John Butt

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John Butt
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John Butt (Solihull, [1]) est chef d'orchestre et de chœur, organiste, claveciniste et érudit. Il est le Gardiner Chair of Music de l'Université de Glasgow et directeur musical du Dunedin Consort.

Biographie

John Butt effectue ses études musicales à la Solihull School, grâce à une bourse d'études. En 1979, il entre à l'Université de Cambridge, où il occupe la position d’organ scholar au King's College de 1979 à 1982. Ses professeurs d'orgue à l'université de Cambridge sont notamment Peter Hurford et Gillian Weir. Il reçoit son doctorat de l'université de Cambridge en 1987.

Après son diplôme, il enseigne à l'Université d'Aberdeen en Écosse et est membre du Magdalene College à l'Université de Cambridge. En 1989, il est professeur de musique et organiste à l'Université de Californie, Berkeley ; en 1992, il est promu professeur associé, ainsi que le directeur de l’University Chamber Chorus. Il prépare le chœur pour Gustav Leonhardt dans le programme Bach (Magnificat et la Cantate no 10) en 1992, lors du festival et exposition de Berkeley[2]. Butt rapporte plus tard qu'il avait appris à connaître Leonhardt « assez bien » et que « j'ai beaucoup appris lors de la préparation des chœurs pour lui de retour dans mes jours californiens »[3]. En 1997, il donne ce qu'un critique a appelé de « mémorables lectures des Concertos pour orgue de Haendel »[1], en tant qu'organiste invité de l'Orchestre symphonique de San Francisco et du Saint Paul Chamber Orchestra.

À l'automne 1997, il retourne à l'Université de Cambridge en tant que professeur d'université, directeur d'études pour la musique au King's College et membre du King's College. Il fonde et dirige l'ensemble King's Voices – un chœur mixte, « fondé en octobre 1997, sous la direction du Dr. John Butt (directeur d'études pour le Music at King's de 1997 à 2001) pour donner aux femmes du King's, l'occasion de contribuer vocalement à la vie musicale de l'université »[4].

Depuis , il est le Gardiner Chair of Music de l'Université de Glasgow ; il est également à la tête du département de la musique de 2001 à 2005[5]. Depuis 2003, il dirige le Dunedin Consort (un ensemble vocal professionnel à Édimbourg, Écosse). À la fin de la séance académique 2013/14, Butt est également nommé directeur intérimaire de la musique du chœur de la Chapelle de l'Université de Glasgow, après que James Grossmith ait quitté ce poste pour celui de chef de chœur de l'Opéra royal de Stockholm.

En tant que chef d'orchestre invité, Butt dirige le Philharmonia Baroque Orchestra, l'English Concert, le Scottish Chamber Orchestra, l'Irish Baroque Orchestra, la Royal Scottish Academy of Music and Drama, l'Orchestre de l'âge des Lumières, l'Aurora Orchestra, l'Orchestre baroque de Portland, le Stavanger Symphony Orchestra, les orchestres du festival de musique ancienne de l'université de Berkeley et du festival de Haendel de Göttingen.

Vie personnelle

John Butt et sa femme Sally, ont cinq enfants[6]. Il est le neveu d'un musicien professionnel[3] et le fils de l'éminent biochimiste Wilfred Butt[7] – qui était musicien et comme le dit Butt, « un fervent amateur »[3], membre un temps de la chorale de l'Orchestre philharmonique de Londres. Lors d'un interview de l'Orchestre de l'âge des Lumières, il est demandé à John Butt ses préférences[8], il exprime son enthousiasme pour la pratique du tai-chi, les films d'Alfred Hitchcock[3], les symphonies d'Anton Bruckner (en ajoutant, « je ne comprends pas pourquoi tant de gens trouvent Bruckner ennuyeux ») et À la recherche du temps perdu le roman de Marcel Proust (le personnage central, dit-il, est « un peu de la mauvaise herbe à de nombreux égards, mais quelle mauvaise herbe, complexe, détaillée et merveilleusement ironique ! Personne ne saisit d'une façon aussi frappante les paradoxes de la conscience et les petites incohérences et les illusions que nous essayons tous de cacher au monde »). Il affirme également : « j'ai l'impression que la plupart des choses à laquelle je réussis ne sont qu'une question de chance momentanée ! ».

