Sa mère, Marsha « Masha » Klonitsky (1905–1978)[13], est d'origine russe. Elle est la fille de Solomon Klonitsky-Klein[12] (1868-1958), né à Kovno en Lituanie (alors dans l'Empire russe), rabbin connu comme étant le Sar Hadikduk, le « prince des grammairiens » car expert en langue et grammaire hébraïques, et qui vit en partie chez les parents de Cohen quand ce dernier est enfant[14],[15]. Sa mère chante souvent pour son fils des chansons traditionnelles, en russe ou en yiddish plutôt qu'en anglais[16].
Leonard a une sœur aînée, Esther (1930-2014). La famille réside dans le quartier aisé de Westmount, municipalité huppée et essentiellement anglophone enclavée dans celle de Montréal, ville où le français est majoritaire, comme dans l'ensemble du Québec.
Leonard Cohen grandit dans une ambiance fortement religieuse, au sein de la congrégation Shaar Hashomayim de Montréal, l’une des plus importantes institutions juives du Canada, co-fondée par ses ancêtres, où son grand-père et son père sont présidents[14]. On lui rappelle souvent qu’il descend du grand-prêtreAaron[17], frère de Moïse, donc prêtre lui-même consacré au service divin[Note 2].
Jeunesse
Leonard Cohen grandit rue Belmont à Westmount. Il effectue sa scolarité primaire à la Roslyn School de Westmount et sa scolarité secondaire au Westmount High College[18],[19],[20], à partir de 1948.
En 1950, âgé de quinze ans, il découvre la poésie de Federico García Lorca et écrit ses premiers poèmes. La même année, il achète une guitare, apprend quelques accords de base et découvre qu'elle peut être un moyen d'attirer l'attention des filles[16]. Il formera plus tard un groupe d’inspiration country folk, les Buckskin Boys. En 1951, il entre à l'Université McGill de Montréal, où il étudie le droit. Il y rencontre Irving Layton et Louis Dudek, qui l'aident à publier ses premiers poèmes dans une revue d'étudiants, CIV, abréviation de « civilisation » inventée par Ezra Pound[21],[22].
En 1957, un album de poèmes lus[24] paraît, comportant huit poèmes de Leonard, lus par lui-même. Sur le même album, on trouve notamment Irving Layton et Abraham Moses Klein. En 1959, Leonard Cohen obtient une bourse d'études et part pour Londres où il achète une machine à écrire Olivetti et l'imperméable bleu Burberry qui apparaît sur la photographie de l'album Songs from a Room. Il lui sera volé en 1968[25].
En , il s'installe en Grèce, sur l'île de Hydra qui accueille une colonie d'artistes anglo-saxons. Il y achète une maison (qu'il gardera quarante ans) et y écrit The Spice-Box of Earth(en), qui le rend célèbre dans les cercles de poètes canadiens. Il publie Flowers for Hitler en 1964 et les romans The Favorite Game (1963) et Beautiful Losers (1966).
Dans le Montréal anglais des années 1960, Leonard Cohen se proclame sympathisant du mouvement nationaliste québécois, qui désire réaliser l'indépendance politique et linguistique de la province : « Je me sentais proche d'eux parce qu'ils ne se résignaient pas à voir disparaître toute trace française en Amérique du Nord… Et puis, ce qui m'a séduit à l'époque c'était l'isolement de ces gens qui tentaient de donner forme à ce petit coin de continent américain. Pour le garder. Pour résister. Contre quoi ? Contre l'Amérique. Pas tant l'impérialisme yankee et tout cela. Mais pour maintenir sur le sol américain une autre culture, une autre option[26] ».
The Favorite Game est un roman d'apprentissage autobiographique sur un jeune homme trouvant son identité dans l'écriture. En revanche, Beautiful Losers, s'il peut également être considéré comme un roman d’apprentissage, ne conduit pas au succès du personnage principal (« AntiBildungsroman »). Selon une mode postmoderne contemporaine, Leonard Cohen détruit l'identité des personnages principaux en mêlant sacré et profane, religion et sexualité dans une langue riche et lyrique, mais aussi très crue[27].
