Zaho de Sagazan
De Mi caja de notas
Jusqu’à quel point l’onirisme nous permet-il d’échapper à l’horreur ? Comment se retrancher derrière le rêve pour fuir la réalité ? Derrière le rêve ou derrière la musique ?…
La voix de Zaho de Sagazan a quelque chose d’étrange, mais s’impose vite comme familière, puissamment proche. Zaho est une autrice, compositrice et interprète singulière, que l'on découvre en 2022 lors de quelques premiers concerts, " Les Inouïs" du _Printemps de Bourges_, "le Chantier" des _Francofolies_, le _Prix Chorus des Hauts-de-Seine_, _les TransMusicales_ de Rennes...
Zaho a dompté sa voix comme elle a dompté la musique, entre acharnement et plaisir. Au commencement, le piano est une affaire de beignets au chocolat – sa récompense après les cours classiques qu’elle prend en 6e, elle abandonne. Mais elle y retourne d’elle-même quelques années plus tard. Passion obsessionnelle et autodidacte dont son écriture d’aujourd’hui garde la trace – lancer les mélodies en ligne droite, répéter les mêmes deux accords en boucle jusqu’à l’hypnose...
Adolescente, elle s’est passionnée pour la chanson classique, admire l’écriture de _L’Écharpe_ de Maurice Fanon ou _Du bout des lèvres_ de Barbara, et parallèlement pour l’électronique sombre.
Infiniment rêveuse, elle a grandi sous l’injonction maternelle de « se mettre à la place des autres ». Qu’elle dise « je », « tu » ou « il » dans ses chansons, le sujet est toujours le même : une personne qui aime, souffre, hésite, se regarde dans le miroir, s’explore...
2023-04-17 : Zaho de Sagazan : " J'ai découvert le piano par ennui, et ça a été un coup de foudre, une obsession ! "
Nom de naissance | Zaho Mélusine Le Moniès de Sagazan |
---|---|
Naissance |
Saint-Nazaire, France |
Nationalité | Française |
Activité principale |
Auteure-compositrice-interprète Musicienne |
Genre musical | |
Instruments | |
Années actives | Depuis 2021 |
Labels | Disparate |
Site officiel | www.zahodesagazan.store |
Zaho de Sagazan, nom de convenance de Zaho Le Moniès de Sagazan, née le à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique)[1],[2],[3], est une auteure-compositrice-interprète et musicienne française.
En , elle publie son premier album, La Symphonie des éclairs, qui lui vaut une soudaine et retentissante notoriété.
En , nommée dans cinq catégories de la 39e cérémonie des Victoires de la musique, dont quatre lui sont effectivement décernés, notamment le prix de la chanson originale et le prix de l'album de l’année.
Biographie
Jeunesse et formation
Zaho Mélusine Le Moniès de Sagazan[a] vient au monde à Saint-Nazaire dans une famille d'origine gasconne alliée à une famille bretonne dont les origines sont relativement anciennes, la famille Le Moniès de Sagazan.
Son père est le peintre, plasticien et performeur Olivier de Sagazan[4] et sa mère, Gaëlle Le Rouge de Rusunan[5], est institutrice en zone d'éducation prioritaire (ZEP) jusqu'en 2010[6],[7].
Zaho de Sagazan a une fausse jumelle[8],[3], Kaïta de Sagazan[9], et trois sœurs aînées, Thalie de Sagazan, Leïla Ka (chorégraphe) et Laure de Sagazan[10][source insuffisante].
Pendant son enfance à Saint-Nazaire, Zaho de Sagazan pratique la danse, et ce jusqu'à sept heures par semaine[11]. Zaho de Sagazan est scolarisée au lycée Aristide-Briand à Saint Nazaire où elle obtient un baccalauréat en section scientifique. Elle va ensuite à Nantes pour étudier la gestion des entreprises et des administrations, travaille un an comme auxiliaire de vie dans un Ehpad[12], avant de se lancer dans la chanson.
Zaho de Sagazan est la cousine de la metteuse en scène Lorraine de Sagazan[13].
