Sébastien Bohler

De Mi caja de notas


Sébastien Bohler
Description de l'image Paris, Salon du Livre 2015 (42) Sébastien Bohler.JPG.
Naissance (53 ans)
Strasbourg
Activité principale
Médias, science, littérature
Auteur
Langue d’écriture Français

Sébastien Bohler, né le à Strasbourg (Bas-Rhin), est un journaliste, chroniqueur, conférencier et écrivain français. Rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho, il intervient dans les domaines liés aux neurosciences et à la psychologie.

Formation scientifique

Sébastien Bohler est ingénieur, ancien élève de l'École polytechnique[2]. Il est en outre titulaire d’un DEA de pharmacologie moléculaire et cellulaire puis d’une thèse de neurobiologie moléculaire à l’université Pierre-et-Marie-Curie, préparée dans le laboratoire de Jean-Pierre Changeux à l’institut Pasteur, sur le fonctionnement des récepteurs neuronaux impliqués dans la dépendance à la nicotine[3].

Activité dans les médias

En 2001, il est journaliste au magazine Pour la science, où il participe à la création en 2002 de la revue Cerveau & Psycho, consacrée aux neurosciences et à la psychologie.

Entre 2004 et 2008, puis en 2012-2013, il collabore à Arrêt sur Images, aux côtés de Daniel Schneidermann, émission hebdomadaire d’analyse et de critique des médias. Il s'intéresse à leur impact sur le psychisme et le cerveau.

En 2008 et 2009, puis en 2013 et 2014, il tient une chronique dans l’émission La Tête au carré sur France Inter, aux côtés de Mathieu Vidard. Il y détaille les avancées scientifiques majeures des neurosciences et de la psychologie.

En 2012, il est chroniqueur dans l'émission 28 minutes sur Arte.

Écrivain et réception critique

En 2007, il entame une description « neurobiologique » des émotions à travers l’ouvrage La Chimie de nos émotions, projet qu’il prolonge en 2009 par l’ouvrage Sexe et Cerveau. Il s'agit en réalité de théories psycho-évolutionnistes appliquées aux différences entre hommes et femmes, dont il est l'un des importants promoteurs en France[4],[5].

En 2008, il recense des expériences scientifiques montrant l’impact des médias sur le fonctionnement du psychisme dans le livre 150 petites expériences sur la psychologie des médias[6],[7],[8],[9].

En 2011, il évoque dans le roman Les Soldats de l’or gris les techniques de manipulation mentale utilisées par les services secrets au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Il annonce également la prochaine étape de ce processus en faisant intervenir les nanotechnologies comme moyen de contrôler les neurones des décideurs et des agents de renseignement[10].

En 2015, son roman Neuroland s’inscrit dans le contexte terroriste des années 2014 et 2015 et pose la question de l’imagerie cérébrale comme méthode d’interrogatoire afin de percer à jour les intentions des djihadistes[11],[12]. Le roman est une référence directe au centre d’imagerie cérébrale Neurospin de Saclay et à ses activités dans la recherche du code neural qui permettrait de relier les pensées d’un individu à l’activité de ses neurones[13].

En 2019, il publie Le bug humain, lauréat 2020 Grand Prix du Livre sur le Cerveau remis par la Société Française de Neurologie[14]. Il y analyse la crise écologique massive générée par l'humanité au travers du prisme des neurosciences. Selon lui, les processus de destruction de l'environnement s’expliquent en grande partie par des mécanismes cérébraux archaïques : le striatum, notamment, et les circuits neuronaux de récompense, qui par le biais de la dopamine, inciteraient l'homme à assouvir continuellement et exponentiellement 5 besoins fondamentaux : manger, se reproduire, asseoir du pouvoir, acquérir de l'information, et fournir le moindre effort[15],[16],[17],[18],[19]. Cette affirmation est néanmoins fortement dénoncée par plusieurs docteurs et chercheurs en neurosciences et en sociologie dans le média écologiste Bon Pote ("La faute à notre cerveau, vraiment ? Les erreurs du bug humain de S. Bohler", en octobre 2020)[20] et dans Le Monde[21] et sur Mediapart[22] ("Pourquoi détruit-on la planète ? Les dangers des explications pseudo-neuroscientifiques", tribune de juillet 2022). Si l'intention de l'auteur d'éclairer certaines raisons de la crise écologique est louée, la qualité scientifique de l'ouvrage est critiquée pour son « interprétation parfois erronée des articles cités [et pour] être basée sur des hypothèses évolutives hasardeuses et des hypothèses neuroscientifiques fausses », ainsi que pour une « absence de retenue dans les conclusions »[23]. De même, la portée de sa thèse principale est à nuancer[24], ce que l'auteur fait lui-même[25], y compris à la fin du livre, en évoquant l'influence d'autres mécanismes biologiques, le poids de la socialisation, de l'éducation, des normes etc., et en listant des « moyens de [...] freiner » ou de contrecarrer l'action du striatum.

Conférencier

Sébastien Bohler a participé à la diffusion des thèmes de la manipulation mentale, du transhumanisme, de la fabrication des souvenirs et de l’évolution du cerveau à travers des conférences notamment à l’EPSCI Paris ou au festival Atmosphères de Courbevoie[26],[27].