Le , John Butt publie une lettre dans The Herald soutenant le « Non » à la position du référendum sur l'indépendance en faisant valoir que l'indépendance serait dommageable à la musique classique. L'argument principal est que « la musique classique et contemporaine s'épanouissent sûrement mieux dans un environnement multi-culturel, international, qui est particulièrement bien fournie au Royaume-Uni (et qui serait encore mieux si plus d'Écossais devaient récupérer une partie de leur droit de propriété) », il a dénoncé l'« insidieuse synecdochal réductionnisme de l'indépendance de la raison » et a conclu : « une telle attitude simpliste suggère que les risques de regarder vers l'intérieur et de perdre le dynamisme des cultures propres de l'Ecosse sont très réels une fois que nous commençons à vivre derrière le rideau de Tartan »[9].

Écrits

John Butt a publié de nombreux articles pour des publications savantes[10], ainsi que des livres d'une diffusion plus générale[11]. Parmi ses livres citons[10] :

  • Bach Interpretation: Articulation Marks in Primary Sources of J.S. Bach (Cambridge University Press, 1990 – le livre est basé sur la thèse de doctorat de Butt et est décrite comme « une première évaluation globale de l'utilisation des marques l'articulation de Bach [c'est-à-dire des liaisons et des points] dans le vaste corpus de sources primaires »[12]. En 1992, le livre a remporté le premier prix William H. Scheide de l'American Bach Society[13]
  • Bach – Messe en si mineur (Cambridge Music Handbooks, 1991)
  • Music Education and the Art of Performance in the German Baroque (Cambridge University Press, 1994)
  • Playing with History – the historical approach to musical performance (Cambridge University Press, 2002 ; nommé pour le prix du livre de l'Académie Britannique) ;
  • Bach's Dialogue with Modernity: Perspectives on the Passions (Cambridge University Press, 2010 (ISBN 978-0-521-88356-6) ; le livre examine de les Passions selon saint Matthieu et selon saint Jean de Bach, dans le détail, en les situant par rapport à la pré-modernité et la modernité et de l'examen des questions qu'ils soulèvent à l'égard de la subjectivité artistique, la rhétorique et la pratique d'interprétation.)

Il a coédité le Cambridge Companion to Bach (1997), pour lequel il a rédigé deux articles sur la métaphysique de Bach – et consultant de l'éditeur pour l’Oxford Companion to Bach et adjoint de l'éditeur (avec Tim Carter) du Cambridge History of Seventeenth Century Music (2005).

Discographie

En tant que soliste au clavecin, à l'orgue, ou au clavicorde, Butt a effectué onze enregistrements pour le label Harmonia mundi : J. S. Bach, Johann Kuhnau, Johann Pachelbel, Georg Philipp Telemann, Henry Purcell, John Blow, Matthew Locke, Juan Bautista Cabanilles, Girolamo Frescobaldi et Edward Elgar[14]. En 2004, il a enregistré de Bach, la Pastorella pour orgue, BWV 590, pour le label Delphian, maison de Glasgow[15]. En [16], sur une copie d'un clavecin d'après un instrument de Michael Mietke[17], Butt a enregistré également Le Clavier bien tempéré de J. S. Bach pour le label Linn[16],[18].

Comme continuiste, Butt a enregistré avec de nombreux ensembles, dont l'English Chamber Orchestra et l'American Bach Soloists[19]. En 1991 et 1992, pour Harmonia mundi, il accompagne la violoniste baroque, Elizabeth Blumenstock pour l'enregistrement des sonates pour violon et clavecin, BWV 1014-19, 1021 et 1023 de Bach[19]. En 2014, il les réenregistre le premier groupe (BWV 1014-1019) avec cette fois avec la violoniste Lucy Russell, pour Linn[20].

