Elu président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes en 2016, il est réélu en 2021. En 2024, il est élu de la première circonscription de Haute-Loire lors des législatives anticipées et dans la foulée président du groupe DR à l'Assemblée nationale, amenant sa démission de la présidence du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes et sa nomination en tant que « conseiller spécial ».
À dix-huit ans, il ajoute, à titre d'usage, le patronyme de sa mère au sien et est connu sous le nom de Wauquiez-Motte, qu'il abandonnera en entrant en politique[14].
Au début des années 2000, il séjourne plusieurs mois en Égypte et travaille à l’ambassade de France au Caire. Il affirme avoir parallèlement donné des cours de français au sein de l'association de sœur Emmanuelle[21]. Le journal Le Monde émet des doutes quant à la véracité de cet épisode[22],[23]. Selon l’association ASMAE, sœur Emmanuelle n'aurait pas fait partie de ses proches et ne l'aurait rencontré qu'à la fin de sa vie. Aussi l'association reproche à l'homme politique d'utiliser sœur Emmanuelle pour son image[24],[25],[26]. De son côté, sœur Sarah, qui a pris la suite de sœur Emmanuelle auprès des chiffonniers du Caire à Mokattam en Égypte, confirme dans un entretien avoir connu Laurent Wauquiez jeune homme en Égypte et que sœur Emmanuelle avait à plusieurs reprises parlé à « M. Laurent » et lui avait demandé de faire des choses[27].
À l'automne 2005, il rejoint Nicolas Sarkozy et se voit nommé secrétaire national auprès du secrétaire général délégué de l'UMP, Brice Hortefeux, dont il est un proche, notamment en raison de leur implantation politique commune en région Auvergne. À la rentrée 2006, il publie Un Huron à l'Assemblée nationale, dans lequel il raconte son parcours de jeune député et dénonce les « absurdités » de la vie politique française[31],[32].
la création d’un service public de l'emploi : Pôle emploi est créé en , issu de la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC ;
l’agrément en 2008 d’une nouvelle convention d’assurance chômage, qui permet à 100 000 personnes supplémentaires de bénéficier d’une indemnisation[37] ;
la réforme de la formation professionnelle : la loi du [38] permet d’orienter les moyens de la formation vers ceux qui en ont le plus besoin, en faisant de l'alternance« le pilier de la politique de formation en France »[39] (avec l’objectif annoncé d’« un jeune sur cinq » formé en alternance d’ici 2015) ;
l’offre raisonnable d’emploi, qui veille à un juste équilibre des droits et devoirs des demandeurs d’emploi[40] : un projet de loi adopté en par l’Assemblée nationale[41].
En 2008, il crée son propre parti politique, Nouvel oxygène, pour lequel il a sollicité des fonds auprès d'investisseurs français à Londres[42].
Conseiller politique de l'UMP depuis , il est chargé, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, de la préparation du projet UMP pour 2012[43]. À la fin de l'année 2010, il est remplacé par Bruno Le Maire, après l'arrivée de Jean-François Copé à la tête du parti.
En 2010, Laurent Wauquiez lance « La Droite sociale »[44], un club de réflexion qui rassemble une cinquantaine de parlementaires et qui a pour double ambition de faire entendre la sensibilité sociale au sein de la droite et de remettre les classes moyennes au centre des politiques publiques. Trois pistes seront évoquées au lancement de ce club de réflexion : la mise à disposition de bourses pour ces classes dans l'enseignement supérieur, l’amélioration de l'accès au foncier et la remise en question des niches fiscales[45].
Le , sur BFM TV, il dénonce les « dérives de l'assistanat » qu'il considère être « le cancer de la société française ». Il annonce que le collectif parlementaire « La Droite sociale » a l'intention de déposer trois propositions de loi pour l'instauration de cinq heures de « service social » par semaine pour les allocataires du revenu de solidarité active (RSA), le plafonnement du cumul des minima sociaux à 75 % du montant du SMIC et d'une durée minimum de cinq ans pour que les étrangers puissent prétendre à ce revenu[46]. Ces propositions, qui divisent la majorité présidentielle et lui valent un recadrage de la part de François Fillon et de Nicolas Sarkozy, qui lui reprochent d'être intervenu hors de son domaine ministériel, sont finalement reprises en partie par l'UMP lors d'une convention sur la justice sociale[47]. Au cours de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, en particulier après le score important réalisé par l'extrême droite lors du premier tour de cette élection, ces thèmes, inspirés notamment par le conseiller Patrick Buisson, sont repris par Nicolas Sarkozy[48].
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
C'est depuis l'été 2011, alors qu'il était ministre de l'Enseignement supérieur et la Recherche, que Laurent Wauquiez effectue sa rentrée politique annuelle en gravissant le mont Mézenc, entre la Haute-Loire et l'Ardèche[49].
Il a plaidé pour un « protectionnisme moderne » au niveau européen, consistant par exemple à n'ouvrir les marchés publics européens que sous condition de réciprocité, et à appliquer des mesures antidumping contre les pays ne remplissant pas des critères suffisants en matière sociale et environnementale[50]. Ces positions ont rencontré l'hostilité du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé[51],[source insuffisante].
En vue de l'échéance électorale de 2012, il formule des propositions, par exemple de « réserver une partie des logements sociaux à ceux qui travaillent » ou « l'interdiction des stock-options, sauf pour les PME et les start-up, et l'interdiction des hausses de rémunérations des patrons qui suppriment des emplois »[52]
Il défend également l'instauration d'un jour de carence lors d'un arrêt maladie dans le secteur public et d'un quatrième jour dans le secteur privé[53].
Retour à la députation et ascension à l'UMP
Il est réélu député lors du deuxième tour des élections législatives de 2012 avec 63,95 % des voix face au candidat socialiste dissident. À la suite du congrès de l’UMP de novembre 2012, il est nommé vice-président de l’UMP[54]. Son mouvement, « La Droite sociale », recueille 21,69 % des voix des adhérents UMP.
Laurent Wauquiez (en rouge) en tête du cortège de La Manif pour tous le .
Dans son ouvrage Europe : il faut tout changer sorti en 2014 peu avant les élections européennes, il prône la sortie de Schengen et une Europe resserrée à six membres, proposition condamnée par le président de l’UMP Jean-François Copé[60],[61].
