Jean Giraudoux
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Jean Giraudoux
Fonction Inspecteur général des postes diplomatiques et consulaires - Yves Méric de Bellefon (d)
Biographie Naissance Décès (à 61 ans)
ParisSépulture Grave of Giraudoux (d)Nom de naissance Hippolyte Jean GiraudouxNationalité Formation Activité Enfant
Autres informations A travaillé pour Adjectifs dérivés giralducien[1]Distinctions Archives conservées par Eberly Family Special Collections Library (d)
Œuvres principales Siegfried et le Limousin (1922)
Juliette au pays des hommes (1924)
Intermezzo (1933)
La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935)
La Folle de Chaillot (1945).Hippolyte Jean Giraudoux[N 1], né le à Bellac et mort le à Paris 7e, est un écrivain[2] et un diplomate français.
Brillant étudiant et soldat décoré pendant la Première Guerre mondiale, il occupe des fonctions diplomatiques et administratives tout en écrivant des romans (Suzanne et le Pacifique en , Siegfried et le Limousin en ) avant de se diriger vers le théâtre après sa rencontre avec le comédien Louis Jouvet qui mettra en scène et interprétera ses œuvres principales.
Il est aujourd'hui surtout connu pour son théâtre qui compte des pièces célèbres comme Amphitryon 38 (1929), La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935), Électre (1937), Ondine (1939), ou encore La Folle de Chaillot jouée en 1945 après sa mort. Jean Giraudoux a participé comme d'autres dramaturges des années 1930-1940 (Cocteau, Anouilh, Sartre, Camus par exemple) à la réécriture des mythes antiques éclairés par les mentalités modernes. Il a su allier fantaisie poétique et goût pour les images insolites, et également associer le tragique et le léger dans une langue élégante et fine, parfois même poétique comme dans Intermezzo ou Ondine.
Germanophile et diplomate de carrière, il est commissaire général à l'information en 1939-1940 et pendant l'Occupation sa situation est complexe et son rôle contrasté.
Jean Giraudoux meurt à Paris en , à soixante et un ans, à la suite d'une intoxication alimentaire ou, selon une autre hypothèse, d'une inflammation du pancréas.
Biographie
Jeunesse (1882-1919)
Fils cadet de Léger Giraudoux[3], employé des Ponts et chaussées, et d'Anne Lacoste, Jean Giraudoux naît à Bellac, un an avant la nomination de son père à Bessines. Ce dernier quitte le corps des Ponts et chaussées en 1890 pour devenir percepteur à Pellevoisin. Reçu premier du canton au certificat d'études en 1892, Jean Giraudoux entre en comme boursier au lycée de Châteauroux, qui porte aujourd'hui son nom (lycée Jean-Giraudoux)[N 2], où il fait sa première communion en , et est interne jusqu'à son baccalauréat en 1900.
Bachelier de philosophie, il poursuit ses brillantes études en classes préparatoires au lycée Lakanal de Sceaux pour tenter le concours littéraire de l'École normale supérieure ; il termine sa seconde année de khâgne avec le prix d'excellence et obtient le premier prix de version grecque au concours général en 1902. Reçu 13e sur 21 à l'École normale supérieure de Paris, il accomplit son service militaire au 98e régiment d'infanterie à Roanne, Clermont-Ferrand et Lyon, dont il sort en 1903 avec le grade de caporal. Entré à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, dans la section lettres, il est passionné par la culture allemande. Après l'obtention, avec la mention « bien », de sa licence de lettres à la Sorbonne en , avec un mémoire sur les Odes pindariques de Ronsard, il passe, sur les conseils de son maître Charles Andler, dans la section d'allemand en novembre.
