996
2000
2007
113 160
123 630
146 904
172 751
173 061
170 483
183 799
207 286
Evolution démographique de Carthagène[17],[18], suite (2)
2023
-
-
-
-
-
-
-
218 050
-
-
-
-
-
-
-
Climat
Le climat est chaud et semi-aride, défini comme étant subtropical méditerranéen. Le caractère maritime modère les températures, mais les précipitations dépassent rarement les 300 mm annuels.
La température moyenne annuelle est de 20°C, le mois le plus froid étant celui de février avec 12 °C ; le mois le plus chaud, août, avec 28 °C en moyenne.
Histoire
Chronologie
Plaque apposée en 2000 au port de Carthagène et marquant les événements principaux de la ville.
227 av. J.-C. : fondation par le carthaginois Hasdrubal
Il existe des preuves d'établissements préhistoriques autour de la ville de Carthagène, comme sur le site de Las Amoladeras en La Manga[19].
Sur toute la côte, il existe des vestiges archéologiques très nombreux, comme ceux situés sur le village ibérique de Los Nietos(es), dans la mer Mineure (Mar Menor), ainsi que des épaves de bateaux phéniciens qui documentent des activités artisanales et commerciales intenses dans toute la zone de la sierra minera.
En ce qui concerne le site urbain de la ville de Carthagène, les références les plus anciennes pourraient correspondre à la cité de Mastia, de peuplement ibère ou tartésien aux alentours du VIe siècle av. J.-C. Cette cité est traditionnellement associée à la ville de Carthagène.
Il existe également des légendes de quelques auteurs de l'Antiquité (comme Silius Italicus, Justin, Strabon ou Trogue Pompée) qui soutiennent que Teucros fut le fondateur de l'actuelle ville de Carthagène en (après avoir été exilé par son père). Selon d'autres auteurs, il est possible que lorsque Teucros arrive sur l'actuelle côte de Carthagène, la ville soit déjà fondée par la décision du roi légendaire Testa (en ) sous le nom de Contesta[20].
La première trace de peuplement dans la ville correspond à l'année , année durant laquelle le général carthaginoisHasdrubal le Beau, beau-frère du non moins célèbre général Hannibal, fonde la ville de Qart Hadasht (Nouvelle Ville), après avoir battu l'ibèreOrisón, et s'assurant ainsi le contrôle des riches gisements de minerais du sud-est de la péninsule Ibérique.
Qart Hadasht devint la principale cité du royaume carthaginois d'Hannibal en Ibérie. Sa célèbre expédition à destination de l'Italie en traversant les Alpes avec ses éléphants, partie de cette ville, marqua le début de la deuxième guerre punique en
En , Carthago Nova fut la troisième cité hispanique à être élevée au rang de colonie, après Tarraco et Corduba, sous le nom de Colonia Vrbs Iulia Nova Cartago (C. V. I. N. C.). Auguste la dota alors d'un forum et d'un théâtre monumental[21]. Sous Tibère, la cité devint le siège du conventus iuridicus carthaginensis, c'est-à-dire une juridiction administrative dont Carthago Nova était la capitale à l'intérieur de la province de Tarraconaise.
À la suite de la chute de l'Empire romain d'occident, remplacé par des royaumes germaniques en et Hispanie, l'empereur romain d'orientJustinien, soixante-dix ans après Majorien, réussit là où ce dernier avait échoué en 550. Carthagène devint alors capitale de la province romaine de Spania sous le nom Carthago Spartaria. Toutefois la province ne recouvre pas toute la péninsule : le royaume wisigoth en contrôle toujours les trois quarts et les rapports entre les deux puissances sont conflictuels. En 622 les Wisigoths menés par leur roi Suintila prirent Carthagène et, selon Isidore de Séville, la dévastèrent et détruisirent presque entièrement. Ce commentaire est peut-être exagéré, car la ville, par l'intermédiaire de son évêque Múmulo, signe en 675 un des actes des conciles de Tolède.
Au cours de la domination arabe, Carthagène connut un nouveau développement avec la construction d'une mosquée et d'une citadelle fortifiée sur l'actuel mont de la Conception. La ville est connue à l'époque sous le nom de Qartayannat al-Halfa. La domination musulmane se montra, en général, tolérante envers les Juifs et les chrétiens ; ces derniers, longtemps divisés entre ariens wisigoths et orthodoxes romains, choisirent naturellement l'obédience de l'église romaine lors de la séparation des Églises d'Orient et d'Occident.
