Différences entre versions de « 2018-246 »

De Mi caja de notas

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* Google collectionneur de données : https://digitalcontentnext.org/blog/2018/08/21/google-data-collection-research/
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Android et Chrome envoient des données à Google même en l'absence d'interaction avec l'utilisateur. Nos expériences ont montré qu'un téléphone Android dormant et stationnaire (avec Chrome actif en arrière-plan) communiquait des informations de localisation à Google 340 fois sur une période de 24 heures, soit une moyenne de 14 communications de données par heure. En fait, les informations de localisation représentaient 35% de tous les échantillons de données envoyés à Google. En revanche, une expérience similaire a montré que sur un appareil iOS iOS avec Safari (où ni Android ni Chrome n'étaient utilisés), Google ne pouvait collecter aucune donnée appréciable (emplacement ou autre) en l'absence d'interaction de l'utilisateur avec l'appareil. ([https://digitalcontentnext.org/wp-content/uploads/2018/08/DCN-Google-Data-Collection-Paper.pdf Source Digital Content Next]
  
 
* Les bienfaits de la déconnexion https://theconversation.com/internet-les-bienfaits-de-la-deconnexion-96591
 
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Version du 3 septembre 2018 à 07:55

Tridi
3
Frimaire
CCXXXIII

lundi 3 septembre 2018

« Les grandes machines tournent avec de petits pivots. »

— Proverbe indien


> «Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !» - Rimbaud

Kick off du lundi 3 septembre

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Android et Chrome envoient des données à Google même en l'absence d'interaction avec l'utilisateur. Nos expériences ont montré qu'un téléphone Android dormant et stationnaire (avec Chrome actif en arrière-plan) communiquait des informations de localisation à Google 340 fois sur une période de 24 heures, soit une moyenne de 14 communications de données par heure. En fait, les informations de localisation représentaient 35% de tous les échantillons de données envoyés à Google. En revanche, une expérience similaire a montré que sur un appareil iOS iOS avec Safari (où ni Android ni Chrome n'étaient utilisés), Google ne pouvait collecter aucune donnée appréciable (emplacement ou autre) en l'absence d'interaction de l'utilisateur avec l'appareil. (Source Digital Content Next


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Vous ne réalisez sans doute pas que vous vous trouvez face à un phénomène. Informaticien et auteur de la génération Y, je suis sur cette scène TEDx et je n'ai jamais eu de compte sur un réseau social. C'est arrivé par hasard. J'ai d'abord connu les réseaux sociaux à l'université, lors de ma première année, lorsque Facebook a été lancé sur le campus. A l'époque, juste après la première bulle internet, j'avais dû mettre un terme à une startup que j'avais créée.

Arrive Mark, ce gamin de Harvard avec un produit nommé Facebook qui séduit tout le monde. Dans un accès de jalousie professionnelle immature, j'ai dit : « Je ne vais pas utiliser ce truc, je ne vais pas aider cet autre étudiant quoi qu'il arrive. » Je continue ma vie, tranquille et là, je réalise que tout mon entourage est accro à ce machin. Et avec la lucidité de ceux qui ont un point de vue objectif, un regard neutre, j'ai compris que c'était un peu dangereux. Je ne me suis jamais inscrit. Et je n'ai jamais eu de compte sur un réseau social.

Je suis là pour deux raisons : j'ai deux messages.

Le premier, c'est que même si je n'ai jamais eu de compte sur un réseau social, je vais bien, ne vous inquiétez pas. J'ai toujours des amis, Je sais ce qu'il se passe dans le monde. En tant qu'informaticien, je travaille avec des personnes dans le monde entier, je découvre régulièrement de nouvelles idées intéressantes et je manque rarement de distractions. J'ai survécu et je dirais même que je me porte mieux sans les réseaux sociaux. Je suis plus heureux et ma vie est même plus équilibrée et je pense avoir mieux réussi professionnellement car je n'utilise pas les réseaux sociaux.

Mon second objectif sur cette scène est de vous convaincre de la même chose.

Voyons si je peux convaincre certains d'entre vous que vous vous porteriez mieux sans les réseaux sociaux. La thématique de cette rencontre TEDx étant « le futur », je dirais que ceci est ma vision du futur : il y aura moins d'utilisateurs de réseaux sociaux. Je sais que je dois étayer cette affirmation. J'ai décidé de présenter les trois arguments qui reviennent souvent lorsque je propose aux gens de quitter les réseaux sociaux et pour chacun, calmer les exagérations et engager une discussion réaliste.

