Eugénie Bastié

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Eugénie Bastié
Eugénie Bastié en 2017.
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Eugénie Bastié, née le à Toulouse, est une journaliste, éditorialiste, polémiste et essayiste française.

Elle commence sa carrière sous le parrainage d'Élisabeth Lévy et de Natacha Polony, notamment dans le média d'opinion de droite dure Le Figaro Vox et dans le magazine Causeur. Elle est ensuite engagée comme éditorialiste au Figaro, et intervient régulièrement comme chroniqueuse éditorialiste sur CNews.

Elle est perçue dès ses débuts comme un des nouveaux visages de la droite, de la droite réactionnaire, voire de l’extrême droite, notamment par ses positions conservatrices et critiques vis-à-vis du féminisme, des idéaux sociaux, et des polémiques qu'elle alimente à la télévision et sur les réseaux sociaux. Elle participe à la résurgence médiatique de ces discours, observée depuis la fin des années 2010.

Biographie

Origines et formation

Issue d'une famille catholique[2],[3], Eugénie Bastié est la fille d'un paysagiste et d'une mère médecin spécialiste en médecine nucléaire ; elle a quatre frères et sœurs. Elle grandit à Pibrac, une commune de la banlieue de Toulouse en Haute-Garonne[1]. Après une scolarité en pension dans le lycée Saint-Jean de Lectoure[4], dans le Gers, elle entre à l'Institut d'études politiques de Paris en 2009[1]. Elle sort diplômée en 2014[1],[5] après avoir suivi un master en affaires publiques. Elle obtient également une maîtrise de philosophie à la Sorbonne Paris-IV[6].

Carrière

Elle collabore de 2012 à 2015 à Causeur[7],[1],[8], site Internet et mensuel dirigé par Élisabeth Lévy. Après un stage de six mois au FigaroVox, site de débats et d'opinion du Figaro, qualifié par Rue89 de « plateforme droite dure du Figaro », elle est embauchée au Figaro en 2015[1],[5],[9]. Ses deux marraines médiatiques sont Natacha Polony, du Figaro, et Élisabeth Lévy[2].

Elle devient rédactrice en chef du service politique de la revue d'« écologie intégrale »[note 1] Limite[1], qu'elle a créée en 2015 avec Gaultier Bès, Marianne Durano, Camille Dalmas et Paul Piccarreta, qui se définit comme « une revue de combat culturel et politique, d’inspiration chrétienne »[10], considérée par le quotidien Libération comme « la jeune garde ultraconservatrice catholique »[11]. Elle quitte la revue en 2019 pour des différends sur la ligne éditoriale, juste avant la fermeture de la revue et son recrutement sur CNews[12].

En , invitée sur le plateau de Ce soir (ou jamais !), elle engage avec Jacques Attali une joute oratoire à propos de la crise dite des migrants, au cours de laquelle elle lance : « Le vieux monde est de retour, Monsieur Attali ! » ; sa réplique provoque un buzz médiatique sur Internet[13].

En paraît son premier essai Adieu, Mademoiselle. La défaite des femmes aux éditions du Cerf, considéré comme un pamphlet anti-féministe[14]. Elle affirme croire à la notion d'« héritage » mais pas à celle de « progrès ». L'essayiste royaliste Gérard Leclerc écrit sur cet essai dans la revue Royaliste : « surtout dialectiquement ciselé, très informé et portant le fer au cœur même d’un des débats les plus cruciaux de l’époque »[15]. Libération lui reproche d'avoir écrit un « livre entier sur le féminisme en occultant spectaculairement les violences sexuelles sauf pour parler de Cologne et stigmatiser les musulmans »[1]. Elle émerge avec cet essai, aux côtés de Marianne Durano et Thérèse Hargot, comme une figure de l'antiféminisme selon Mediapart[16].

En , elle tient une chronique dans le magazine Actuality, sur France 2. Son recrutement suscite une polémique sur Twitter[17] ; elle quitte l'émission dès le mois suivant[2].