Carrière musicale
Zaho de Sagazan commence à diffuser des vidéos d'elle sur Instagram à partir de 2015, beaucoup de reprises et quelques compositions originales. En 2016, pour sa toute première scène, elle interprète La Bonne Étoile de -M- au théâtre Simone Veil de Saint-Nazaire lors du concert salade des « Irréductibles » du lycée Aristide-Briand, auquel elle participera jusqu'en 2019[14].
À partir de 2021, elle participe à de nombreux festivals, le Printemps de Bourges, les Nuits de Fourvière, les Francofolies de La Rochelle, le VIP et les Escales de Saint-Nazaire, Rock en Seine, Les Rockomotives de Vendôme[15]… En , elle est sur la scène des Vendanges musicales à Charnay dans le Beaujolais. La même année, elle joue avec Mansfield.TYA au Trianon, et fait la première partie d'Hervé à l'Olympia. C'est au cours de cette période que la chanson Suffisamment se fait remarquer. En résidence aux Trans Musicales de Rennes en 2022, l'autrice-compositrice-pianiste et interprète se produit sur la scène de l'Aire libre durant les cinq soirs du festival[16]. Quelques singles suivent, dont la couverture médiatique lui apportent une premiere notoriété[17],[18],[19] et attire l'attention de Virgin Records[8],[4].
Le , Zaho de Sagazan sort son premier album, La Symphonie des éclairs, via son label Disparate, distribué par Virgin Records . En quelques mois, elle passe de quasi-inconnue à nouvel espoir de la chanson française[4],[20],[21],[22]. L'album est certifié disque d'or le après avoir atteint le seuil de 50 000 exemplaires vendus[23], puis disque de platine le après plus de 100 000 exemplaires vendus[réf. souhaitée]. Le , son single, La Symphonie des éclairs, est à son tour certifié platine, avec plus de 30 millions de flux[24].
En , elle est nommée aux Music Moves Europe Talent Awards[25]et remporte les deux prix les plus prestigieux : le Grand Prix et le Prix du Public. Le , forte de cinq nominations à la 39e cérémonie des Victoires de la musique, elle remporte quatre Victoires: celles de la meilleure chanson originale avec La Symphonie des éclairs, du meilleur album, de la révélation scène et de la révélation féminine[26].
Le , elle livre une prestation remarquée en ouverture du Festival de Cannes en reprenant la chanson Modern Love de David Bowie en hommage à la présidente du jury Greta Gerwig[27],[28],[29],[30].
Le , avec le chœur de l'académie Haendel-Hendrix[31], elle ouvre le programme artistique de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques d'été en interprétant au jardin des Tuileries Sous le ciel de Paris[32],[33], chanson d’Hubert Giraud et Jean Dréjac popularisée par Édith Piaf.
Le , son album La Symphonie des éclairs (Le dernier des voyages) sort[34]. Cette version augmentée du précédent comporte vingt et un titres, dont les sept derniers supplémentaires inédits, parmi lesquels Old Friend, chanson bilingue où elle chante en français avec la participation en anglais de son ami Tom Odell[35].
Engagements et polémique
Le , elle participe à un concert caritatif à La Cigale, à Paris, en faveur de l'aide humanitaire à Gaza[36],[37].
Le suivant, elle critique avec virulence sur les réseaux sociaux l'animateur Cyril Hanouna et dénonce « une diabolisation de la gauche et une dédiabolisation de l’extrême droite par des médias depuis des semaines absolument immondes »[38]. En parallèle, elle déclare soutenir le Nouveau Front populaire[39] et s'opposer au Rassemblement national. Elle participe, le , au meeting-concert organisé sur la place de la République à Paris en réaction aux résultats du premier tour des élections législatives où le Rassemblement national est arrivé en tête. Elle y interprète son titre Tristesse en en modifiant les paroles pour s'en prendre directement au parti[40]. À la suite des déclarations de la chanteuse sur les réseaux sociaux concernant Cyril Hanouna, Europe 1, Europe 2 et RFM, stations de radio appartenant au groupe Bolloré[38], décident de déprogrammer ses titres[38],[41].
