Depuis , il présente l'émission de télévision Philosophie sur Arte et depuis intervient aussi sur Europe 1. Chroniqueur médiatique, il est régulièrement invité par des chaînes d'information en continu (CNews, LCI, BFM TV), où il commente l'actualité politique.
Biographie
Famille
Raphaël Enthoven est né le dans le 13e arrondissement de Paris[1]. Il est issu d'une famille juive française[1] ; son grand-père paternel est originaire de Mascara près d’Oran en Algérie, son père Jean-Paul Enthoven est éditeur et auteur, et sa mère Catherine David est journaliste et écrivaine, issue d'une mère catholique. Raphaël Enthoven a deux sœurs et un frère[1],[2],[3].
Le [4], dans le 6e arrondissement de Paris[5], il épouse Justine Lévy, fille de Bernard-Henri Lévy (l'un des meilleurs amis de son père, Jean-Paul Enthoven). De à , il partage la vie de Carla Bruni[6] (qui vivait auparavant avec son père Jean-Paul Enthoven[3]). Son ex-compagne Justine Lévy[7],[8] s'inspire du divorce dans son roman Rien de grave en [9]. La chanson Raphaël, sur l'album Quelqu'un m'a dit, lui est dédiée[10]. Le couple Enthoven-Bruni a un fils, Aurélien, né en , qui est youtubeur et mannequin[11]. Il est ensuite le compagnon de l'actrice Chloé Lambert[12] de à [13], de la navigatrice Maud Fontenoy de à [14] et de la personnalité médiatique et littéraire Adèle Van Reeth depuis [15]. Il a un fils avec chacune des deux premières et deux fils, connus publiquement comme « Zadig » et Marcel, avec la troisième, qui évoque sa première expérience de la maternité dans son livre La Vie ordinaire[16].
Dans son roman d'autofiction Le Temps gagné, publié en et qualifié de « roman-bourbier » par l'écrivaine Camille Laurens[17], Raphaël Enthoven fait plusieurs révélations sur son enfance et sa famille. Il y dresse un portrait assassin de son père[18],[3]. Il affirme qu'il a été élevé avec violence par son beau-père, le DrIsi Beller, psychanalyste et phoniatre, « père » de la sémiophonie[19],[20]. Il déclare avoir fait croire à ses partenaires féminines qu'il était stérile pour ne pas avoir à utiliser de préservatif[21],[3],[22]. Il suscite la polémique en décrivant l'avortement de son ex-femme[3].
De à , Raphaël Enthoven anime sur France Culture les Vendredis de la philosophie en alternance avec François Noudelmann. L'animateur souhaite constituer une bibliothèque orale avec des textes classiques que, pour la plupart, dit-il, il « n’avait pas lus »[25]. Certaines de ces émissions sont éditées en CD aux éditions Naïve.
De à , Enthoven est chroniqueur hebdomadaire dans la matinale de Marc Voinchet sur France Culture. Il insère quelques-unes de ses chroniques dans son recueil intitulé Matière première. En , il crée l'émission Le Gai Savoir[28], diffusée chaque dimanche sur France Culture, de 16 à 17 h, jusqu'en . Elle est conçue comme un dialogue à bâtons rompus entre une élève et un professeur, scandé par des extraits lus de chaque texte. Selon l'animateur, l'émission a pour but de faire comprendre et aimer les livres. Depuis , il anime six rencontres thématiques par an, de janvier à mai, sur la grande scène du théâtre de l'Odéon.
À partir d', il rejoint Europe 1, pour une chronique dans la matinale du lundi au vendredi – à 7 h 25 pour la saison - puis à 8 h 25 pour les saisons - et - – sous le titre La Morale de l'info[29] puis Le Fin Mot de l'info, et le samedi, de 15 à 16 h, dans Qui-vive ?[30]. Depuis la même date, il s'exprime sur le réseau social Twitter (renommé « X » en )[31].
Presse
Raphaël Enthoven signe ses premiers articles dans Le Magazine littéraire sous la direction de Jean-Jacques Brochier[32] avant de collaborer pendant trois ans au magazine Lire, dont il rédige les dossiers des « écrivains du bac » en alternance avec Jean Montenot.