Butt a réalisé son premier album en tant que chef d'orchestre, en 1994 pour le label Centaure, avec en vedette la musique d'Orlando Gibbons chanté par le Chœur de chambre de l'U. C. Berkeley, avec accompagnement de viole ; il a également enregistré les œuvres pour clavier de Gibbons à l'orgue[21]. Depuis 2005, il a dirigé onze enregistrements du Dunedin Consort and Players pour le label Linn, avec de nombreuses reconstitutions d'exécutions historiques particulières[22]. Ces derniers comprennent :

  • 2006 : Haendel, Messiah. Premier enregistrement de la reconstruction de l'œuvre selon la première exécution à Dublin, en 1742. Publication qui a gagné en 2007, un Gramophone Award du meilleur album baroque vocal et au MIDEM 2008 le prix baroque à Cannes.
  •  : J.S. Bach, Passion selon saint Matthieu. This was the first recording of the version from Bach's final performance, which also took place in 1742.
  •  : Haendel, Acis and Galatea dans la version originale de 1718. Ce disque a été nommé pour un Gramophone Award.
  • 2010 : J.S. Bach, Messe en si mineur. Premier enregistrement utilisant l'édition critique de Joshua Rifkin, qui suit la version finale de 1748-1750 de la partition. (Les autres éditions incluant des éléments de la version de 1733 du Kyrie et du Gloria et quelques changements posthume de C.P.E. Bach).
  • 2012 : Haendel, Esther Dans la première version reconstruite, de 1720 ; Butt a reconstruit la partition à partir de l'autographe de Haendel et de trois autres sources historiques[23].
  • 2013 : J.S. Bach, Passion selon saint Jean, reconstruction liturgique, basée sur le service des Vêpres du vendredi à Leipzig[24]. En , le disque est nommé comme « disque du mois » par le magazine Gramophone et « enregistrement du mois » par le BBC Music Magazine.
  •  : J.S. Bach, Concertos brandebourgeois[25] avec le Dunedin Consort. Le disque a été le « Gramophone Choice » d'[26] et parmi les finalistes de la catégorie « Baroque Instrumental » pour les Gramophone Awards 2014 ; il a aussi été nommé pour l'International Classical Music Awards, dans la catégorie « Baroque Instrumental »[27]. Dans cet enregistrement, l'ensemble utilise la norme de hauteur du la à 392 Hz, un ton en dessous de la hauteur standard moderne et associé à la cour royale française à l'époque ; Butt note que de nombreuses cours germaniques, y compris celle de Cöthen où Bach a écrit ces concertos, « tentent d'imiter la pratique française ». Il mentionne également les instruments de l'époque et le diapason. Pourtant, il note que « Bien que le diapason de la cour de Cöthen soit susceptible d'avoir été proche de celui-ci, il est peu probable que celui-ci ait jamais été standardisé aussi précisément que nous pourrions souvent le présumer ou le souhaiter »[28]
  •  : Wolfgang Amadeus Mozart, Requiem avec le Dunedin Consort. Premier enregistrement de la nouvelle édition critique de David Black, éditée en 2012[29], de la version de Franz Xaver Süßmayr du Requiem. L'enregistrement vise à recréer les moyens utilisés lors de la première exécution complète en  ; il comprend aussi l'exécution de la reconstruction de Black de l'exécution de , des sections de l'Introit et du Kyrie[30]. Contient également le Misericordias Domini, K. 222 de Mozart. En , le disque a reçu un « Recording of the Month » par le magazine Gramophone[31] et en , il a remporté un Gramophone Award pour « le meilleur enregistrement choral » de 2014[32]. En , il a été listé parmi les nommés, catégorie « Chorale » pour l’International Classical Music Awards de 2015[33]. En , le disque a été nommé parmi les cinq de la catégorie « Meilleure interprétation chorale » pour les Grammy Awards[34]
  •  : Reconstruction musicale d'un service de Noël de J. S. Bach à Leipzig, avec le Magnificat en mi-bémol majeur, BWV 243a, la cantate Christen, ätzet diesen Tag, BWV 63, des œuvres pour orgue de Bach (jouées par Butt), un motet de Giovanni Gabrieli, enregistré en [35]
  • 2016 : Bach, Concertos pour violon, avec la soliste Cecilia Bernardini, enregistré en [36]
  •  : Bach, Oratorio de Noël[35]

Prix

En plus des prix pour ses livres et les enregistrements, John Butt a remporté des prix et de bourses, y compris :