En mars 2014, il est réélu maire du Puy-en-Velay au premier tour de scrutin.
En septembre 2014, Laurent Wauquiez confirme son ralliement à la candidature de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP[62],[63] et dans sa probable candidature à la primaire de 2016[64]. Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP à la fin de la même année, il devient secrétaire général de l'UMP et no 3 du parti. Il apparaît alors en profond désaccord avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la no 2 du parti[65].
Laurent Wauquiez lance un audit devant permettre de « clarifier » et de « juger en toute transparence » le train de vie des élus précédents (conformément à ses accusations de campagne). Selon lui, « il faut revenir à quelque chose qui soit intègre et honnête » et « nettoyer les écuries » après une « gestion criminelle »[71],[72]. Il annonce un plan d'économies de 300 millions d'euros sur le budget de fonctionnement pour le mandat (notamment en réduisant le nombre de vice-présidents, de membres de cabinet et de téléphones[72]), en même temps qu'un plan d'investissement de quatre milliards d'euros[71]. En septembre suivant, il met en vente 28 véhicules de la région pour « donner l'exemple et faire des économies », avec à terme la baisse d'un tiers du parc automobile[73], et dénonce les élus précédents, « de[s] roitelets locaux qui dépensaient beaucoup l’argent des autres »[74],[73]. Après avoir annoncé son refus de « subventionner les Indiens d’Amazonie et la démocratie participative en Afrique », il fait diminuer les subventions versées aux ONG de 11 millions par an à 5,4 millions d'euros[75]. En , il fait baisser de 30 % le budget de l'environnement de la région[76] et la retire de deux projets de parcs naturels régionaux[77]. La même année, il provoque un tollé lorsqu'il annonce baisser les subventions accordées au Mémorial des enfants d’Izieu qui s'élevaient à 240 000 euros[78].
Il donne à ses nouvelles fonctions régionales une médiatisation nationale et « se pose en concurrent de l'État »[79] : il déclare ainsi qu'« en Auvergne Rhône-Alpes, on ne se laissera pas imposer un plan [contre le chômage] venu de Paris, ce n'est pas une région lambda, c'est la plus dynamique de France »[80]. Il attribue trois millions d'euros sur trois ans aux fédérations de chasseurs[76] avec obligation pour celles-ci de lui transmettre leurs fichiers adhérents[81]. Dans un contexte terroriste, lors d'une visite à Moirans (Isère) le , il annonce vouloir équiper les 322 lycées d'Auvergne-Rhône-Alpes de portiques de sécurité (pour un coût estimé entre 20 et 32 millions d'euros)[82]. Les effectifs de la police ferroviaire sont doublés[83].
En février 2016, il critique une réunion des représentants des régions à Matignon sur la formation des chômeurs, où il est représenté par le premier vice-président de la région, Étienne Blanc, la qualifiant de « mascarade » et cautionnant l'« assistanat ». Il annonce également qu'il refuserait « des sommes [deux milliards d'euros] destinées à cautionner un plan qui ne consiste qu'à mentir à des demandeurs d'emploi »[84],[80]
Lorsque le gouvernement annonce sa volonté de répartir les migrants de Calais en France, Laurent Wauquiez s'élève contre leur accueil et met à disposition des maires de sa région les moyens qu'il a pour les aider à s'opposer[85].
En 2017, Laurent Wauquiez intervient[Comment ?] pour sauver le musée des Tissus de Lyon face à la volonté de la mairie de Lyon et de la chambre de commerce et d'industrie de Lyon de disperser la collection et de fermer le lieu : la propriété de l'institution est transférée à la région. Un nouveau montage incluant des participations de la CCI, du Ministère de la culture et du mécénat[Quoi ?], et qui connaîtra diverses évolutions, permet la survie de l'institution et la pérennité de ses collections[86].
Selon Bruno Le Maire, « Laurent Wauquiez règne par la terreur »[87]. Des élus d'opposition déplorent conjointement une gestion « autocrate », un « monarque napoléonien », mais également du « clientélisme » avec des subventions à sa commune et au syndicat UNI[88],[89]. Il est également accusé de gérer la région par courriels depuis Paris[74]. Le , le tribunal administratif de Lyon annule le budget 2016 de la région pour défaut d'information des élus à la suite d'un recours pour excès de pouvoir du groupe Rassemblement citoyen, solidaire et écologiste (RCES), l'exécutif n'ayant pas apporté de réponses suffisantes à une liste de 33 questions déposée deux jours avant l'assemblée des 14 et [90].
Carte représentant le pourcentage du vote pour Laurent Wauquiez par département lors de l'élection du président des Républicains.
Le , il annonce sa candidature à la présidence des Républicains et apparaît immédiatement comme le grand favori du scrutin interne organisé en décembre 2017[96].
Sa ligne politique semble alors plus à droite que celle des autres candidats. Il appelle ouvertement au retour d'une « droite qui soit de droite »[97]. Les observateurs politiques lui prêtent l'intention de vouloir reconquérir le vote populaire qui s'est porté sur le Front national lors des élections précédentes[98],[99]. Il décline l'invitation faite par Marine Le Pen de nouer alliance avec des élus FN[100],[101]. Xavier Bertrand lui reproche de « courir après le Front national »[102], et quittera le parti après sa victoire[103]. Alain Juppé a également marqué son désaccord avec Laurent Wauquiez, concernant notamment son positionnement sur l'Union européenne[104],[105].
Le , il remporte l'élection au premier tour avec 74,64 % des voix[111],[112].
Actions à la présidence du parti
En décembre 2017, à son arrivée à la tête des Républicains, il nomme dans cet ordre Virginie Calmels, Guillaume Peltier et Damien Abad aux postes de vice-présidents. La juppéiste Virginie Calmels, qui l'a rallié pendant sa campagne, est considérée comme la « caution libérale »[113]. Guillaume Peltier, pour sa part, est un ancien du FN, du MNR et du MPF tandis que Damien Abad est un ancien centriste[114].
En janvier 2018, après son passage à L'Émission Politique sur France 2, Laurent Wauquiez parvient à convaincre une partie de ses sympathisants jusque-là sceptiques, comme l’observe Brice Teinturier[115].