Elle est, depuis , journaliste au service « débats et opinions » du Figaro. En , elle est reçue au palais de l'Élysée avec Alain Finkielkraut et Régis Debray par Sylvain Fort, qui leur suggère de modérer leurs attaques sur les aspects les plus libéraux de la politique d'Emmanuel Macron[18],[19].

En paraît son deuxième essai, Le Porc émissaire : terreur ou contre-révolution, aux éditions du Cerf, ouvrage qui entreprend une critique du mouvement #MeToo. Alors qu’elle est invitée par France Inter à l'occasion de cette publication, Léa Salamé cite une phrase de son livre : « Je crois qu'une main aux fesses n’a jamais tué personne ». Face au tollé provoqué par cette phrase, Eugénie Bastié déclare ensuite : « Si je devais refaire le livre aujourd'hui, je n'écrirais plus cette phrase »[4].

Durant la saison 2019-2020, elle est chroniqueuse de l'émission Et en même temps sur BFM TV (présentée par Apolline de Malherbe) le dimanche soir ; tous les jeudis, elle participe en outre à la deuxième partie de l'émission 19 h Ruth Elkrief pour un débat sur l'actualité face à Alain Duhamel[20].

En , elle est recrutée par CNews en tant qu'éditorialiste[20]. L'Obs, à l'origine de cette révélation, qualifie ce recrutement de « belle prise » pour CNews[20] et valide, selon La Dépêche, la droitisation de la chaîne d'information en continu[21]. À partir de , elle anime sur la chaîne sa propre émission, Place aux idées, tous les samedis à 19 h, aux côtés de la journaliste Clélie Mathias[22]. En , face à l'injonction du CSA de décompter le temps de parole d'Éric Zemmour dans le temps de campagne présidentiel, Eugénie Bastié, Mathieu Bock-Côté et Charlotte d'Ornellas remplacent ce dernier dans Face à l'info, émission animée par Christine Kelly[23].

Depuis la rentrée 2022, elle anime l'émission Le Club des idées sur Figaro TV[24],[25] ainsi qu'une revue de presse « Revue des hebdos et des idées » à Europe 1[26].

Elle est chroniqueuse occasionnelle de l'émission Historiquement Show sur la chaine Histoire TV[27].

Points de vue et polémiques

Prises de position et polémiques

Ses prises de position sont à l'origine de diverses polémiques, notamment ses prises de position contre le mouvement MeToo, jugées antiféministes par plusieurs médias[28],[29],[4]. Pour sa part, elle se considère comme « alterféministe »[30].

Opposée philosophiquement à l'avortement, Eugénie Bastié affirme ne pas être opposée à sa légalisation. Elle estime également qu'en France, certaines femmes sont « poussées à avorter » et déplore qu'aucune alternative ne leur soit proposée[2].

Lors de l'attaque terroriste du 23 mars 2018 au moment où le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame venait de s'échanger avec l'otage, Eugénie Bastié écrit un tweet : « Ne jugeons pas trop vite cet homme en héros, il a peut-être mis des mains aux fesses à Saint-Cyr. » Il s’agit d'un écho ironique au scandale du harcèlement sexuel dans le lycée militaire où Arnaud Beltrame fit sa corniche[31],[32]. Son commentaire provoque de sévères condamnations contre elle et Le Figaro. Eugénie Bastié le retire et publie le jour même un tweet présentant ses excuses[31].