Après avoir été trois ans chroniqueur à Campus, sur France 2, il est en rédacteur et présentateur de l'émission Philosophie sur Arte. Il est l'auteur de l'émission Imaginez[38], quarante pastilles de philosophie de cent secondes diffusées sur Arte.
En , LCI, la chaîne d'informations du groupe TF1, l'engage pour l'émission hebdomadaire intitulée Le Débat Enthoven-Devecchio[39].
En , il intervient en tant que commentateur politique et chroniqueur sur la chaîne d'informations privée BFM TV dans des émissions comme Weekend Direct[40]. Il tient régulièrement une chronique dans l'émission C à Vous de France 5[41],[42]. L'association de critique des médias Acrimed écrit que Raphaël Enthoven effectue « un militantisme acharné contre La France insoumise »[43].
En aussi, il dénonce les abstentionnistes comme des « fainéants et des ingrats »[53].
En , il dit préférer, sur le réseau Twitter, Marine Le Pen en cas de duel avec Jean-Luc Mélenchon au second tour de la présidentielle , avant de rectifier le tir une semaine plus tard dans une tribune à L'Express en suggérant l'abstention[54],[55]. Cela déclenche une vague d'indignation sur les réseaux sociaux[56].
En , il affirme sur le réseau Twitter que « 60 % des électeurs de Mélenchon voteraient Le Pen au second tour »[54], se fondant sur un sondage de [54]. Le dernier sondage pour cette élection indique qu'en réalité seulement 44 % des électeurs de Mélenchon du premier tour voteraient au second pour la candidate du RN[54].
Le , dans le cadre de la guerre de Gaza, Raphaël Enthoven publie un tweet relayant une fausse information reposant sur une rumeur[57],[58] lancée par le sauveteur israélien Eli Beer(en), selon laquelle un bébé aurait été brûlé dans un four par des assaillants du Hamas lors de l'attaque du . Il supprime par la suite son tweet et fait son mea culpa[57].
Le , réagissant aux plus de 200 assassinats ciblés de journalistes gazaouis par Israël, notamment celui d'Anas al-Sharif le , il affirme : « Il n'y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d'otages avec une carte de presse »[61]. Cette fausse information, qui provient d'une unité de l'armée israélienne spécialisée dans la communication[61], est démentie par plusieurs ONG de défense des journalistes, dont Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ)[61]. Malgré la polémique[62],[63], il maintient ses propos[64]. De ce fait, il est déprogrammé du festival Livres dans la Boucle, à Besançon, à la demande de l'organisateur Grand Besançon Métropole au prestataire de la manifestation[63],[65], puis réintégré[66]. Sur France Inter, il déclare regretter ses propos et considérer qu'il n'aurait pas dû écrire cette phrase[67]. Le , à l'occasion de sa conférence autour de son livre, des journalistes du média Blast se rendent sur place pour interroger Raphaël Enthoven sur l'existence ou non de regret quant à sa « malheureuse » déclaration. Il répondra, contrairement à ce qu'il soutenait sur France Inter quelques jours avant : « Je n'ai aucun regret »[68].
En , deux jeunes agrégés de philosophie, Henri de Monvallier et Nicolas Rousseau, le qualifient d'« imposteur » dans leur ouvrage Les Imposteurs de la philo[72]. Ils dénoncent une instrumentalisation de la philosophie au service de l'ego de ces « imposteurs »[73].
L'association de critique des médias Acrimed estime, elle, en , qu'il est « le prototype du fast-thinker, tirant prestige d’une stature (ou d’une posture) de « philosophe » pour distribuer bons et mauvais points avec une outrance digne des plus décomplexés des éditocrates »[53].
En , le vulgarisateur Thibaut Giraud critique l'essai de Raphaël Enthoven, L'Esprit artificiel - une machine ne sera jamais philosophe, et argumente sur le fait que celui-ci « ne connaît rien à l'intelligence artificielle et ne s'y intéresse pas », en pointant son incompréhension du phénomène, le peu de sources de qualité récentes qui sont mentionnées dans l'essai, et le recyclage d'anciennes chroniques radiophoniques sans relation avec le sujet du livre[74]. Dans la même critique, le vidéaste contredit l'essayiste qui clame que l'intelligence artificielle ne pourra jamais rédiger une bonne problématique d'une dissertation de philosophie, en faisant lui-même l'expérience de générer des problématiques avec des outils d'intelligence artificielle, en les faisant juger à l'aveugle par environ 1 500 personnes dont des professeurs de philosophie[75]. Le , il participe à un échange contradictoire avec Thibaut Giraud, revenant sur ses critiques[76].