En , alors qu'il donne des cours à l'EM Lyon, il tient des propos polémiques sur de nombreuses personnalités politiques. Il déclare être parfois contraint de livrer du « bullshit » sur les « plateaux médiatiques »[116],[117], et affirme que la majorité présidentielle a mis en place une « dictature totale en France »[118]. L'éditorialiste de France Inter Thomas Legrand considère que ces déclarations pourraient nuire à l'image des politiques et à la crédibilité de Laurent Wauquiez[119].
En avril 2018, Laurent Wauquiez lance pour Les Républicains une « école des cadres », destinée à améliorer la formation des militants, et placée sous la responsabilité du député Julien Aubert[120]. Le même mois, un sondage IFOP le crédite de 8 % dans l'hypothèse d'une candidature aux présidentielles. Aussi, son opposition systématique à Macron est critiquée à l'intérieur de son camp[121].
Le même mois, il formule douze propositions visant à « sortir de l'immigration de masse », parmi lesquelles un référendum sur l’immigration, la remise en cause du droit du sol ainsi que la mise en place de conditions plus strictes pour limiter l’immigration familiale en France[122],[123].
Il soutient le projet de réforme de la SNCF, bien qu'il estime que celle-ci n'aille pas assez loin[124]. En , il décide de démettre Virginie Calmels de son poste de première vice-présidente des Républicains, après des critiques de cette dernière sur « sa volonté de rassembler ». Elle est remplacée par Jean Leonetti[125].
En octobre 2018, Laurent Wauquiez présente un plan pour « diminuer la dépense publique »[126] dont l'objectif serait de réaliser 20 milliards d'euros d'économies par an[127].
En vue des élections européennes de 2019, il œuvre au choix de François-Xavier Bellamy comme tête de liste nationale de l’alliance LR-Les Centristes[129]. LR obtient un score historiquement faible (8,5 % des voix)[130]. La position de Laurent Wauquiez est alors fragilisée au sein du parti, plusieurs personnalités réclamant sa démission[130], qu'il annonce le 2 juin[131],[132].
Après la présidence des Républicains
Deuxième mandat à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Lors des élections régionales de 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes, candidat à sa réélection à la présidence du conseil régional, il voit sa liste l’emporter au second tour avec 55,2 % des suffrages exprimés — faisant de lui le président le mieux réélu[133] — face aux listes d’union de la gauche (33,6 %) et du Rassemblement national (11,2 %). L’assemblée régionale l'investit ensuite à sa tête par 134 voix sur 204[134],[135].
Il suspend en toutes les subventions régionales à la commune de Grenoble en réaction à l'autorisation, par son conseil municipal, du port du burkini dans les piscines municipales[136].
En , le site d'information Mediapart révèle que le président de la Région a organisé deux dîners fastueux rassemblant 90 convives, aux frais de la région, pour un coût supérieur à 100 000 euros pour le dîner du [137]. Après cette médiatisation de l'événement, Laurent Wauquiez tient la séance du Conseil régional des 20 et 21 octobre en visio-conférence. Questionné par des journalistes dans la conférence de presse qui précède la séance, elle aussi en visio-conférence, il quitte la conférence après trois questions[138]. À la suite de ces événements, les militants d'EELV de la région organisent un « souper des roturiers » devant l'hôtel de région[139] et début 2023 l'intéressé est épinglé par l'association anti-corruption Anticor[140],[141].
En décembre 2022, il fait changer l'adresse du conseil régional initialement situé sur l'esplanade François Mitterrand, où se trouve géographiquement l'entrée principale du bâtiment, pour le « déplacer » sur le cours Charlemagne qui longe sa face ouest[142]. Ce changement est dénoncé par l'opposition régionale de gauche comme une tentative d'« effacer de la mémoire collective » l'ancien président de la République socialiste[143]. Le cabinet de Laurent Wauquiez justifie de son côté ce changement par la piétonisation du cours Charlemagne[144].
Une enquête menée par la cellule investigation de Radio France soulève une série de questions sur les agents du Conseil régional travaillant dans des bureaux rue de Solférino à Paris et parle d'« agents fantômes »[145].
Influence persistante au sein des Républicains
En particulier après sa large victoire aux élections régionales de , Laurent Wauquiez apparaît comme l’un des favoris pour devenir le candidat de LR à l’élection présidentielle de 2022, ou tout du moins comme un moyen de rendre incontournable une primaire dans son camp s’il venait à se présenter[146],[147]. Il est alors crédité d’environ 13 % d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle[148]. Le , il annonce qu'il ne briguera pas l’Élysée, dénonçant la multiplication des candidatures et le « poison de la division » à droite[149],[150]. En janvier 2022, il apporte son soutien à Valérie Pécresse, candidate des Républicains à la présidentielle, qui avait remporté la primaire interne de décembre 2021[151].
Le , Laurent Wauquiez annonce qu’il ne sera pas candidat à la présidence du parti. Il déclare souhaiter mettre « toute son énergie » dans la refondation de la droite républicaine, pour être prêt au « grand choix démocratique de 2027 »[152],[153].
Laurent Wauquiez est candidat investi par Les Républicains aux élections législatives de 2024 et « mise sur son ancrage dans son fief de la Haute-Loire », mais il « ne mentionne pas une seule fois le nom de son parti » après la trahison de son ancien allié, Éric Ciotti[154]. Il remporte l'élection par 62% contre son adversaire du RN[155]. Il démissionne de son poste de président de région le 23 août[156].
Après l'élection de son dauphinFabrice Pannekoucke en tant que président de la région AURA, L. Wauquiez est nommé « conseiller spécial »[157] et est accusé par l'opposition de conserver sa mainmise sur les affaires régionales en vue des élections présidentielles de [158],[159],[160]. Selon elle, en communiquant, en s'engageant personnellement et en cosignant des courriers officiels, L. Wauquiez pratiquerait un détournement du non-cumul des mandats[161],[162] ; un procédé qui inquiète également la direction juridique de la région, les syndicats et l'observatoire de l'éthique publique[162].
Négociations avec le camp présidentiel
Laurent Wauquiez est par la suite élu président du groupe La Droite Républicaine de la nouvelle législature, qui se déclare dans l'opposition en refusant toute coalition gouvernementale avec Ensemble pour la République, tout en n’excluant pas l'acceptation d'un pacte législatif[163]. Cette image d'opposant à Emmanuel Macron est néanmoins mise à mal au début de la législature par les révélations sur les négociations menées avec le camp présidentiel dans le but d'obtenir des postes au sein de la nouvelle Assemblée[164],[165]. Cette entente entre les deux formations permet la reconduction de Yaël Braun-Pivet à la tête du palais-Bourbon au détriment du communiste André Chassaigne[166],[167].