Appel à modifier sa page Wikipédia

En , Eugénie Bastié conteste publiquement la mention sur sa page Wikipédia du qualificatif de « réactionnaire », qualifiant le projet de « Wokipédia »(jeu de mots reposant sur l'adjectif woke), et les contributeurs ayant écrit sa page de « crétins ». Elle demande à ses soutiens, via le réseau social Instagram, d'intervenir afin de modifier sa page sur l'encyclopédie en ligne[33]. Dans le même temps, elle s'en prend nommément, sur Twitter, où elle compte 146000 abonnés, à certains contributeurs ayant participé à la rédaction de l'article et ayant ajouté le terme contesté[33]. Rapidement protégé par les administrateurs de l'encyclopédie, qui proscrit le démarchage extérieur, le caviardage ou le ripolinage, l'article reste inchangé en raison de l'existence de sources secondaires justifiant l'emploi du qualificatif contesté[33].

Positionnement politique

Le Point et Le Temps la classent parmi les conservateurs[34],[5]. Elle se déclare favorable à l'économie de marché et à la liberté d'entreprendre mais émet des réserves quant à la croissance exponentielle[4],[35].

Elle est réputée avoir été « très proche » de l'Action française[36] et selon des avis convergents, d'en avoir défendu les thèses dans le journal Limite, média catholique conservateur dont elle est l'une des fondatrices et figures dirigeantes[37],[11], ce qu’elle reconnait[38].

Elle participe en 2013 à La Manif pour tous, mouvement de manifestations opposé au mariage entre personnes de même sexe. Sans être ouvertement affiliée à un parti politique[13], son parcours et ses prises de position sont jugés réactionnaires et proches de l'extrême droite française[2],[39],[13]. L'économiste Jacques Attali la compare à Éric Zemmour[2], alors journaliste et chroniqueur au Figaro (qu’elle a remplacé à l'antenne de CNews pendant sa campagne présidentielle)[38],[40].

Elle dénonce le traitement « à charge » de la pédophilie dans l’Église[38].

L'Express en 2016 souligne son parcours « fulgurant » à 24 ans et s'interroge sur son statut de « nouveau visage de la droite réac »[2]. En 2021, le journaliste Samuel Gontier, sur Télérama, la qualifie « d'antiféministe réac », « représentante de la droite extrême » dans l'émission Place aux idées sur CNews[39]. Le journal Brain la qualifie de « it girl de l'extrême droite »[41], tandis que Libération la désigne comme une « étoile montante de la réacosphère », et rapporte que le politologue Gaël Brustier voit en elle une héritière, notamment, de « l'intellectuel réac des années 30 Thierry Maulnier »[1]. Richard Werly, dans le journal Le Temps en Suisse, la qualifie de « conservatrice, raisonnable, séductrice et intrigante »[5].

Elle indique avoir voté pour Nicolas Dupont-Aignan au premier tour de l'élection présidentielle de 2012[1],[13].

