Les Roms (parfois orthographié Rroms[a]) sont un groupe ethnique, un ensemble de populations établies dans divers pays du monde, ayant une culture et des origines communes dans le sous-continent indien[3]. Ils sont également dénommés par les exonymesTziganes / Tsiganes, Gitans, Bohémiens, Manouches, ou Romanichels (chacun de ces noms ayant sa propre histoire), ainsi que « gens du voyage », bien que l'immense majorité des Roms soit sédentaire ou sédentarisée. Deux autres dénominations, les Sintis et les Kalés, sont considérées tantôt comme des groupes différents des Roms[4], tantôt comme inclus parmi ces derniers[5]. Le terme de « Rom », signifiant en langue romani « homme accompli et marié au sein de la communauté », a été adopté comme endonyme par l'Union romani internationale (IRU) lors du premier Congrès international des Roms à Londres, en 1971.
L'histoire des Roms a été marquée par une déportation vers l'ouest du sous-continent indien à partir du xe siècle, une grande diaspora à travers l'Europe au xve siècle suivie de nombreuses persécutions, une autre diaspora vers l'Amérique au xixe siècle, le porajmos au milieu du xxe siècle (tentative de génocide par le régime nazi) et une troisième grande vague de migration entre l’Europe du Sud-Est et l’Europe de l’Ouest, qui s'accélère après l’effondrement du bloc soviétique à la fin du xxe siècle.
Actuellement, il reste difficile de définir avec précision des critères d'appartenance et d'évaluer le nombre exact des Roms. Avec une population estimée en 2014 par le Conseil de l'Europe entre 10 et 12 millions de personnes, soit un peu plus de 1 % de la population européenne, les Roms forment la plus grosse minorité ethnique d'Europe, et on les trouve principalement en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie, en Espagne, en Slovaquie et en France. Ils sont également nombreux aux États-Unis, en Turquie et en Russie.
Les linguistes divisent actuellement les Roms en trois groupes linguistiques, correspondant à trois grands ensembles historiquement différenciés en Europe : celui des Tsiganes parlant le romani et vivant principalement en Europe de l'Est ; celui des Sintis ou Manouches parlant le sintikès et vivant en France, en Italie, au Benelux, en Allemagne et en Autriche ; et celui des Gitans vivant dans le Sud de la France, en Espagne, au Portugal et en Amérique latine, qui parlent des dialectes hispaniques comme le caló.
La structure familiale est essentielle dans la culture et les sociétés roms, dans lesquelles elle a traditionnellement fonctionné comme le principal moyen de préserver la cohésion sociale. Les Roms sont connus pour l'excellence de leurs musiciens et danseurs. En Espagne, ils ont influencé le flamenco et ils sont devenus les protagonistes de ce genre. Dans la plupart des pays d'Europe centrale et orientale, les musiciens tziganes ont été très sollicités pour animer les mariages. Le guitariste Django Reinhardt, quant à lui, a influencé durablement la musique jazz en créant le jazz manouche. Leurs talents d'amuseurs publics et de dresseurs de chevaux ont généré de célèbres familles de cirque.
Terminologie
Terme Rom
Le terme de « Rom » est adopté par l'Union romani internationale (IRU) lors du premier Congrès international des Roms (Londres, 1971) qui a revendiqué le droit légitime de ce peuple à être reconnu en tant que tel et a officialisé la dénomination « Rom »[6],[7].
Depuis cette date, beaucoup de Roms se désignent ou sont désignés par les noms rom (masculin), romni (féminin), roma (masculin pluriel) et romnia (féminin pluriel) qui, selon Bordigoni, signifient « hommes et femmes mariés et parents faisant partie d'un groupe de voyageurs, Gitans ou Tsiganes »[8], par opposition à gadjo (masculin), gadji (féminin) et gadjé (masculin et féminin pluriels), qui désignent tous les individus étrangers à la population rom, les « autres ». Les Gitans de la péninsule ibérique disent payo (masculin), paya (féminin), payos (masculin pluriel) à la place de gadjo, gadgi et gadjé, que les Gitans de France désignent aussi avec les mots paysan et paysanne[8].
Par ailleurs, des journalistes de The Economist ont reçu une brochure au pavillon « Rom »[9] de la Biennale de Venise 2007, qui excluait de ce terme « les Sintis, les Romungrés, les Gitans, les Manouches, etc.[10][source insuffisante]. Lorsqu'ils sont entendus dans leur sens étroit de sous-groupes qui s'excluent les uns des autres, ces différents termes posent des problèmes étymologiques, car on ne peut prouver de manière indiscutable leur filiation par rapport à « Sind », à « Égyptiens » et à « Manouches ». Cette notion de Rom au sens le plus restreint est également celle utilisée par le site internet du Larousse[11].
Une hypothèse propose que le mot Rom dériverait du nom du DieuRāma (nom d'un Avatâr de Vishnou)[12],[13]. Une étymologie remontant au mot sanskritDom, dont la signification elle-même pose problème et qui désigne une population de basse caste en Inde, a également été proposée par Ian Hancock[14], mais il la réfute lui-même en arguant de la « distance génétique » entre Roms et divers groupes de populations indiennes[14].
Les Roms sont désignés en France par d'autres noms traditionnels ou familiers, selon les pays d'où ils sont supposés venir : « Bohémiens », originaires des régions de la Bohême ; « Gitans », originaires d'Égypte, appellation traditionnelle très ancienne en France ; « Manouches » ; « Romanichels », originaires de l'Est de l'Europe, mentionnés dans la littérature au début du XIXe siècle, ils parlent le romani ainsi que les langues des pays où ils résident ; « Tziganes », etc.
D'autres appellations, d'origine scientifique, se sont diffusées récemment : Kalés (Gitans)[15], qui peuplent la péninsule Ibérique et l'Amérique latine et qui parlent le kaló, un mélange entre castillan ou catalan et romani ; Sintis (Manouches), qui peuplent l'Europe occidentale (France, Italie, Allemagne...), qui parlent le romani ainsi que les langues des pays où ils résident.
La nouvelle appellation administrative française gens du voyage, qui a remplacé celle de nomades, ne saurait être utilisée pour désigner les Roms, l'immense majorité de ceux-ci étant sédentaire[16],[17]. En outre, l'appellation gens du voyage regroupe des personnes qui ne sont pas roms ou ne se reconnaissent pas roms.
Autres dénominations
À diverses époques, la langue française a produit différents termes qui évoquent soit des sous-ensembles soit l'ensemble des populations roms.
Le mot Boyash ou Beash[18] vient du roumain băieș/băiaș, dérivé de baie, qui provient lui-même du hongroisbánya, « mine »[19] : c'était l'appellation générale des mineurs dans la Transylvanie médiévale[20].
Romanichel
Romanichel vient de l'adjectif romani (rom) et du nom čel (peuple, communauté, tribu)[21].
Manouche est proche de manushya, qui signifie homme, être humain en sanskrit et en hindi, et vient du romani mnouche signifiant aussi « homme »[22]. Le Vocabulaire des Manouches d'Auvergne de Joseph Valet traduit Mānuš par Manouche et Mānušni ou Mānušeca par « femme manouche »[23]. Le mot « Manouches » est souvent utilisé en français pour désigner une population qui vit en France et qui a des caractéristiques communes avec les Sinté d'Allemagne : les expressions valštike Mānuš et gačkene Mānuš sont traduites respectivement « Sinté français » et « Sinté allemands » par Jean-Pierre Liégeois[24], et « Manouche originaire de France » et « Manouche originaire d'Allemagne » par Joseph Valet[23]. Mais en Champagne, il est fréquent que des Gadjé appellent « Manouches » toutes sortes de voyageurs manouches ou non manouches[25]. Dans le domaine musical, le « jazz manouche » a été popularisé par Django Reinhardt. Les Manouches « ne se reconnaissent pas en tant que Roms », indique Jean-Pierre Liégeois[26]. Nombre de patronymes manouches en région parisienne viennent d'Alsace.
Gitans
Gitans vient de l'espagnolgitano, qui lui-même est une déformation d'egyptiano, égyptien[27]. Pour Marcel Courthiade, « le mot Gitan désigne (…) exclusivement les Roms de la péninsule Ibérique, y compris ceux qui en sont repartis en direction de la France ou des Amériques », jugeant ainsi que « Le Temps des Gitans » est un mauvais choix de titre français pour le film yougoslave Dom za vešanje d'Emir Kusturica[28]. En revanche, Jean-Louis Olive constate que « sur le territoire français, en général, et dans divers pays européens, l'hétéronymeGitans est employé de manière indifférenciée ou substitutive à l'allonyme Tsiganes qui s'applique ici aux Roms, aux Manouches ou aux Sinté[29] ».
Le terme Tsigane apparaît dans la langue française au début du XIXe siècle, probablement par calque du mot russetsigan, lequel pourrait provenir, via l'ancien russe et le bulgare, du mot grecbyzantinAtsinganos, qui est la prononciation populaire d'Athinganos : « qui ne touche pas » ou « qui ne veut pas être touché », littéralement les « intouchables »[30]. Ce mot désigne une secte de manichéens venus des Lycaonie et Phrygiebyzantines[31] : l'élite de l'Église manichéenne, en effet, ne touche en aucun cas de la viande, du sang, ni du vin[32]. Néanmoins, le terme Athinganos n'a aucune étymologie attestée en langue grecque. Pour Paul Bataillard[33], le mot « Tsigane » provient du nom Σιγύνναι / Sigynnai[34], cité en 485 av. J.-C. par Hérodote pour désigner un peuple qu'il situe au-delà de l'Istros (le Danube), théorie protochroniste réfutée par D. S. Barrett[35]. Une autre hypothèse fait venir ce terme du persan Chaugan[36] (jeu servant à l'entraînement militaire des chevaux). Le terme de « Tsigane » est réapparu en France après la Seconde Guerre mondiale, car il était utilisé par les occupants allemands[37] (Zigeuner signifie « tsigane »). En décembre 2008[38], des associations se regroupent dans « l'Union française des associations tsiganes », ce qui permet au terme « tsigane » de conserver une légitimité sociologique et politique[39].
Égyptiens
Égyptien est un terme d'origine médiévale. Dans le français du XVIIe siècle, ce terme rappelle une ancienne légende selon laquelle les Roms seraient venus d'Égypte (Aigyptos : Αιγύπτοs en grec). Par exemple, Esmeralda, dans Notre-Dame de Paris, ou Zerbinette, dans Les Fourberies de Scapin, sont toutes deux surnommées « l'Égyptienne ». La traduction anglaise Egyptians a donné l'appellation en anglais Gypsy[40].
Utilisée à partir du XVe siècle[41], plusieurs auteurs rapprochent l'appellation Bohémiens des lettres de protection de Sigismond, empereur du Saint-Empire, roi de Hongrie et de Bohème, dont se recommandent des groupes signalés à Deventer, Bruxelles, Châtillon-sur-Chalaronne et Mâcon autour des années 1420[42],[43]. C'est le terme le plus couramment employé en France du XVIe au XVIIIe siècle, et son usage décline au XIXe siècle lorsqu'apparaît le terme « tsigane » dans les milieux savants[44] et à mesure que les pouvoirs publics, qui ont officialisé le terme « nomade » en 1848 dans le contexte de la colonisation algérienne, l'appliquent aux familles mobiles en métropole[45].
Dénominations régionales
Le terme Boumians, que l'on rencontre parfois, est une forme occitane de Bohémiens. On rencontre également le terme de « camp-volants » dans le quart nord-est de la France, dans les régions de Bourgogne, de Champagne, des Ardennes, de Lorraine et de Franche-Comté[46].
Jan Yoors(en), qui a vécu de nombreuses années au sein des Roms au cours des années 1930, décrit les différentes populations Roms telles qu'elles lui ont été présentées par les siens, membres de la tribu des Lovara[47]. Tout d'abord, tous ne sont pas nomades et certains se fixent pour plusieurs générations en lieu donné, à l'instar des Cali ou Gitans d'Espagne (Calés) qui parlent une langue fortement influencée par l'espagnol ; on trouve également des tribus sédentaires en Serbie, en Macédoine, en Turquie et en Roumanie : ainsi, les Rudari ont « rompu tout lien avec leur passé » et ne parlent plus que roumain. Ensuite, il est fréquent que des vagabonds soient baptisés tsiganes alors qu'il s'agit uniquement « d'autochtones ayant pris la route » : ils sont certes nomades mais dans un périmètre restreint. Ce sont par exemple les Yéniches en Allemagne, les Shelta en Irlande ou les Tatars de Scandinavie. À ces populations se rajoutent ensuite les forains et les gens du cirque. Existe également une tribu apparentée aux Roms bien que très différente : les Sinti ou Manush, qui sont souvent des musiciens et des luthiers et qui se distingueraient des autres Roms par leur physionomie (plus petits et mats de peau), leur dialecte mâtiné d'allemand « pratiquement inintelligible aux autres tsiganes » ou encore leurs coutumes, comme le rite de l'enlèvement de la future épouse. Enfin, « les vrais Roms » se diviseraient uniquement en quatre grandes tribus : Lovara (Lovàris), Tshurara, Kalderasha (Kalderàšis) et Matchvaya. Ils diffèrent eux aussi par la langue, le physique, les métiers (les Lovara et les Tshurara, étant marchands de chevaux, se déplacent donc en roulotte ; les Kalderasha, les plus nombreux, sont chaudronniers et dorment sous la tente). Tous se considèrent néanmoins comme des « races tsiganes » à part entière et évitent de se mélanger[48].
Selon Jean-Pierre Liégeois, « les Tsiganes forment une mosaïque de groupes diversifiés et segmentarisés dont aucun ne saurait représenter un autre »[49].
Marcel Courthiade a proposé en 2003 une classification qui se caractérise notamment par le refus de la dichotomie « Vlax/non-Vlax » faite par d'autres linguistes[50] ; le terme « Vlax » provient du mot « Valaques » désignant, à l'origine, les locuteurs des langues romanes orientales, mais dont le sens a été ultérieurement élargi à beaucoup de populations nomades des Balkans. Les linguistes qui s'y réfèrent désignent par « Vlax » les groupes utilisant des mots empruntés aux langues romanes orientales, ou censés avoir transité par les régions valaques.
Sans que l'on puisse le démontrer formellement faute d'archives écrites, les noms de ces groupes (appelés endaja en langue romani, que l'on peut traduire par « clans ») ressemblent :
à des noms (souvent de métiers) tirés des langues slaves, du grec, du turc ou du roumain : Arabadjìs = « voituriers » en turc ; Boìašis de băieși = « sculpteurs d'auges et de baignoires » en roumain ; Boìadjis = « teinturiers » en turc ; Kalderàšis ou Kelderàris de căldărași ou căldărari = « chaudronniers » en roumain ; Krpàris de cârpari = « chiffonniers » en roumain ; Kókalàras de κοϰϰαλάρος, kokkalaros = « fossoyeur » en grec ; Lautàras de lăutar = « violoneux » en roumain ; Lovàris ; Olašski cigánis = « tziganes roumains » en slave ; Rómungros de rom ungur = « rom hongrois » en roumain ; Spoìtòrǎs = « crépisseurs » en roumain ; Tǎtarìtkas = « appartenant aux Tatars » en russe ; Ursàrǎs = « montreurs d'ours » en roumain ; et Xǎladìtkas = « appartenant à l'armée » en russe.
Selon Marcel Courthiade, on peut répartir les endajas dans les cinq ensembles ci-dessous, identifiés d'après les formes de la langue romani[50] :
A) Groupes archaïques ou première strate :
Jeune garçon du groupe des Ursàrǎs « montreurs d'ours » à Budapest en Hongrie. 1) sous-groupe balkanique : Yèrlis, Sepetçis, Erlides, Kalajdjis, Kovàčǎs ou Arabadjìs (dits aussi : Kovatchars), Bugurdjìs, Drïndars, Topanlìs, Konoplǎrǎs, Ajides, Mohadjèrǎs, Arlìs (dits aussi : Thare Gone), Kohranes, Mećkàrǎs, Kabudjis, Rupane Roms, Bamìðǎs, Baćòrǎs, Fićìrǎs, Spoitòrǎs, Xoraxanes (dits aussi : Caraques, peut-être du grec κοράϰια / korákia), Kirimìtikas, Zargàras,
D) Groupes intermédiaires de la deuxième strate (caractérisés par le passé et copule de la première personne en « em ») : Gurbèturas, Filipidjies, Xandùrǎs, Kalpazàjas, Thamàrǎs, Ćergàruras, Djambàzuras, Madjùrǎs, Śkodrànǎs, Vlaxìčkos, Sastërnenqes ;
E) Groupes récents ou troisième strate (similaire à la deuxième strate, mais avec mutation) : Boìadjis, Drizàrǎs, Kalderàšas, Kelderàsas ou Kelderàras (dits aussi Caldéraches), Krpàris, Kókalàras, Lautàras, Lovàris, Olašski cigánis et Rómungros.
L'histoire des Roms a été marquée par une déportation vers l'ouest du sous-continent indien à partir du xe siècle, une grande diaspora à travers l'Europe au xve siècle suivie de nombreuses persécutions, une autre diaspora vers l'Amérique au xixe siècle, et enfin le porajmos (tentative de génocide par le régime nazi).