Actions à l'Assemblée nationale
En février 2025, Laurent Wauquiez prend la présidence du groupe d'amitié France-Arménie à l'Assemblée nationale[168].
Élection pour présidence des Républicains de 2025
Après la crise de 2024 au parti Les Républicains, le bureau politique de LR désigne une direction collégiale. Une élection est prévu pour désigner un nouveau président. Le , Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, annonce sa candidature à la présidence du parti. Le lendemain, Laurent Wauquiez déclare lui aussi sa candidature[169].
Pour le politologueGaël Brustier, Laurent Wauquiez a choisi de se placer à la droite du principal parti de la droite française, et de « constituer un corpus idéologique susceptible de le positionner au carrefour de toutes les droites, compatible avec tous les courants de l'UMP mais également avec l'UDI et susceptible d'engager un dialogue avec le Front national, notamment avec la députée Marion Maréchal-Le Pen » - en opposition, donc, à la ligne incarnée par Nathalie Kosciusko-Morizet dans son propre parti[171]. Il confie également apprécier la parole directe et l'absence de tabous de Donald Trump, sans en faire cependant un modèle[172]. Luc Chatel considère qu'« il a zéro conviction mais il bosse énormément, ce qui le rend d'autant plus dangereux »[88].
D'après Fabien Escalona, enseignant à Sciences Po Grenoble, Laurent Wauquiez tente de « fusionner, dans les idées et dans les urnes, d'un côté la droite en tant que famille politique préservant classiquement les intérêts des « possédants », et d'un autre côté la droite de la famille nationaliste, en large partie orpheline puisque représentée uniquement sous une forme « ultra » par le FN »[173]. Laurent Wauquiez s'est en effet plusieurs fois élevé contre la « tiédeur » de son propre parti ; en visant le trio Juppé-Fillon-Raffarin, jugé trop centriste[174], ou les « réformettes » de Nicolas Sarkozy durant son quinquennat, ajoutant que la crise ne pouvait « servir d’alibi pour des réformes à moitié faites »[175].
En février 2024, il dénonce les « blocages » législatifs de la Ve République et souhaite faire « sauter les verrous » institutionnels qui « paralysent l'action de l'État ». Il vante notamment le modèle de « dialogue » de la Suisse permettant de consulter annuellement les électeurs sur les grands sujets de société comme la santé, l'éducation ou encore la sécurité[176]. Depuis la dissolution en juin 2024 de l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez fait son retour « au premier plan de la scène politique »[177],[178]. Il propose un « pacte législatif d'urgence » au camp présidentiel[179] et n'exclut pas la « participation » de son camp à un gouvernement si « les conditions sont réunies »[180].
Finances et budget de la région
À la tête de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez engage un plan d'économie sur le train de vie de la Région[72] incluant une baisse de 10 % des indemnités des élus et la suppression de leurs téléphones[181],[182], en annonçant vouloir 300 millions d'euros d'économies en 5 ans. Fin 2016, l'agence de notation Standard & Poor's salue la bonne gestion financière de la Région en relevant sa note à AA[183]. Fin 2017, Standard & Poor's salue des « résultats budgétaires exceptionnels » : alors que la notation des collectivités est plafonnée au niveau de celle de l'État, l'agence relève celle de la région à AA+ pour la qualité de crédit intrinsèque[184].
En 2017, un rapport de la Cour des comptes sur les finances locales classe Auvergne-Rhône-Alpes en tête des régions ayant réalisé les plus importantes économies de fonctionnement[185]. Dans le même temps, plusieurs associations dénoncent des baisses de leurs subventions et une absence de concertation avec la région[186].
Économie et monnaie
Sur l'Euro, la position de Laurent Wauquiez connaît quelques fluctuations, en fonction des gouvernements en place. En 2011, pendant le mandat de Nicolas Sarkozy et en plein crise de la dette souveraine, il assure que « l'euro a été une protection dans la crise [de 2008] », ajoutant qu'« on ne peut confondre la maladie européenne (les déficits et la mauvaise gestion), avec l'euro, qui est le médicament »[187].
En 2014, pendant le quinquennat suivant, celui du socialiste François Hollande, il tient des positions ouvertement eurosceptiques et fustige « la politique monétaire qui fait peser sur l'Europe tout entière le spectre de la déflation et ruine la compétitivité de nos entreprises »[188]. Selon le politologueGaël Brustier, il incarne à ce moment-là, en , une droite qui « n'hésite pas à se réapproprier le thème de la régulation économique, à faire profession d'interventionnisme étatique, à contester le consensus européen sur les questions économiques, qu'il s'agisse de la politique budgétaire, du droit de la concurrence ou du libre-échange »[171].
Travail et affaires sociales
Laurent Wauquiez juge le modèle social-démocrate« obsolète, car aujourd'hui profondément injuste », qui « promeut le tout-gratuit au détriment de ceux qui travaillent »[189]. En 2011, Laurent Wauquiez s'emporte contre ce qu'il nomme « les dérives de l'assistanat », les qualifiant de « cancer de la société française »[190]. Pour les contrer, il propose alors de plafonner l'ensemble des minima sociaux à 75 % du SMIC et d'obliger les bénéficiaires du RSA à effectuer cinq heures hebdomadaires de travaux de « service social ». Alors que certains, comme Atlantico, saluent l'audace du ministre[191], plusieurs médias comme Le Monde ou Rue89 rapportent ces propositions en en pointant les inexactitudes ainsi que les risques provoqués par ces mesures, et rappellent que les travaux de « services sociaux » proposés par le ministre sont déjà le plus souvent des postes en contrat[192],[193]. Cette position ne fut pas suivie par François Fillon et Roselyne Bachelot[194]. La même année, il prône l'instauration de jours de carence lors d'un arrêt maladie et y voit « une question de principe » et de « responsabilisation », précisant que « si jamais, quand vous tombez malade, cela n'a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n'est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l'impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu'il y ait un impact ». Il ajoute que lorsqu'un travailleur « est en arrêt maladie, il faut qu'il se rende compte : tout ça, ça coûte à la sécurité sociale »[195]. En 2014, il fustige « l'immigration du social — ceux qui viennent toucher nos prestations sociales — qui a remplacé l'immigration du travail »[196].