Leonard Cohen parolier
Leonard Cohen s’installe aux États-Unis et commence à chanter dans des festivals de musique folk. En 1966, Judy Collins fait de sa chanson Suzanne un succès. Cette chanson se réfère à Suzanne Verdal, l'ancienne épouse d'un ami personnel, le sculpteur québécois Armand Vaillancourt[28]. Leonard Cohen ne touche pas d'argent pour la chanson Suzanne : il s'est lié à un arrangeur qui doit retravailler la chanson, mais les deux hommes ne s'entendent pas, et l'arrangeur, après avoir travaillé sur la partition, lui apprend qu'il a signé les documents pour en posséder les droits. La bataille judiciaire dure jusqu'en 1984, et l'arrangeur propose à Leonard de lui revendre les droits au cours d'une rencontre dans un hôtel à New York. À la question de savoir combien il comptait les lui racheter, Leonard répondit : « Un dollar. » Un accord est signé en 1987[29].
Grâce à la chanteuse Judy Collins, Leonard Cohen fait sa première apparition scénique à New York le [30],[31].
En 1973, alors qu'il est déprimé, disant ne pouvoir aller plus loin en musique et qu'il annonce qu’il va prendre sa retraite, il quitte l'île de Hydra où il réside pour se rendre en IsraëlviaAthènes. Il franchit le canal de Suez pour initialement, cueillir des fruits dans un kibboutz mais finalement, retrouver et soutenir sur les lignes de front du Sinaï les soldats de l'armée israélienne, en risquant sa vie durant la guerre de Kippour, armé d'une guitare et de ses chansons pour y donner de petits concerts impromptus[14],[33].
En 1977, l'album Death of a Ladies' Man est produit par Phil Spector, loin du minimalisme habituel de l'artiste. L'album est enregistré dans une atmosphère déplaisante. Cohen reniera le disque et n'interprètera que très rarement des chansons de Death of a Ladies' Man sur scène. Son disque suivant, Recent Songs, plus classique, sort en 1979.
En 1982, il rencontre Dominique Issermann, qui réalise plusieurs portraits de lui et qui devient sa compagne. La même année, il écrit une comédie musicale, Night Magic, qui fera l'objet d'un film présenté au festival de Cannes de 1985.
En 1984 sort Various Positions, un album très spirituel, voire mystique, qui contient deux des chansons les plus célèbres de Cohen, Dance me to the end of love et Hallelujah. L'album remporte un bon succès en Europe, mais Columbia refuse de sortir l'album aux États-Unis, où Cohen a toujours eu un succès bien moindre qu'en Europe ou au Canada. La parution de Various Positions est suivi d'une tournée de plus de 80 concerts qui conduiront notamment Cohen en Pologne pour la première fois de sa carrière.
En 1986, il apparaît dans un épisode de Deux flics à Miami. Cette même année, la chanteuse Jennifer Warnes enregistre un album de chansons de Cohen qui contient deux compositions inédites (First we take Manhattan et Ain't no cure for love) et des reprises de classiques dont Joan of Arc, que Warnes et Cohen interprètent en duo. L'album, intitulé Famous Blue Raincoat, est un succès. Il sera disque d'or au Canada et atteindra la huitième position aux États-Unis. Il écrit une chanson pour Diana Ross, Summertime, qui sort en 1987.
Leonard Cohen (1988).
En 1988, Cohen propose un nouvel album de chansons originales, I'm Your Man. Dédié à son amie Dominique Isserman, l'album est enregistré à Montréal, Paris et Los Angeles, mais n'en est pas moins très homogène. Il marque un changement dans l'écriture, la composition et l'orchestration. Les synthétiseurs sont très présents, et l'écriture est plus engagée et teintée d'humour noir. Cohen chante ses propres versions de First we take Manhattan et Ain't no cure for love. L'album contient également une adaptation d'un poème de Federico García Lorca (Take This Waltz) et une composition coécrite par Cohen et Sharon Robinson, Everybody Knows.
En 1991, le magazine français Les Inrockuptibles produit un album hommage intitulé I'm your fan sur lequel des chanteurs et des groupes alternatifs, comme R.E.M., Peter Astor ou Geoffrey Oryema, interprètent des chansons de Cohen[34]. Pour la circonstance, Cohen accorde un long entretien au magazine dans lequel il fait le point sur sa carrière.