De nombreux contes poétiques de la tradition orale circulent sur l'origine des Roms et font partie de leurs traditions. Ils en font des descendants de la divinité hindoue Rāma, ou encore de Rāmachandra, avatar de Vishnou, de Cham, fils de Noé, des mages de Chaldée, des Égyptiens de l'époque pharaonique, des manichéens de Phrygie, de la Marie-Madeleine biblique, d'une des tribus perdues d'Israël[51], de Tamerlan, du Grand Moghol, des Mamelouks, d'anciennes tribus celtes du temps des druides, voire des Mayas, des Aztèques, des Incas… La fascination exercée par de tels mythes a encouragé ces nomades, vivant souvent de leurs talents, à se donner eux-mêmes les origines les plus mystérieuses. Quant à la tradition écrite, un récit légendaire du milieu du Xe siècle, la Chronique persane de Hamza al-Isfahani(en), reproduite et embellie au XIe siècle par le poète Ferdowsi, fait état de migrations de Zott, Djâts, Rom ou Dom (hommes) partant du Sind actuel vers la Perse[réf. souhaitée]. Plus récemment, les protochronistes ont fait remonter l'origine des Roms à Hérodote, lequel mentionne une tribu du nom de Sigynnes (qui sont des Scythes pour les historiens[réf. nécessaire]).
Origine indienne
Mahmoud de Ghazni et Ayaz Le sultan, à droite, serre la main du cheikh, Ayaz se tient debout derrière lui. Le personnage à droite est Chah Abbas Ier qui régna environ 600 ans plus tard. Musée d'Art contemporain de Téhéran, Iran.
Les Roms seraient originaires du Pakistan ou du nord de l'Inde, peut-être de Kânauj, d'où ils paraissent avoir été déportés, parmi les dizaines de milliers de prisonniers ou esclaves sélectionnés par les armées de Mahmoud de Ghazni, vers 1018, pour être conduits à Ghazni et embellir cette ville, en actuel Afghanistan[52],[53],[54],[55].
Ensuite ils vont vers le plateau Iranien et l'Asie centrale, où on les appelle Kaoulis et Djâts, et, à travers ce qui est maintenant l'Iran, l'Arménie, le Caucase, le sud de l'ex-URSS et la Turquie, s'être mis, comme charriers, éleveurs de chevaux, servants et éclaireurs, au service des Mongols, qui les protégèrent et leur laissèrent, en échange, une part du butin[56]. Avec la Horde d'or et Tamerlan, les Roms parvinrent ainsi en Europe, en Anatolie et aux portes de l'Égypte[57]. Des populations reconnues par d'autres Roms comme telles vivent encore en Iran, y compris ceux qui ont migré vers l'Europe, et qui en sont revenus. Deux directions migratoires sont connues : vers le sud-ouest et l'Égypte (Roms méridionaux ou Caraques, terme venant soit du greckorakia : « les corneilles », soit du turckara : « noir »), les autres vers le nord-ouest et l'Europe (Roms septentrionaux ou Zingares, mot venant peut-être d'une déformation du terme Sinti). Quoi qu'il en soit, au XIVe siècle, des Roms vassaux des Tatars atteignent les Balkans, et il semble que ce faisant, ils aient été marqués dès l'origine (puisque cette origine les « constitue » en tant que peuple) par le nomadisme et la dispersion. Au XVIe siècle, ils sont attestés en Écosse et en Suède. Vers le sud ils traversent en 1425 les Pyrénées et pénètrent dans ce qui deviendra l'Espagne en 1479. On ignore si des Roms ont jamais transité par l'Afrique du Nord, comme certains le pensent. Les preuves manquent.
Ils sont Tsiganoi parmi les Byzantins (d'où Tsiganes), Cingene parmi les Turcs, Romani-çel pour eux-mêmes (c'est-à-dire « peuple rom », d'où Romanichels pour les Croisésfrancophones), Manuschen pour les Croisés germanophones et Gypsies pour les Croisés de langue anglaise. La plupart des Roms, une fois parvenus en Europe, se mirent sous la protection des seigneurs nobles et des monastères ou abbayes, échappant ainsi à la vindicte des cultivateurs sédentaires, et continuant à exercer leurs métiers traditionnels au service de leurs nouveaux maîtres (leur esclavage était une servitude de type féodal nommée Roba dans les pays slaves, ce qui ressemble à la fois à leur nom de Roma et au mot « Robota » : travail). Au XIVe siècle, la plupart des groupes de Roms que nous connaissons avaient achevé leur installation en Europe.
Preuves linguistique, génétiques et sociologiques
Les études linguistiques envisagent, vers la fin du XVIIIe siècle, des origines indiennes aux Roms. L'Inde du nord est aujourd'hui clairement identifiée comme la zone géographique d'origine des Roms, comme en témoignent la linguistique et la génétique comparées[58].
Selon les recherches en génétique de l'UWA, les caractéristiques génétiques de la population rom permettent de démontrer leur origine indienne et d'estimer que leurs origines remontent de 32 à 40 générations environ[59]. Les études génétiques montrent que tous les Roms européens sont les descendants d'un petit nombre de fondateurs (cinq lignées paternelles et 11 lignées maternelles représentant 58 % des individus étudiés ont été définies comme fondatrices des Roms européens)[60]. Cette ascendance Indienne est confirmée par la présence de hautes fréquences pour l'haplogroupe du chromosome Y H-M52 (de fréquence extrêmement faible parmi les populations non-Roms en Europe), pour les haplogroupes mitochondriaux M5, M18, M25 et M35 d'origine Indienne et par la présence de maladies génétiques spécifiques que l'on retrouve également en Inde et au Pakistan[60]. D'après les études portant sur les marqueurs autosomiques, le nord-ouest de l'Inde semble la patrie la plus probable des Roms européens, la période du départ de cette région étant évaluée à il y a environ 1 500 ans[60].
Dans les recherches linguistiques, la première hypothèse, plutôt européenne et anglo-saxonne[61], les rapproche du Sind et du Pendjab, régions dont les langues sont les plus proches des langages actuellement parlés par les Roms[61].
Dans les recherches sociologiques, la seconde hypothèse, plutôt indienne, se réfère à la société brahmanique, où les bouchers, les équarrisseurs, les tanneurs, les bûcherons, les fossoyeurs, les éboueurs, les chiffonniers, les ferronniers et les saltimbanques exerçaient des métiers nécessaires à la communauté, mais, considérés comme religieusement « impurs », n'avaient pas le droit d'être sédentaires et étaient hors-caste (çandales), avec toutefois une grande diversité, depuis les guerriers Rajputs (liés aux castes royales, équivalent hindou des samouraï japonais) jusqu'à ceux que l'on désigne aujourd'hui comme intouchables. En Inde, où ils sont connus sous des noms comme Banjara, Doma, Lôma, Roma ou Hanabadosh (en hindi/ourdou), ces groupes sociaux/professionnels plutôt qu'ethniques, aux origines géographiquement et socialement multiples, sont beaucoup plus mobiles et perméables que les castes traditionnelles (un enfant issu d'une union non autorisée, un proscrit pour quelque raison que ce soit sont eux aussi « impurs » et peuvent donc les rejoindre)[62].
Migration en Europe
L'histoire des Roms en Europe commence en 1416-1417, car c'est à cette époque que l'on trouve les premiers documents attestant de leur passage dans telle ou telle contrée (néanmoins, il est fort probable que de très petits contingents roms circulent en Europe dès le XIIe siècle[63]).
Au XIVe siècle, des récits attestent pour la première fois de leur présence à Constantinople, en Crète, en Serbie, en Bohême, en Roumanie... Au siècle suivant, ils continuent d'avancer vers l'ouest.
L'Empire byzantin en accueille un grand nombre dès le début du XIVe siècle, sous le nom d'Atsinganos (Ατσίγγανος, qui a donné Tsigane, Zigeuner, Zingari, Ciganos, etc.) ou de Gyphtos (déformation de Egyptios = égyptien). L'Empire est traversé par les pèlerins occidentaux se rendant en Terre sainte. Ces voyageurs les appellent alors Égyptiens (Egitanos, Gitanos, Gitans, Egypsies, Gypsies). De l'Empire byzantin (et ensuite ottoman) les Roms se dispersent sur les routes d'Europe, et au XVe siècle, la diaspora commence à être visible partout : Hongrie, Allemagne, jusqu'à la Baltique et en Suisse. L'été 1419, les tribus apparurent sur le territoire de la France actuelle à Châtillon-sur-Chalaronne, dans la Bresse, à Mâcon, à Sisteron[64].
Le 11 juin 1447, un contingent rom arrive en Espagne, en Catalogne, et se dirige vers Barcelone : la même légende[Quoi ?] y est racontée[66] ; d'autres clans roms plus nombreux s'éparpillèrent à leur tour sur ce territoire, tous avec un « duc » ou un « comte » de Petite Égypte à leur tête[66].
D'après le Journal d'un bourgeois de Paris, le 17 août 1427, 100 à 120 hommes, femmes et enfants, qui se présentent en tant que chrétiens, pèlerins pénitents recommandés par le Pape, originaires d'Égypte, sont annoncés par une délégation à cheval qui demande l'hospitalité, et autorisés quelques jours plus tard à séjourner à La Chapelle Saint-Denis. Intrigués par leur apparence physique et vestimentaire, ou par leurs anneaux portés à l'oreille, des curieux accourent de Paris et des environs pour les voir, se prêtant parfois à la chiromancie qui leur est proposée. La rumeur leur prête également des tours de magie durant lesquels se vide la bourse des passants. L'évêque de Paris réagit en se rendant sur place avec un frère mineur qui prêche et convainc le groupe de repartir. Praticiens et clients de chiromancie sont excommuniés. Le groupe repart en direction de Pontoise début septembre[67].
En Angleterre, les Roms arrivent en 1460[66] ; en Suède, en 1512[66] ; à la fin du XVIe siècle, en Finlande[66] ; et au début du XVIIe siècle, les premiers textes légiférant sur leur présence en Grande Russie sont réalisés[66]. En Russie méridionale, les Roms apparaissent sous les noms de Tataritika Roma, Koraka Roma et Khaladitika Roma soit « Roms des Tatars », « Roms Coraques » ou « Roms des Armées » qui témoignent de leur ancien statut d'artisans, éleveurs de chevaux, charrons, ferronniers, selliers ou éclaireurs auprès des Tatars, des caravaniers ou des Cosaques[68].
À leur arrivée (historique) en Europe, au XVe siècle, les Roms furent en règle générale bien accueillis[69] ; ils obtinrent des protections qui leur permettaient de ne pas être inquiété par l'Inquisition, les groupes hérétiquesgyrovagues étant les victimes privilégiées de l'Inquisition ; car c'est ce qu'ils étaient ostensiblement, précisément, mais leur politique fut toujours d'adopter en apparence la religion officielle, en s'accordant ainsi, en Europe occidentale, la protection du pape[70].
Ils deviennent indésirables et tombent, dès la fin du XVe siècle, sous le coup de décrets qui vont de l'expulsion pure et simple à l'exigence de sédentarisation : ce ne sont pas les Tsiganes qui sont visés, mais les nomades. Les récalcitrants sont emprisonnés, mutilés, envoyés aux galères ou dans les colonies, et même exécutés. La récurrence de ces mesures montre leur manque d'efficacité, sauf aux Pays-Bas, qui parviennent à tous les expulser au milieu du XIXe siècle.
Les deux premiers documents attestant de la présence des Roms dans l'actuelle Roumanie sont des actes de donation de familles de robs roms à deux monastères, l'un de Vodița daté de 1385 et l'autre de Tismana daté de 1387, tous deux situés en Olténie dans l'ancienne Principauté de Valachie. La « robie », terme issu du mot slave robota : travail, est un statut traduit en français et en roumain moderne par « esclavage », mais qui s'apparente davantage au statut féodal de la servitude sous contrat, appelée εργατεία ou υποτέλεια (ergatie, hypotélie) dans les documents phanariotes en grec, et différente de la δουλεία (esclavage proprement dit) qui existait aussi, pour les (rares) eunuques africains attachés au service des cours princières[72]. L'entrée de la plupart de Roms en « robie » est liée au recul de leurs anciens alliés les Tatars au XIVe siècle. Les Khans tatars cèdent alors leurs Roms au voïvode roumain victorieux, qui les distribue soit aux monastères de sa principauté, soit aux nobles, propriétaires terriens : les boyards. Ainsi en 1428, le voïvode moldave Alexandre le Bon fait don de 31 familles de Roms au monastère de Bistriţa en Principauté de Moldavie.
Le rob pouvait être vendu et acheté, mais contrairement à l'esclave, il pouvait avoir des possessions, se marier, racheter lui-même sa liberté et la revendre ailleurs : c'est pour cela que traditionnellement les Roms portent leur or sur eux, bien visible, sous forme de colliers, bijoux ou dents, afin de montrer leur solvabilité et leur capacité à se racheter. Il est la marque de leur dignité. En droit, les familles ne pouvaient pas être séparées sans leur propre accord, et un rob ne peut être puni sans le jugement d'un pope ; son témoignage ne vaut pas celui d'un homme libre mais est néanmoins enregistré ; les « robs » du voïvode ou hospodar (robi domnesti : « robs princiers ») sont libres d'aller et venir, mais payent tous les ans une redevance pour ce droit[73]. Ils pratiquent toutes sortes de métiers : commerçants ambulants, forains, ferronniers, forgerons, rétameurs, bûcherons, maquignons, fossoyeurs, chiffonniers, saltimbanques, musiciens. Quant aux monastères et aux boyards, ils utilisent leurs « robs » comme domestiques ou comme contremaîtres pour faire travailler les paysans serfs. Ils offrent à quelques-uns une formation et des postes de majordomes, de comptables ou d'instituteurs pour leurs enfants. Si le maître ou la maîtresse de maison est stérile, une jeune Rom ou un jeune Rom pourvoira à la perpétuation de la famille, en toute simplicité (cas de Ștefan VIII, devenu voïvode de Moldavie). Les « robs » peuvent être donnés, légués ou vendus aux enchères[74].
XVIIe siècle en France
En France, dès 1666, Louis XIV décrète que tous les Bohémiens de sexe masculin doivent être arrêtés et envoyés aux galères sans procès. Par la suite, lors de l'ordonnance du 11 juillet 1682, il confirme et ordonne que tous les Bohémiens mâles soient, dans toutes les provinces du Royaume où ils vivent, condamnés aux galères à perpétuité, leurs femmes rasées, et leurs enfants enfermés dans des hospices. Une peine était en outre portée contre les nobles qui donnaient dans leurs châteaux un asile aux Bohémiens ; leurs fiefs étaient frappés de confiscation[75],[76],[77].
XVIIIe et XIXe siècles en Europe
Les philosophes des Lumières ne se sont pas montrés particulièrement tendres avec les Bohémiens, à l'exception peut-être de Jean-Jacques Rousseau[78]. L'abbé Prévost ou Voltaire ont eu des mots assez durs, et Mallet, dans l'Encyclopédie, écrit comme définition pour Égyptiens : « Espèce de vagabonds déguisés, qui, quoiqu'ils portent ce nom, ne viennent cependant ni d'Égypte ni de Bohème ; qui se déguisent sous des habits grossiers, barbouillent leur visage et leur corps, et se font un certain jargon ; qui rôdent çà et là, et abusent le peuple sous prétexte de dire la bonne aventure et de guérir les maladies, font des dupes, volent et pillent dans les campagnes ». Le marquis de Sade, compagnon de route des Montagnards entre 1792 et 1795, imagine les aventures d'un tsigane philosophe, Brigandos, dans son roman Aline et Valcour écrit à la Bastille en 1788.
Le 6 décembre 1802, le préfet des Basses-Pyrénées Boniface de Castellane fait arrêter en une seule nuit les Bohémiens des arrondissements de Bayonne et Mauléon (environ 500 personnes[79]) dans l'intention de les déporter en Louisiane[80],[81]. Mais la guerre maritime empêcha l'exécution de ce projet et ils furent progressivement remis en liberté[82]. Les femmes et les enfants furent répartis dans divers dépôts de mendicité en France et les hommes furent employés à divers grands travaux : canal d'Arles, canal d'Aigues-Mortes, construction de routes dans les départements des Hautes-Alpes et du Mont-Blanc[83]. La détention des personnes ainsi arrêtées s'étend sur une période de trois ans[84]. Après cet épisode, « tous sont revenus à leurs montagnes », estime Adolphe Mazure[80].
Vers la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, l'Europe éclairée alterne coercition et recherche de solutions « humaines » pour les sédentariser, d'autant que les Roms acquièrent avec la Révolution et le mouvement romantique une image plus positive empreinte de liberté. En Hongrie, on leur donne des terres et des bêtes, qu'ils revendent aussitôt à leurs voisins pour reprendre la route. L'échec de la plupart de ces politiques n'est pourtant pas une règle absolue, et une partie de la population nomade se sédentarise.
Au Siècle des Lumières, l'Espagne a essayé brièvement d'éliminer le statut de marginal des Roms en tentant d'interdire l'emploi du mot gitano, et d'assimiler les Roms dans la population en les forçant à abandonner leur langue et leur style de vie. Cet effort fut vain.
On rencontre, dans le nord des Vosges, dans le courant du XIXe siècle des familles manouches qui habitent des maisons dans les villages parfois depuis plusieurs générations, tout en maintenant leur spécificité culturelle. Vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, leurs descendants se déplacent ensuite dans de nombreuses autres régions françaises, voire en Espagne ou en Amérique du Sud[85],[86].