Voici le premier argument : ce n'est pas un ermite, c'est un développeur web hipster du Canal Saint-Martin. Hipster ou ermite ? Dur de savoir des fois. Pour en revenir à l'argument : « Les réseaux sociaux font partie des technologies essentielles du XXIe siècle. Leur rejet équivaut à renoncer à la modernité comme venir au travail en cheval ou avoir un téléphone à cadran rotatif. Je ne peux pas prendre une décision aussi extrême. » Ma réaction à cet argument est qu'il est absurde. Les réseaux sociaux ne sont pas des technologies essentielles. Mais ils existent grâce à ces technologies. Pour faire simple, ils sont une source de divertissement. Un produit de divertissement. L'expert en technologie Jaron Lanier explique que les éditeurs de réseaux sociaux offrent du clinquant en échange de quelques minutes d'attention et de vos données personnelles qui pourront ensuite être reformatées et commercialisées. Ne pas utiliser ces réseaux n'est pas un acte militant mais le refus d'un passe-temps à la faveur d'autres. Ça ne devrait pas faire plus polémique que dire : « Je n'aime pas les journaux, je m'informe grâce aux magazines » ou : « je préfère les séries du câble plutôt que celles de la télévision. » Vous ne faites pas de militantisme politique ou social en affirmant ne pas utiliser ce produit. Cette photo d'une machine à sous n'est pas anodine, car en y regardant de plus près, vous verrez qu'il ne s'agit pas que d'un simple passe-temps mais que ces technologies peuvent être nocives. En effet, les entreprises créatrices des réseaux sociaux emploient des ingénieurs experts de l'attention humaine qui utilisent les méthodes des casinos de Las Vegas entre autres, afin de rendre leur produit le plus addictif possible. Le cas d'utilisation souhaité est un comportement de dépendance car cela augmente le bénéfice que l'on peut tirer de l'attention et des données des utilisateurs. Donc pas une technologie essentielle mais une source de divertissement parmi d'autres qui peut être nocive si on regarde de près.

Le deuxième argument avancé devant ma suggestion de quitter ces réseaux est le suivant : « Impossible, les réseaux sociaux sont essentiels pour ma réussite professionnelle au XXIe siècle. Si je n'ai pas une présence entretenue sur les réseaux sociaux, personne ne saura qui je suis, personne ne pourra me trouver, je n'aurai aucune opportunité, je vais disparaître du marché. » Ma réaction est la même : cet argument est absurde. J'ai récemment publié un livre qui s'appuie sur de nombreuses preuves où j'explique que dans l'économie du XXIe siècle, le marché valorise la capacité à produire des choses rares et précieuses. Si vous avez une offre rare et précieuse, le marché vous reconnaîtra. Les activités que le marché rejette sont celles qui sont faciles à recopier et créent peu de valeur. L'utilisation des réseaux sociaux est une activité simple à recopier, n'apportant que peu de valeur et à la portée de tout enfant de six ans équipé d'un smartphone. Par définition, ces activités n'auront que peu de valeur commerciale. Au contraire, on va valoriser le travail de qualité nécessaire pour se former et les vraies compétences associées au savoir-faire comme celles d'un artisan - compétences rares et donc précieuses. En gros : si vous savez écrire un bel algorithme, rédiger une plaidoirie permettant de statuer sur une affaire, ou composer une prose de mille mots qui va subjuguer un lecteur ; si vous savez lire des données ambiguës, les analyser et en extraire l'information pour impacter une stratégie d’entreprise, si vous savez exécuter ce type de travail intensif afin de produire un résultat rare et inestimable, vous serez reconnu. Vous allez créer votre propre marque et avoir une carrière professionnelle riche et réussie quel que soit le nombre de vos followers sur Instagram.