L'année suivante, Cohen sort l'album The Future. On y retrouve une nouvelle chanson écrite avec Sharon Robinson (Waiting for the Miracle), et deux reprises, dont celle de Always, composée par Irving Berlin. L'album comprend plusieurs chansons relevant du commentaire politique, (The Future, Anthem, Democracy) et se termine sur une pièce instrumentale, Tacoma Trailer. Cette fois-ci, le succès est au rendez-vous tant en Europe et au Canada qu'aux États-Unis.
Dans une interview donnée en 1994, il reconnaît que lors de ses deux dernières tournées, il s'est mis à boire beaucoup plus de vin et plus précisément de Château-Latour 1982 qui, selon lui, lui permettait de chanter[35].
Retrait et retour sur scène
En 1994, à la suite de la tournée de promotion de The Future, Leonard Cohen se retire dans un monastère bouddhiste, le Mount Baldy Zen Center près de Los Angeles. En 1996, il est ordonné moine bouddhisteZen, comme Jikan, Dharma dont le nom signifie « Le Silencieux », faisant référence, selon son maître, au « silence entre deux pensées ». Il quitte finalement Mount Baldy au printemps 1999. Pendant cette période, il ne produit aucune chanson, jusqu'à l'album Ten New Songs en 2001, album très influencé par Sharon Robinson, et en 2004 Dear Heather, fruit d'une collaboration avec sa compagne, la chanteuse de jazz Anjani Thomas.
En 2004, la fille de Leonard Cohen se rend compte que l'ancienne manager de son père, Kelley Lynch, a détourné 5 millions de dollars[36]. Il la poursuit en justice ; Lynch est condamnée à dix-huit mois de prison et 7,3 millions de dollars de restitution mais, insolvable, ne lui rendra rien[37].
Leonard Cohen au King’s Garden d'Odense (Danemark) en 2013.
Leonard Cohen en concert, portant son célèbre fédora (2008).
C'est en 2008 que Leonard Cohen, âgé de 73 ans, fait un grand retour sur scène en effectuant une tournée mondiale. Les critiques et le public sont enthousiastes[38],[39] malgré le prix élevé des places[Note 3].
Mort et hommage
Objets déposés devant la résidence de Cohen, 12 novembre 2016, Montréal.
Il est inhumé le à Montréal, sa ville natale, dans le cimetière juif de la congrégation Shaar Hashomayim, où reposent de nombreux membres de sa famille[41],[42],[43]. Sur sa tombe, il est simplement écrit : « Leonard Cohen » et plus bas en hébreu « Eliezer »[14]. Sa mort est annoncée à l’issue de la cérémonie[44].
Tombe de Leonard Cohen au cimetière juif Shaar Hashomayim sur le Mont Royal à Montréal
Un an après sa mort, diverses initiatives sont organisées à Montréal afin de rendre hommage au poète. Un concert réunissant 15 000 personnes s’est tenu au Centre Bell le [45].
Une grande murale a été peinte à son effigie sur une façade de 21 étages au centre-ville de Montréal[46]. Une autre, haute de neuf étages, a été peinte par l'artiste Kevin Ledo au 67-53 rue Napoléon à Montréal, tout près de sa dernière demeure, située au 28 de la rue Vallière[47].
En 1960, il rencontre sur l'île de Hydra la NorvégienneMarianne Ihlen qui sera sa muse et lui inspirera So Long, Marianne en 1968, ou Bird on the Wire en 1969. Après leur séparation, ils resteront très proches. En , apprenant que Marianne est mourante, Leonard Cohen lui écrira une dernière lettre, quelques jours avant qu'elle meure :
« Nous sommes arrivés au point où nous sommes si vieux, nos corps tombent en lambeaux, et je pense que je te rejoindrai bientôt. Sache que je suis si près derrière toi, que si tu tends la main tu peux atteindre la mienne. Et tu sais que j’ai toujours aimé ta beauté et ta sagesse et je n’ai pas besoin d’en dire plus parce que tu sais tout cela. Je veux seulement te souhaiter un très beau voyage. Au revoir ma vieille amie. Mon amour éternel. Rendez-vous au bout du chemin[49]. »
Pendant les années 1970, il vit avec Suzanne Elrod, dont il a deux enfants, Adam Cohen né en 1972, et Lorca Cohen, née en 1974[50].
