Frédéric Bazille

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Frédéric Bazille
Portrait de Frédéric Bazille par Étienne Carjat (1865).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Jean Frédéric Bazille
Nationalité
Activité
Période d'activité
Père
Autres informations
Conflit
Mouvement
Maître
Genres artistiques
Influencé par
Œuvres principales
signature de Frédéric Bazille
Signature
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Jean Frédéric Bazille, né le à Montpellier (Hérault) et mort au combat le à Beaune-la-Rolande (Loiret), est un peintre impressionniste français.

Biographie

Frédéric Bazille, Portrait d'Alfred Sisley (1867-1868), ancienne Collection Wildenstein, détruit durant la Seconde Guerre mondiale[1].

Frédéric Bazille naît dans une famille de notables protestants de Montpellier (Hérault), au no 11 Grand'rue (devenue Grand'rue Jean Moulin). Son père Gaston Bazille est agronome et sénateur ; sa mère Camille Vialars a hérité du domaine agricole de Saint-Sauveur à Lattes. Il entame des études de médecine pour complaire à ses parents. Mais dès 1859, il suit des cours de dessin au musée Fabre, dans l'atelier des sculpteurs Baussan père et fils[2], et dans l'atelier de peinture où il copie des maîtres anciens tel Véronèse[3].

En 1862, il part pour Paris. Sur le conseil de son cousin, le peintre Eugène Castelnau, il s'inscrit à l'atelier de Charles Gleyre où il perfectionne sa technique du dessin. Il y rencontre Claude Monet puis Auguste Renoir. Très vite, un groupe se forme autour d'Edgar Degas, Alfred Sisley, Édouard Manet, Berthe Morisot, Paul Cézanne, Camille Pissarro, Émile Zola et Paul Verlaine[4].

Il loue un atelier en 1864 puis en partage d'autres avec Renoir et Monet dès 1865. Désirant participer au Salon de 1866, il soumet deux toiles au jury : un sujet moderne, Jeune fille au piano, et une nature morte classique, Poissons. Comme il le pressentait, seule la seconde est acceptée[5],[4].

En 1865, il emménage rue Furstemberg avec Monet[6].

Ses toiles et celles d'autres artistes ayant été refusées au salon de 1867, il adresse le 30 mars au surintendant des beaux-arts Émilien de Nieuwerkerke une pétition demandant la tenue d'un salon indépendant[7]. Le 2 avril, dans une lettre à sa mère, il annonce son projet de louer un grand atelier pour exposer ses œuvres avec celles d'une douzaine d'autres artistes[7].

L'atelier de Bazille. Le peintre se tient au centre, face à lui Édouard Manet observe la toile ; Edmond Maître joue du piano. Peinture collaborative avec Édouard Manet, (1870), huile sur toile (98 × 128 cm), Paris, musée d'Orsay.

Courbet leur rend visite, admire Le Déjeuner sur l'herbe de Monet et la Jeune Fille au piano[8] de Bazille[9]. En juillet 1866, il s'installe rue Visconti où il accueille Renoir puis Monet. En 1867, il peint son atelier de la rue Visconti. Il partage alors les lieux avec Auguste Renoir et Alfred Sisley. Renoir le représente en train de peindre Le Héron (Musée Fabre de Montpellier)[10].

Renoir et lui louent ensuite un grand atelier aux Batignolles[11]. Bazille et Manet s'y représentent en 1870 dans L'Atelier de Bazille, qu'ils peignent ensemble[12]. La même année, Henri Fantin-Latour immortalise Bazille, vu de profil debout à droite, dans Un atelier aux Batignolles.

Frédéric se passionne aussi pour l'écriture, le théâtre, la musique et l'opéra. Il noue une solide amitié avec Edmond Maître, en compagnie duquel il assiste à des concerts[4].

Chez le galeriste-éditeur Alfred Cadart, il s'essaie à l'eau-forte. De cette tentative on ne connaît qu'une seule épreuve, La Vue de village[13].

Il passe généralement ses étés à Montpellier, dans la propriété familiale du domaine de Méric située face au village de Castelnau-le-Lez. Cet endroit sert de décor à quelques-unes de ses toiles comme La Robe rose (1864), Réunion de famille (1867) ou Vue de village (1868).

Le , après l'éclatement du conflit franco-prussien, il s'engage contre la volonté de ses proches au 3e régiment de zouaves, comme sergent fourrier puis sergent-major. Mortellement blessé au bras et au ventre à la bataille de Beaune-la-Rolande (Loiret)[4] en tentant de protéger des femmes et des enfants, il tombe en héros le , à l'âge de 28 ans.

Sa mort affecte profondément son ami Edmond Maître. Dans une lettre à sa famille, il écrit : « de tous les jeunes gens que j'ai connus, Bazille était le plus doué, le plus aimable[14] ».