Abolition de la robie
Depuis le XVIIIe siècle, des fils de boyards étudiants à Paris, initiés à l'esprit des Lumières et/ou en franc-maçonnerie, lancent un mouvement abolitionniste. Le processus se fait en plusieurs étapes. En 1825, en Moldavie, le HospodarIoniță Sandu Sturza délie les Roms de leurs liens envers les monastères et les boyards. Cet acte officiel part d'une bonne intention : mettre fin à la « robie ». Mais en pratique, cela laisse les Roms sans protection face aux agriculteurs sédentaires qui réclament des réformes agraires. De nombreux Roms reprennent alors le nomadisme, alors qu'ils s'étaient sédentarisés en majorité autour des domaines seigneuriaux (konaks) et abbatiaux. De toute façon, Sturdza est renversé en 1828 et la « robie » est aussitôt rétablie. Plus tard, en 1865, influencé par la Révolution roumaine de 1848 et par Victor Schœlcher, le prince humaniste Alexandru Ioan Cuza sécularise les immenses domaines ecclésiastiques et abolit la « robie » en Moldavie et Valachie. Toutefois il faut attendre 1923 pour que des lois leur donnent des droits égaux aux sédentaires et les protègent contre les discriminations (Constitution roumaine de 1923). Mais ces lois sont remises en question entre 1940 et 1944[87]. Cette abolition de la robie a pour conséquence de faire émigrer les Roms Vlax en masse dans les pays voisins et dans le monde ; la plupart respectent leurs règles endogames et leur mode de vie nomade[60].
Émigration aux États-Unis
L'immigration rom aux États-Unis commence avec la colonisation des Espagnols et les Roms étaient embarqués comme esclaves et certains s'échappèrent en arrivant aux Amériques avec de petits groupes en Virginie et en Louisiane[réf. nécessaire]. L'immigration à plus grande échelle commence dans les années 1860, avec des groupes de Romanichels ou assimilés (à tort — ainsi : les Pavees) du Royaume-Uni et les Travellers de l'Irlande. Au début des années 1900 commence une importante vague d'émigration de Roms récemment émancipés de Russie, de Roumanie et de Hongrie vers de nombreux pays d'Europe. Tous ces Roms seront appelés indistinctement « Romanichels » ou « Hongrois » dans la plupart des contrées où ils arrivent. Nombre d'entre eux s'embarqueront aussi à cette époque vers les Amériques. Le plus grand nombre d'émigrants appartient au groupe des Kalderash (« Căldărași » = « Chaudronniers ») de Roumanie. Un grand nombre émigre également vers l'Amérique latine.
XXe siècle
Mère gitane et son enfant, Hongrie, 1917.
Au XXe siècle, les grandes vagues de migration cessèrent au moment de la Première Guerre mondiale.
C'est, paradoxalement, la première moitié du XXe siècle, époque de libéralisation dans toute l'Europe, qui fut la plus dure pour les « gens du voyage ». En France, une loi sur « l'exercice des professions ambulantes et la circulation des nomades » les oblige pour la première fois, le 16 juillet 1912[88], à se munir d'un « carnet anthropométrique d'identité » qui doit être tamponné à chaque déplacement. Marcel Waline dira en 1950 à propos de cette loi, en vigueur jusqu'en 1969, qu'elle constitue « un cas probablement unique dans le droit français (...) de législation appliquant à une certaine catégorie de gens, les nomades, un régime d'exception, rejetant cette catégorie hors du droit commun, et adoptant, pour opérer cette discrimination, un critère fondé sur un élément racial »[89],[90]. Ce contrôle administratif et de police existe toujours avec le Livret de circulation[91], dont la suppression est cependant programmée au terme d'une procédure législative entamée à l'Assemblée nationale en 2015[92]. Voir aussi ci-après la section « L'après-guerre ».
La répression du nomadisme se conjugue avec le succès des théories eugénistes sur la « protection de la race » dans les milieux scientifiques[Quand ?][réf. nécessaire]. La Suisse et la Suède mettent en place une législation qui vise à détruire la culture tzigane, avec l'assentiment ou l'approbation d'une majorité de la société. En Suisse, le département fédéral de justice et police planifie en 1930 l'enlèvement des enfants sur dix ans. La fondation Pro-Juventute a déjà mis en application en 1926 l'opération « les Enfants de la Grand-Route ». Celle-ci enlève de force les enfants des Yéniches (Tsiganes de Suisse, en allemand Jenische) pour les placer et les rééduquer dans des familles d'accueil sédentaires, des orphelinats voire des asiles psychiatriques en tant que « dégénérés ». Le docteur Alfred Siegfried, directeur des Enfants de la Grand-Route considère en effet les Yéniches comme génétiquement menteurs et voleurs. Non seulement on interdit aux parents biologiques de rencontrer leurs enfants (sous peine de prison) mais des stérilisations sont pratiquées sous prétexte « humanitaire » pour limiter leur reproduction. Cette opération ne prend fin en Suisse qu'en 1972. La Suède pratique une politique similaire jusqu'en 1975[93].
Déportation de Sintis et Roms d'Asperg, 22 mai 1940.
Le génocide contre les Roms n'est officiellement reconnu par l'Allemagne qu'en 1982. Si le génocide contre les Juifs a pris le nom de Shoah après le film éponyme de 1985, celui des Roms reste flou et selon les courants il s'appelle Porajmos, littéralement « engloutissement », ou Samudaripen, « meurtre total »[94]. De plus, il est difficile de mesurer l'ampleur de ce génocide, car bon nombre de victimes n'ont pas été comptées[95].
En Allemagne, le Parti national-socialiste renforce, dès son arrivée au pouvoir, une législation déjà assez dure ; bien qu'Indo-Européens, les Zigeuner ne sont pas considérés comme des Aryens mais, au contraire, comme un mélange de races inférieures ou, au mieux, comme des asociaux[96]. Ils sont vite parqués dans des réserves (on envisage d'en classer une tribu comme échantillon, mais le projet est abandonné), puis envoyés en Pologne, et enfin internés dans des camps de concentration sur ordre d'Himmler, puis assassinés dans des camps d'extermination.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, déportés à Auschwitz, à Jasenovac, à Buchenwald, les Tsiganes sont victimes des persécutions nazies. Depuis les années 2000 à travers toute l'Europe, de nouvelles découvertes et mise en lumières d'archives par les chercheurs ont permis d'établir de nouvelles estimations qui varient entre 500 000 et plus d'1,5 million de morts (Ian Hancock)[97]. Les Tsiganes ont aussi participé à la résistance armée en France, en Yougoslavie, en Roumanie, en Pologne et en URSS.
D'autres massacres ont pris une forme particulièrement cruelle : ainsi, en Roumanie, le régime d'Antonescu déporte plus de 5 000 Roms vers l'Ukraine occupée par les Roumains (« Transnistrie ») : la plupart meurent de torture, de maladie (typhus), de froid ou de faim[98]. Quelques habitants parviennent à protéger certains groupes. Le gouvernement roumain a officiellement reconnu ce génocide (en même temps que la Shoah) en 2005.
Durant la Première Guerre mondiale, tandis que les tsiganes alsaciens-lorrains de nationalité allemande sont internés en tant que civils ennemis, ceux de nationalité française qui circulent dans les zones de combat sont arrêtés sous divers motifs et internés au camp de Crest, de 1915 à 1919[99].
Lorsque se déclenche la Seconde Guerre mondiale, la France n'attend pas l'occupation allemande pour prendre des mesures privatives de liberté à l'encontre des « nomades ». Le 16 septembre 1939, le préfet d'Indre-et-Loire les déclare « indésirables » dans le département et ordonne à la gendarmerie qu'ils « soient refoulés de brigade en brigade dans un autre département[101] ». Le 22 octobre 1939, le général Vary(sl), commandant de la 9eRégion militaire, ajoute une interdiction de séjour en Maine-et-Loire et une interdiction de circuler dans les deux départements précités ainsi que dans la Vienne, les Deux-Sèvres, la Haute-Vienne, la Charente, la Dordogne et la Corrèze, précisant quelques jours plus tard que la mesure s'applique également aux « forains »[102].
Un décret-loi du 6 avril 1940 prohibe la circulation des nomades sur l'ensemble du territoire métropolitain pour la durée de la guerre et impose l'assignation à résidence. Officiellement, cette mesure vise à réduire les risques d'espionnage mais il s'agit en réalité de contraindre les « Tsiganes » à la sédentarisation[103]. Pour autant, les autorités se montrent réticentes à imposer l'internement à cause de la menace de reconstitution de bandes à l'intérieur des camps et pour ne pas imposer de charges trop lourdes à l'État. Ces réticences sont toujours de mise sous le régime de Vichy : seuls deux camps, le camp de Lannemezan et le camp de Saliers sont consacrés exclusivement à l'internement de « nomades » en zone sud[104].
En zone nord les Allemands sont à l'origine de l'internement des nomades[105]. Selon la thèse de l'historien Denis Peschanski publiée en 2002 et qui confirme son estimation de 1994[106], le nombre des Tsiganes internés une ou plusieurs fois entre 1940 et 1946 s'élève à 3 000[107]. D'autres chiffres ont été cités : Marie-Christine Hubert a cité en 1999 un minimum de 4 657 internés tsiganes en zone occupée et 1 404 en zone libre, en précisant que 90 % sont de nationalité française, et que 30 à 40 % sont des enfants[108]. Ce chiffre de 6 000 a été confirmé en 2009[109] et repris en 2010, par le secrétaire d'État aux anciens combattants Hubert Falco[110].
L'ordonnance du Militärbefehlshaber in Frankreich du 4 octobre 1940 édicte que « les Tsiganes se trouvant en zone occupée doivent être transférés dans des camps d'internement, surveillés par des policiers français »[111]. Les autorités françaises y répondent dans un premier temps en créant de petits camps plus ou moins organisés ou improvisés[112],[113], où les « nomades » sont soumis à un régime d'assignation à résidence assez dans l'esprit de la circulaire du 26 avril 1940 aux préfets[114] : autorisation de quitter le camp le jour pour trouver des moyens de subsistance, à condition de regagner le camp le soir, à l'instar du camp de la rue Le-Guen-de-Kérangal à Rennes[115].
Le régime se durcit progressivement. Il n'y a pas de barbelés ni de mirador au camp établi jusqu'en décembre 1940 par le département des Deux-Sèvres dans les ruines du château de Châtillon à Boussais, ce qui n'est plus le cas au camp de la route de Limoges où les « nomades » de Boussais sont ensuite transférés[116].
Le règlement du camp de Coudrecieux rédigé en août 1941 précise qu'aucune permission n'est accordée aux internés, tout en permettant des sorties encadrées par les gendarmes[117]. Dans son étude sur Arc-et-Senans, Alain Gagnieux distingue la période « camp de rassemblement » de septembre 1941 à mai 1942 et la période « camp d'internement » de mai 1942 à septembre 1943 lorsque les autorisations de sortie furent exclues[118].
Les conditions de vie au camp de Moisdon-la-Rivière sont décrites le 8 décembre 1941 par l'assistante sociale principale : les repas consistent en ersatz de café le matin avec une ration de pain pour la journée, parfois un peu de viande le midi pour agrémenter navets, betteraves, choux, et le soir une soupe trop claire ; à l'exception de quelques familles, « toutes les autres sont parquées comme des bêtes dans deux grands baraquements de bois repoussants de saleté où jamais ne pénètrent ni le soleil ni l'air », la gale et les poux ne manquant pas de faire leur apparition[119],[120]. En mai 1942, les instituteurs du camp de Mulsanne obtiennent du directeur d'une scierie voisine « l'autorisation de collecter les écorces et brindilles qui couvrent les sapinières (…) [qui] seraient collectées par les enfants au cours de promenades surveillées et destinées à la cuisson du lait des bébés du camp, aucun moyen de chauffage n'ayant été prévu jusqu'à présent »[121]. Au total, une quarantaine de camps d'internement ont été ouverts en France durant la Seconde Guerre mondiale.
Déportations
D'une part, 66 hommes adultes en provenance du camp de Poitiers quittent le camp de Compiègne le 23 (ou 24[122]) janvier 1943 pour être déportés à Oranienburg-Sachsenhausen[123], d'autre part, un second groupe de 25 hommes adultes du camp de Poitiers sont déportés au cours de la même année vers Buchenwald[123]. Emmanuel Filhol cite le cas d'un déporté de Sachsenhausen qui rentre de déportation en août 1945 et se voit à nouveau assigné à résidence sous le coup du décret du 6 avril 1940 que les gendarmes continuent d'appliquer jusqu'en juin 1946[124].
En 1995, le quotidien Centre-Presse publie le récit d'un survivant de Buchenwald qui témoigne du « froid et de la faim, des coups, du travail harassant dans les galeries souterraines » qui causèrent la mort de son père et neuf membres de sa famille[125].
Par ailleurs, des personnes du Nord-Pas-de-Calais rattaché par l'occupant à la Belgique furent arrêtées fin 1943 à la suite de l'ordre d'Himmler d'arrêter tous les Tsiganes de Belgique et du Nord-Pas-de-Calais, puis internées au camp de Malines et déportées vers Auschwitz le 15 janvier 1944. Seules 12 personnes belges ou françaises ont survécu sur les 351 convoyées de Malines à Auschwitz[126]. Parmi les 351 personnes, au moins 145 étaient françaises, au moins 121 étaient belges, et 107 étaient des enfants de moins de 16 ans[127].
Il existe également quelques cas connus, non exhaustifs, de Gitans français déportés en tant que résistants[128].
Fin des camps
Les derniers internés au camp de Jargeau ne le quitteront qu'en décembre 1945, alors que les déportés survivants sont rentrés d'Allemagne depuis le printemps. Le dernier camp à fermer est le camp des Alliers à Angoulême, qui fonctionne jusqu'au [129]. Les internés sont libérés mais placés sous une étroite surveillance. Le régime des nomades reprend ses droits[130]. À la sortie, les familles libérées ne retrouvent pas les roulottes et chevaux qu'elles possédaient et ne reçoivent aucune aide ou indemnisation. Certaines se réfugient dans la grotte des Eaux-Claires à Ma Campagne.
Toutefois, un petit nombre de personnes ont obtenu le statut d'« interné politique » longtemps après la guerre[44].
Mémoire
En 1985, une stèle est érigée au camp de la route de Limoges à Poitiers, qui mentionne la présence des Tsiganes dans ce camp, avec des Juifs et des résistants[131].
Un monument, œuvre du sculpteur Jean-Claude Guerri, a été inauguré à l'emplacement du camp de Saliers le .
L'ouvrage « Les lieux de mémoire » publié de 1984 à 1992 sous la direction de Pierre Nora, et les principaux manuels d'histoire de classe de terminale disponibles en 2009 n'évoquent pas les camps d'internement de « nomades[134] ».
Depuis 2004, une cérémonie d'hommage aux victimes nomades de l'internement en France (1939-1946) est organisée le sous l'Arc de triomphe de l'Étoile à Paris.
Le film Liberté de Tony Gatlif, qui a pour thème les politiques anti-tsiganes en France sous le régime de Vichy, paraît en 2010.
Plaque fleurie à Rome en mémoire des Rom, Sinti et gens du voyage morts en camps d'extermination.
Le génocide a violemment marqué les consciences et, s'il faut attendre 1969 pour qu'une loi plus libérale remplace en France la loi de 1912, cela se fait sans opposition, ceux qui sont peu favorables aux Tsiganes craignant d'être assimilés aux promoteurs du racisme sous l'occupation allemande.
Entre 1944 et 1946, dans plusieurs pays de l'Europe de l'Est , comme la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, ou la Bulgarie, de nombreux pogroms eurent lieu contre les Roms, accusés de collaboration avec l'Allemagne, ou « profiteurs de guerre » (marché noir et vols de marchandises à des paysans). On ignore l'ampleur de ces pogroms et le nombre de victimes, d'autant plus que certains de ces pays étaient occupés par l'Armée rouge et allaient basculer vers les démocraties populaires communistes.
Le « Comité international tsigane » créé en 1967, réunit à Londres en 1971 le premier « Congrès mondial tsigane », durant lequel des délégués de 14 pays décident de recommander l'utilisation du terme « Rom ». Le Congrès mondial rom réuni à Genève en 1978 crée l'Union romani internationale qui a un statut consultatif à l'ONU[135].
Les Roms sont mentionnés pour la première fois dans un texte officiel de l'ONU à travers la résolution 6 (...) du 31 août 1977 de la Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme exhortant les pays « qui ont des Tsiganes (Romanis) à l'intérieur de leurs frontières à accorder à ces personnes, s'ils ne l'ont pas fait jusqu'ici, la totalité des droits dont jouit le reste de la population[136] ».
Une troisième grande vague de migration se produit entre l’Europe du Sud-Est et l’Europe de l’Ouest, qui s'accélère après l’effondrement du bloc soviétique à la fin du XXe siècle[137].
Démographie et société contemporaines
Avec une population estimée en 2014 par le Conseil de l'Europe entre 10 et 12 millions de personnes, soit un peu plus de 1% de la population européenne, les Roms sont la plus grosse minorité ethnique d'Europe[138].
Le niveau d'intégration des Roms dans la société est variable. Les statistiques roumaines ne reconnaissent qu'un demi-million de Roms, alors qu'eux-mêmes estiment leur nombre entre 0,5 et 1 million[139].