En , l'écrivain Aurélien Bellanger s'inspire de Raphaël Enthoven pour son personnage Taillevent, un philosophe médiatique du quartier latin incarnant une dérive de la gauche intellectuelle vers l'extrême droite, dans son roman Les Derniers Jours du Parti socialiste[77].
Affaires judiciaires
Contre Closer et Ici Paris
En , les journaux Ici Paris et Closer consacrent chacun un article à Carla Bruni, alors compagne de Nicolas Sarkozy, en évoquant l'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur pour son fils Aurélien (né de son union avec Raphaël Enthoven). Les deux parents attaquent en référé les deux journaux au nom de leur fils, réclamant 200 000 € à Ici Paris et 20 000 € à Closer[78]. Le , par deux jugements distincts, le Tribunal de grande instance Nanterre les déboute de leurs demandes, estimant que l'enfant « a fait l'objet d'une médiatisation certaine de par la volonté de sa mère, laquelle s'est exprimée publiquement à plusieurs reprises à son sujet ainsi qu'en ce qui concerne Raphaël Enthoven en sa qualité de père de l'enfant »[79].
Contre Rokhaya Diallo
En 2020, la journaliste Rokhaya Diallo écrit sur Twitter que Raphaël Enthoven est « un homme reconnu comme harceleur », après s'être plainte d'un « acharnement » à son encontre. L'écrivain porte plainte pour diffamation publique et demande que Rokhaya Diallo soit condamnée à lui verser 8 000 euros de dommages-intérêts. Le , le Tribunal judiciaire de Paris le déboute[80], estimant que « si le caractère à l'évidence péjoratif de [l'accusation de harcèlement] a légitimement pu heurter Raphaël Enthoven dès lors qu'elle est à l'opposé de la conduite qu'il professe, il ne s'agit pas toutefois d'un fait précis, susceptible de faire sans difficulté l'objet d'un débat contradictoire sur la preuve de sa vérité ». Raphaël Enthoven annonce faire appel de ce jugement[81].
Accusé par La France insoumise (LFI)
Le , à l'occasion des élections européennes de 2024 qui se profilent, Raphaël Enthoven qualifie dans un tweet La France insoumise de mouvement « détestable, violent, complotiste et passionnément antisémite » et de « club de déficients ». Il accuse également les députés LFI d'avoir des « comportements totalitaires » et de reprendre « à la lettre le narratif du Hamas et de Poutine »[82]. Le parti de gauche estime que ces propos constituent une attaque gratuite et une atteinte à son image et décide de déposer plainte pour « injure publique »[83],[82]. Un procès est prévu devant la 17e chambre du Tribunal de Paris en charge des délits de presse le 23 septembre 2025 . Deux jours avant l'audience, Raphaël Enthoven déclare sur X que LFI est le « le premier parti antisémite de France »[82].
Le 6 novembre 2025, Raphaël Enthoven est relaxé du délit d’injure les juges ayant statué que ses propos relevaient du débat d’intérêt général majeur[84],[85]. La France insoumise ne fait pas recours de la décision judiciaire. Lors de ce procès, il est défendu par l'avocat Richard Malka. Ce dernier publie en décembre 2025 l'intégralité de sa plaidoirie, sous le titre «Passion antisémite».de la décision. Pour sa part, Raphaël réitère son propos dénonçant l'antisémitisme de LFI, déclarant lors de sa relaxe : « La France insoumise est un mouvement antisémite, passionnément antisémite. C’est même le premier parti antisémite de France. Et le dire est un élément du débat. Désormais, c’est ainsi, c’est une opinion. Ce n’est pas un délit[84]».
Contre Taha Bouhafs
Après avoir qualifié le journaliste Taha Bouhafs de « collabo »[86], il est poursuivi pour injure publique ; son avocat invoque « l'excuse de provocation » et il est finalement relaxé[87].
↑Jean-Louis Fabiani, « Philosophie : nouvelle politique de l'offre et transformations de la demande », Revue de la BNF, vol. 54, no 1, , p. 88–96 (DOI10.3917/rbnf.054.0088).