En 1245 le prince castillan Alphonse, peu après connu sous le nom du roi Alphonse X de Castille, conquiert la ville. Il restaure le diocèse de Carthagène et crée l'Ordre de l'Étoile en 1270 pour la défense navale de la Couronne de Castille, dont le siège principal est établi à Carthagène. Le passage, quelques années après la Reconquête du siège épiscopal à Murcie va être un obstacle important au développement urbain, économique et démographique de la ville.
Carthagène se confirme comme un important port commercial et une base navale. Toutefois, les initiatives de rois comme Pierre Ier de Castille ne permettent pas de développer architecturalement la croissance urbaine d'une ville qui dispose toujours de peu d'habitants.
En 1714, gravure de Pierre Giffart.Muraille de Charles III d'Espagne.
À partir des règnes de Charles Quint et de Philippe II d'Espagne, le rôle militaire et défensif de Carthagène fut considérablement renforcé, que ce soit au niveau de la flotte royale ou comme enclave militaire avec le renforcement des murailles et la construction de quelques fortifications côtières, tels que le Fuerte de Navidad.
Cependant, la croissance démographique s'est trouvée brusquement altérée en quelques occasions à la suite de l'arrivée de quelques épidémies de peste bubonique qui ont littéralement dévastées la ville, notamment celle de 1648, dans laquelle près de quatorze mille personnes sont mortes en trois mois.
Le port de Carthagène est devenu la principale base militaire dans la politique méditerranéenne des rois d'Espagne pour ses possessions en Italie et dans la contestation du pouvoir ottoman et barbaresque.
Entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle, les principales modifications urbaines sont constituées par la fondation de divers couvents, qui appartiennent aux ordres des Dominicains, des Augustins ou des Franciscains et s'établirent dans la ville, à la suite des différents rejets des demandes répétées au conseil du diocèse pour avoir plus de paroisses pour la ville. Les couvents configurèrent un paysage urbain distinct et les ordres qui les dirigeaient canalisèrent la vie culturelle, religieuse et même sanitaire de Carthagène durant la totalité du XVIIe siècle.
Pendant cette période, Carthagène fut désignée capitale du département militaire de Méditerranée. L'espace urbain fut considérablement agrandi avec la construction d'une nouvelle muraille qui multiplia la surface comprise pour la ville et la construction de nouveaux bâtiments à caractère militaire comme l'Arsenal ou l'Hôpital de la Marine (aujourd’hui le siège de l'Université Polytechnique de Carthagène. De plus, la ville forme en 1799 la dernière province de Carthagène existante jusqu'à nos jours et qui s'est maintenu jusqu'à la division territoriale de Javier de Burgos en 1833.
Époque contemporaine
Vue de la ville à la fin du XIXe siècle qui permet d'apprécier son expansion.
Le processus de désamortissement provoque la fermeture de la totalité des couvents existants à Carthagène, et apporta quelques modifications de la trame urbaine, avec l'ouverture de jardins et de places.
La perte des dernières colonies après le désastre de 1898 eut un impact significatif à Carthagène, à la fois par la nécessité de reconstruire la flotte maritime perdue et par la résurgence de l'exploitation minière dans la Sierra minera de Cartagena-La Unión au début du XXe siècle dans tout le comarque. Les conséquences les plus directes furent la construction de nombreux bâtiments de style moderniste, ainsi que la création de la Caja de Ahorros y Monte de Piedad de Cartagena, bâtiment précurseur de la Caja Mediterráneo.
La vie culturelle de Carthagène vécut un important développement au début du XXe siècle jusqu'à l'éclatement de la guerre civile espagnole de 1936-1939. Durant ces années, Carthagène fut l'unique base navale qui resta sous le contrôle de la République, et la dernière ville à être occupée par l'armée franquiste, le . C'est de ce port que, le , les Soviétiques emportèrent l'or de la Banque d'Espagne (sept mille huit cent vingt-cinq caisses de lingots), or qui ne fut jamais restitué.
La deuxième moitié du XXe siècle fut marquée par le développement de l'industrie énergétique et celle de l'engrais, ainsi que par la construction navale. Une industrie aux mains de l'État, qui dans les dernières décennies du siècle, a plongé la ville dans une crise profonde à la suite d'une reconversion forcée, même si cette crise est aujourd’hui dépassée.