Quelquefois, ils ont prospéré, par exemple chez les Căldăraşi (Caldéraches) de Roumanie, qui travaillent traditionnellement le cuivre.
Dans certains pays comme la Slovaquie ou la Roumanie, où il est possible de constituer des partis ethniques, les Roms ont constitué des partis et ont au Parlement des représentants en tant que tels. Toutefois, leur entrée en politique n'est pas sans risques. Dans ces deux pays, les partis conservateurs (ex-communistes), cherchant à retarder l'intégration en Union européenne, leur ont distribué dans les anciens kolkhozes des terres qui étaient revendiquées par leurs anciens propriétaires, les agriculteurs locaux spoliés par la collectivisation. Les partis rénovateurs pro-européens, favorables à la restitution, soutenaient ces agriculteurs contre les Roms, ce qui a conduit à des désordres civils dans quelques villages. À la suite de ces manipulations, la plupart des dirigeants politiques roms se sont détachés des conservateurs (communistes) et rapprochés des rénovateurs (libéraux). En 2000, un parlement international rom, basé à Vienne, a été créé. En juin 2004, Lívia Járóka devint le premier membre rom hongrois du parlement européen (elle avait été précédée d'un seul auparavant : Juan de Dios Ramírez-Heredia, d'Espagne). Depuis lors, deux autres Roms y ont été élus, l'un sur la liste ADLE : Mme Viktória Mohácsi (Hongrie), l'autre sur celle du parti roumain libéral.
Sept États de l'ancien bloc communiste ont lancé l'initiative Décennie de l'intégration tzigane en 2005, pour améliorer les conditions socio-économiques et le statut de la minorité rom. En , les deux députées au Parlement européen d'origine rom, Lívia Járóka et Viktória Mohácsi, ont réussi à faire voter cette initiative au niveau de toute l'Union européenne[140].
Albanie
En Albanie, selon certaines estimations, il y aurait entre 100 000 et 140 000 Roms[141].
Dans les années 1990-2000, la terre arable a souvent été un enjeu dans des conflits dont les Roms furent les « pions ». Lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs de kolkhozes), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Roms, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Roms de quoi construire des maisons, une construction rendant la parcelle définitivement inaccessible à ses propriétaires légitimes, selon la loi de l'époque.
Espagne
L'Espagne est le pays de l'Europe de l'Ouest qui accueille la plus grosse communauté de Roms. C'est aussi l'un des rares à lui avoir donné le statut de minorité nationale[142]. Le gouvernement catalan a adopté depuis 2009 un plan d'action pour le développement de la population gitane[143],[144].
Autocollant du MRAP utilisé lors d'une campagne de soutien - années 1980.
La plupart des Roms (au sens de l'URI) de France sont sédentaires, salariés, intégrés[réf. nécessaire], même si une « minorité visible » restée semi-nomade pratique le travail à la journée (par exemple dans les vergers à l'époque de la cueillette, ou dans le bâtiment). Cependant, une partie de la classe politique les accuse, dans leur totalité ou en en désignant une partie, de pratiquer la mendicité ou la délinquance, de façon forcée par des réseaux mafieux ou de manière volontaire.[réf. nécessaire].
Elle vise en fait une minorité de sédentaires roumains et pays proches, exilés, qui a commencé à circuler depuis l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne, le 1er janvier 2007, bénéficiant à partir de ce moment des droits de liberté de circulation dont bénéficie tout citoyen de l'Union européenne. Selon certaines associations et journaux[145], « On compte […] en France environ 15 000 Roms migrants de nationalité roumaine, bulgare, tchèque, slovaque, hongroise, moldave ou des pays de l'ex-Yougoslavie (Serbie, Croatie, Kosovo notamment). La plupart d'entre eux ont immigré dans les années 1990, peu après la chute des États communistes[146]. »
Si une partie de ces Roms pratique le travail à la journée, c'est parce que jusqu'en 2014, les ressortissants de la Bulgarie et de la Roumanie ne sont pas totalement bénéficiaires du principe européen de libre circulation et, pour travailler officiellement, ont besoin d'un titre de séjour et d'une autorisation de travail : c'est pour cela qu'ils sont expulsables. De plus, la directive communautaire de 2004 sur la libre circulation des ressortissants de l'UE n'a pas été totalement transposée en droit français, notamment ses dispositions relatives aux garanties accordées aux personnes expulsées[147].
Dans cette situation, les expulsions de Roms sont passées de 2 000 en 2003 à environ 8 000 en 2008[148]. Depuis 2007, le nombre de reconduites à la frontière de Roms roumains en France se situe entre 8 000 et 9 000 par an, représentant environ 30 % des objectifs chiffrés de reconduite à la frontière. Ces retours sont en grande partie volontaires car ils sont assortis de primes de 300 € par adulte et 100 € par enfant et de la prise en charge du billet d'avion[149].
En 2009, la France a expulsé 10 000 Roms de Roumanie et de Bulgarie. Le 9 septembre 2010, le Parlement européen a réclamé la suspension de ces retours forcés, contraires au droit communautaire.
8 030 Roms en situation irrégulière ont ainsi été reconduits par la France en Roumanie et en Bulgarie entre le 1er janvier et le 25 août 2010. Selon le ministre Éric Besson, 1291 l'ont été de manière contrainte, et 6739 de manière volontaire, au moyen de 27 vols « spécialement affrétés[150] ».
En 2014, près de 13 500 Roms ont été expulsés de leurs campements, contre 19 380 en 2013 selon les chiffres de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et le Centre européen pour les droits des Roms (CEDR)[151]. En 2014, la France est critiquée par le rapport d'Amnesty International[152] en raison d'expulsions réalisées dans des conditions jugées par l'ONG « épouvantables »[151].
Selon l'eurodéputé roumain Cristian Preda, membre du parti au pouvoir (PD-L) et ancien secrétaire d'État à la Francophonie, l'emploi du mot Rom en français est devenu synonyme à la fois de « délinquant » et de « Roumain »[157]. Rom et Roumain étant ainsi devenus péjoratifs, Dorin Cioabă, le fils du « roi » (autoproclamé) des Roms, a suggéré en 2009 d'utiliser le terme d'Indirom à la place de Rom.
La politique d'intégration menée par les ONG et l'État roumain porte des fruits : d'après Martin Olivera, ethnologue connaissant bien la communauté Rom « certains [des Roms] ont effectivement voyagé de Roumanie en France, mais étaient sédentaires là-bas et ne demandent pas mieux que de se sédentariser ici[158] ». Toutefois, comme les Afro-Américains aux États-Unis ou les Dalits en Inde, une partie de la communauté reste très marginale socialement et vit, en Occident comme en Europe de l'Est, dans des conditions extrêmement précaires[159].
Mais ces estimations ne concernent que les environ 0,6 million de Roms comptés comme tels dans les statistiques roumaines, alors que selon Nicolae Paun[160], si l'on comptait aussi les 0,3 à 0,6 million de Roms intégrés (qui eux, sont comptés comme Roumains), le peu d'ampleur de la marginalité apparaîtrait clairement : selon lui, les Roms en tant que groupe ethnique ne sont pas plus marginalisés que n'importe quelle classe sociale de niveau socio-économique et culturel équivalent. À l'encontre de cette position, les nationalistes roumains (comme les nationalistes français en France), refusent de considérer les Roms comme des Roumains et les perçoivent comme une population indésirable venue d'ailleurs, vivant en parasite et impossible à intégrer. Cette tendance d'opinion se fait un devoir de les appeler couramment « Tziganes », mot péjoratif, en dépit de la loi qui prescrit l'appellation de « Roms »
Les Roms restent discriminés en Hongrie[161]. Le gouvernement hongrois entend d'ici à septembre 2011 faire voter une loi qui proposera aux allocataires de prestations sociales « des tâches d'intérêt général sur de gros chantiers de travaux publics, tels la construction d'un stade de football à Debrecen (à l'est du pays), le nettoyage des rues mais aussi l'entretien des parcs et des forêts »[162].
Italie
En mai 2008, en Italie, près de Naples, des camps roms ont été brûlés[163]. En 2010, le gouvernement de Silvio Berlusconi a déjà fait évacuer de nombreux camps illégaux et demande à Bruxelles l'autorisation d'expulser les Roms.
D'autres camps de Rome sont en 2014 l'objet de l'enquête judiciaire Mafia Capitale : certains groupes mafieux auraient détourné les fonds européens destinés à l'intégration de ces populations, ce qui expliquerait l'état de profonde dégradation des infrastructures leur étant destinées[164].
Les autorités estiment, en 2020, à 145 le nombre de bidonvilles et campements informels habités par des Roms dans la Péninsule. Environ 20 000 personnes y vivent[165].
Pologne
Arrivée en Pologne au XIVe siècle, la population Rom est estimée au début du XXIe siècle entre 17 000 et 35 000 personnes. Ils y ont souffert des persécutions, notamment lors de l'occupation nazie au cours de laquelle un nombre très important (le chiffre exact n'est pas connu) d'entre eux a été exterminé. Ils subissent toujours les préjugés et les persécutions, qu'ils soient Roms polonais ou étrangers (de Roumanie ou de Macédoine du Nord) et ce malgré l'instauration d'une loi en 2011 destinée à les protéger[166].
Roms riches à Huedin, Roumanie (la maison, d'un style caractéristique, permet de recevoir une vaste parentèle lors des fêtes familiales).Famille pauvre, Roumanie : comme le dénonçait Nicolae Paun du Partida le Romenge (parti Rom)[167], si l'on est pauvre, on est considéré comme Rom, mais en fait rien ne prouve que cette famille soit Rom.
Le terme Rom n'est nullement réservé aux seuls Roms de Roumanie même s'il est phonétiquement proche du mot roumain român (roumain). Il n'y a pas de lien étymologique ou sémantique entre les deux termes : rom signifie simplement être humain en romani tandis que român vient du latin romanus.
Dans les années 1990-2000, la terre arable a souvent été un enjeu dans des conflits dont les Roms furent les « pions ». Lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs de kolkhozes), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Roms, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Roms de quoi construire des maisons, une construction rendant la parcelle définitivement inaccessible à ses propriétaires légitimes, selon la loi de l'époque.
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Les Roms de Roumanie forment l'un des principaux groupes de la communauté rom[168]. Officiellement, selon les derniers recensements, la Roumanie compte 1 850 000 Roms[169], soit autour de 8,32 % de la population roumaine, et Nicolae Paun du Partida le Romenge (« parti Rom ») fait remarquer que le fait d'être compté comme Rom a moins à voir avec la langue ou les traditions qu'avec la situation sociale : « si on a ou si on pose des problèmes, on est considéré comme Rom »[167].
Le romani est une langue parlée par plus d'un million de personnes en Roumanie.
Au Royaume-Uni, les travellers (voyageurs, en référence à la fois aux Irish Travellers et aux Roms) sont devenus en 2005 un enjeu électoral, quand le chef du Parti conservateur promit de réviser l'Acte des droits de l'Homme de 1998. Cette loi, qui englobe la Convention européenne sur les droits de l'Homme dans la législation du Royaume-Uni, est considérée par beaucoup comme permettant de garantir le droit rétrospectif de planification[précision nécessaire]. Les pressions importantes de la population avaient conduit les travellers à acheter des terres[Quand ?], et à s'établir en contournant ainsi les restrictions de planification imposées sur les autres membres locaux de la communauté.
Suisse
En Suisse romande, l'enquête que Jean-Pierre Tabin a menée à Lausanne entre 2011 et 2013, a montré que la mendicité concerne peu de personnes, environ une soixantaine. Selon cette enquête, il ne s'agit pas d'une mendicité organisée de manière criminelle[170].
De « nombreux habitants » seraient méfiants lorsqu'il s'agit d'utiliser les deniers publics pour des infrastructures en Roumanie. Ainsi, Messemrom, une association de soutien aux populations roms, a dû faire face à une plainte afin que soit examinée l'utilisation d'une subvention de l'État helvétique en Roumanie[171]. Elles se plaignent des conséquences générées par la stigmatisation des Roms sous la présidence, en France, de Nicolas Sarkozy[172].
Suède
Confronté à un afflux de Roms du Kosovo, le pays a pratiqué quelques expulsions. Entre 1934 et 1975, la Suède, comme le Danemark et la Norvège, a stérilisé[réf. souhaitée] des Roms et des malades mentaux. En 1999, elle a indemnisé les victimes, plus de 60 000.
Économie
D'après une enquête publiée en 2007 par le Centre européen pour les droits des Roms sur l'exclusion des Roms du marché de l'emploi en Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Roumanie, et Slovaquie, 35 % d'entre eux se définissent comme des ouvriers non qualifiés, 27 % comme des ouvriers qualifiés, 18 % déclarent travailler dans le nettoyage. Seuls 2 % des Roms ont une profession libérale ou sont cadres[173]. 61 % des Roms interrogés lors de l'enquête étaient sans emploi[174].
Population
Répartition des Roms par rapport à la population totale en Europe et dans le monde.Répartition géographique des Roms en Europe.
Il est difficile de définir avec précision des critères d'appartenance et le nombre exact des Roms car comme pour la plupart des minorités, les nombreuses unions mixtes avec des non-Rom, la sédentarisation (seulement 2 % d'entre eux sont du voyage en Europe) et l'acculturation (ou intégration, selon les points de vue) progressent à grande vitesse.
Des estimations laissent à penser qu'il y a approximativement huit à dix millions de Roms dans le monde en 2001[175] sans compter ceux qui résident en Inde. Les plus grandes concentrations de Roms se trouvent dans les Balkans, en Europe centraleet de l'Est, aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. De plus petits groupes vivent dans l'Ouest et le Nord de l'Europe, au Moyen-Orient, et en Afrique du Nord.
Habitation gitane au Brésil, J.-B. Debret, v. 1820.
En 1971, le congrès des associations et mouvements militants roms adopta le drapeau rom comme symbole du peuple Rom. Sur un fond vert (qui symbolise la Terre fertile) et bleu intense (le Ciel, la liberté), est posé le Chakra (roue solaire à vingt-quatre rayons, symbole de la route et de la liberté), du rouge de l'empereur Ashoka ou Ashok, comme on le voit en tête d'article. Le Congrès mondial tzigane tenu à Londres le 8 avril 1971 choisit cette date pour commémorer la journée internationale des Roms[176]. L'hymne, Djelem, djelem, a été écrit par Žarko Jovanović sur une chanson populaire tzigane[177].
Il y aurait actuellement en France entre 350 000[178] et 1 300 000[179] Roms.
La quasi-totalité des Roms parlant les langues d'origine romani est bilingue, mais un nombre indéterminé (parce que généralement non comptés comme Roms aux recensements) ne parlent que les langues des pays où ils vivent ou ont vécu. Les Gitans, par exemple, s'expriment le plus souvent en dialectes hispaniques, comme le caló[185].
Les Roms parlent de nombreuses langues : certaines leur sont propres, d'autres sont celles des contrées qu'ils ont traversées et où ils vivent, d'autres encore sont des dialectes nés de ces multiples influences. La parenté de l'ensemble romani avec le sanskrit est clairement établie, avec des influences avestiques et hébraïques[61].
Les Roms parlent aussi la langue dominante de la région dans laquelle ils vivent, voire plusieurs langues. Par exemple, les Roms de Prizren au Kosovo parlent quotidiennement quatre langues[réf. nécessaire] dès leur plus jeune âge : l'albanais, le romani, le serbe et le turc. En Slovaquie, beaucoup de Roms parlent à la fois le romani, le slovaque et le hongrois. Les emprunts linguistiques du romani rendent possible le suivi de leur migration vers l'Ouest.
Les linguistes divisent actuellement l'ensemble rom (non reconnu par les tsiganologues de l'INALCO) en trois groupes linguistiques, correspondant à trois grands ensembles historiquement différenciés en Europe, celui des Tsiganes (qui sont les Roms stricto sensu pour l'INALCO) vivant principalement en Europe de l'Est, au Proche-Orient, en Amérique et en Australie, celui des Sintis ou Manouches vivant en France, en Italie, au Benelux et en Allemagne, et celui des Gitans vivant dans le Sud de la France, en Espagne et au Portugal.
Quelques Roms ont développé des sabirs tels que l'ibéroromani (caló), qui utilise le vocabulaire rom, la grammaire espagnole, présente de nombreux emprunts lexicaux à l'andalou, et au catalan et est la source de nombreux mots en argot espagnol, l'angloromani (cant, ce mot désigne également la langue des Travellers irlandais, le shelta), l'arméno-romani (lomavren ou lovari) ; le gréco-romani (ellino-romani), le suédo-romani (tavringer romani), le norvégo-romani (nomad norsk), le serbo-romani (srpskoromani), le hungaro-romani (romungro, modgar, modyar), alors que la boyash est un argot roumain avec des emprunts au hongrois et au romani.
Dans les Balkans, on trouve cinq langues vernaculaires composés de romani, d'albanais, de grec et de langues slaves : l'arlisque (arliskó), le djambasque (xhambaskó), le tchanarsque (Čanarskó), le tcherbarsque (Čerbarskó) et le thamarsque (thamarskó).
Culture
La structure familiale est essentielle dans la culture et les sociétés roms, dans lesquelles elle a traditionnellement fonctionné comme le principal moyen de préserver la cohésion sociale[186].
Jeune rom au tambourin versant du vin, Guillaume Bodinier, Musée d'Angers.Femme rom en Hongrie en 1940.