Laurent Wauquiez regretta que la droite, entre 2007 et 2012, n'ait pas abrogé la loi des 35 heures[175].
Union européenne
La position de Laurent Wauquiez sur l'Union européenne évolue au fil des années.
En 2011, alors ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez fustige dans Le Monde« la crispation égoïste d'une Europe forteresse », ajoutant que « la France gagne quand elle est sur des positions résolument proeuropéennes », évoquant ainsi son soutien à l'intégration de la Croatie dans l'Union européenne[188].
En 2014, il publie une tribune avec Henri Guaino dont le titre est « Europe : il est temps de tout changer », peu de temps après avoir signé un essai nommé « Europe : il faut tout changer ». Déplorant le biais déflationniste dans l'Union européenne, Laurent Wauquiez se déclare favorable à un retour à une Europe des Six, en excluant le Luxembourg (qu'il décrit comme pays « très artificiel » doublé d'un « paradis fiscal »)[197], et avec une monnaie unique - se heurtant, dans son propre parti, à Alain Juppé et à Jean-Pierre Raffarin[171]. Laurent Wauquiez explique que « les fédéralistes naïfs sont aujourd'hui les pires ennemis de l'avenir européen » et écrit que « l'élargissement sans fin [de l'Union Européenne], ça ne peut plus durer ». Invité à préciser ses idées, il déclare que l'élargissement de l'Union européenne a été une erreur majeure, qui a affaibli sa cohésion : « À la fin des années 1980, nous avions le choix entre deux voies, soit l'élargissement, soit l'approfondissement de l'Europe. Nous avons fait le choix de l'élargissement en faisant entrer dans un même ensemble des pays beaucoup trop différents »[197]. Il s'y déclare également contre l'espace Schengen, le décrivant comme « l'archétype d'une politique communautaire qui ne fonctionne pas », tout incapable qu'il est, selon lui, de réguler l'immigration légale comme illégale.
Les déclarations de Laurent Wauquiez sont loin de faire l'unanimité à l'UMP, et Jacques Barrot, présenté comme le père en politique de Laurent Wauquiez, déplorera par la suite : « L’Union européenne mérite mieux que ce livre inspiré par je ne sais quel populisme en cours aujourd’hui. On y trouve tous les ingrédients qui nous renvoient au siècle dernier avec un protectionnisme qui a montré ses limites en attisant la peur de l’autre »[198].
Justice et sécurité
En , il suscite de vives réactions, y compris au sein de son parti[199],[200], après avoir affirmé que le meurtre de la petite Chloé à Calais par un délinquant récidiviste sorti de prison avant d’avoir exécuté la totalité de sa peine était à mettre sur le compte de la politique pénale menée par Christiane Taubira. Il qualifie ainsi la politique de la Garde des Sceaux depuis 2012 de « folie ». Sur Twitter, il écrit le que « le drame de Calais confirme la politique de désarmement pénal de Christiane Taubira et une Europe trop faible devant la justice »[201]. Dans les faits, les affirmations de Laurent Wauquiez sont erronées à deux égards. D’une part, la loi ayant permis la remise en liberté du tueur de la fillette a été votée en 2004 (Loi « Perben II » du portant sur l’adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité). La faveur à l'aménagement des peines favorisée par cette loi a d'ailleurs été amplifiée par la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009. D’autre part, le tueur a été libéré en , alors que la « loi Taubira » relative à l’individualisation des peines et renforçant l’efficacité des sanctions pénales n’a été votée qu’au mois d’. Il a par la suite reconnu son erreur, tout en continuant à dénoncer ce qu'il qualifie de « désarmement pénal de la France »[202].
Laurent Wauquiez s'est plusieurs fois félicité, auprès de la presse locale; d'avoir personnellement arrêté des délinquants dans sa commune du Puy-en-Velay[203], utilisant les pouvoirs de police conférés à tous les maires.
Invité, en 2015, à s'exprimer sur « la terreur islamiste », Laurent Wauquiez déclare que le djihad doit être « un voyage sans retour » et déclare vouloir s'opposer au retour des jihadistes partis en Syrie ou en Irak, même s'ils sont de nationalité française (« Pour les binationaux, mais aussi pour les nationaux, quitte à revenir sur certains accords internationaux », précise-t-il). Il se déclare également favorable à une déchéance de nationalité« pour ceux qui ont participé ou été complices d'actes terroristes ». Il souhaite aussi des peines incompressibles pour toute complicité d'actes terroristes, avec des perpétuités réelles. Dans le même sens, il propose de créer des quartiers spéciaux et des centres de rétention pour limiter le prosélytisme des prédicateurs et des individus radicalisés[204].
À la suite des attentats du 13 novembre 2015, Laurent Wauquiez déclare souhaiter l'internement de toutes les personnes fichées comme pouvant commettre des actes terroristes[205].
Après l'attentat de Nice, lors du vote prolongeant l'état d'urgence, le , il défend de nouveau l'emprisonnement des suspects de terrorisme, et reproche au gouvernement de respecter la Constitution et la Convention européenne des droits de l'homme[206] ; il déclare : « Nous, nous disons : « il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la République »[206]. Le Premier ministre, Manuel Valls, déplore une stratégie médiatique « opportuniste »[207] éloignée de « la droite républicaine » et affirme son attachement à l'État de droit et son refus d'une nouvelle loi des suspects[206]. Dans une interview, Laurent Wauquiez souhaite modifier la Constitution pour que l'État de droit ne restreigne pas la lutte anti-terroriste. Selon lui, « la culture de l'impuissance a succédé à la culture du laxisme ». Il réclame la démission de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, pour n'avoir pu empêcher les attentats[208]. Selon le journal Le Monde, c'est la première fois qu'un élu autre que du Front national réclame leur départ[209].
Parallèlement, il diminue drastiquement les aides aux associations de protection de la nature, confiant ce rôle aux associations de chasse[210],[211],[212],[213],[214]. La subvention accordée à la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA), reconnue d'utilité publique, passe, par exemple, de 750 000 euros par an à moins de 400 000 euros[215]. Dans le cadre du plan de relance régional, Laurent Wauquiez annonce une augmentation de 50 % du budget consacré à l'environnement[216].