En janvier 1999[16], il quitte après cinq ans sa retraite zen, et fait plusieurs voyages à Bombay pour rencontrer Ramesh Balsekar, guru indien qu'il connaissait par ses lectures. À son retour à Los Angeles, il termine une chanson qu'il écrivait pour un hommage au poète Francis Reginald Scott et réalise qu'il a besoin d'une voix féminine. Il fait appel à Anjani Thomas, son ancienne choriste[37]. Ils entretiendront une relation suivie pendant plusieurs années, quoique ne vivant pas ensemble[52].
Leonard Cohen est grand-père : le , sa fille Lorca a eu une fille avec Rufus Wainwright[Note 4].
Judaïsme
Dans un article de 2009 du New York Times consacré à son retour sur scène, il est mentionné[53] : « Monsieur Cohen est un Juif observant qui respecte le Shabbat même lorsqu'il est en tournée et il chanta pour les troupes israéliennes durant la guerre israélo-arabe de 1973 »[54],[55],[56],[57],[14], où il demande à être appelé par son prénom hébraïque : « Eliezer »[58]. Il y écrit et chante notamment la première version de la chanson Lover Lover Lover où figure une strophe où il s'identifie à Israël - strophe qu'il fera disparaître dans sa version finale[14] :
« Je suis descendu dans le désert pour aider mes frères à combattre
Je sais qu’ils n’avaient pas tort
Je sais qu’ils n’avaient pas raison…
Mais les os doivent se tenir droit et marcher
Et le sang doit circuler
Et les hommes font des lignes affreuses
À travers la Terre sacrée »
À propos de ses années de retraite dans le bouddhisme :
« Allen Ginsberg me posa la même question, il y a de nombreuses années. Eh bien, pour commencer, dans la tradition du zen que j'ai pratiqué, il n'y a pas de service de prière et il n'y a pas d'affirmation de déité. Donc, théologiquement, il n'y a pas d'opposition aux croyances juives. »
Une strophe de sa chanson Almost Like the Blues précise :
« There's no God in Heaven / And there is no Hell below / So says the great professor / But I've had the invitation / That a sinner can't refuse
(« Il n'y a pas de Dieu au Ciel / Et pas d'Enfer sous nos pieds / C'est ce que dit le grand professeur / Mais j'ai reçu une invitation / Qu'un pécheur ne peut refuser ») »
Dans l'une de ses dernières grandes chansons, You Want It Darker, il est un mot en hébreu, Hineni – « Je suis là » – que Cohen ne chante pas lui-même mais une autre voix masculine émanant du hazzan (chantre) de la synagogue Shaar Hashomayim de sa famille montréalaise[14].
Quand il se produit en Israël en 2009, au stade Ramat Gan de Tel Aviv - dont les 2 millions de dollars de recettes du concert alimenteront un Fund for Reconciliation, Tolerance and Peace pour familles israéliennes et palestiniennes endeuillées -, il débute avec des versets du Livre des Nombres 24:5 de la Bible hébraïque : « Qu’elles sont belles, tes tentes, ô Jacob ! Tes demeures, ô Israël ! »[59]. Il offre ensuite une seconde partie pleine d'émotion mystique - qu'il a fait se reproduire lors d'autres concerts qui ont transporté de la même façon d'autres publics[39], débutée par son Hallelujah. Il termine en bénissant les 50 000 personnes présentes avec la bénédiction des prêtres juifs, en positionnant ses mains et doigts comme se doit d'agir un Cohen face à son peuple[59],[14],[Note 2] :
« Que l’Eternel te bénisse et te préserve
Que l’Eternel t’éclaire de Sa face et te soit favorable
Que l’Eternel tourne Sa face vers toi et te donne la paix ».
Malgré son amour pour Israël, il a également exprimé sa tristesse quant au militarisme qu’il rencontrait[60].