Les Roms sont connus pour être d'excellents musiciens et danseurs. En Espagne, ils ont influencé le flamenco et ils sont devenus les protagonistes de ce genre. Dans la plupart des pays d'Europe centrale et orientale (Hongrie, Bulgarie, Serbie, Macédoine du Nord, Roumanie, Tchéquie, Slovaquie…), les musiciens tziganes ont été très recherchés pour les mariages, funérailles, etc. En Roumanie on les appelle lăutari, en République tchèque et Slovaquie lavutari.
En France, leurs talents d'amuseurs publics et de dresseurs de chevaux ont généré des familles du cirque célèbres, comme les Bouglione ou les Zavatta.
Le guitariste Django Reinhardt, quant à lui, influencera durablement le jazz en y mêlant la musique tzigane. Gus Viseur et Tony Murena, compositeurs de célèbres valses-musette, ont joué et ont été influencés par des musiciens manouches.
Le théâtre était également une activité artistique traditionnelle de la population Tsigane. Aujourd'hui, il n'est plus guère représenté que par le Djungalo Teatro, l'un des très rares théâtres de tradition tsigane en Europe.
En Andalousie, le flamenco est la principale musique dans laquelle les artistes gitans se sont imposés depuis la fin du XVIIIe siècle, et ce, en concurrence et rivalité avec les artistes andalous non gitans. El Planeta est considéré comme le premier artiste gitan du flamenco, identifié comme tel par les auteurs du XIXe siècle. À la fois guitariste et chanteur, il crée certains styles de cette musique dont la seguiriya. Au début du XXe siècle le cante flamenco gitan est représenté par Manuel Torre de Jerez de la Frontera spécialisé dans les styles typiquement gitans du cante jondo, et à partir des années 1930, par Manolo Caracol. Entre 1930 et 1940, le flamenco fait place à l'opéra flamenca, décrié pour son caractère décadent et commercial. Après la Seconde Guerre mondiale, Antonio Mairena impose un retour aux sources d'un flamenco purement gitan, son approche d'une musique dont il revendique les origines exclusivement gitane, est contesté par les défenseur du répertoire payo (c'est-à-dire non gitan). Des années 1950 à 1970 plusieurs cantaors vont représenter le versant gitan du flamenco, les principaux étant El Chocolate, Terremoto de Jerez, El Agujetas. Camarón de la Isla fut la principale vedette du cante flamenco des années 1970 à 1990.
Dans la guitare, Ramón Montoya est considéré comme le père du répertoire moderne du flamenco, premier artiste à se produire seul et non seulement comme accompagnateur, sa célébrité ne fut supplantée que par le guitariste non gitan Paco de Lucía. Le guitariste Manitas de Plata, né en 1921 dans le Sud de la France, vendra plus de 93 millions d'album, contribuant ainsi à la diffusion de la musique flamenco et devenant un des artistes français les plus connus au monde. Dans le domaine de la danseflamenca, la figure prépondérante fut Carmen Amaya l'une des plus célèbres artistes du flamenco tout style confondu.
Le pianiste György Cziffra fut réputé pour sa grande virtuosité, son répertoire extrêmement varié et ses dons d'improvisateur.
Rajko Đurić [Đurić] (1947-) est l'auteur de plusieurs romans et poèmes dont Sans maisons, sans tombe - Bi kheresqo bi limoresqo (recueil de poèmes, Paris, L'Harmattan, s.d.), Les rêves de Jésus Christ (Montpellier, N&B, 1996) et Malheur à qui survivra au récit de notre mort (Buzet-sur-Tarn, N&B, 2003).
Matéo Maximoff (1917-1999) a écrit La Septième Fille (1982), La Poupée de Maméliga (1986), Les Ursitori (1988), Les Gens du Voyages (1995), Condamné à survivre (Concordia, 1986), Routes sans roulottes (Concordia, 1993), Dites-le avec des pleurs (Concordia, 1990), Vinguerka (Concordia, 1987) et Le prix de la liberté (Wallâda, 1996).
Esméralda Romanez (1949- France) est l'autrice de Les Chemins de l'arc-en-ciel (1998, édition Wallâda) ; De coups de cœur en coups de gueule (1995, édition Lacour) ; Mon Combat, ma Maladie, ma Vie ! ainsi que La Cuisine Gitane ou l'Art de savoir mettre en appétit ses invités (1995, édition Lacour).
Gérard Mutsa Gartner (1935- France) a publié sept livres : Sara par elle-même (2021, éditions Éleusis) ; Matéo Maximoff, carnet de routes (éditions Alterédit, 2006) ; Les sept plasticiens précurseurs tsiganes : Otto Mueller - Serge Poliakoff - Helios Gómez - Tela Tchaï - Django reinhardt - Constantin Nepo - Yana Rondolotto (éditions Marinoël, 2011) ; Nepo, célèbre inconnu (2011, éditions Marinoël) ; À la rencontre d'Alberto Giacometti (2019, éditions Éleusis) ; Dernier coup de poing, soliloque d'un ancien boxeur du Ring de Pantin (2019, éditions du Panthéon) ; L'incontestable naissance du VTT (2022, éditions de Tous les Vertiges). Il prépare actuellement un ouvrage sur Charles d'Avray.
Anina Ciuciu (1990-) est une autrice française d'origine roumaine.
Bošnjak Stipan (1953-) auteur belge d'origine serbe. Il a écrit Lettre ouverte d'un petit-fils Rom à sa grand-mère croate (Éditions de l'Institut sépharade européen, 2013), La Reine d'Angleterre, une mendiante... (Éditions de l'Institut sépharade européen, 2013) ainsi que Je ne vous ai pas oubliés (Éditions de l'Institut Sépharade Européen, 2008) dans lequel il a recueilli les propos d'Alberto Israël.
On a suggéré que, lorsqu'ils étaient encore en Inde, les Roms étaient hindouistes ; le mot romani pour « croix », trushul, est le même mot que le sanskrittriṣula qui désigne le trident de Shiva.
Les Roms ont souvent adopté la religion dominante du pays où ils se trouvaient, en gardant toutefois leur système spécial de croyances. La plupart des Roms sont catholiques, protestants, orthodoxes ou musulmans. Ceux qui se trouvent en Europe de l'Ouest ou aux États-Unis sont soit catholiques, soit protestants. En Amérique latine, beaucoup ont gardé leur religion européenne : la plupart sont orthodoxes. En Turquie, en Égypte et dans le sud des Balkans, ils sont souvent musulmans. Il n'existe pas de « religion rom », mais l'on observe chez les Roms à travers leurs différentes confessions, des survivances vivaces de croyances au surnaturel et d'interdits spécifiques, bien souvent dénigrés par les religions organisées.
Dans les Balkans, Georges de Lydda est commémoré le 6 mai lors de la fête que les Roms appellent Ederlezi qui marque le printemps.
Même lorsque les Tsiganes rejoignent au fil des siècles telle ou telle religion, ils n'oublient pas leurs origines. Celles-ci remontent très loin dans le passé et la mythologie, et ce qui est parfois devenu ailleurs folklore ou superstition, demeure souvent chez eux une croyance véritable. La principale, fréquente chez les peuples ayant souffert de rejets et de déportations, est l'espérance d'être un jour tous réunis. Cette espérance prend, dans les croyances, un tour prophétique : au rassemblement ultime sur un lieu d'origine mythique est associée la fin du monde actuel, d'où doit ressortir un monde meilleur.
Bouddhisme
À la fin des années 1990, certains Roms de Hongrie se tournent vers le bouddhisme à l'image des intouchables d'Inde rejoignant le mouvement Ambedkar dans leur recherche de dignité et d'égalité[187],[188].
Il existe un mouvement de Roms qui souhaitent revenir à l'hindouisme, leur religion originelle : le mouvement a commencé en Grande-Bretagne, lors de rencontres de Roms et de migrants hindous d'Inde, et en Allemagne, où des Roms qui avaient accès à des études universitaires, cherchaient l'origine des Roms, tout en considérant l'évolution religieuse des différents groupes roms à travers les âges. Cependant , l'hindouisme, lointain, reste fort mal connu, et ce mouvement est fortement minoritaire.
Rites traditionnels
Dans plusieurs sous-groupes Roms, des repas traditionnels, connus notamment sous le nom de pomana, sont pratiqués plusieurs fois à des intervalles déterminés après un décès, dans l'intention d'apaiser les esprits des morts, appelés mulo, auxquels une place est réservée[189]. Cette tradition est partagée avec les aroumains[190], ainsi qu'avec les Roumains mais aussi d'autres populations balkaniques.
L'origine du pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue, qui est l'occasion d'un grand rassemblement annuel, pieux et festif, n'est pas connue précisément. Un des premiers récits faisant état de la participation des Gitans à la fête des Saintes-Maries-de-la-Mer est celui de Frédéric Mistral publié en 1906 :
« L'église était bondée de gens du Languedoc, de femmes du pays d'Arles, d'infirmes, de bohémiennes, tous les uns sur les autres. Ce sont d'ailleurs les bohémiens qui font brûler les plus gros cierges, mais exclusivement à l'autel de Sara qui, d'après leur croyance, serait de leur nation[192] »
Mais la date de 1855 où l'auteur situe le récit, n'est pas fiable[193]. L'édition de 1861 de Mireille comporte au chant XII les vers suivants :
« Dins la capello sousterrado I'a Santo Saro, venerado di brun Bóumian ; (...) »
L'auteur les traduit par « Dans la chapelle souterraine est Sainte Sara vénérée des bruns bohémiens[194] ». Une image de L'Illustration de 1852 montre une Bohémienne plaçant son enfant sur les châsses des Maries[195].
Le journal des curés des Saintes mentionne les Gitans dès 1861 et peu après 1900 y est inscrite la note suivante :
« Les Bohémiens sont déjà arrivés. Usant d'un droit très ancien qu'on leur a laissé d'occuper, sous le chœur de l'église, la crypte de sainte Sara, leur patronne légendaire, ils sont là accroupis au pied de son autel, têtes crépues, lèvres ardentes, maniant des chapelets, couvrant de leurs baisers la châsse de leur sainte, et suant à grosses gouttes au milieu des centaines de cierges qu'ils allument. (...) L'empressement qu'ils mettent à porter, toucher, baiser, faire baiser à leurs enfants, à la procession, la barque qui contient les statues des Saintes, se disputant les fleurs qui la parent, témoignent de leurs sentiments chrétiens[196]. »
La création en 1935 de la procession annuelle de Sara la noire, le 24 mai, qui s'ajoute à la procession, plus ancienne, des Maries, fixée au 25 mai, est le résultat d'une demande faite par le poète camarguais Folco de Baroncelli au nouvel archevêque d'Aix, Clément Roques, alors que l'ancien évêque Emmanuel Coste avait interdit aux Bohémiens en 1934, de porter la barque des Maries[197]. Les deux processions seront interdites durant la durée du régime de Vichy[198].
Le , le pape Paul VI célèbre la messe lors d'un pèlerinage international gitan réunissant des milliers de pèlerins à Pomezia près de Rome[199],[200].
Son nom est donné à la paroisse catholique des gens du voyage du diocèse d'Evry créée par l'évêque d'Évry Michel Dubost, basée à Longpont non loin du camp de Linas Montlhery, et se déplaçant parfois sous un chapiteau au gré des campements.
La 54e édition du « pèlerinage des gitans et gens du voyage » à Lourdes rassemble 6 000 personnes en août 2010[202].
Le pèlerinage de Lisieux est aussi très suivi par les familles de l'Île-de-France.
Après la Seconde Guerre mondiale, un nombre croissant de Roms rejoint des mouvements évangéliques, et pour la première fois, des Roms s'engagent comme chefs religieux, en créant leurs propres églises et organisations missionnaires. Dans certains pays, la majorité des Roms appartiennent maintenant à des Églises rom. Ce changement imprévu a contribué grandement à l'amélioration de leur image dans la société. Le travail qu'ils font est perçu comme plus légitime, et ils ont commencé à obtenir des permis légaux pour exercer leurs activités commerciales.
Des églises roms évangéliques existent aujourd'hui dans chaque pays où les Roms se sont installés. Le « réveil spirituel » a eu lieu dès la fin des années 1950, en France d'abord, en Normandie, puis partout en Europe. Leur conversion s'est réalisée sous l'impulsion du pasteur missionnaire « gadjé » Clément Le Cossec à qui on attribue l'adhésion de plus de cinq cent mille tsiganes à travers l'Europe[2]. Il fut appelé « l'apôtre des Gitans » par le peuple Rom. Le mouvement est particulièrement fort en France et en Espagne (dans ce dernier pays, il y a plus d'un millier d'églises rom, appelées Filadelfia, dont déjà une centaine à Madrid). D'autres assemblées importantes et nombreuses existent à Los Angeles, Houston, Buenos Aires et Mexico. Quelques groupes de Roumanie et du Chili ont rejoint l'Église adventiste du septième jour.
D'un point de vue génétique, les populations roms, notamment pour celles du Sud-Est de l'Europe, se caractérisent à la différence des autres populations européennes par une faible diversité de leurs haplotypes due au petit nombre de fondateurs de ces communautés[60]. Les études génétiques montrent que le flux de gènes des populations roms vers les autres populations européennes a été extrêmement limité, le flux génétique étant un peu plus fréquent en sens opposé variant entre 17 % en Roumanie et jusqu'à 46 % en Hongrie pour le flux génétique masculin (estimations hautes)[60].
Pour Jean-Pierre Tabin, René Knüsel et Claire Ansermet dans leur ouvrage Lutter contre les pauvres[205], ce qui différencie le discours sur l'identité « Rom » par rapport aux discours sur les identités nationales ou régionales, n'est pas son caractère construit qui est commun à chacun de ces groupes, mais le fait qu'il n'est pas en lien avec un territoire. Le discours est d'ordre ethnique (voire relève de l'ethnogenèse) et fait référence à une « communauté imaginaire et imaginée » dans le sens où l'entend l'historien des nationalismesBenedict Anderson (1983) : elle n'existe qu'en fonction des attributs qu'un groupe revendique ou que d'autres groupes lui prêtent.
Représentations des Roms dans les arts
Le bohémianisme, ou attitude bohème, désigne, à certaines époques et dans certains milieux, une revendication d'anticonformisme, d'insouciance, de refus des conventions, et de marginalité. Au XXIe siècle, ce sociostyle oscillerait entre bourgeois-bohème et antisystème.
Littérature
Gustave Brion, Une larme pour une goutte d'eau, 1877, illustration représentant Esmeralda « l'Égyptienne », prenant pitié de Quasimodo.
Citons également : The Experiment, roman de Stephen (Barbara) Kyle qui trace le portrait d'une Rom américaine, sœur d'une victime de l'expérimentation nazie, Fires in the Dark de Louise Doughty, fiction relatant une expérience rom en Europe centrale durant la Seconde Guerre mondiale, Zoli de Colum McCann, roman retraçant la destinée mouvementée d'une Rom en Europe des années 1930 à nos jours, et le roman de Gaston Leroux, Rouletabille chez les Bohémiens[206]. Dans la bande dessinée Les Bijoux de la Castafiore, en 1963, Hergé met en scène des tsiganes obligés par la police de camper dans un endroit insalubre. Ils sont victimes des préjugés ambiants auxquels ne cèdent pas Tintin et le capitaine Haddock qui les invitent dans le parc du château de Moulinsart.
Parmi les œuvres de littérature populaire française contribuant à transmettre des stéréotypes sur le monde rom, on peut citer les chansons. En effet, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, la chanson évoque souvent le thème du tzigane (homme ou femme), sous diverses nominations : gitan, manouche, bohémien, tzigane ou tsigane. Les mêmes stéréotypes que dans le roman ou l'opéra sont utilisés[207].
Arts graphiques
Cosmographie Universelle de Sebastian Münster, graveur inconnu, 1552.
↑Dans cet article est utilisée la graphie Rom avec un seul R plutôt qu'avec deux, même si les deux phonèmes sont distincts dans certains parlers romani, car elle est utilisée dans plusieurs publications universitaires (voir les titres dans la bibliographie ci-après), ainsi qu'un dictionnaire et une encyclopédie francophones : « rom », dictionnaire Larousse et Encyclopædia Universalis, consultés le 7 octobre 2010).
↑Claire Pedotti et Mickaël Guet, « Contribution au glossaire sur les Roms », Conseil de l'Europe, dernière mise à jour : 11 septembre 2008, consulté le 14 octobre 2010. Une version de ce document est présente en annexe de Liégeois 2007, p. 295-311. Il existe aussi une version anglophone sur le site de l'OSCE (dernière mise à jour 11 décembre 2006) : « The Roma are – with the Sinti and Kale – one of the three main branches of the Roma (generic term), (…) ».
↑Michel Foucher, Les minorités en Europe centrale et orientale, Éditions du Conseil de l'Europe, 1994, cité par Jean-Pierre Liégeois, « Les Roms au cœur de l'Europe », Le Courrier des pays de l'Est, no 1052, 2005-2006, p. 19-29.
↑Régis Blanchet, Un peuple-mémoire : les Roms, éditions du Prieuré, 1997 (ISBN2-909672-81-6), p. 84–85.
↑Donald Kenrick, The Romani world : a historical dictionary of the the gypsies, Scarecrow Press, 2007 (lire en ligne[PDF]), p. 215 :
« Derivation from the god Rama is unlikely. »
↑ a et bIan F. Hancock et Dileep Karanth, Danger! Educated gypsy: selected essays, University of Hertfordshire Press, (ISBN978-1-902806-98-3, lire en ligne), p. 99–101.