Pendant le mouvement des Gilets jaunes, dont l'événement déclencheur est la perspective d'augmentation de la fiscalité sur les carburants pour automobiles, il dénonce l'accumulation des taxes, demandant de mettre en place « non pas de l'écologie punitive, comme le fait le gouvernement, mais de l'écologie positive »[217]. Il appelle le président Macron à organiser un référendum pour mettre un terme à la crise[218]. Mal à l'aise avec les violences des Gilets jaunes, il nie en avoir porté un bien que des images illustrent le contraire[219],[220]. Il est critiqué pour s'être mis en scène avec une manifestation des Gilets jaunes composée d'élus LR[221], puis pour son silence après l'incendie de la Préfecture le 1er décembre quelques heures après avoir reçu des manifestants[221],[222]. Il condamne, le lendemain au Journal de 13 heures de TF1, une violence « inacceptable »[223].
En 2022, la région Auvergne-Rhône-Alpes redistribution des aides européennes en faveur des agriculteurs et au détriment des zones Natura 2000. Cette décision suscite le mécontentement des associations environnementales, d'experts et de partis politiques, dénonçant des atteintes à la biodiversité[224],[225],[226].
En 2023, Laurent Wauquiez mobilise les élus locaux pour mener la fronde contre le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) vu comme « une loi ruralicide ». Il annonce ainsi en septembre qu' « en lien avec les départements », sa collectivité sortait du dispositif[227],[228]. Un avocat en droit public au barreau de Lyon consulté par le journal Le Monde déclare qu'une région « Seule, elle n’a pas la compétence suffisante pour faire échec à l’application de la loi »[229]. En décembre, l'association de protection de l'environnement Wild and legal dépose plainte contre le président de la région pour prise de mesure destinée à faire échec à l'exécution de la loi. La préfète de région met en garde les élus dans un courrier adressé mi-novembre 2023[230]. En février 2024, Laurent Wauquiez et 2 000 maires de la région obtiennent « un important fléchissement » de la part du gouvernement concernant la loi ZAN[231]. En octobre de la même année, le Conseil d'État donne raison à la région Auvergne-Rhône-Alpes face au recours d'un élu écologiste, Pierre-Henri Janot, qui souhaitait obliger cette dernière à respecter la loi ZAN[232].
Le 15 mai 2024, le quotidien Ouest-France mentionne une polémique déclenchée par Laurent Wauquiez, qui déclare que l’Office français de la biodiversité (OFB) doit être supprimé, et ajoutant « Ce qu’ils font, c’est du racket des agriculteurs! »[233]. En février 2025, le président de la région F. Pannekoucke et son conseiller spécial L. Wauquiez envoient une lettre à l'ensemble des agriculteurs de l'AURA qui diffame la police de l'environnement, tout en offrant l'aide de la région en cas de litige et en réclamant une fois de plus sa dissolution[234],[235]. Pierre-Henri Janot, élu écologiste à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, annonce déposer plainte contre Laurent Wauquiez pour « détournement de fonds publics » après cet appel[236].
En janvier 2025, il fustige l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, citée dans une liste d'agences dont il critique l'« utilité douteuse » et le « coût bien réel ». France info note que ces discours « rappellent la proposition de loi déposée en octobre par le Rassemblement national, envisageant à moyen terme, de réinternaliser, en administration centrale, les missions de l'Ademe et de supprimer cette agence »[237].
Société
Mariage homosexuel
Laurent Wauquiez s'est opposé à la loi relative à l'ouverture du mariage aux couples homosexuels. En 2013, il participe régulièrement aux manifestations de La Manif pour tous[238]. En , il demande, à l'Assemblée nationale, une motion référendaire visant à organiser un référendum sur ce texte. Le président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas, lui rappelle alors qu'il a lui-même écrit un ouvrage de droit constitutionnel dans lequel est précisé qu'un référendum ne peut porter sur les sujets de société[239]. Le même mois, Laurent Wauquiez dénonce l'attitude de Vincent Peillon, alors ministre de l'Éducation nationale, après que ce dernier a écrit aux recteurs en les appelant « à la plus grande vigilance » concernant le débat sur l'ouverture du mariage aux couples homosexuels dans les établissements catholiques, afin d'éviter « des phénomènes de rejet et de stigmatisation homophobes ». Laurent Wauquiez dénonce alors « une grande manipulation politique qui cherche à culpabiliser les chrétiens et à faire croire que l’opposition au mariage homo et à l’adoption est le fait d’une minorité », voyant dans la proposition de loi une « réforme du rejet, du mépris et de la haine envers les religions »[240].
Lors d'un débat avec Jean-Luc Romero portant sur l'adoption par des couples gays, il s'emmêle lorsque celui-ci lui demande si l'homosexualité était contraire à ses valeurs. Il finit par déclarer que ce qui est contre ses valeurs est « qu'un enfant n'ait pas un père et une mère »[241]. Laurent Wauquiez déclarait, quelques mois après la signature du texte, être favorable à l'abrogation de la loi[242]. En 2013, un mois après que le Conseil constitutionnel a exclu toute notion de « clause de conscience » des maires, Laurent Wauquiez, au nom de ses convictions personnelles, déclare qu’il ne procédera lui-même à aucun mariage gay dans sa mairie du Puy-en-Velay[243].
S'il est proche des milieux catholiques hostiles à la loi, le journal Le Monde, à l'occasion d'un portrait qui lui est consacré, rapporte les liens que Laurent Wauquiez a tenté de tisser avec la communauté gay en assistant à plusieurs soirées organisées par le banquier Emmanuel Goldstein, « où se retrouve deux fois par an, autour d’un buffet au champagne, l’élite homosexuelle de la capitale »[244],[22].
Laurent Wauquiez est opposé à la GPA et la PMA[245]. Il est également un farouche opposant à ce que plusieurs milieux, politiques ou religieux, nomment alors la théorie du genre, la pertinence et l'emploi de cette expression restant sujets à débat. Lors de la nomination de Najat Vallaud-Belkacem au poste de ministre de l'Éducation nationale, Laurent Wauquiez la qualifie d’« ultra pro-gender », pointant « une provocation contre les familles »[246].