À la suite de cette déprogrammation, près de six cents artistes interpellent Vincent Bolloré[42] dans une lettre ouverte[43]. Les chaînes mises en cause contestent cette présentation des faits, évoquant « une nouvelle orientation d’identité musicale, privilégiant une programmation plus rythmée, festive et joyeuse » et la « fin de carrière » de la chanson La Symphonie des éclairs[44].
Vie privée
Si elle consacre justement des chansons à l'amour et au couple, parmi lesquelles Mon inconnu évoque une relation fictive[45], Zaho de Sagazan déclare à vingt-trois ans avoir connu l'importance de l'amitié mais non de l'amour romantique[46]. Elle déclare qu'elle serait cependant ravie de rencontrer une fille ou un garçon[46]. Elle s'identifie comme une artiste queer et dit n'avoir jamais vécu cela comme quelque chose de dramatique[47].
Image publique
Style musical et influences
L'artiste se dit passionnée de musique électronique des années 1980, du krautrock à la darksynth, tout en étant nourrie de chansons françaises, notamment de Jacques Brel et Barbara[4],[20]. Elle cite également son ami Tom Odell comme étant l'une de ses influences principales[48]. Lors de la dernière soirée des Francofolies de La Rochelle de 2024, pendant son concert, Jean-Michel Jarre invite Zaho de Sagazan sur scène pour interpréter avec lui Les Mots bleus, une chanson composée pour Christophe dont il est l’auteur[49].
Hypersensibilité
Zaho de Sagazan est hypersensible[15], un sujet qu'elle évoque dans les chansons La Symphonie des éclairs[50] et Tristesse[51]. Lors de la 39e cérémonie des Victoires de la musique, alors qu'elle remporte le prix de la meilleure chanson originale, elle déclare à ce sujet : « Un jour, j'ai découvert la musique, et je me suis rendu compte qu'en pleurant sur mon piano, ça me faisait un bien fou, que ça ne faisait de mal à personne et surtout ça donnait de jolies chansons. Je me suis rendu compte que ce que je pensais être mon plus grand défaut dans la vie était finalement ma plus grande qualité [...] Être sensible, c'est être vivant, et nous ne sommes jamais trop vivants[52]. ».
Discographie
Album studio
No | Titre | Durée | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1. | La fontaine de sang | 4:27 | |||||||
2. | Aspiration | 3:02 | |||||||
3. | Les dormantes | 3:17 | |||||||
4. | La symphonie des éclairs | 3:18 | |||||||
5. | Les garçons | 2:50 | |||||||
6. | Langage | 2:48 | |||||||
7. | Dis-moi que tu m'aimes | 4:26 | |||||||
8. | Mon inconnu | 3:00 | |||||||
9. | Je rêve | 3:54 | |||||||
10. | Tristesse | 3:31 | |||||||
11. | Suffisamment | 3:46 | |||||||
12. | Mon corps | 3:11 | |||||||
13. | Ne te regarde pas | 3:17 | |||||||
44:00 |
Réédition
No | Titre | Durée |
---|---|---|
1. | La fontaine de sang | 4:27 |
2. | Aspiration | 3:02 |
3. | Les dormantes | 3:17 |
4. | La symphonie des éclairs | 3:18 |
5. | Les garçons | 2:50 |
6. | Langage | 2:48 |
7. | Dis-moi que tu m'aimes | 4:26 |
8. | Mon inconnu | 3:00 |
9. | Je rêve | 3:54 |
10. | Tristesse | 3:31 |
11. | Suffisamment | 3:46 |
12. | Mon corps | 3:11 |
13. | Ne te regarde pas | 3:17 |
14. | Le dernier des voyages | 2:54 |
15. | Old Friend (featuring Tom Odell) | 2:37 |
16. | Ô travers | 2:41 |
17. | Est-ce que tu vas bien ? | 2:16 |
18. | Hab Sex | 4:48 |
19. | Parler l'amour | 2:54 |
20. | L'envol | 3:05 |
21. | 01 | 2:47 |
Singles
- 2022 :
- La déraison
- Suffisamment
- Les dormantes
- 2023 :
- Tristesse
- La Symphonie des éclairs
- Dis-moi que tu m’aimes
- 2024 :
- Aspiration
- Modern Love
- Ô travers
- Old Friend (featuring Tom Odell)
Distinctions
Décoration
Récompenses
- 2022 : Prix Chorus du Département des Hauts-de-Seine[54].