Inhumation

Tombe de Frédéric Bazille à Montpellier.
Portrait présumé de Frédéric Bazille par Émile Defonds[15], Album de portraits cartes de visite ayant appartenu à Édouard Manet, Paris, BNF[16].

Il est inhumé au cimetière protestant de Montpellier. Le sculpteur Auguste Baussan réalise sa tombe[17],[18].

Postérité

Pierre-Auguste Renoir, Frédéric Bazille peignant à son chevalet (1867) ; on y reconnaît Nature morte au héron de 1867, Montpellier, musée Fabre.

Composée d'une soixantaine de toiles, l'œuvre de Frédéric Bazille tombe tout d'abord dans l'oubli.

En 1900, le critique et historien Roger Marx le découvre. Il inclut deux de ses tableaux dans sa rétrospective d'art français[19] organisée pour l'Exposition universelle de Paris.

Une timide résurrection s'amorce en 1926 grâce à l'historien d'art Henri Focillon[20]. Mais il faut attendre les années 1950-1960 pour que l'intérêt porté à sa peinture dépasse le cercle des initiés montpelliérains. Ses tableaux quittent alors la collection familiale pour les musées américains.

Dès qu'il le peut, le musée Fabre de Montpellier complète un fonds déjà riche. Il organise une exposition en 1992 puis, à l'été 2016, une rétrospective avec le musée d'Orsay et la National Gallery of Art de Washington[21]. Paul Perrin, co-commissaire de l'exposition[22], juge son œuvre à tout jamais « de jeunesse » — la sienne tout comme celle de l'impressionnisme.

Paysage au bord du Lez (1870), huile sur toile (138,4 × 201,9 cm), Minneapolis Institute of Art.

Lieux de mémoire

Plusieurs lieux portent son nom :