En 2017, Laurent Wauquiez annonce qu'il renonce à l'idée d'abroger la loi sur le mariage pour tous, évoquant les obstacles juridiques. Il précise cependant vouloir revoir les dispositions relatives à la filiation[247].
Laïcité
Laurent Wauquiez s'est déclaré pour « une laïcité intransigeante », notamment vis-à-vis de l'islam[189]. Après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015, il affirme que « tous ceux qui vivent sur notre territoire doivent se soumettre aux principes de la République : la laïcité, l'égalité homme-femme, la liberté d'expression, le respect de nos traditions et de l'autorité de l'État »[204].
En 2011, à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy au Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez déclare que le peuple français doit « assumer ses racines chrétiennes sans rejeter les autres religions ». À cette occasion, il suscite une polémique en évoquant les "racines" de Dominique Strauss-Kahn[248],[249]. Se déclarant alors « défenseur de la droite sociale », il appelle à un débat sur la laïcité (alors proposé par le chef de l'État) « sans caricature, sans excès et œuvrer pour un islam ouvert »[250]. Quelques jours plus tard, il déclare qu'« il n'y a pas de débat à avoir sur l'islam, il est évident que l'islam est conciliable avec la République. Il n'y a pas de place, non plus, pour un débat sur la laïcité, car la laïcité n'est pas en débat, c'est le socle du contrat républicain. Il y a, en revanche, un vrai débat à avoir sur l'intégration »[251]. En 2015, il précise qu'il y a « des problèmes de conciliation de l’islam avec la République et avec notre mode de vie. Ces problèmes ne sont pas insurmontables : je ne fais pas partie de ceux qui considèrent que l’islam n’est pas compatible avec la République. Il ne faut ni rejeter l’islam en bloc ni être aveugle face aux intégristes qui veulent tester la France. (…) Mais ce qui me gêne, c’est lorsque pour traiter ces problèmes avec l’islam on veut se donner bonne conscience en tapant avec la même uniformité sur toutes les religions en même temps »[252].
Le Monde rapporte ses critiques, datant de , contre l’épiscopat français et son apologie de la franc-maçonnerie que le journal juge comme signe d'un certain opportunisme propre à Laurent Wauquiez[244],[22]. En 2012, il remet, en tant que ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, les insignes de commandeur de l'ordre national du Mérite, au délégué général de l'enseignement catholique, Fernand Girard. Son discours, dans lequel il encourage l'enseignement catholique à « ne pas perdre son âme » et dans lequel il rappelle que la droite les avait toujours mieux traités que la gauche, suscite quelques réactions au sein de la gauche[253].
En 2015, il apporte son soutien à la décision de Gilles Platret, maire UMP de Chalon-sur-Saône de supprimer les menus de substitution (sans porc) dans les cantines scolaires de sa ville, précisant que « l'école de la République et le meilleur accueil, c'est qu'on s'adapte à la République »[254]. Laurent Wauquiez s'est également prononcé pour la création d'un « pacte de laïcité », afin d'« interdire tout signe religieux ostentatoire dans les établissements publics »[255]. Interrogé peu de temps après sur RMC, il affirme son opposition à l'idée d'avoir, dans sa commune, des « ouvertures de piscine différenciées le matin », évoquant ensuite « les problématiques de port de signes religieux lors des sorties scolaires »[256]. En , sur le plateau de l'émission Grand Jury de RTL, il reprend à son compte une affirmation de Marine Le Pen lancée durant la campagne présidentielle de 2012, et concernant la part hégémonique de la viande halal dans la grande distribution ; cette affirmation avait été réfutée en 2012 par le Syndicat des entreprises françaises des viandes[190].
Le , le tribunal administratif de Lyon déclare qu’il annule la décision de Laurent Wauquiez d’installer une crèche de Noël dans les locaux de l’hôtel de région en , estimant que l’installation de cette crèche « méconnaissait le principe de neutralité » imposé par la laïcité. Wauquiez relance la polémique sur les crèches de Noël dans l'espace public en contournant cette interdiction par sa décision d'exposer des santons dans le hall de ses locaux en [257]. Le Conseil d’État se prononce cette fois-ci en sa faveur en retenant le « caractère culturel » de l'installation[258].
Chrétiens d'Orient
Laurent Wauquiez en 2018.
En 2018, sous l’impulsion de Laurent Wauquiez et Philippe Meunier, son vice-président, le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes initie un plan de soutien aux Chrétiens d’Orient, initialement doté de 350 000 euros, ensuite porté à 500 000 euros pour la période 2018-2020[259].
À deux reprises, Laurent Wauquiez tente de verser une subvention de la région à l'association SOS Chrétiens d'Orient. Cette proposition est retirée à la demande de l'opposition socialiste, qui juge l'association liée aux « milieux identitaires » et à « l’extrême droite française »[260],[261].
Le 17 septembre 2020, Laurent Wauquiez fait adopter en commission permanente régionale l’octroi d’une subvention de 36 000 euros à l’ONG libanaise Nawraj, partenaire de SOS Chrétiens d'Orient, dirigée par Fouad Abou Nader, ancien chef de milice des Phalanges[259].
Histoire
En 2014, Laurent Wauquiez déplore l’hommage gouvernemental aux victimes algériennes du massacre de Sétif, perpétré en 1945, expliquant que la France est « le seul pays à passer son temps à s’excuser de son histoire »[22],[244].
Culture
En , Laurent Wauquiez déclare vouloir « fermer les formations fantaisistes comme celles des métiers du cirque et des marionnettistes », provoquant la réaction consternée des organismes visés : FFEC (Fédération française des écoles de cirque), Latitude marionnette, SCC (Syndicat des cirques et compagnies de Création), Territoires de cirque, THEMAA (Association nationale des Théâtres de marionnettes et des Arts associés)[262].
En 2023, la région Auvergne-Rhône-Alpes supprime les aides du Théâtre nouvelle génération de Lyon. Selon le Monde et Télérama, cette suppression serait liée à des propos du directeur du théâtre, Joris Mathieu, membre du bureau national du Syndeac ayant dénoncé la politique culturelle de celle-ci. Selon la région, cette décision s'inscrirait dans le cadre d'une baisse importante des subventions aux institutions culturelles pour rééquilibrer les terriroires[263],[264].