↑Le Nouveau Petit Robert, texte remanié et amplifié sous la direction de Josette Rey-Debove et Alain Rey, Paris, 1994, (ISBN2-8503-6290-5), p. 1346.
↑ a et bJoseph Valet, Vocabulaire des Manouches d'Auvergne, Clermont-Ferrand, , 190 p. (HALhal-03881791, lire en ligne), cité par Patrick Williams, Nous, on n'en parle pas : les vivants et les morts chez les Manouches, Maison des Sciences de l'homme, 1993, p. 47.
↑Jean-Pierre Liégeois, Mutation tsigane : la révolution bohémienne, Éditions Complexe, 1976, p. 16.
↑Gerhard J. Bellinger et Pierre Chaunu, Encyclopédie des religions, le Livre de poche, coll. « La Pochothèque », (ISBN978-2-253-13111-3), p. 593.
↑Paul Bataillard, « Sur les origines des Bohémiens on Tsiganes. », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, vol. 10, no 1, , p. 546–557 (DOI10.3406/bmsap.1875.3170, lire en ligne, consulté le ).
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↑Voir par exemple le film Latcho Drom de Tony Gatlif pour voir l'évolution géographique des peuples romané au cours du temps.
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↑Cette affiche, extraite de l'ouvrage de Ian F. Hancock Pariah Syndrome : An Account of Gypsy Slavery and Persecution, Karoma Publishers, Ann Arbor, Michigan, 1987, (ISBN0897200799), est utilisée plusieurs fois sur Wikipédia mais son authenticité est contestée dans Talk:Slavery in Romania car à cette époque on n'utilisait pas encore l'écriture latine, les expressions Sclavi ţigăneşti et în condiţie fină sont des calques linguistiques de l'anglais Gypsy slaves, in fine condition (en roumain correct de l'époque on aurait dit Robi ţigani, sănătoşi) et il est impossible de trouver cette image ailleurs que dans l'œuvre de Hancock, qui présente d'autres affiches semblables, telle Discuție:Robia în țările române#/media/File:200 de familie de țigani de vânzare.jpg (dans Ian F. Hancock, We Are the Romani People, Univ of Hertfordshire Press, 2002, (ISBN9781902806198), censée être de 1845 alors que l'écriture latine n'a été adoptée qu'en 1860.
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↑Drobenko 2005, p. 130 met cependant en garde contre « la doctrine dominante interprêtant, à tort, à partir d'une interprétation extra-contextuelle d'une phrase de son étude, que Waline dénonçait la loi de 1912 ».
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↑Alquier et al. 1991, p. 78-79 ; la deuxième phrase (« Usant (...) allument. ») est citée aussi par Bordigoni 2004, p. 14 à partir de l'ouvrage du Chanoine Lamoureux Les Saintes-Maries de Provence, leur vie et leur culte, Marseille : Moulot et fils, 1909, p.229-230.
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The Romani, also spelled Romany or Rromani (/ˈroʊməni/ROH-mə-nee or /ˈrɒməni/ROM-ə-nee) and colloquially known as the Roma (sg.: Rom), are an ethnic group of Indo-Aryan origin[71][72][73] who traditionally lived a nomadic, itinerant lifestyle. Linguistic and genetic evidence suggests that the Romani originated in the Indian subcontinent, in particular the region of present-day Rajasthan.[74] Their subsequent westward migration, possibly in waves, is now believed by historians to have occurred c. 1000 CE.[75][76][77] Their original name is from the Sanskrit word डोम, ḍoma and means a member of the Dom caste of travelling musicians and dancers.[78][79] The Roma population moved west into the Ghaznavid Empire and later into the Byzantine Empire.[80][81] The Roma are thought to have arrived in Europe around the 13th to 14th century.[82] Although they are widely dispersed, their most concentrated populations are located in Bulgaria, Hungary, Romania, Spain, and Turkey.
In the English language, Romani people have long been known by the exonymGypsies or Gipsies,[83] which most Roma consider a racial slur.[84][85] The attendees of the first World Romani Congress in 1971 unanimously voted to reject the use of all exonyms for the Romani, including "Gypsy".[86]
Since the 19th century, some Romani have also migrated to the Americas. There are an estimated 1million Roma in the United States[6] and between 800,000 and 1million in Brazil, most of whose ancestors emigrated in the 19th century from eastern Europe. Brazilian Romani are mostly descendant from German/Italian Sinti (in the South/Southeast regions), and Roma and Calon people. Brazil also includes a notable Romani community descended from Sinti and Roma deportees from the Portuguese Empire during the Portuguese Inquisition.[87] In migrations since the late 19th century, Romani have also moved to other countries in South America and Canada. Though often confused with Irish Travellers and the Yenish people in western Europe, the Romani are culturally different.[88][89][90]
The Romani language is an Indo-Aryan language with strong Balkan and Greek influence.[91] It is divided into several dialects, which together are estimated to have more than two million speakers.[92] Because the language has traditionally been oral, many Romani are native speakers of the dominant language in their country of residence, or else of mixed languages combining the dominant language with a dialect of Romani in varieties sometimes called para-Romani.[93]
There is no official or reliable count of the Romani populations worldwide.[94] Many Romani refuse to register their ethnic identity in official censuses for a variety of reasons, such as fear of discrimination.[95][96] Others are descendants of intermarriage with local populations, some who no longer identify only as Romani and some who do not identify as Romani at all. Then, too, some countries do not collect data by ethnicity.
Despite these challenges to getting an accurate picture of the Romani dispersal, there were an estimated 10 million in Europe (as of 2019),[97] although some Romani organizations have given earlier estimates as high as 14 million.[98][99] Significant Romani populations are found in the Balkans, in some central European states, in Spain, France, Russia and Ukraine. In the European Union, there are an estimated 6 million Roma.[100]
Outside Europe there may be several million more Romani, in particular in the Middle East and the Americas.[101][102]
The Romani may identify as distinct ethnicities based in part on territorial, cultural and dialectal differences, and self-designation.[103][104][105][106]
Like the Roma in general, many different ethnonyms are given to subgroups of Roma. Sometimes a subgroup uses more than one endonym, is commonly known by an exonym or erroneously by the endonym of another subgroup. The only name approaching an all-encompassing self-description is Rom.[107] Even when subgroups do not use the name, they all acknowledge a common origin and a dichotomy between themselves and Gadjo (non-Roma).[107] For instance, while the main group of Roma in German-speaking countries refer to themselves as Sinti, their name for their original language is Romanes.
Subgroups have been described as, in part, a result of the castes and subcastes in India, which the founding population of Rom almost certainly experienced in their south Asian urheimat.[107][108]
Many groups use names derived from the Romani word kalo or calo, meaning "black" or "absorbing all light". This closely resembles words for "black" or "dark" in Indo-Aryan languages (e.g., Sanskrit काल kāla: "black", "of a dark colour").[107] Likewise, the name of the Dom or Domba people of north India—with whom the Roma have genetic,[109] cultural and linguistic links—has come to imply "dark-skinned" in some Indian languages.[110] Hence, names such as kale and calé may have originated as an exonym or a euphemism for Roma.
Kale, Kalá, or Valshanange – a Welsh English endonym used by some Roma clans in Wales.[k] (Romanichal also live in Wales.) Romani in Spain are also attributed to the Kale.[12]
Boyash, also known as Băieși, Lingurari, Ludar, Ludari, or Rudari, who coalesced in the Apuseni Mountains of Transylvania. Băieși is a Romanian word for "miners." Lingurari means "spoon makers",[119] and Ludar (sing.), Ludari (pl.), and Rudari may mean "woodworkers" or "miners".[120] (There is a semantic overlap due to the homophony or merging of lemmas with different meanings from at least two languages: the Serbianrudar "miner", and ruda "stick", "staff", "rod", "bar", "pole" (in Hungarian, rúd,[121] and in Romanian, rudă).[122]
Churari[123] (from Romanian ciurari "sieve-makers")
Sepečides, meaning "basket-maker"; Muslim Roma in West Thrace, Greece.
Sinti or Zinti, predominantly in Germany,[112][107][129] and northern Italy; Sinti do not refer to themselves as Roma, although their language is called Romanes.[107]
Zargari people, Shia Muslim Roma in Iran, who once came from Rumelia/Southern Bulgaria from the Maritsa Valley in Ottoman times and settled in Persia.
Countries with a significant Romani population according to unofficial estimates.
+ 1,000,000
+ 100,000
+ 10,000
The Roma people have a number of distinct populations, the largest being the Roma, who reached Anatolia and the Balkans about the early 12th century from a migration out of northwestern India beginning about 600 years earlier.[130][131] They settled in the areas that are now Turkey, Greece, Serbia, Romania, Moldova, Albania, Bulgaria, North Macedonia, Hungary, Slovakia and Spain, by order of volume.[citation needed]
From the Balkans, they migrated throughout Europe and Iberian Calé or Caló, and, in the 19th and later centuries, to the Americas. The Romani population in the United States is estimated at more than one million.[l]
In Brazil, the Romani are mainly called ciganos by non-Romani Brazilians. Most of them belong to the ethnic subgroup Calés (Kale) of the Iberian peninsula. Juscelino Kubitschek, Brazil's president from 1956 to 1961, was 50% Czech Romani by his mother's bloodline, and Washington Luís, the last president of the First Brazilian Republic (1926–1930), had PortugueseKale ancestry.[132]
Persecution against the Romani has led to many of the cultural practices being extinguished, hidden or modified to survive in a country that has excluded them ethnically and culturally. The very common carnivals throughout Brazil are one of the few spaces in which the Romani can still express their cultural traditions, including the so-called "carnival wedding" in which a boy is disguised as a bride and the famous "Romaní dance", picturesquely simulated with the women of the town parading in their traditional attire.[133]
Genetic findings suggest an Indian origin for Roma.[130][131][134] Because Romani groups did not keep chronicles of their history or have oral accounts of it, most hypotheses about early Romani migration are based on linguistic theory.[135] There is also no known record of Romani migration from India to Europe from medieval times that can be connected indisputably to Roma.[136]
According to a legend reported in the Persian epic poem, the Shahnameh, the Sasanian king Bahrām V Gōr learned towards the end of his reign (421–439) that the poor could not afford to enjoy music, and so he asked the king of India to send him ten thousand luris, lute-playing experts. When the luris arrived, Bahrām gave each one an ox, a donkey, and a donkey-load of wheat so they could live on agriculture and play music for free for the poor. However, the luris ate the oxen and the wheat and came back a year later with their cheeks hollowed by hunger. The king, angered with their having wasted what he had given them, ordered them to pack up their bags and go wandering around the world on their donkeys.[137]
Linguistic evidence has indisputably shown that the roots of the Romani language lie in India: the language has grammatical characteristics of Indian languages and shares with them a large part of the basic lexicon.[138]
Romani and Domari share some similarities: agglutination of postpositions of the second layer (or case-marking clitics) to the nominal stem, concord markers for the past tense, the neutralisation of gender marking in the plural, and the use of the oblique case as an accusative.[139] This has prompted much discussion about the relationships between these two languages. Domari was once thought to be a "sister language" of Romani, the two languages having split after the departure from the Indian subcontinent—but later research suggests that the differences between them are significant enough to treat them as two separate languages within the central zone (Hindustani) group of languages. The Dom and the Rom, therefore, likely descend from two migration waves from India separated by several centuries.[140][141]
In phonology, the Romani language shares several isoglosses with the Central branch of Indo-Aryan languages, especially in the realization of some sounds of the Old Indo-Aryan. However, it also preserves several dental clusters. In regards to verb morphology, Romani follows exactly the same pattern of northwestern languages such as Kashmiri and Shina through the adoption of oblique enclitic pronouns as person markers, lending credence to the theory of their Central Indian origin and a subsequent migration to northwestern India. Though the retention of dental clusters suggests a break from central languages during the transition from Old to Middle Indo-Aryan, the overall morphology suggests that the language participated in some of the significant developments leading toward the emergence of New Indo-Aryan languages.[142]
The following table presents the numerals in the Romani, Domari and Lomavren languages, with the corresponding terms in Sanskrit, Hindi, Odia, and Sinhala to demonstrate the similarities.[143] Note that the Romani numerals 7 through 9 have been borrowed from Greek.
Genetic findings in 2012 suggest the Romani originated in northwestern India and migrated as a group.[130][131][144] According to the study, the ancestors of present scheduled caste and scheduled tribe populations of northern India, traditionally referred to collectively as the Ḍoma, are the likely ancestral populations of modern European Roma.[145]
In December 2012, additional findings appeared to confirm that the "Roma came from a single group that left northwestern India about 1,500 years ago".[131][146][147][148] They reached the Balkans about 900 years ago[130] and then spread throughout Europe. The team also found that the Roma displayed genetic isolation, as well as "differential gene flow in time and space with non-Romani Europeans".[130][131]
Genetic research published in the European Journal of Human Genetics "has revealed that over 70% of males belong to a single lineage that appears unique to the Roma".[149]
Genetic evidence supports the medieval migration from India. The Romani have been described as "a conglomerate of genetically isolated founder populations",[129] while a number of common Mendelian disorders among Roma from all over Europe indicates "a common origin and founder effect".[129] A 2020 whole-genome study confirmed the northwest Indian origins, and also confirmed substantial Balkan and Middle Eastern ancestry.[150]
A study from 2001 by Gresham et al. suggests "a limited number of related founders, compatible with a small group of migrants splitting from a distinct caste or tribal group".[151] The same study found that "a single lineage... found across Romani populations, accounts for almost one-third of Romani males".[151] A 2004 study by Morar et al. concluded that the Romani population "was founded approximately 32–40 generations ago, with secondary and tertiary founder events occurring approximately 16–25 generations ago".[152]
Haplogroup H-M82 is a major lineage cluster in the Balkan Romani group, accounting for approximately 60% of the total.[153]Haplogroup H is uncommon in Europe but present in the Indian subcontinent and Sri Lanka.
A study of 444 people representing three ethnic groups in North Macedonia found mtDNA haplogroups M5a1 and H7a1a were dominant in Romanies (13.7% and 10.3%, respectively).[154]
Y-DNA Haplogroup H1a occurs in Romani at frequencies 7–70%. Unlike ethnic Hungarians, among Hungarian and Slovakian Romani subpopulations Haplogroup E-M78 and I1 usually occur above 10% and sometimes over 20%, while among Slovakian and Tiszavasvari Romani, the dominant haplogroup is H1a; among Tokaj Romani it is Haplogroup J2a (23%); and among Taktaharkány Romani, it is Haplogroup I2a (21%).[155]
Five rather consistent founder lineages throughout the subpopulations were found among Romani – J-M67 and J-M92 (J2), H-M52 (H1a1), and I-P259 (I1). Haplogroup I-P259 as H is not found at frequencies of over 3% among host populations, while haplogroups E and I are absent in south Asia. The lineages E-V13, I-P37 (I2a) and R-M17 (R1a) may represent gene flow from the host populations. Bulgarian, Romanian and Greek Romani are dominated by Haplogroup H-M82 (H1a1), while among Spanish Romani J2 is prevalent.[156] In Serbia among Kosovo and Belgrade Romani Haplogroup H prevails, while among Vojvodina Romani, H drops to 7 percent and E-V13 rises to a prevailing level.[157]
The Ottoman occupation of the Balkans also left a significant genetic mark on the Y-DNA of the Romani there, creating a higher frequency of Haplogroups J and E3b in Roma populations from the region.[164]
The most common paternal haplogroup among Romani is the South Asian Y-chromosome H, most commonly found among Dravidian peoples.[153]
A full genome autosomal DNA study on 186 Roma samples from Europe in 2019 found that modern Roma people are characterized by a common south Asian origin and a complex admixture from Balkan, Middle East, and Caucasus-derived ancestries. The autosomal genetic data links the proto-Roma to groups in northwest India (specifically Punjabi and Gujarati samples), as well as, Dravidian-speaking groups in southeastern India (specifically Irula). The paternal lineages of Roma are most common in southern and central India among Dravidian-speaking populations. The authors argue that this may point to a founder effect among the early Romani during their ethnogenesis or shortly after they migrated out of the Indian subcontinent. In addition, they theorized of a possible low-caste (Dalit) origin for the Proto-Roma, since they were genetically closer to the Punjabi cluster that lacks a common marker characteristic of high castes, which is West Euroasian admixing.[165]
The migration of the Roma through the Middle East and Northern Africa to Europe
The Romani may have emerged from what is the modern Indian state of Rajasthan, migrating to the northwest (the Punjab region of the Indian subcontinent) around 250 BCE.[166] Their subsequent westward migration, possibly in waves, is now believed to have occurred beginning in about 500 CE.[131]
It has also been suggested that emigration from India may have taken place in the context of the raids by Mahmud of Ghazni. As these soldiers were defeated, they were moved west with their families into the Byzantine Empire.[80] The author Ralph Lilley Turner theorised a central Indian origin of Romani followed by a migration to northwest India as it shares a number of ancient isoglosses with central Indo-Aryan languages in relation to realization of some sounds of Old Indo-Aryan. This is lent further credence by its sharing exactly the same pattern of northwestern languages such as Kashmiri and Shina through the adoption of obliqueenclitic pronouns as person markers. The overall morphology suggests that Romani participated in some of the significant developments leading toward the emergence of New Indo-Aryan languages, thus indicating that the proto-Romani did not leave the Indian subcontinent until late in the second half of the first millennium.[142][167]
The first Romani people are believed to have arrived in Europe via the Balkans in the 13th or 14th century. Romani people began migrating to other parts of the continent during the 15th and 16th centuries.[168][169]
Rom literally means husband in the Romani language,[172][173] with the plural Roma. The feminine of Rom in the Romani language is Romni/Romli/Romnije or Romlije. However, in most cases, in other languages Rom is now used for individuals regardless of gender.[174] It has the variants dom and lom, which may be related to the Sanskrit words dam-pati (lord of the house, husband), dama (to subdue), lom (hair), lomaka (hairy), loman, roman (hairy), romaça (man with beard and long hair).[175] Another possible origin is from Sanskrit डोम doma (member of a low caste of travelling musicians and dancers). Despite their presence in the country and neighboring nations, the word is not related in any way to the name of Romania.
