Créée à Angers en 1849 par Édouard Cointreau[1], la marque appartient depuis 1989 à la société Cointreau filiale de Rémy Cointreau (cotée en Bourse).
Situé dans l'enceinte de la distillerie, un musée lui est dédié, le Carré Cointreau.
Historique
Enregistrement au greffe du tribunal de Commerce d’Angers le 20 mai 1885 à 10h00 (Archives départementales de Maine-et-Loire).Bouteille de Cointreau pendant les Années 1970.
La distillerie Cointreau est fondée en 1849rue Saint-Aubin à Angers[2] par les frères Adolphe et Édouard-Jean Cointreau[3]. Elle sera ensuite implantée rue Saint-Laud, place Molière et quai Gambetta. Leur premier succès est le guignolet, alcool de cerise dont la recette avait été oubliée jusqu'à ce qu'ils le reproduisent. En 1857, fort du succès de ses différentes liqueurs, l'entreprise déménage son site de production quai Gambetta, en bord de la Maine.
Édouard Cointreau[4] invente en 1875 un nouveau procédé de distillation, pour obtenir un triple sec, un liquide transparent trois fois plus concentré en arômes et moins sucré que les productions de l'époque[5],[6]. La liqueur Cointreau fait le succès définitif de l'entreprise. Elle obtient de nombreuses médailles et bénéficie d'une campagne publicitaire innovante, notamment une publicité cinématographique réalisée par un opérateur des Frères Lumière[5].
Cointreau est la première marque de « triple sec » déposée, attestée par le dépôt du au greffe du tribunal de commerce d'Angers que l'on retrouve dans les archives départementales de l'Ouest[5].
Dans les années 1940, la marque ouvre une boutique sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, et s'exporte aux États-Unis, premier marché pour la liqueur d'orange. En 1969, la direction décide de déplacer les 20 cuves de distillation à proximité d'Angers, dans la nouvelle usine de Saint-Barthélemy-d'Anjou. En 1989, une fusion s'opère avec les cognacs Rémy Martin pour donner naissance à Rémy Cointreau[5]. Pierre Cointreau, petit-fils d'Édouard[7] développe la marque jusqu'à sa disparition en 2011[6],[5],[8],[9].
En 1993, 30 millions de flacons sont produits chaque année à Angers, dont 93 % sont destinés à l'exportation[10].
Données financières
Au , la société Cointreau a réalisé un chiffre d'affaires de 53 801 700 € avec un effectif de 136 collaborateurs et l'exercice a été déficitaire de 2 045 000 €[11].
Emblème
La maison Cointreau doit une part de sa notoriété à sa politique de communication, et ce, dès le XIXe siècle. En 1898, l'affichiste Tamagno invente le « Pierrot » pour la marque Cointreau, en s'inspirant d'une photographie de Nadar du mime Najac : son personnage publicitaire sera utilisé pendant 50 ans dans différents vecteurs de communication (cinéma, affiches, objets...). Jean-Adrien Mercier, peintre et affichiste, ami de Foujita et par ailleurs membre de la famille Cointreau, fait évoluer le Pierrot, emblème de la marque.
Dans un Abécédaire amoureux de l'Anjou publié en 2011, il est écrit qu'« aujourd’hui, la maison Cointreau a choisi une ambassadrice plus percutante que l’onirique Pierrot, remisé au placard dès les années cinquante. Ce n’est plus le pâlot Pierrot qui vous conseille un dernier petit coup pour la route, mais la pulpeuse Dita von Teese, éminente strip-teaseuse et actrice érotique, qui engloutit des cocktails en vous adressant un provocateur regard lascif. (...) Dita surfe sur la vague du porno chic, façon burlesque et chic européen, très à la mode outre Atlantique. Et cela tombe bien puisque près de la moitié des ventes se font aux États-Unis »[12].
La distillerie est partiellement ouverte au public dans le cadre d'un musée inauguré pour les 150 ans de l'entreprise en 1999. Le musée Cointreau, nommé « Le Carré Cointreau », présente sur 3 000 m2 près de 4 000 documents et objets exposés au cœur du site de production d'Angers[14],[15].
↑« Notice de personne - Cointreau Édouard », sur catalogue général de la BnF, : Édouard Cointreau (1er juillet 1849 — 1er septembre 1923), industriel, conseiller municipal d'Angers et juge au Tribunal de commerce.
↑ a et bCélestin Port (édition révisée par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : A-C, t. 1, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (BNF33141105), p. 781.
↑« Mort de Pierre Cointreau », sur L'Express, : Pierre Cointreau (Angers 4 avril 1921 — 31 octobre 2011), petit-fils d'Édouard, président de la société Cointreau de 1963 à 1997, président de la chambre de commerce d'Angers.