Le troisième argument qu'on avance quand je suggère de quitter les réseaux sociaux est probablement le plus important. Le voici : « Cal, je suis peut-être d'accord et en effet, ce n'est pas essentiel. Les réseaux sociaux ne sont sans doute pas au cœur de ma réussite professionnelle. Mais tu sais quoi ? C'est inoffensif, ça m'amuse - Ah bon : Twitter c'est amusant ? - Je m'en sers pas trop, j'avais essayé au début, c'est assez chouette de les tester et je risque de rater des trucs si je ne m'en sers pas. Où est le mal ? » Et là je rétorque une fois de plus : cet argument est absurde. En effet, il passe à côté d'une réalité essentielle que nous devons soulever : les réseaux sociaux causent de nombreux préjudices reconnus. Nous devons regarder ces préjudices de près lorsque nous évaluons la possibilité d'adopter ou non ces technologies et de les laisser entrer dans nos vies. Un de ces préjudices est lié à la réussite professionnelle. Je vous ai dit que savoir se concentrer, produire des choses rares et précieuses, affiner des compétences recherchées, c'est cela qui va compter dans notre économie. Mais juste avant, je vous ai dit que les réseaux sociaux sont conçus pour créer une dépendance. L'ultime objectif de ces outils est de diviser votre attention le plus possible à toute heure de la journée ; ces outils sont conçus pour cela. De plus en plus d'études confirment que si l'on passe de longues heures dans un état d'attention fragmentée - de nombreuses heures à s'éparpiller, à jeter un œil rapide, pour vérifier : - « juste mon Instagram » - que cela réduit définitivement notre capacité d'attention. En d'autres mots, vous réduisez votre capacité à fournir le travail dont je vous parlais auparavant et qui devient essentiel dans un marché compétitif. L'utilisation des réseaux sociaux n'est pas anodine et peut avoir un impact négatif sur votre réussite dans le marché actuel. Je suis surtout inquiet pour la nouvelle génération qui est la plus affectée par cette technologie. Si vous perdez votre capacité à vous concentrer, vous aurez de moins en moins votre place sur le marché. Sans compter les maux psychologiques bien connus résultant de l'utilisation des réseaux sociaux et qu'on ne peut ignorer. Selon certaines études, plus on utilise les réseaux sociaux, plus on risque de se sentir seul ou isolé. L'exposition constante aux images édulcorées et positives de la vie de vos amis exacerbe le sentiment de ne pas être à la hauteur et les taux de dépression. Il y a aussi un autre sujet qui fera beaucoup parler à l'avenir : il y a un décalage important entre la structure de notre cerveau et sa stimulation permanente par les réseaux sociaux via un système de récompenses tout au long de la journée. Passer deux heures à la machine à sous à Las Vegas est une chose, mais en avoir une à portée de main toute la journée, du lever au coucher : nous ne sommes pas faits pour cela. Ça court-circuite le cerveau et on commence à remarquer les effets cognitifs, l'un d'entre eux étant cet état permanent d'anxiété en arrière-plan. Les signes avant-coureurs sont visibles sur les campus universitaires. Si vous parlez aux psychologues officiant sur place, ils vous diront qu'en parallèle de l'usage incessant des smartphones et des réseaux sociaux par les étudiants, s'est produit une explosion des troubles liés à l'anxiété sur les campus. Voilà les signes avant-coureurs. Cela crée un déséquilibre dans le cerveau et a un effet malsain. Il y a un véritable prix à payer.

Lorsque vous prenez cette décision : « Vais-je l'utiliser ou pas ? » Regardez au-delà du côté anodin. Vous allez devoir identifier un véritable avantage qui aura plus de poids que tous ces préjudices non anodins. On demande souvent : mais c'est comment la vie sans les réseaux sociaux ? Ça fait un peu peur. D'après ceux qui se sont lancés, il y a quelques semaines pénibles. C'est une vraie détox. La première quinzaine peut être délicate : on se sent un peu anxieux, on se sent comme amputé. Après, la situation s'améliore, la vie après les réseaux sociaux peut être même très positive.

Il y a deux choses que je peux vous dire au sujet de cette vie. D'abord on peut être très productif. Je suis professeur-chercheur, j'ai écrit cinq livres, Je finis rarement après dix-sept heures. Et une des raisons, c'est que lorsqu'on prend soin de sa capacité d'attention sans essayer de la fragmenter, en la gardant entière, on ménage sa concentration - et au moment de travailler, on peut finir une tâche après l'autre de façon productive. Ainsi on gagne du temps. C'est fabuleux tout ce qu'on peut faire en huit heures lorsqu'on peut se concentrer entièrement sur chaque activité. L'autre point dont je peux témoigner sur la vie sans réseaux sociaux, c'est qu'en dehors du travail, tout est plutôt calme. Je pourrais être un fermier des années 30 car mes passe-temps sont les suivants : je lis le journal quand le soleil se lève, j'écoute les matchs de baseball, je lis même des bouquins dans mon fauteuil en cuir une fois les enfants couchés. Ça fait vieux-jeu, mais on savait profiter de la vie avant. C'est une façon calme et détendue de passer le temps non travaillé. Pas de stimulation permanente en arrière-plan ni cette anxiété qui va avec. La vie sans réseaux sociaux n'est pas si mauvaise. En résumé, voici mon point de vue : la plupart des gens, pas tous, mais un grand nombre ne devrait pas utiliser les réseaux sociaux. Tout d'abord on a éliminé l'argument selon lequel c'est une technologie essentielle. C'est une machine à sous sur votre portable. On s'est demandé si on ne pouvait pas trouver de travail sans. Ce qu'un enfant de six ans peut faire sur un smartphone n'a pas de valeur commerciale. Et ensuite j'ai dit que c'était vraiment nocif. Ce n'est pas anodin : il faudrait vraiment identifier un avantage notable pour dire que ça en vaut la peine. Et je vous ai raconté la vie sans réseaux sociaux : il y a des vrais avantages. J'espère que lorsque vous ferez ce cheminement, vous penserez à mon point de vue qui est le suivant : beaucoup de gens se sentiraient mieux s'ils n'utilisaient pas ces technologies. Certains ne sont pas d'accord, certains ont des critiques acerbes mais justes à mon sujet ou sur mon opinion et bien sûr, je reste ouvert aux retours négatifs.

Je vous demanderai juste de poster vos commentaires sur Twitter. Merci. (Applaudissements)

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2017 Olivier Ertzscheid : L'appétit des géants