Romani is the feminine adjective, while Romano is the masculine adjective. Some Romanies use Rom or Roma as an ethnic name, while others (such as the Sinti, or the Romanichal) do not use this term as a self-description for the entire ethnic group.[176]
Sometimes, rom and romani are spelled with a double r, i.e., rrom and rromani. In this case rr is used to represent the phoneme/ʀ/ (also written as ř and rh), which in some Romani dialects has remained different from the one written with a single r. The rr spelling is common in certain institutions (such as the INALCO Institute in Paris), or used in certain countries, e.g., Romania, to distinguish from the endonym/homonym for Romanians (sg. român, pl. români).[177]
In Norway, Romani is used exclusively for an older Northern Romani-speaking population (which arrived in the 16th century) while Rom/Romanes is used to describe Vlax Romani-speaking groups which have arrived since the 19th century.[178]
A Romani wagon pictured in 2009 in Grandborough Fields in Warwickshire. Grandborough Fields Road is a popular spot for travelling people.
In the English language (according to the Oxford English Dictionary), Rom is both a noun (with the plural Roma or Roms) and an adjective. Similarly, Romani (Romany) is both a noun (with the plural Romani, the Romani, Romanies, or Romanis) and an adjective. Both Rom and Romani have been in use in English since the 19th century as an alternative for Gypsy.[179]Romani was sometimes spelled Rommany, but more often Romany, while today Romani is the most popular spelling. Occasionally, the double r spelling (e.g., Rroma, Rromani) mentioned above is also encountered in English texts.
The term Roma is increasingly encountered[180][181] as a generic term for the Romani.[182][183][184]
Because not all Romani use the word Romani as an adjective, the term became a noun for the entire ethnic group.[185] Today, the term Romani is used by some organizations, including the United Nations and the US Library of Congress.[177] However, the Council of Europe and other organizations consider that Roma is the correct term referring to all related groups, regardless of their country of origin, and recommend that Romani be restricted to the language and culture: Romani language, Romani culture.[174] The United Kingdom government uses the term "Roma" as a sub-group of "White" in its ethnic classification system.[186]
The standard assumption is that the demonyms of the Romani, Lom and Dom, share the same origin.[187][188]
"Visiting Gipsies", article from Australian newspaper, The Australasian, 1898
The English term Gypsy (or Gipsy) originates from the Middle Englishgypcian, short for Egipcien. The Spanish term Gitano and French Gitan have similar etymologies. They are ultimately derived from the GreekΑιγύπτιοι (Aigyptioi), meaning Egyptian, via Latin. This designation owes its existence to the belief, common in the Middle Ages, that the Romani, or some related group (such as the middle eastern Dom people), were itinerant Egyptians.[189][190] This belief appears to be derived from verses in the BiblicalBook of Ezekiel (29: 6 and 12–13) which refer to the Egyptians being scattered among the nations by an angry God. According to one narrative, they were exiled from Egypt as punishment for allegedly harbouring the infant Jesus.[191] In his book The Zincali: an account of the Gypsies of Spain, George Borrow notes that when they first appeared in Germany, it was under the character of Egyptians doing penance for their having refused hospitality to Mary and her son. As described in Victor Hugo's novel The Hunchback of Notre-Dame, the medieval French referred to the Romanies as Egyptiens.
This exonym is sometimes written with capital letter, to show that it designates an ethnic group.[192] However, the word is often considered derogatory because of its negative and stereotypical associations.[183][193][194][195] The Council of Europe consider that "Gypsy" or equivalent terms, as well as administrative terms such as "Gens du Voyage" are not in line with European recommendations.[174] In Britain, many Romani proudly identify as "Gypsies",[196] and, as part of the Gypsy, Roma and Traveller grouping, this is the name used to describe all para-Romani groups in official contexts.[197] In North America, the word Gypsy is most commonly used as a reference to Romani ethnicity, though lifestyle and fashion are at times also referenced by using this word.[198]
Another designation of the Romani is Cingane (alt. Çingene, Tsinganoi, Zigar, Zigeuner, Tschingaren), likely deriving from the Persian word چنگانه (chingane), derived from the Turkic word çıgañ, meaning poor person.[199] It is also possible that the origin of this word is Athinganoi, the name of a Christian sect with whom the Romani (or some related group) could have become associated in the past.[190][200][201][202]
According to a 2012 genomic study, the Romani reached the Balkans as early as the 12th century.[130] A document of 1068, describing an event in Constantinople, mentions "Atsingani", probably referring to Romani.[203]
Later historical records of the Romani reaching southeastern Europe are from the 14th century: in 1322, after leaving Ireland on a pilgrimage to Jerusalem, Irish Franciscan friar Symon Semeonis encountered a migrant group of Romani outside the town of Candia (modern Heraklion), in Crete, calling them "the descendants of Cain"; his account is the earliest surviving description by a western chronicler of the Romani in Europe.[204]
In 1350, Ludolph of Saxony mentioned a similar people with a unique language whom he called Mandapolos, a word possibly derived from the Greek word mantes (meaning prophet or fortune teller).[205]
In the 14th century, Romani are recorded in Venetian territories, including Methoni and Nafplio in the Peloponnese, and Corfu.[203] Around 1360, a fiefdom called the Feudum Acinganorum was established in Corfu, which mainly used Romani serfs and to which the Romani on the island were subservient.[206]
By the 1440s, they were recorded in Germany;[207] and by the 16th century, Scotland and Sweden.[208] Some Romani migrated from Persia through north Africa, reaching the Iberian Peninsula in the 15th century. The two currents met in France.[209]
First arrival of the Romanies outside Bern in the 15th century, described by the chronicler as getoufte heiden ("baptized heathens") and wearing Saracen-style clothing and weapons.[210]
Gypsy Family in Prison, 1864 painting by Carl d´Unker. An actual imprisoned family in Germany served as the models. The reason for their imprisonment remains unknown.
Their early history shows a mixed reception. Although 1385 marks the first recorded transaction for a Romani slave in Wallachia, they were issued safe conduct by Holy Roman Emperor Sigismund in 1417. Roma were ordered expelled from the Meissen region of Germany in 1416, Lucerne in 1471, Milan in 1493, France in 1504, Catalonia in 1512, Sweden in 1525, England in 1530 (see Egyptians Act 1530), and Denmark in 1536. From 1510 onwards, any Romani found in Switzerland were to be executed; while in England (beginning in 1554) and Denmark (beginning of 1589) any Romani which did not leave within a month were to be executed. Portugal began deportations of Roma to its colonies in 1538.[211]
A 1596 English statute gave Roma special privileges that other wanderers lacked. France passed a similar law in 1683. Catherine the Great of Russia declared the Roma "crown slaves" (a status superior to serfs), but also kept them out of certain parts of the capital.[212] In 1595, Ștefan Răzvan overcame his birth into slavery, and became the Voivode (Prince) of Moldavia.[211]
Since a royal edict by Charles II in 1695, Spanish Roma had been restricted to certain towns.[213] An official edict in 1717 restricted them to only 75 towns and districts, so that they would not be concentrated in any one region. In the Great Gypsy Round-up, Romani were arrested and imprisoned by the Spanish Monarchy in 1749.
During the latter part of the 17th century, around the Franco-Dutch War, both France and the Dutch Republic needed thousands of men to fight. Some recruitment took the form of rounding up vagrants and the poor to work the galleys and provide the armies' labour force. With this background, Roma were targets of both the French and the Dutch.[214]
After the wars, and into the first decade of the 18th century, Roma were slaughtered with impunity throughout the Dutch Republic. Roma, called 'heiden' by the Dutch, wandered throughout the rural areas of Europe and became the societal pariahs of the age. Heidenjachten, translated as "heathen hunt" happened throughout the Dutch Republic in an attempt to eradicate them.[215]
Although some Romani could be kept as slaves in Wallachia and Moldavia until abolition in 1856, the majority traveled as free nomads with their wagons, as alluded to in the spoked wheel symbol in the Romani flag.[216] Elsewhere in Europe, they were subjected to ethnic cleansing, abduction of their children, and forced labour. In England, Romani were sometimes expelled from small communities or hanged; in France, they were branded, and their heads were shaved; in Moravia and Bohemia, the women were marked by their ears being severed. As a result, large groups of the Romani moved to the East, toward Poland, which was more tolerant, and Russia, where the Romani were treated more fairly as long as they paid the annual taxes.[217]
Romani began emigrating to North America in colonial times, with small groups recorded in Virginia and French Louisiana. Larger-scale Roma emigration to the United States began in the 1860s, with Romanichal groups from Great Britain. The most significant number immigrated in the early 20th century, mainly from the Vlax group of Kalderash. Many Romani also settled in South America.[218]
Sinti and other Romani about to be deported from Germany, 22 May 1940
During World War II and the Holocaust, the Nazis committed a systematic genocide against the Romani. In the Romani language, this genocide is known as the Porajmos.[219] Romanies were marked for extermination and sentenced to forced labor and imprisonment in concentration camps. They were often killed on sight, especially by the Einsatzgruppen (paramilitary death squads) on the Eastern Front.[220] The total number of victims has been variously estimated at between 220,000 and 1,500,000.[221]
The Romani were also persecuted in Nazi puppet states. In the Independent State of Croatia, the Ustaša killed almost the entire Roma population of 25,000. The concentration camp system of Jasenovac, run by the Ustaša militia and the Croat political police, was responsible for the deaths of between 15,000 and 20,000 Roma.[222]
In Czechoslovakia, they were labeled a "socially degraded stratum", and Romani women were sterilized as part of a state policy to reduce their population. This policy was implemented with large financial incentives, with threats of denying future welfare payments, with misinformation, or after administering drugs.[223][224]
An official inquiry from the Czech Republic, resulting in a report (December 2005), concluded that the Communist authorities had practised an assimilation policy towards Roma, which "included efforts by social services to control the birth rate in the Romani community. The problem of sexual sterilisation carried out in the Czech Republic, either with improper motivation or illegally, exists," said the Czech Public Defender of Rights, recommending state compensation for women affected between 1973 and 1991.[225] New cases were revealed up until 2004, in both the Czech Republic and Slovakia. Germany, Norway, Sweden and Switzerland "all have histories of coercive sterilization of minorities and other groups".[226]
The traditional Romanies place a high value on the extended family. Traditionally, virginity is essential in unmarried women. However, Eastern European Roma people are more likely to find it acceptable for girls to have sex before marriage compared to other Eastern Europeans.[227] Both men and women often marry young; there has been controversy in several countries over the Romani practice of child marriage.[228] Romani law establishes that the man's family must pay a bride price to the bride's parents, but only traditional families still follow it.
Once married, the woman joins the husband's family, where her main job is to tend to her husband's and her children's needs and take care of her in-laws. The power structure in the traditional Romani household has at its top the oldest man or grandfather, and men, in general, have more authority than women. Women gain respect and power as they get older. Young wives begin gaining authority once they have children.[229]
Traditionally, as can be seen on paintings and photos, some Roma men wear shoulder-length hair and a mustache, as well as an earring. Roma women generally have long hair, and Xoraxane Roma women often dye it blonde with henna.[230]
Romani social behavior was traditionally regulated by Indian social customs[231] ("marime" or "marhime") which are still respected by most Roma (and by most older generations of Sinti). This regulation affects many aspects of life and is applied to actions, people and things: parts of the human body are considered impure: the genital organs (because they produce emissions) and the rest of the lower body. Clothes for the lower body, as well as the clothes of menstruating women, are washed separately. Items used for eating are also washed in a different place. Childbirth is considered impure and must occur outside the dwelling place. The mother is deemed to be impure for forty days after giving birth.[232]
Death is considered impure, and affects the whole family of the dead, who remain impure for a period of time. In contrast to the practice of cremating the dead, Romani dead must be buried.[233] Cremation and burial are both known from the time of the Rigveda, and both are widely practiced in Hinduism today (the general tendency is for Hindus to practice cremation, though some communities in modern-day south India tend to bury their dead).[234] Animals that are considered to be having unclean habits are not eaten by the community.[235]
In Romani philosophy, Romanipen (also romanypen, romanipe, romanype, romanimos, romaimos, romaniya) is the totality of the Romani spirit, Romani culture, Romani Law, being a Romani, a set of Romani strains.[236]
An ethnic Romani is considered a gadjo in the Romani society if they have no Romanipen. Sometimes a non-Romani may be considered a Romani if they do have Romanipen. Usually this is an adopted child. It has been hypothesized that this owes more to a framework of culture than a simple adherence to historically received rules.[237]
Most Romani are Christian,[238] but many are Muslims; some retained their ancient faith of Hinduism from their original homeland of India, while others have their own religion and political organization.[239]Theravada Buddhism influenced by the Dalit Buddhist movement have become popular in recent times among Hungarian Roma.[68][69] In parts of the Balkans, particularly in Bulgaria, many Roma who are Muslim identify as ethnic Turks, and over generations have adopted the Turkish language.[240]
The modern-day Romani often adopted Christianity or Islam depending on which was the dominant religion in the regions through which they had migrated.[242] It is likely that the adherence to differing religions prevented families from engaging in intermarriage.[243]Muslim Roma are predominantly found in Turkey, the Balkans (particularly in Albania, Bosnia and Herzegovina, Greece,[m] North Macedonia, Kosovo, Serbia and Bulgaria), Crimea, the Middle East, Egypt, Iraq and Iran. In Bulgaria, Greece, Romania and Serbia, most Romani inhabitants follow the practice of Orthodoxy, while in Croatia, Hungary and Slovenia, most practice Catholicism.
Blessed Ceferino Giménez Malla is recently considered a patron saint of the Romani in Roman Catholicism.[244]Saint Sarah, or Sara e Kali, has also been venerated as a patron saint in her shrine at Saintes-Maries-de-la-Mer, France.[245] Since the turn of the 21st century, Sara e Kali is understood to have been Kali, an Indian deity brought from India by the refugee ancestors of the Roma people; as the Roma became Christianized, she was absorbed in a syncretic way and venerated as a saint.[246]
Saint Sarah is now increasingly being considered as "a Romani Goddess, the Protectress of the Roma" and an "indisputable link with Mother India".[246][247]
For the Roma communities that have resided in Southeast Europe for numerous centuries, the following apply with regard to religious beliefs:
Bosnia and Herzegovina – The majority of the Roma population in Bosnia and Herzegovina is Muslim.[248]
Bulgaria – The majority of the Roma population in Bulgaria is Christian (mostly Orthodox). In northwestern Bulgaria, in addition to Sofia and Kyustendil, Christianity is the dominant faith among the Romani, and a major conversion to Eastern Orthodox Christianity among the Romani has occurred. In southeastern Bulgaria, Islam is the dominant religion among the Romani, with a smaller section of the Romani declaring themselves as "Turks", continuing to mix ethnicity with Islam.[248]
Croatia – The majority of the Roma population in Croatia is Christian (mostly Catholic). After the Second World War, a large number of Muslim Roma relocated to Croatia, the majority moving from Kosovo. Their language differs from those living in Međimurje and those who survived Romani Holocaust.[248]
Greece – The majority of the Roma population in Greece is Christian.[n] The descendants of groups, such as Sepečides or Sevljara, Kalpazaja, Filipidži and others, living in Athens, Thessaloniki, central Greece and Greek Macedonia are mostly Orthodox Christians, with Islamic beliefs held by a minority of the population. Following the Peace Treaty of Lausanne of 1923, many Muslim Roma moved to Turkey in the subsequent population exchange between Turkey and Greece.[248]
Hungary – The majority of the Roma population in Hungary is Christian.[249]
Kosovo – The majority of the Roma population in Kosovo is Muslim.[248]
Montenegro – The majority of the Roma population in Montenegro is Muslim.[248]
North Macedonia –The majority of the Roma population in North Macedonia is Muslim.[248]
Romania – Romania – The majority of the Roma population in Romania is Christian (mostly Orthodox).[250] In Dobruja, there is a small community that are Muslim and also speak Turkish.[251]
Serbia – The majority of the Roma population in Serbia is Christian (mostly Orthodox). There are some Muslim Roma in southern Serbia, who are mainly refugees from Kosovo.[248]
Slovenia – The majority of the Roma population in Slovenia is Christian (mostly Catholic), although a sizeable proportion are Muslim.[252]
In Ukraine and Russia, the Roma populations are also Muslim as the families of Balkan migrants continue to live in these locations. Their ancestors settled on the Crimean peninsula during the 17th and 18th centuries, but some migrated to Ukraine, southern Russia and the Povolzhie (along the Volga River). Formally, Islam is the religion that these communities align with and the people are recognized for their staunch preservation of the Romani language and identity.[248]
In Poland and Slovakia, Romani populations are Roman Catholic, many times adopting and following local, cultural Catholicism as a syncretic system of belief that incorporates distinct Roma beliefs and cultural aspects. For example, many Polish Roma delay their Church wedding due to the belief that sacramental marriage is accompanied by divine ratification, creating a virtually indissoluble union until the couple consummate, after which the sacramental marriage is dissoluble only by the death of a spouse. Therefore, for Polish Roma, once married, one can't ever divorce. Another aspect of Polish Roma's Catholicism is a tradition of pilgrimage to the Jasna Góra Monastery.[253]
Most Eastern European Romanies are Roman Catholic, Eastern Orthodox, or Muslim.[254] Those in Western Europe and the United States are mostly Roman Catholic or Protestant – in southern Spain, many Romanies are Pentecostal, but this is a small minority that has emerged in contemporary times. In Egypt, the Romani are split into Christian and Muslim populations.[255]
Romani music plays an important role in central and eastern European countries such as Croatia, Bosnia and Herzegovina, Serbia, Montenegro, Bulgaria, Macedonia, Albania, Hungary, Slovakia, Slovenia and Romania, and the style and performance practices of Romani musicians have influenced European classical composers such as Franz Liszt and Johannes Brahms. The lăutari who perform at traditional Romanian weddings are virtually all Romani.[256][257]
Probably the most internationally prominent contemporary performers in the lăutari tradition are Taraful Haiducilor.[258] Bulgaria's popular "wedding music", too, is almost exclusively performed by Romani musicians such as Ivo Papasov, a virtuoso clarinetist closely associated with this genre and Bulgarian pop-folk singer Azis.