Depuis 2013, il est conseiller scientifique de l'association Origins, créée par Marie-Odile Monchicourt aux côtés des physiciens Étienne Klein et Michel Spiro, du biologiste Pierre-Henri Gouyon, de la paléontologue Marylène Patou-Mathis et des astrophysiciens Jean-Pierre Bibring et Marc Lachièze-Rey[28]. L'association est née à la suite d'une rencontre internationale coorganisée par l’Unesco et le CERN en s'interrogeant sur la naissance de l’univers et les liens intimes entre la physique des particules et la cosmologie[29]. Le succès de cette rencontre mêlant scientifiques et personnalités de la culture, de l'art et de la philosophie a inspiré à l'association la création en 2014 de LabOrigins, des spectacles scientifiques organisés par Marie-Odile Monchicourt pour la diffusion du savoir sur les origines de l’univers, de la vie et de la conscience[30]. Dans ce cadre, Sébastien Bohler participe à une réflexion collective sur les origines de la conscience et de la pensée en 2015[31] et sur les origines du langage en 2016[32].

Œuvres

Notes et références

  1. « Biographie et actualités de Sébastien Bohler », sur www.franceinter.fr (consulté le ).
  2. « Fiche ancien : Sébastien Bohler (promotion 1992) », sur Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique (consulté le ).
  3. (en) « Sébastien Bohler's research works : Institut Pasteur, Paris and other places », sur ResearchGate (consulté le ).
  4. Odile Fillod, « Arrêt sur mirages », sur Allodoxia, (consulté le ).
  5. Corinne Bensimon, « Emois et nous », sur Libération.fr, (consulté le )
  6. Chloé Leprince, « Télévision : tant de cerveaux disponibles », sur Rue89, (consulté le ).
  7. Marie-Christine Petit-Pierre, « Lecteur, ton cerveau nous intéresse », Le Temps,‎  :

    « (...) L'information peut-elle, à l'insu de celui qui la reçoit, changer sa perception de la réalité, le manipuler, voire modifier son cerveau? Sébastien Bohler, neurobiologiste et journaliste scientifique, le pense. (...) »

  8. Allyson Jouin-Claude, « Comment les reportages sur le terrorisme influencent notre rapport à la justice », sur Le Figaro, (consulté le )
  9. Allyson Jouin-Claude, « Publicités : comment la fréquence des images influence vos achats », sur Le Figaro, (consulté le )
  10. « Matière grise pour roman noir. Fiction ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Centre France, « Neuroland : Un monde sans mensonges », sur www.larep.fr, (consulté le )
  12. « Peut-on lire dans les pensées criminelles? », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  13. P. Bruyere, « Neuroland », Centre Presse (Vienne),‎  :

    « (...) Saclay, région parisienne. Neuroland est un centre de recherches, le plus performant d'Europe. (...) »

  14. « Gagnant du Grand Prix du Livre 2019/2020 : Sébastien Bohler. Le bug humain », sur Société Française de Neurologie, (consulté le )
  15. « "Le bug humain" », sur France Culture (consulté le )
  16. Le Bug humain | Lisez! (lire en ligne)
  17. « Le bug humain », sur Le Lorgnon mélancolique (consulté le )
  18. Psychologies.com, « «Le Bug humain» : notre cerveau, ennemi de la planète », sur www.psychologies.com, (consulté le )
  19. « Le bug humain - Sébastien Bohler - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  20. Thibault Gardette, « La faute à notre cerveau, vraiment ? Les erreurs du Bug humain de S. Bohler » Accès libre, sur Bon Pote, (consulté le )
  21. « Pourquoi détruit-on la planète ? Les dangers des explications pseudo-neuroscientifiques » Accès limité [Etienne Coutureau, Jean-Michel Hupé, Sébastien Lemerle, Jérémie Naudé et Emmanuel Procyk], sur Le Monde, (consulté le )
  22. Etienne Coutureau, Jean-Michel Hupé, Sébastien Lemerle, Jérémie Naudé et Emmanuel Procyk, « Pourquoi détruit-on la planète ? Les dangers des explications pseudo-neuroscientifiques », sur Mediapart, (consulté le )
  23. Thibault Gardette, « La faute à notre cerveau, vraiment ? Les erreurs du Bug humain de S. Bohler », sur Bon Pote, (consulté le )
  24. Interview de Jean-Pierre Le Danff par Agathe Palaizines, « Psychologie et climat : pourquoi les consciences ne s’éveillent toujours pas ? », sur www.linfodurable.fr, 2020-25-09 (consulté le )
  25. Interview de Sébastien Boehler par Arnaud Gonzague, « Nous ne sommes pas condamnés à subir nos pulsions et notre boulimie d’achats », sur L'Obs, (consulté le )
  26. « Festival Atmosphères du 31 Mars au 06 Avril 2014 », sur leguidedesfestivals.com (consulté le ).
  27. « Retour sur l’édition 2016 », sur atmospheresfestival.com, (consulté le ).
  28. Loïc Mangin, « Le réveil de la matière fatiguée », sur Pour la science, (consulté le ).
  29. « La nuit des origines 2013 : célébrons la naissance de l’univers », sur Unesco (consulté le ).
  30. « Le projet de jubilation autour de la science », sur laborigins.com (consulté le ).
  31. « Les origines de la conscience et de la pensée », sur laborigins.com, (consulté le ).
  32. « Les origines du langage », sur laborigins.com, (consulté le ).
  33. a b c et d Le Point magazine, « Les émotions, comment ça marche ? », sur Le Point, (consulté le )
  34. Lisette GRIES, « Le cerveau aux commandes de la séduction », Ouest-France,‎
  35. « Pour séduire, le cerveau préfère en rire », Charente Libre,‎
  36. « Première impression », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. Mélissa Beau et Laura Baquela, « Comment reconnaître un vrai sourire d'un faux ? », sur Marie France, magazine féminin, (consulté le )
  38. « Au travail, vous vous demandez « Qu’est-ce que je fous là ? » : votre cerveau a un truc à vous dire », sur L'Obs (consulté le )

Liens externes


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