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Anne Rives, Allan Kosko, Jacques Vassal et Jean-Dominique Brierre), Poèmes et Chansons [« Selected poems, 1958-1968 »], UGE, coll. « 10/18 no 683 », , 299 p.
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par J.C. Icart), Poèmes et Chansons. 2 [« The Spice-Box of Earth + Flowers for Hitler »], Paris, UGE, coll. « 10/18 no 1195 », (1re éd. 1976), 315 p. (ISBN2-264-00874-1)
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Michel Doury), Les Perdants magnifiques [« Beautiful Losers »], Paris, Christian Bourgois éditeur, (1re éd. 1973), 303 p. (ISBN2-267-01639-7)
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Dashiell Hedayat), L'Énergie des esclaves [« The Energy of Slaves »], UGE, coll. « 10/18 no 835 », , 255 p.
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Serge Grünberg), Mort d'un séducteur [« Death of a Lady's Man »], Paris, Christian Bourgois éditeur, , 266 p. (ISBN2-267-00240-X)
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Jacques Vassal), Le Livre de miséricorde [« Book of Mercy »], Paris, Carrère, , 159 p. (ISBN2-86804-067-5, BNF34771183)
(en) Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Jean Guiloineau), Musique d'ailleurs, tome 1 et 2 [« Stranger Music »], Paris, UGE, coll. « 10/18 no 2769 et no 2819 », (1re éd. 1994), 408 et 379 p. (ISBN2-264-03478-5)
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Michel Garneau), Étrange Musique étrangère [« Stranger Music »], Typo, (1re éd. 2000), 289 p.
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Michel Garneau), Le Livre du constant désir [« Book of Longing »], L'Hexagone, , 236 p.
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Jean-Dominique Brierre et Jacques Vassal), Le Livre du désir [« Book of Longing »], Paris, Points, coll. « collector », (1re éd. 2008), 273 p. (ISBN978-2-7578-6870-6)
Leonard Cohen (trad. de l'anglais par Nicolas Richard), The Flame, poèmes notes et dessins [« The Flame (poetry collection) »], Paris, Seuil, coll. « illustrated édition » (1re éd. 2018), 360 p. (ISBN978-2021400618)
On compte au moins 33 albums de reprises dans le monde entier, pour la plupart[réf. nécessaire] non-anglophones .
Reprises
Beaucoup de chansons de Cohen ont été interprétées (et parfois traduites dans d'autres langues) par d'autres artistes, et certaines ont rencontré plus de succès que les versions de Leonard Cohen. Les plus connues sont :
Pour ce qui est du public francophone, les adaptations de ses chansons par Graeme Allwright, à partir de 1968, ont beaucoup participé à leur célébrité (notamment Suzanne, L'Étranger, Les sœurs de la miséricorde, Vagabonde, De passage, Je voulais te quitter, Si c'est ta volonté et Danse-moi vers la fin de l'amour). Leonard Cohen expliquera que les adaptations de Graeme Allwright l'ont aidé à accepter ses propres chansons. Les deux chanteurs étaient amis, et au moment de leur sortie, Leonard Cohen proposait ses nouvelles chansons à Graeme Allwright, afin que celui-ci en fasse une adaptation en français (en général, Graeme Allwright adaptait deux chansons de Leonard Cohen par album).
À l'inverse, il est parfois arrivé à Leonard Cohen de reprendre des chansons composées par d'autres en en proposant sa propre vision. La plus connue est certainement Leaving Greensleeves (album A new skin for the old ceremony), reprise du célèbre Greensleeves attribué au roi Henri VIII d'Angleterre. Remarquable également, The Partisan, ré-interprétation de la Complainte du partisan écrite par Emmanuel d'Astier de la Vigerie avec une musique d'Anna Marly (coautrice par ailleurs avec Maurice Druon et Joseph Kessel du célèbre Chant des partisans). Autre chanson francophone qu'il mit à son répertoire : Un Canadien errant.