Another tradition of Romani music is the genre of the Romani brass band, with such notable practitioners as Boban Marković of Serbia, and the brass lăutari groups Fanfare Ciocărlia and Fanfare din Cozmesti of Romania.[259]
Dances such as the flamenco and bolero of Spain were influenced by the Romani.[261]Antonio Cansino blended Romani and Spanish flamenco and is credited with creating modern-day Spanish dance.[262]The Dancing Cansinos popularized flamenco and bolero dancing in the United States. Famous dancer and actress, Rita Hayworth, is the granddaughter of Antonio Cansino.
The Romani in Turkey have achieved musical acclaim from national and local audiences. Local performers usually perform for special holidays. Their music is usually performed on instruments such as the darbuka, gırnata and cümbüş.[264]
Paramichia is a term used to refer to Romani legends and folktales. A popular legend among the Vlach Roma is of the hero Mundro Salamon, also known by other Roma subgroups as Wise Solomon or O Godjiaver Yanko.[265]
Some Roma believe in the mulo or mullo, meaning the "one who is dead"; the Romani version of the vampire.[266]
The Roma believe that some foods are auspicious, or lucky (baxtalo), such as foods with pungent tastes like garlic, lemon, tomato, and peppers, and fermented foods such as sauerkraut, pickles and sour cream.[267] Hedgehogs are a delicacy among some Roma.[268]
Romani contemporary art emerged at the climax of the process that began in Central and Eastern Europe in the late 1980s, when the interpretation of the cultural practice of minorities was enabled by a paradigm shift, commonly referred to in specialist literature as the "cultural turn". The idea of the cultural turn was introduced; and this was also the time when the notion of cultural democracy became crystallized in the debates carried on at various public forums. Civil society gained strength, and civil politics appeared, which is a prerequisite for cultural democracy. This shift of attitude in scholarly circles derived from concerns specific not only to ethnicity but also to society, gender and class.[269]
Most Romani speak one of several dialects of the Romani language,[270] an Indo-Aryan language, with roots in Sanskrit. They also often speak the languages of the countries they live in. Typically, they also incorporate loanwords and calques into Romani from the languages of those countries and especially words for terms that the Romani language does not have. Most of the Ciganos of Portugal, the Gitanos of Spain, the Romanichal of the UK, and Scandinavian Travellers have lost their knowledge of pure Romani, and speak the mixed languagesCaló,[271]Angloromany, and Scandoromani, respectively. Most of the Romani language-speaking communities in these regions consist of later immigrants from eastern or central Europe.[272]
There are no concrete statistics for the number of Romani speakers, both in Europe and globally. However, a conservative estimate is 3.5 million speakers in Europe and a further 500,000 elsewhere,[272] though the actual number may be considerably higher. This makes Romani the second-largest minority language in Europe, behind Catalan.[272]
In regards to the diversity of dialects, Romani works in the same way as most other European languages.[273] Cross-dialect communication is dominated by the following features:
All Romani speakers are bilingual, accustomed to borrowing words or phrases from a second language; this makes it difficult to communicate with Roma from different countries
Romani was traditionally a language shared between extended family and a close-knit community. This has resulted in the inability to comprehend dialects from other countries, and is why Romani is sometimes considered to be several different languages.
There is no tradition or literary standard for Romani speakers to use as a guideline for their language use.[273]
One of the most enduring persecutions against the Romani was their enslavement. Slavery was widely practiced in medieval Europe, including the territory of present-day Romania from before the founding of the principalities of Moldavia and Wallachia in the 13th–14th centuries.[274] Legislation decreed that all the Romani living in these states, as well as any others who immigrated there, were classified as slaves.[275] Slavery was gradually abolished during the 1840s and 1850s.[274]
The exact origins of slavery in the Danubian Principalities are not known. There is some debate over whether the Romani came to Wallachia and Moldavia as free men or were brought there as slaves. Historian Nicolae Iorga associated the Roma people's arrival with the 1241 Mongol invasion of Europe and he also considered their enslavement a vestige of that era, in which the Romanians took the Roma from the Mongols and preserved their status as slaves so they could use their labor. Other historians believe that the Romani were enslaved while they were being captured during the battles with the Tatars. The practice of enslaving prisoners of war may have also been adopted from the Mongols.[274]
Some Romani may have been slaves of the Mongols or the Tatars or they may have served as auxiliary troops in the Mongol or Tatar armies, but most of them migrated from south of the Danube at the end of the 14th century, some time after the founding of Wallachia. By then, the institution of slavery was already established in Moldavia and it was possibly established in both principalities. After the Roma migrated into the area, slavery became a widespread practice among the majority of the population. The Tatar slaves, smaller in numbers, were eventually merged into the Roma population.[276]
Some branches of the Romani reached western Europe in the 15th century, fleeing from the Ottoman conquest of the Balkans as refugees.[277] Although the Romani were refugees from the conflicts in southeastern Europe, they were often suspected of being associated with the Ottoman invasion by certain populations in the West because their physical appearance was exotic. (The Imperial Diet at Landau and Freiburg in 1496–1498 declared that the Romani were spies for the Turks). In western Europe, such suspicions and discrimination against people who constituted a visible minority resulted in persecution, often violent, with attempts to commit ethnic cleansing until the modern era. In times of social tension, the Romani suffered as scapegoats; for instance, they were accused of bringing the plague during times of epidemics.[278]
On 30 July 1749, Spain conducted The Great Roundup of Romani (Gitanos) in its territory. The Spanish Crown ordered a nationwide raid that led to the break-up of families because all able-bodied men were interned in forced labor camps in an attempt to commit ethnic cleansing. The measure was eventually reversed and the Romani were freed as protests began to erupt in different communities, sedentary Romani were highly esteemed and protected in rural Spain.[279][280]
Later in the 19th century, Romani immigration was forbidden on a racial basis in areas outside Europe, mostly in the English-speaking world. In 1880, Argentina prohibited immigration by Roma, as did the United States in 1885.[278]
Deportation of Roma from Asperg, Germany, 1940 (photograph by the Rassenhygienische Forschungsstelle)
In the Habsburg monarchy under Maria Theresa (1740–1780), a series of decrees tried to integrate the Romanies to get them to permanently settle, removed their rights to horse and wagon ownership (1754) to reduce citizen-mobility, renamed them "New Citizens" and obliged Romani boys into military service just as any other citizens were if they had no trade (1761, and Revision 1770), required them to register with the local authorities (1767), and another decree prohibited marriages between Romanies (1773) to integrate them into the local population. Her successor Josef II prohibited the wearing of traditional Romani clothing along with the use of the Romani language, both of which were punishable by flogging.[281] During this time, the schools were obliged to register and integrate Romani children; this policy was the first of the modern policies of integration. In Spain, attempts to assimilate the Gitanos were under way as early as 1619, when the Gitanos were forcibly settled, the use of the Romani language was prohibited, Gitano men and women were sent to separate workhouses and their children were sent to orphanages. King Charles III took a more progressive approach to Gitano assimilation, proclaiming that they had the same rights as Spanish citizens and ending the official denigration of them which was based on their race. While he prohibited their nomadic lifestyle, their use of the Calo language, the manufacture and wearing of Romani clothing, their trade in horses and other itinerant trades, he also forbade any form of discrimination against them and he also forbade the guilds from barring them. The use of the word gitano was also forbidden to further their assimilation, it was replaced with "New Castilian", a designation which was also applied to former Jews and Muslims.[282][283]
Most historians believe that Charles III's pragmática failed for three main reasons, reasons which were ultimately derived from its implementation outside major cities as well as in marginal areas: The difficulty which the Gitano community faced in changing its nomadic lifestyle, the marginal lifestyle to which the community had been driven by society and the serious difficulties of applying the pragmática in the fields of education and work. One author ascribes its failure to the overall rejection of the integration of the Gitanos by the wider population.[281][284]
Other policies of forced assimilation were implemented in other countries, one of these countries was Norway, where a law which permitted the state to remove children from their parents and place them in state institutions was passed in 1896.[285] This resulted in some 1,500 Romani children being taken from their parents in the 20th century.[286]
During World War II and the Holocaust, the persecution of the Romani reached a peak during the Romani Holocaust (the Porajmos), the genocide which was perpetrated against them by Nazi Germany. In 1935, the Romani who lived in Germany lost their citizenship when it was stripped from them by the Nuremberg laws, and after that, they were subjected to violence and imprisonment in concentration camps. During the war, the policy was extended to areas under German occupation, and it was also implemented by other axis countries, most notably, by the Independent State of Croatia, Romania, and Hungary. From 1942, Romani were subjected to genocide in extermination camps.[287]
Because no accurate pre-war census figures exist for the Romani, the actual number of Romani victims who were killed in the Romani Holocaust cannot be assessed. Most estimates of the number of Romani victims who were killed in the Romani Holocaust range from 200,000 to 500,000, but other estimates vary broadly from 90,000 to as high as 4,000,000. Lower estimates do not include those Roma who were killed in all Axis-controlled countries. A detailed study by Sybil Milton, a former senior historian at the U.S. Holocaust Memorial Museum contained an estimate of at least 220,000, possibly as many as 500,000.[288]Ian Hancock, Director of the Program of Romani Studies and the Romani Archives and Documentation Center at the University of Texas at Austin, argues in favour of a higher figure of between 500,000 and 1,500,000.[289]
Distribution of the Romani in Europe (2007 Council of Europe "average estimates", totalling 9.8 million)[290]Antiziganist protests in Sofia, Bulgaria, 2011
In Europe, Romani are associated with poverty, high crime rates, and behavior that is considered antisocial or inappropriate by the rest of the European population.[291] Partly for this reason, discrimination against the Romani has continued to be practiced to the present day,[292][293] although efforts are being made to address it.[294]
In eastern Europe, Roma children often attend Roma Special Schools, separate from non-Roma children; these schools tend to offer a lower quality of education than the traditional education options accessible by non-Roma children, putting the Roma children at an educational disadvantage.[303]: 83
The Roma of Kosovo have been severely persecuted by ethnic Albanians since the end of the Kosovo War, and for the most part, the region's Romani community has been annihilated.[304]
Czechoslovakia carried out a policy of sterilization of Romani women, starting in 1973.[225] The dissidents of the Charter 77 denounced it in 1977–78 as a genocide, but the practice continued through the Velvet Revolution of 1989.[305] A 2005 report by the Czech Republic's independent ombudsman, Otakar Motejl, identified dozens of cases of coercive sterilization between 1979 and 2001, and called for criminal investigations and possible prosecution against several health care workers and administrators.[306]
In 2008, following the rape and subsequent murder of an Italian woman in Rome at the hands of a young man from a local Romani encampment,[307] the Italian government declared that Italy's Romani population represented a national security risk and it also declared that it was required to take swift action to address the emergenza nomadi (nomad emergency).[308] Specifically, officials in the Italian government accused the Romanies of being responsible for rising crime rates in urban areas.[309]
The 2008 deaths of Cristina and Violetta Djeordsevic, two Roma children who drowned while Italian beach-goers remained unperturbed, brought international attention to the relationship between Italians and the Roma people. Reviewing the situation in 2012, one Belgian magazine observed:
On International Roma Day, which falls on 8 April, the significant proportion of Europe's 12 million Roma who live in deplorable conditions will not have much to celebrate. And poverty is not the only worry for the community. Ethnic tensions are on the rise. In 2008, Roma camps came under attack in Italy, intimidation by racist parliamentarians is the norm in Hungary. Speaking in 1993, Václav Havel prophetically remarked that "the treatment of the Roma is a litmus test for democracy": and democracy has been found wanting. The consequences of the transition to capitalism have been disastrous for the Roma. Under communism they had jobs, free housing and schooling. Now many are unemployed, many are losing their homes and racism is increasingly rewarded with impunity.[310]
The 2016 Pew Research poll found that Italians, in particular, hold strong anti-Roma views, with 82% of Italians expressing negative opinions about Roma. In Greece, 67%, in Hungary 64%, in France 61%, in Spain 49%, in Poland 47%, in the UK 45%, in Sweden 42%, in Germany 40%, and in the Netherlands[311] 37% had an unfavourable view of Roma.[312] The 2019 Pew Research poll found that 83% of Italians, 76% of Slovaks, 72% of Greeks, 68% of Bulgarians, 66% of Czechs, 61% of Lithuanians, 61% of Hungarians, 54% of Ukrainians, 52% of Russians, 51% of Poles, 44% of French, 40% of Spaniards, and 37% of Germans held unfavorable views of Roma.[313] IRES published in 2020 a survey which revealed that 72% of Romanians have a negative opinion about them.[314]
As of 2019, reports of anti-Roma incidents are increasing across Europe.[315] Discrimination against Roma remains widespread in Kosovo,[316] Romania,[317] Slovakia,[318]Bulgaria,[319][320] and the Czech Republic,[321][322] against which the European Court of Human Rights has ruled in Romani advocates' favor on the subject of discriminatory and segregationist education and housing practices.[323] Roma communities across Ukraine have been the target of violent attacks.[324][325]
Concerning employment, a 2019 report by the FRA revealed that, across the European states that were surveyed, on average 34% of Roma men and 16% of Roma women were in paid work.[329]
In the summer of 2010, French authorities demolished at least 51 Roma camps and began the process of repatriating their residents to their countries of origin.[330] This followed tensions between the French state and Roma communities, which had been heightened after a traveller drove through a French police checkpoint, hit an officer, attempted to hit two more officers, and was then shot and killed by the police. In retaliation a group of Roma, armed with hatchets and iron bars, attacked the police station of Saint-Aignan, toppled traffic lights and road signs and burned three cars.[331][332] The French government has been accused of perpetrating these actions to pursue its political agenda.[333]EU Justice CommissionerViviane Reding stated that the European Commission should take legal action against France over the issue, calling the deportations "a disgrace". A leaked file dated 5 August, sent from the Interior Ministry to regional police chiefs, included the instruction: "Three hundred camps or illegal settlements must be cleared within three months, Roma camps are a priority."[334]
Many depictions of the Romani in literature and art present romanticized narratives of the mystical powers of fortune telling or as people who have an irascible or passionate temper paired with an indomitable love of freedom and a habit of criminality. The Romani were a popular subject in Venetian painting from the time of Giorgione at the start of the 16th century. The inclusion of such a figure adds an exotic oriental flavor to scenes. A VenetianRenaissance painting by Paris Bordone (c. 1530, Strasbourg) of the Holy Family in Egypt makes Elizabeth a Romani fortune-teller; the scene is otherwise located in a distinctly European landscape.[336]
^This is a census figure. Some 736,981 (10% of the population) did not declare any ethnicity. There was not any option for a person to declare multiple ethnicities. In a Bulgarian government report on the census, the ethnic results are identified as a "gross manipulation".[18]
^This is a census figure. There was an option to declare multiple ethnicities, so this figure includes Romani of multiple backgrounds. According to the 2016 microcensus 99.1% of Hungarian Romani declared Hungarian ethnic identity also.
^This is a census figure. Some 368,136 (5.1% of the population) did not declare any ethnicity. There was not any option for a person to declare multiple ethnicities.
^This is a census figure. Some 408,777 (7.5% of the population) did not declare any ethnicity. There was not any option for a person to declare multiple ethnicities.
^This is a census figure. Less than 1% of the population did not declare any ethnicity.
^"Today, estimates put the number of Roma in the U.S. at about one million."
^Muslim Romas were excluded from the Deportation of Muslims from Greece's new conquered territory following the First Balkan War and presently form the majority of Greece's native Muslim population.
^Muslim Romas were excluded from the Deportation of Muslims from Greece's new conquered territory following the First Balkan War and presently form the majority of Greece's native Muslim population.
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General information
"RomArchive" (in English, German, and Romany). — education on the arts and civil rights movements