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « John Butt (musician) » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en) Robert Cummings, « John Butt – Biography – AllMusic », AllMusic (consulté le )
  2. (en) « Review/Music - Heralded in Celebration, A Maturing Movement - NYTimes.com », Nytimes.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d (en) « Speed Interview: John Butt – Orchestra of the Age of Enlightenment », Orchestra of the Age of Enlightenment (consulté le )
  4. (en) « King's Voices », Kings.cam.ac.uk (consulté le )
  5. (en) « University of Glasgow », Gla.ac.uk (consulté le )
  6. (en) John Butt, Bach’s Dialogue with Modernity: Perspectives on the Passions, Cambridge University Press, 2010, p. x, (ISBN 978-0-521-88356-6)
  7. (en) « Obituary: Wilfred Butt », the Guardian (consulté le )
  8. (en) « John Butt: Speed Interview », Orchestra of the Age of Enlightenment Blog (consulté le )
  9. (en) « The BBC SSO will be better off in the ramshackle, multi-cultural, multi-national UK », Herald Scotland (consulté le )
  10. a et b (en) « University of Glasgow », Gla.ac.uk (consulté le )
  11. (en) « University of Glasgow », Gla.ac.uk (consulté le )
  12. (en) John Butt, « Bach Interpretation: Articulation Marks in Primary Sources of J. S. Bach. », Scholarship.claremont.edu (consulté le )
  13. (en) « Research Grants & Prizes – The American Bach Society », Americanbachsociety.org (consulté le )
  14. (en) « John Butt (Harpsichord, Organ, conductor) – Short Biography », Bach-cantatas.com (consulté le )
  15. (en) « Organs in Glasgow – John Butt,John Kitchen – Songs, Reviews, Credits, Awards – AllMusic », AllMusic (consulté le )
  16. a et b (en) « Linn Records – J.S. Bach: Das wohltemperierte Klavier », Linnrecords.com (consulté le )
  17. (en) « Help us bring Bach's Harpsichord to Scotland : Dunedin Consort, Scotland's leading baroque ensemble », Dunedin-consort.org.uk (consulté le )
  18. Gramophone, "Butt alone for Bach," Gramophone, mai 2014, p. 39.
  19. a et b (en) « John Butt – Bach's Instrumental Works – Discography », Bach-cantatas.com (consulté le )
  20. (en) « Dunedin Consort's John Butt goes solo », Heraldscotland.com (consulté le )
  21. (en) « Anthems And Instrumental Works By Orlando Gibbons / Butt », Arkivmusic.com (consulté le )
  22. « J. Butt » [archive du ] (consulté le )
  23. « Linn Records – Handel: Esther, First reconstructable version (Cannons), 1720 », Linnrecords.com (consulté le )
  24. (en) « John Passion – J.S. Bach : Dunedin Consort, Scotland's leading baroque ensemble », Dunedin-consort.org.uk (consulté le )
  25. « Six Brandenburg Concertos », Vimeo (consulté le )
  26. (en) « Linn Records – Dunedin Consort – J.S. Bach: Six Brandenburg Concertos – Gramophone », Linnrecords.com (consulté le )
  27. (en) « ICMA Nomination list 2014 » [PDF], Icma-info.com (consulté le )
  28. John Butt, livret du disque du Dunedin Consort des Concertos brandebourgeois, Linn Records CDK 430.
  29. (en) « Mozart's Requiem », Upbo.com (consulté le )
  30. (en) « Linn Records – Mozart: Requiem (Reconstruction of first performance) », Linnrecords.com (consulté le )
  31. Gramophone (magazine), Recording of the Month Gramophone (magazine), May 2014, p. 28–29.
  32. (en) « Choral – gramophone.co.uk », Gramophone.co.uk (consulté le )
  33. (en) Archived [PDF] sur archive.org
  34. (en) « GRAMMY.com – The Official Site of Music's Biggest Night », The GRAMMYs (consulté le )
  35. a et b (en) « Dunedin Consort: Approaching Classical Music with an Inquisitive Spirit », Creativescotland.com (consulté le )
  36. (en) « Dunedin Consort's John Butt goes solo », Herald Scotland (consulté le )
  37. (en) « RMA Awards: Recipients of the Dent Medal (2007 and earlier) », Rma.ac.uk (consulté le )
  38. [1] Archived 13 décembre 2013, sur archive.org
  39. (en) « John Butt awarded the Royal College of Organists Medal : Dunedin Consort, Scotland's leading baroque ensemble », Dunedin-consort.org.uk (consulté le )
  40. The London Gazette :(Supplement) no. 60367. p. 10.

Liens externes


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