Front national
En 2011, Laurent Wauquiez déclare que Marine Le Pen« n'est pas une personnalité républicaine ». En cas de duel FN-gauche, il appelle à voter pour le candidat opposé au Front national (Nicolas Sarkozy, à la même époque, décide de ne pas appeler à voter à gauche en cas de second tour FN-gauche)[251]. En 2015, il déclare qu'il voterait blanc lors du duel gauche-FN au second tour de la législative partielle dans le Doubs[265], précisant que l'on « ne combat pas le FN par des consignes de vote »[266]. Une de ses formules pour justifier son choix (« Est-ce que de Gaulle appelait à voter Guy Mollet ? J’aimerais bien que chacun réfléchisse à ça ») lui vaudra quelques critiques car Guy Mollet s'était rallié au général de Gaulle et a été ministre d’État de à [267],[268]. En , il déclare dans Valeurs actuelles : « Ma position n'a jamais varié : pas d'alliance avec la gauche et le FN. Une seule boussole : les valeurs de la droite et du centre[269]. »
En , il est condamné par la cour d’appel de Versailles à 500 euros d’amende et 4 500 euros de frais d’avocat et de dommages et intérêts pour diffamation envers l’ancien maire PS de ClamartPhilippe Kaltenbach[270] dans le cadre d’une affaire de corruption contre HLM pour laquelle l'élu a finalement été condamné en juin 2017 et octobre 2019 à cinq ans d'inéligibilité[271].
Enquêtes en cours
Soupçons de trucage d'un marché pour la ville de Puy-en-Velay
Le parquet national financier ouvre en mars 2022[272] une enquête pour favoritisme contre la municipalité du Puy-en-Velay qu'il soupçonne d'avoir truqué un marché de concession d'une halle gourmande, dont la gestion et l'exploitation a été attribué en décembre 2021 pour 10 ans à un délégataire de service public. Ce dernier aurait encaissé les redevances des commerçants pour un chiffre d'affaires estimé à 8 millions d'euros. L'enregistrement d'écoutes téléphoniques montre les pressions subies par les services de la mairie de la part de l'ancien maire Laurent Wauquiez pour que ce marché ne soit pas attribué à un concurrent, Alexis Haon, qui s'est présenté aux municipales de 2020 sur la liste de gauche. Les propos de la responsable de la mairie indiquent que l'impôt payé par les commerçants sur leur chiffre d'affaires est de 20 % pour le projet retenu, contre 1 % pour Haon, le candidat indésirable[273].
Affaire du « dîner des sommets » financé par la région AURA
Mediapart révèle en 2022 que Laurent Wauquiez a organisé en juin de cette année un dîner ayant coûté plus de 100 000 euros pour 90 convives au château de la Chaize pour des personnalités tels que dirigeants d'entreprises, acteurs du monde culturel, sportifs, journalistes. En février 2023, le Parquet national financier ouvre une enquête et perquisitionne à plusieurs reprises le siège de la région[274],[275]. Son opposante socialiste au conseil régional, Najat Vallaud-Belkacem, notamment, l'accuse de « détournement d'argent public ». Les écologistes saisissent la justice[276].
Laurent Wauquiez ne transmet pas les documents durant le délai légal de deux mois et décide de se pourvoir en cassation[279].
En octobre, un rapport de la chambre régionale des comptes, brièvement débattu en assemblée plénière, revient sur les repas dispendieux de l'ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (notamment un dîner à plus de 1 200 euros entre ce dernier et l’écrivain Michel Houellebecq) et épingle des frais de communication organisés de manière trop importante autour de l'élu[280].
Affaire des emplois fictifs à Paris pour le compte de la région AURA
À la suite d'une investigation menée par Radio France, une enquête préliminaire est ouverte en 2023 par le Parquet national financier sur de présumés emplois fictifs localisés à l’association Régions de France (RDF). Les locaux sont perquisitionnés en , dans le cadre de plusieurs enquêtes sur sa gestion de la région, avec des soupçons de détournement de fonds publics et de favoritisme[281].
Les soupçons portent sur quatre postes de travail. Une des personnes, Nawel G., est licenciée quelques mois après. Selon l'enquête des journalistes, les services administratifs du conseil régional ont alerté par écrit en avril 2023 le président Laurent Wauquiez sur ce poste qui « ne figurait dans aucun organigramme », « n’a ni utilité, ni contenu » et pourrait s'apparenter à « un emploi fictif »[281].
Plaintes ou menaces de plaintes émises par Laurent Wauquiez
En novembre 2022, Mediapart est empêché par une décision de justice de diffuser de nouvelles révélations à propos des pratiques politiques de Gaël Perdriau, visant notamment Laurent Wauquiez[282]. Après un recours victorieux de Mediapart devant les tribunaux, l'article révèle que Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne, aurait tenté de propager une fausse accusation de pédocriminalité à l'encontre de Laurent Wauquiez afin de lui nuire. Ce dernier annonce son intention de porter plainte. De son côté, Gaël Perdriau a reconnu que ses propos étaient calomnieux[283].
« Retour aux Suds » (préface), Un Jardin sur l'Oronte, Marseille, Transbordeurs, 2005.
Un Huron à l'Assemblée nationale : petit manuel à l'attention de ceux qui veulent secouer la politique, Paris, Privé éditions, 2006 (ISBN2-35076-027-8).
Nouvelle politique, Nouvelle communication ?, Commentaire, no 120, hiver 2007-2008.
Florent Machabert (préface de Laurent Wauquiez), L'esthète des lenteurs - Plaidoyer pour une France du milieu, Paris, Lettres du Monde éditeur, 2008 (ISBN2-73010-217-5).
La droite sociale au miroir de la crise, Commentaire, no 129, printemps 2010.
En 2018, Laurent Wauquiez fait l'objet de deux essais biographiques : Le Dangereux de Philippe Langenieux-Villard (Paris, Éditions Philippe Rey), et Laurent Wauquiez, l'impétueux de Fabrice Veysseyre-Redon (Paris, Mareuil Éditions).
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↑Antoine Llorca, « "Il utilise sœur Emmanuelle pour donner du crédit à son image" : l'association Asmae tacle Laurent Wauquiez », LCI, (lire en ligne, consulté le ).
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Construction d'un « centre aqualudique » ; voir « Le Puy-en-Velay : la piscine sort de terre », 43 Chrono, 3 septembre 2010 [lire en ligne].
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