Le nom de Leonard Cohen est mentionné dans la chanson Pennyroyal Tea du groupe Nirvana (1993), alors que Kurt Cobain chante : « Give me a Leonard Cohen afterworld / So I can sigh eternally. »
L'auteur compositeur interprète Rufus Wainwright, dans sa chanson want, dit : « I don't want, no I really don't want to be John Lennon or Leonard Cohen. »
Vincent Delerm dans son album Quinze chansons en 2008 a consacré la chanson From a room (no 12) à l'album de Leonard Cohen du même nom. Le petit texte récité par Alka Balbir fait référence à l'image derrière la pochette de l'album Songs from a Room.
Le groupe belge dEUS cite également le nom de Leonard Cohen dans la chanson Smokers Reflect sur leur album Vantage Point, sorti en 2008.
Le groupe américain de pop psychédélique Mercury Rev cite son nom dans la chanson A Drop In Time de l'album All Is Dream : « But I was caught like a fleeting thought, Stuck inside of Leonard Cohen's mind. »
La chanson Come Healing peut être entendue à la fin de l'épisode 1 de la sixième saison de la série Sons Of Anarchy.
La chanson Nevermind est la musique du générique de la saison 2 de True Detective.
Le duo Birds on a Wire, formé de Dom La Nena et Rosemary Standley, tire son nom de la chanson de Leonard Cohen du même nom.
Le groupe canadien The Dreadnoughts a nommé une de ses chansons en son honneur.
Le groupe hollandais "Nits" évoque dans leur album "Giant normal dwarf" (1990) sur leur composition "The night owl" la chanson de Léonard Cohen "Suzanne"
(es) Alberto Manzano, Leonard Cohen, la biografía, Libros Cúpula,
(en) Anthony Reynolds, Leonard Cohen, a remarkable life, Omnibus Press,
Alain-Guy Aknin et Stéphane Loisy, Leonard Cohen, le gagnant magnifique, éditions Didier Carpentier, 2012.
Leil Leibowitz, A Broken Hallelujah: Rock and Roll, Redemption et vie de Leonard Cohen, Traduit de l'anglais par Silvain Vanot, Allia, 2017 (ISBN979-1030404982)
Interview de sa biographe Sylvie Simmons dans l'émission Very Good Trip sur France Inter, partie 1 et partie 2.
Notes et références
Notes
↑Son décès, survenu le , n'a été annoncé que le 10 novembre.
↑ a et bEn tant que Cohen (hébreu : כהן litt. « dédié, dévoué »), Leonard Cohen est un prêtre du dieu d'Israël, « consacré à Dieu ». Le nom-titre de Cohen est conférée aux seuls descendants mâles d’Aaron, le frère de Moïse de la tribu de Lévi. Le Cohen biblique et antique avait pour tâche d'assurer le culte du Temple de Jérusalem, l'offrande des sacrifices, la bénédiction du peuple d'Israël, l'évaluation des marques d'impureté et l'application de la loi divine. Consacré au culte, le Cohen voit les enfants d'Israël le sanctifier et lui remettre une part de leurs récoltes, bétail et offrandes. En raison de sa sainteté, il est attendu du Cohen qu'il soit en état de pureté lorsqu'il les consomme ou qu'il officie au rituel, et qu'il se garde scrupuleusement de l'impureté rituelle qui touche tous les domaines de la vie. Le Cohen contemporain assure certaines de ces anciennes fonctions et jouit d'un statut d'exception dans le judaïsme : premier appelé à la lecture de la Torah, dispenseur de sa bénédiction en certaines occasions, officier au rachat des premiers-nés, etc.
↑Tarifs de 95 à 161euros pour le concert à l'Olympia de Paris.
↑Tous les deux élèveront l'enfant et Rufus Wainwright a annoncé que Lorca Cohen n'est pas que la mère porteuse de l'enfant, et que Jorn Weisbrodt, l'homme avec qui Rufus partage sa vie depuis quelques années, agira comme « père adjoint » (cf. article « Rufus Wainwright et la fille de Leonard Cohen sont parents » du , sur le site canoe.ca, consulté le ).
↑(en-US) Matt Schudel, « Leonard Cohen, singer-songwriter of love, death and philosophical longing, dies at 82 », The Washington Post, (ISSN0190-8286, lire en ligne, consulté le ).