Des fêtes honorant tous les martyrs existaient dès le IVe siècle dans les Églises orientales le dimanche après la Pentecôte. De nos jours, c’est toujours à cette date que la Communion des Églises orthodoxes célèbre le dimanche de tous les Saints[1].
À Rome, au Ve siècle également, une fête en l’honneur des saints et martyrs était déjà célébrée le dimanche après la Pentecôte[2].
Après la transformation du Panthéon de Rome en sanctuaire, le papeBoniface IV le consacra, le , sous le nom de l’église Sainte-Marie-et-des-martyrs. Boniface IV voulait faire mémoire de tous les martyrs chrétiens dont les corps étaient honorés dans ce sanctuaire. La fête de la Toussaint fut alors fêtée le , date anniversaire de la dédicace de cette église consacrée aux martyrs[2],[3], peut-être aussi en référence à une fête célébrée par l'Église de Syrie au IVe siècle.
Elle remplaçait la fête des Lemuria de la Rome antique célébrée à cette date pour conjurer les spectres malfaisants[4].
Vers 835, Grégoire IV a ordonné que cette fête soit célébrée dans toute la chrétienté[2]. Pour certains historiens[Qui ?], c’est à la suite de cette décision que la fête de la Toussaint fut fixée au 1er novembre[3]. Sur le conseil de Grégoire IV, Louis le Pieux institua la fête de tous les saints dans l'ensemble du territoire de l’empire carolingien[5].
Halloween, ou l'Halloween en français canadien, est une fête folklorique originaire des îles anglo-celtes célébrée dans la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint. Son nom est une contraction de l'anglais All Hallows' Eve qui signifie the eve of All Hallows' Day en anglais contemporain et peut se traduire comme « la veille de tous les saints » ou « la veillée de la Toussaint ». (Extrait de l'article Halloween.)
Signification
Église de tous les saints, Carshalton, Surrey, Royaume-Uni.
La fête de tous ceux qui sont dans la béatitude divine
Elle est dédiée à tous les saints. Selon MgrRobert Le Gall, « cette célébration groupe non seulement tous les saints canonisés, c’est-à-dire ceux dont l’Église assure, en engageant son autorité, qu’ils sont dans la Gloire de Dieu, mais aussi tous ceux qui, en fait et les plus nombreux, sont dans la béatitude divine »[3]. Il s’agit donc de toutes les personnes, canonisées ou non, qui ont été sanctifiées par l’exercice de la charité, l’accueil de la miséricorde et le don de la grâce divine[7]. Cette fête rappelle donc à tous les fidèles, la vocation universelle à la sainteté[8].
La Toussaint et l'évangile des Béatitudes
L’Évangile lu au cours de la messe de la Toussaint est le texte des Béatitudes (Évangile selon Matthieu, 5:3-12). Ce texte exprime que la sainteté concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ, par l'accueil de la Parole de Dieu, la fidélité et la confiance en Lui, la bonté, la justice, l'amour, le pardon et la paix.
La Toussaint et la commémoration de tous les fidèles défunts
La Toussaint ne doit pas être confondue avec la Commémoration de tous les fidèles défunts, fêtée le lendemain. Cette dernière est un héritage des lectures monastiques du « rouleau des défunts » : la mention des frères d’une abbaye, ou d’un ordre religieux, au jour anniversaire de leur décès. Elle a été inaugurée par Odilon, abbé de Cluny au XIe siècle.
Cependant, du fait qu’en France et en Belgique, le 1er novembre, jour de la Toussaint, est un jour férié, l’usage est établi de commémorer les morts ce jour au lieu du , comme le témoigne la tradition multiséculaire de chandelles et bougies allumées dans les cimetières et, depuis le XIXe siècle le fleurissement, avec des chrysanthèmes, des tombes à la Toussaint (événement représenté dans le tableau La Toussaint du peintre Émile Friant) ; ces deux gestes symbolisant la vie heureuse après la mort[9].
Ces dictons traditionnels, parfois discutables, ne traduisent une réalité que pour les pays tempérés de l’hémisphère nord :
« De Saint Michel à la Toussaint, laboure grand train » ou « à la Toussaint, sème ton grain », « à la Toussaint, manchons au bras, gants aux mains », « à la Toussaint blé semé, aussi le fruit enfermé (ou les fruits serrés) ».
« À la Toussaint, commence l’été de la Saint-Martin » ou au contraire « à la Toussaint, le froid revient et met l’hiver en train ».
« S’il neige à la Toussaint, l’hiver sera froid » mais « s’il fait soleil à la Toussaint, l’hiver sera précoce », « s'il fait chaud le jour de la Toussaint, il tombe toujours de la neige le lendemain », « telle Toussaint, tel Noël », « givre à la Toussaint, Noël malsain », « autant d’heures de soleil à la Toussaint, autant de semaines à souffler dans ses mains », « suivant le temps de la Toussaint, l’hiver sera ou non malsain ».
« De la Toussaint à la fin de l’Avent, jamais trop de pluie ou de vent » ou « entre la Toussaint et Noël ne peut trop pleuvoir ni venter », « Vent de Toussaint, terreur du marin », « le vent souffle les trois quarts de l’année comme il souffle la veille de la Toussaint »[10].
« La Toussaint venue, laisse ta charrue » ou « le jour des morts ne remue pas la terre, si tu ne veux sortir les ossements de tes pères »[11].
Notes et références
↑ ab et cRobert Féry, Jours de fêtes : Histoire des célébrations chrétiennes, Seuil, , p. 108-109
↑ abc et dThéo, encyclopédie catholique pour tous, éd. Mame, p. 1032.
↑ ab et cDom Robert Le Gall, Dictionnaire de Liturgie, Éditions CLD, Lire en ligne.
↑Jean-Hugues Déchaux, Le Souvenir Des Morts, PUF, , p. 38-39