Initialement agent du Trésor public, il est ensuite directeur de cabinet de Rodolphe Pesce, président du conseil général (1990-1992), puis conseiller politique de Jean Glavany au ministère de l'Agriculture et de la Pêche (1998-2002). En 1995, il gagne les élections municipales de Bourg-de-Péage, devenant ainsi le premier maire de gauche de cette commune traditionnellement acquise à la droite depuis Charles Combe, de la SFIO, dont le mandat s'était achevé en 1949.
En 1998, il est élu conseiller général de la Drôme dans le canton de Bourg-de-Péage, le plus peuplé du département. Réélu conseiller général du canton de Bourg-de-Péage en 2004, il devient président du conseil général de la Drôme[3]. Il démissionne alors de son poste de maire pour devenir premier adjoint chargé des finances (afin de respecter la loi sur le cumul des mandats) de Jean-Félix Pupel, nouveau maire. De 2001 à 2004, il est président de l'association des maires de la Drôme.
Le , Didier Guillaume est élu au premier tour sénateur dans le département de la Drôme[3]. Il est membre de la Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire[4]. Il est vice-président du groupe socialiste au Sénat de à . Il est premier vice-président du Sénat du 5 octobre 2011, jusqu'à son élection à la tête du groupe socialiste et apparentés (SOC) du Sénat le 15 avril 2014[3]. Il succède à cette présidence à François Rebsamen, devenu ministre du Travail dans le gouvernement Valls.
Lors des élections sénatoriales de 2014, il est réélu avec 39,46 % des voix. Il est ensuite candidat à la présidence du Sénat pour le groupe socialiste, il obtient 124 voix au deuxième tour et est donc battu par Gérard Larcher avec 194 voix. Il est cependant réélu largement président du groupe SOC au Sénat.
En , il annonce son intention de quitter prochainement ses mandats politiques[7]. Il démissionne alors de la présidence du groupe socialiste. Le , alors qu'il avait été proposé par Bernard Laporte[8], il renonce à prendre la direction du groupement d'intérêt public de la coupe du monde de rugby à XV 2023 en France[9]. Il revient finalement sur sa décision de se retirer de la vie politique et rejoint, le , le groupe RDSE[10].
Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation
Le , Didier Guillaume est nommé ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation du gouvernement Philippe II[11]. Quelques jours plus tard, répondant à une question sur les conséquences sanitaires des pesticides, il demande aux scientifiques des preuves avant d'envisager leur retrait, alors que la loi dispose qu'il est au producteur du pesticide de prouver son innocuité pour obtenir l'autorisation de commercialisation[12].
Alors que son prédécesseur Stéphane Travert était accusé par ses détracteurs d'être lié aux lobbys agro-alimentaires, Didier Guillaume déclare lors de son arrivée au ministère : « Moi, ministre de l'Agriculture, les lobbys ne pourront pas franchir la porte de mon ministère ». Quelques jours plus tard, il nuance cependant sa position : « Je n'ai pas voulu dire que je ne recevrai pas de lobbys, mais seulement que je prendrai mes décisions en toute indépendance »[13].
Le , il assiste avec la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, à une corrida à Bayonne, provoquant la colère des associations de défense des animaux[14],[15].
Didier Guillaume déclare son opposition à l'instauration de zones sans pesticides dans un rayon de 150 mètres autour de toute habitation que réclament certains maires de communes et associations[16].
Il se « parachute » à Biarritz pour les élections municipales de 2020 face au secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne. À la demande du président de la République, ils retirent tous deux leur candidature en afin de mettre fin à la situation conflictuelle créée par les candidatures rivales de ces deux membres du gouvernement[17].
Didier Guillaume (à droite) en 2020 avec Virginijus Sinkevičius, Commissaire européen chargé de l'Environnement et des Océans.
Lors de la pandémie de Covid-19, le , il exhorte les Français disponibles à rejoindre « la grande armée de l'agriculture », pour aider « celles et ceux qui vont nous permettre de nous nourrir de façon propre, saine, durable ». Le , 50 000 volontaires s'étaient déjà manifestés pour venir aider les agriculteurs[18].
Il assure le suivi de la loi Egalim pour « l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable ». Mais il lui est souvent reproché une trop grande proximité avec la FNSEA[3].
Le , il est remplacé dans ses fonctions ministérielles par Julien Denormandie. Il redevient sénateur le mais démissionne de ce mandat le jour-même pour laisser sa place à son successeur Bernard Buis qui occupe déjà le mandat[19],[20],[21].
En , il est candidat pour intégrer le comité directeur de la Ligue nationale de rugby, dont l'élection est prévue le . Il n'exclut pas de présenter sa candidature pour la présidence si de nombreux clubs le sollicitent[22]. Il est finalement élu au comité directeur et René Bouscatel en est élu président[23]. Didier Guillaume est nommé conseiller du président sur les affaires publiques[24].
↑ abcdefghi et j« La mort de Didier Guillaume, ancien sénateur socialiste et ex-ministre de l’agriculture d’Emmanuel Macron », Le Monde, (lire en ligne)