- 2023 : Prix Joséphine[55].
- 2023 : Prix Francis-Lemarque de la révélation (Sacem)[56].
- 2024 : Prix de la « meilleure artiste émergente européenne de l’année 2023 » et prix du public lors des Music Moves Europe Talent Awards[25] du festival Eurosonic de Groninguen.
- 2024 : Q d'or de la révélation musicale sur TMC.
- 2024 : Victoires de la musique dans les catégories chanson originale, Meilleur album, révélation scène et révélation féminine.
Notes et références
Notes
- De nombreuses sources la nomment Zaho Agathe ou Zaho-Agathe, avec ou sans le prénom Mélusine ensuite.
Références
- Régis Delanoë, « PORTRAIT. La chanteuse Zaho de Sagazan, comme un éclair », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
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- Odile de Plas, « Zaho de Sagazan, une voix qui s’élance », Télérama, (lire en ligne).
- Benjamin Locoge, « Zaho de Sagazan : « Je n’ai que 23 ans, si je ne parlais que de moi on s’ennuierait… » », sur parismatch.com (consulté le ).
- En 2016, Gaëlle de Sagazan a dédié un livre aux expériences tirées de sa carrière cf https://www.librairie-gallimard.com/livre/9781326545154-analyse-drammaticale-gaelle-de-sagazan/#targetDetail
- Interview de Gaelle de Sagazan https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lex-instit-raconte-les-enfances-cabossees-4112334
- Fabien Randanne, « La Symphonie des éclairs : Zaho de Sagazan, chanteuse du tonnerre », 20 Minutes, (lire en ligne)
- « Itinéraires 11 [d] Kaïta-Aude LE MONIÈS de Sagazan soeur jumelle de Zaho de Sagazan, by Julien Boulier », sur Julien Boulier (consulté le ).
- « Généalogie de Zaho-Agathe LE MONIÈS de SAGAZAN », sur Geneanet (consulté le ).
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- Nathalie Rouiller, « Zaho de Sagazan, électro rauque », Libération, (lire en ligne).
- Fabienne Darge, « Au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, Lorraine de Sagazan célèbre le « sacre » de la mort et de la vie », Le Monde, (lire en ligne)
- Benoît Robert, « Ils témoignent de son succès : à 15 ans, « le timbre de voix particulier » de Zaho de Sagazan », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
- Philippe Ridou, « INTERVIEW. Zaho de Sagazan en concert à Vendôme : « J’ai fait de mon hypersensibilité une force » », La Nouvelle République du Centre Ouest, (lire en ligne)
- Patrice Bardot, « La Symphonie des éclairs de Zaho de Sagazan : voix royale », Libération, (lire en ligne).
- Sophie Miliotis, « Zaho de Sagazan dévoile Les Dormantes, son nouveau single percutant », Les Inrocks, (lire en ligne)
- Erwan Perron, « Zaho de Sagazan, nouvelle sensation de la chanson, se dévoile aux Trans Musicales de Rennes », Télérama, (lire en ligne)
- Éric Bureau, « « J’ai envie de faire un show de ouf » : Zaho de Sagazan, la révélation musicale de l’année bientôt au Zénith », sur leparisien.fr, (consulté le ).
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- Laurent Rizzo, « Regardez la reprise captivante de “Modern Love” de David Bowie par Zaho de Sagazan lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes » (consulté le ).
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- Ghislain Chantepie, « "Tristesse", l’âme qui vive de Zaho de Sagazan », sur FIP, (consulté le ).
- Benjamin Pierret, « Victoires 2024 : les larmes de Zaho de Sagazan en recevant le premier de ses quatre trophées », sur BFMTV, (consulté le ).
- Arrêté du 12 avril 2024 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres
- « Zaho de Sagazan », sur chorus.hauts-de-seine.fr (consulté le ).
- Yann Bertrand, « Musique : de Zaho de Sagazan à blaubird, le Prix Joséphine récompense liberté et diversité sur la scène frança », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Découvrez le palmarès des Grands Prix Sacem 2023 », sur sacem.fr (consulté le ).
Liens externes
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