Actuellement, Carthagène fait partie de la communauté autonome de la région de Murcie, et est le siège de l'Assemblée régionale. De plus, c'est encore la capitale de la province maritime de Carthagène, statut accordé par l'arrêté royal du sous le règne de Philippe III d'Espagne.
Batterie de Castillitos, pour protéger l'entrée du port de Carthagène. Elles ont été construites en 1933 et 1936 à la suite d'un projet élaboré pendant la dictature de Primo de Rivera. Les canons étaient réalisés par le conglomérat britannique Vickers-Armstrongs. C'est un monument historique (Espagne). Juillet 2022.Le site des Castillitos à Carthagène. Juillet 2022.
Le statut de port militaire a entraîné la fortification de la ville. Plusieurs forts et batteries des XVIIIe et XIXe siècles entourent la ville.
Batería de Cenizas(es) à Carthagène. Construite avec les batteries de Castillitos pour les mêmes raisons. Elles ont été décidées sous la dictature de Miguel Primo de Rivera et ont été réalisées de 1930 à 1934. Photo juillet 2022.
Des fragments de la muraille édifiée par Charles III entre 1766 et 1786 sont toujours visibles.
Parmi les autres édifices militaires, l’ancien château de la ville, le Château de la Concepción, l’Arsenal, l’ancien hôpital de la Marine, l’ancienne école de marine, la Capitainerie générale et l’ancien Parque de artillería.
Autres édifices remarquables
Le centre-ville de Carthagène a été classé ensemble historico-artistique, en particulier l’ensemble d’immeubles bourgeois du XIXe siècle et du début du XXe siècle ; parmi eux, la Casa Pedreño (1872), la Casa Cervantes (1900), le Palacio de Aguirre (1900), le Palais du consistoire (1907), la Casa Zapata (1909), le Grand Hôtel (1916), la Casa Llagostera (1916), œuvres d’architectes comme Tomás Rico, Carlos Mancha ou Víctor Beltrí.
Le casino occupe un bâtiment du XVIIIe siècle, l’ancien palais du Marquis de Casatilly.
Le patrimoine religieux est dominé par la Cathédrale Santa María la Vieja, partiellement détruite lors de la guerre d’Espagne, mais également l’église Santa María de Gracia, du XVIIIe siècle et l’église de la Charité (1893), de style néoclassique, hôte de la patronne de la ville, la Vierge de la Charité (Virgen de la Caridad).
Musées
Auguste en Pontifex Maximus. Musée du théâtre romain.
Les musées les plus importants de la municipalité[24] :
sous-marin Peral. Près du port, le premier sous-marin torpilleur électrique du monde, construit par le carthaginois Isaac Peral en 1888, est exposé.
À l'extérieur de la ville, les moulins à vent du Campo de Cartagena datant du XVIIIe siècle et du XIXe siècle sont remarquables pour leur utilisation de la voile triangulaire latine. Classés biens d'intérêt culturel, ils figurent sur la liste indicative du patrimoine mondial au sein de l'ensemble Moulins à voile de la Méditerranée[26]. Peu sont restaurés, ils sont inscrits sur la liste rouge du patrimoine en danger de l'association Hispania Nostra[27].
Entre 1925 et 1987, le Stade d'El Almarjal était le principal stade de la ville. Le Stade Cartagonova constitue aujourd'hui le principal équipement sportif de la ville. Il peut accueillir 14 712 spectateurs.
Fêtes
Voici les célébrations les plus importantes de Carthagène[28],[29] :
Semaine Sainte, déclarée « Intérêt touristique international » ;
Carthagineses y Romanos, commémoration de la fondation de la ville par les Carthaginois, de la deuxième guerre punique et de la prise de la ville par les romains), déclaré d'intérêt touristique national ;
↑J. Sanmartín, « Toponimia y antroponimia: fuentes para el estudio de la cultura púnica en España » dans A. González Blanco, J. L. Cunchillos Ilarri, M. Molina Martos, El mundo púnico: historia, sociedad y cultura, p. 227-250.
↑[Cascales 1597] Francisco Cascales, Discurso de la Ciudad de Cartagena, , sur parnaseo.uv.es (présentation en ligne, lire en ligne) : deux fondations possibles de Carthagène.
↑(es) Franco Céspedes, Elisa, « Los molinos de vela del Mediterraneo. Candidatura à patrimonio de la humanidad » [archive] [PDF], sur Memorias de patrimonio (Murcia: Servicio de Patrimonio Histórico de la Región de Murcia, 2003-2005