Ouvrages

Notes et références

Notes

Références

  1. a b c d e f g h i et j Johanna Luyssen, « Eugénie Bastié, déjà croisée », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c d e f et g Audrey Kucinskas, « Qui est Eugénie Bastié, la chroniqueuse déjà comparée à Éric Zemmour ? », L'Express,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  3. « Eugénie Bastié : "Le chrétien doit s’emparer du débat intellectuel" », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  4. a b c et d Fabrice Valery, « De Toulouse à l’anti #MeToo, itinéraire d’Eugénie Bastié, essayiste conservatrice et "féministe sceptique" », sur France 3 Occitanie, (consulté le ).
  5. a b c et d Richard Werly, « Conservatrice, raisonnable, séductrice et intrigante : il y a du Mme de Staël en Eugénie Bastié », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Mme Eugénie Bastié : Journaliste au service Débats et opinions au quotidien Le Figaro » Accès payant, sur lesbiographies.com, Société générale de presse (consulté le ).
  7. Denis Souchon, « "Je suis bankable" : Eugénie Bastié consacre elle-même sa consécration médiatique », sur Acrimed, (consulté le ).
  8. « Eugénie Bastié », sur Causeur (consulté le ).
  9. Nolwenn Le Blevennec et Ramses Kefi, « FigaroVox : rech. jeune plume qui vomit son époque », Le Nouvel Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Henri de Begard, « Eugénie Bastié : "Faites des enfants, pas des courses !" », sur lerougeetlenoir.org, (consulté le ).
  11. a et b Bernadette Sauvaget, « "Limite", des réacs en vert et contre tous », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Brice Laemle, « La revue "écolo catho" et conservatrice "Limite" cesse de paraître après sept ans d’existence », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. a b c et d Hélène Musca, « Eugénie Bastié : qui est cette anti-féministe qui fait tant parler d'elle? », Terrafemina,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Sirine Azouaoui, « Qui est Eugénie Bastié, le nouveau visage de la droite réac ? », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Gérard Leclerc, « La défaite des femmes », Royaliste,‎ , p. 9 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  16. Lucie Delaporte, « Entre alterféminisme et antiféminisme, la droite tâtonne », Mediapart,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  17. « Le recrutement d’Eugénie Bastié sur France 2 suscite la polémique sur Twitter » (version du sur Internet Archive).
  18. Camille Tidjditi, « Alain Finkielkrault, Régis Debray, Eugénie Bastié : comment l’Élysée tente d’amadouer les conservateurs », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Alexandre Sulzer, « Le réveil des "nouveaux conservateurs" », L'Express,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  20. a b et c Véronique Groussard et Paul Laubacher, « INFO OBS. La journaliste conservatrice Eugénie Bastié arrive sur CNews », Le Nouvel Obs,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  21. Alice Montesquieu, « Sur CNews, l'arrivée contestée de la Toulousaine Eugénie Bastié, journaliste conservatrice », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Place aux idées : CNEWS lance ce samedi à 19h une émission de décodage de l'actualité », sur Cnews, (consulté le ).
  23. Aude Dassonville et Sandrine Cassini, « CNews remplace Éric Zemmour par plusieurs éditorialistes ultraconservateurs », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  24. AFP, « "Le Figaro" se lance en télé et en radio », 20minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. Adrien Franque, « Histoire, "wokisme" et SaccageParis : bienvenue sur "le Figaro TV" », Libération,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  26. Marion Mayer, « Rentrée radio : les nouveautés du côté des matinales », Télérama,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  27. Blaise de Chabalier, « "Historiquement show" : le cap des 500 numéros franchi avec bonheur sur Histoire TV », TV Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Lucie Cayrol, « Vive polémique après les propos de la journaliste du Figaro Eugénie Bastié sur #MeToo », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  29. Clément Arbrun, « Des antiféministes aux féministes identitaires, qui sont les "nouvelles femmes de droite" ? », sur Terrafemina, (consulté le ).
  30. Daoud Boughezala, « Osez l’alterféminisme ! », Causeur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. a et b David Pagès, « Mort du gendarme Beltrame : les propos haineux d'un ex-candidat de LFI font scandale », Midi Libre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. « Polémique : le gendarme "a peut-être mis des mains aux fesses" », Le Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. a b et c Pauline Bock, « Eugénie Bastié ne veut pas être réac sur sa page Wikipédia », Arrêt sur images,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  34. Charles Sapin, « Et si l’heure était aux conservateurs », Le Point,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  35. « Place aux Idées du 05/06/2021 », sur Cnews, (version du sur Internet Archive).
  36. Maxime Macé et Pierre Plottu, « L’Action française, école des cadres réactionnaires », StreetPress,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. Stéphanie Marteau, « "Il y a un revival de l’Action Française" », Vice,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  38. a b et c Jules Blaster, « Chère Eugénie Bastié - Boxing Day #9 », sur Blast, (consulté le ).
  39. a et b Samuel Gontier, « Avec Eugénie Bastié, CNews apporte sa contribution à la vie des idées (d’extrême droite) », Télérama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  40. Sébastien Fontenelle, « Le grand pourrissement », Politis, (consulté le ).
  41. « Eugénie Bastié : souriez, votre redevance subventionne la nouvelle it girl d'extrême droite », sur Brain Magazine, .

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