Œuvres

Expositions

Galerie

Notes et références

  1. (en) Barbara E. White, Impressionists Side by Side: Their Relationships, Rivalries, and Artistic Exchanges, Knopf Doubleday Publishing Group, 1996, p. 270 : « Portrait Bazille, Portrait of Sisley, 1867-68. Oil on canvas, 11 x 12V1" (28 × 32 cm). Formerly Wildenstein Galleries, Paris; destroyed during World War II ».
  2. Encyclopædia Universalis, « FRÉDÉRIC BAZILLE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  3. Frédéric Bazille, la jeunesse de l’impressionnisme, publié le 1er septembre 2016 sur le site En revenant de l'expo (consulté le 12 octobre 2016).
  4. a b c et d Collectif : direction Michel Hilaire et Paul Perrin, Frédéric Bazille, la jeunesse de l'impressionnisme, Paris, Flammarion, , 303 p. (ISBN 978-2-08-138821-5), pages 19 à 42.
  5. « L'Impressionnisme - Biographie de Frédéric BAZILLE », sur www.impressionniste.net (consulté le ).
  6. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 559.
  7. a et b Michel Schulman, Frédéric Bazille, 1841-1870, , 436 p. (ISBN 9782307605720, lire en ligne), p. 355.
  8. La Tribune de l'art, Jeune Fille au piano, 1865-1866, [1]. « Perdu », il est retrouvé sous une œuvre plus tardive par radiographie.
  9. Récit d’une vie : Frédéric Bazille, 17 janvier 2017.
  10. Marina Feretti Bocquillon, La Peinture au Musée d’Orsay, Éditions de la Martinière, , 765 p. (ISBN 2-7324-3086-2), p. 218.
  11. Bazille occupa l'atelier au no 9, rue La Condamine, du au .
  12. L'atelier de Bazille, musée d'Orsay [2].
  13. Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France, 1830-1950, préface de Michel Melot, Paris, Arts et métiers graphiques/Flammarion, 1985, p. 22 (ISBN 9782080120137).
  14. Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque : Noms propres A à T, vol. 2, t. I, Paris, Robert Laffont, , 997 p. (ISBN 2-221-05412-1).
  15. Photographe. - Installé à Paris du milieu des années 1850 jusqu'en 1880.. {BnF-Data.
  16. Album de portraits cartes de visite ayant appartenu à Édouard Manet : militaire non identifié (Bazille ?), publié le 2 avril 2012 sur le site Gallica.bnf.fr (consulté le 17 mai 2018).
  17. « BAZILLE Frédéric », sur Cimetières de Montpellier (consulté le ).
  18. Le sculpteur Auguste Baussan (1829-1907), L'inventaire, patrimoine culturel Languedoc Roussillon [3], consulté le 20 janvier 2017.
  19. Catherine Meneux, « MARX, Roger », notice de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA).
  20. Institut national d'histoire de l'art, archive Marcel Aubert.
  21. Valérie Bougault, « Frédéric Bazille, récit d'une vie », Connaissance des arts, p. 78.
  22. Musée d'Orsay, Paris, « Frédéric Bazille. La jeunesse de l'impressionnisme », jusqu'au 5 mars 2017.
  23. a et b Deux nouvelles œuvres de Frédéric Bazille (mai 2009), publié sur le site du musée Fabre (consulté le ).
  24. a et b « La plus belle collection de Bazille », Harmonie, Imp. Chirripo, Montpellier Agglomération, no 263,‎ , p. 11/48 (présentation en ligne, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  25. « Notice d’œuvre (no 61) : La robe rose, vue de Castelnau-le-Lez », sur musée d'Orsay (consulté le ).
  26. « Notice d’œuvre (no 62) : L'ambulance improvisée », sur musée d'Orsay (consulté le ).
  27. « Salle Bazille (Numéro d'inventaire 85.5.3) : L'atelier de la rue Furstenberg », sur musée Fabre (consulté le ).
  28. (en) « Self-Portrait (Reference Number 1962.336) », sur The Art Institute of Chicago (consulté le ).
  29. (en) « The Little Gardener (Reference Number 76.236) », sur Musée des Beaux-Arts de Houston (consulté le ).
  30. (en) Lot no 209 : Signé F. Bazille, daté de 1867 et dédicacé à mon cher ami le poète Paul Verlaine, publié le sur le site Sotheby's (consulté le ).
  31. « Salle Bazille (Numéro d'inventaire 85.5.3) : Nature morte au héron », sur musée Fabre (consulté le ).
  32. « Salle Bazille (Numéro d'inventaire 56.13.1) : Les remparts d'Aigues-Mortes », sur musée Fabre (consulté le ).
  33. a et b Les remparts d'Aigues-Mortes vus par Frédéric Bazille s'exposent à Montpellier, publié le par Sandrine Navas, sur le site de France 3 Occitanie (consulté le ).
  34. Réunion de famille (1867), publié le sur le site du musée d'Orsay (consulté le ).
  35. (en) « Porte de la Reine at Aigues-Mortes (Reference Number 1988.221) », sur The Met, (consulté le ).
  36. « Self-Portrait (Reference Number 62.39) », sur Minneapolis Institute of Art (consulté le ).
  37. (en) « Pêcheur à l'épervier », sur Arp Museum (consulté le ).
  38. La jeune fille et l'enfant du métayer italien de la ferme, propriété de la famille Bazille.
  39. « Vue de Village », sur Musée Fabre (consulté le ).
  40. La comète Bazille, publié le par Éric Bietry Rivierre, sur le site Le Figaro (consulté le ).
  41. (en) Harvard, « From the Harvard Art Museums’ collections Summer Scene (Bathers) », sur www.harvardartmuseums.org (consulté le ).
  42. « Woman in a Moorish Costume » Norton Simon Museum », sur www.nortonsimon.org (consulté le ).
  43. « La Toilette », sur Musée Fabre (consulté le ).
  44. Manuela France, « Grâce à Bazille, le nu prend corps », Ça m'intéresse, no 461,‎ , p. 76-77.
  45. L'atelier de Bazille, publié le sur le site du musée d'Orsay (consulté le ).
  46. « Landscape by the Lez River, Jean-Frédéric Bazille ^ Minneapolis Institute of Art », sur collections.artsmia.org (consulté le ).
  47. Exposition : Jusqu’en juillet, à Paris, le musée d’Orsay rend sa juste place au «Modèle noir», publié le sur le site de La Voix du Nord (consulté le ).
  48. « 39 / La modernité de 1850 à 1914 / Parcours moderne / GRANDS PARCOURS / PARCOURS / COLLECTIONS / Musée Fabre », sur museefabre.montpellier3m.fr (consulté le ).
  49. Artemis C. G. Boerner, « Publicité », Connaissance des arts n° 610,‎ , p. 153.
  50. « Frédéric Bazille : un peintre fulgurant - Il était un Peintre », (consulté le ).
  51. (en) Dianne W. Pitman, Kermit Swiler Champa et David A. Brenneman (éditeur scientifique), Monet & Bazille : a collaboration (catalogue d'exposition), New York, High Museum of Art / M. H. Abrams, , 107 p., 32 cm (ISBN 0-8109-6384-1 et 9780810963849, OCLC 39936843, BNF 37182174, présentation en ligne).
  52. Frédéric Bazille, la jeunesse de l'impressionnisme, publié sur le site du musée Fabre (consulté le ).
  53. « Frédéric Bazille (1841-1870). La jeunesse de l'impressionnisme », sur musée d’Orsay (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  54. (en) Frédéric Bazille and the Birth of Impressionism, publié sur le site du National Gallery of Art (consulté le ).
  55. (en) Frederic Bazille and the Birth of Impressionism, , 334 p. (ISBN 978-2-08-020285-7).
  56. Ami de Bazille, très proche par la musique.

Voir aussi

Bibliographie

Frédéric Bazille (1867), Album Manet, Paris, BNF.

Articles connexes

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