Ayant obtenu une bourse d'études, il s'inscrit alors à l'université de Munich. Durant l'été 1905, il est le répétiteur du fils du prince de Saxe et de Paul Morand à Munich, et il rencontre Frank Wedekind. Puis il part en voyage pour la Serbie, l'Autriche-Hongrie (Trieste entre autres) et Venise en Italie. En 1906, il obtient sa maîtrise et fait, durant l'été, un séjour linguistique en Allemagne[4]. Après un échec à l'agrégation d'allemand, il se rend aux États-Unis, de à , avec une bourse pour l'université Harvard. En 1907-1908, il enseigne le français, donne des conférences et visite les États-Unis et le Canada. À son retour, il entre à la rédaction du Matin et prépare le concours des Affaires étrangères, auquel il échoue en 1909. La même année, il publie son premier livre, Provinciales, remarqué par André Gide. En , reçu premier au concours des chancelleries, il est nommé élève vice-consul à la direction politique et commerciale du ministère des Affaires étrangères ; il assure le convoiement de la valise diplomatique à Constantinople, Moscou, puis Vienne. Par ailleurs, il fait la connaissance de Rosalia Abreu, sœur de son ami Pierre, une jeune héritière cubaine, pour laquelle il éprouve une passion non partagée.
Promu attaché au bureau d'étude de la presse étrangère en , il devient vice-consul de 3e classe en 1913. La même année, il fait paraître chez Grasset L'École des indifférents et entame une liaison avec Suzanne Boland (1881-1969), mariée au commandant Paul Pineau, mais séparée de son mari[N 3].
Mobilisé comme sergent au 298e régiment d'infanterie en 1914, puis nommé sous-lieutenant, il a été blessé, le 16 septembre, dans l'Aisne (au nord-est de Vingré), lors de la contre-offensive qui a suivi la victoire de la Marne, aux Dardanelles en 1915, et nommé chevalier de la Légion d'honneur. Convalescent, il entre au bureau de la propagande du ministère des Affaires étrangères grâce à Philippe Berthelot, avant de participer à une mission militaire et diplomatique à Lisbonne en août-. Il prend part ensuite à la « mission Harvard », qui le conduit aux États-Unis en avril-.
Ce faisant, il continue d'écrire, faisant paraître Retour d'Alsace. Août 1914, en , Lectures pour une ombre, en , Amica America et Simon le pathétique, en .
Maturité (1919-1940)
Après la guerre, il s'éloigne de l'Allemagne. Démobilisé en 1919, il devient secrétaire d'ambassade de troisième classe et dirige le Service des œuvres françaises à l'étranger (1920) puis le service d'information et de presse au quai d'Orsay (fin ). Au Quai d'Orsay il rejoint un de ses amis d'enfance, le diplomate Philippe Berthelot.
Suzanne Boland lui donne un fils, Jean-Pierre, le . Ils se marieront en 1921, Suzanne ayant divorcé l'année précédente. La même année paraît Suzanne et le Pacifique, roman suivi en par Siegfried et le Limousin, qui se voit décerner le prix Balzac[5], et en par Juliette au pays des hommes. En 1926, il est promu officier de la Légion d'honneur.
En 1927, il se fait placer hors cadre à la disposition de la Commission d'évaluation des dommages alliés en Turquie, commission où il reste sept ans. Ce poste lui laissant beaucoup de temps libre, il en profite pour écrire un roman, Églantine, s'inspirant du financier juif, Léonard Rosenthal et ses premières pièces de théâtre. La rencontre avec Louis Jouvet en juin 1927 par l'entremise de Bernard Zimmer stimule en effet sa création théâtrale avec le succès de Siegfried (), adaptation théâtrale de son roman Siegfried et le Limousin, d’Amphitryon 38 () et d’Intermezzo (), malgré l'échec de Judith ().
À la fin de 1931, il entame une liaison avec Anita de Madero, qui s'achève en 1936 par le départ de la jeune héritière argentine qui part se marier en Amérique du Sud.
En , il est chargé de mission au cabinet d'Édouard Herriot, président du Conseil[6], qu'il accompagne lors de la conférence de Lausanne. La même année, il écrit la préface de la traduction du livre de l'écrivaine germanophone d'origine messine Adrienne Thomas, Catherine Soldat.
En 1934, il est nommé inspecteur général des postes diplomatiques et consulaires. Au moment où l'horizon de l'Europe s'assombrit, il écrit la pièce La guerre de Troie n'aura pas lieu, plaidoyer désespéré en faveur de la paix, et par-delà ce contexte, Giraudoux y dénonce la complicité entre l'art et la guerre. Il montre que la « nécessité » ou le « destin », souvent invoqués par les gouvernants pour imposer leur décision, constituent une dangereuse fiction. En 1936, Jean Zay lui propose la direction de la Comédie-Française, mais il la refuse. La même année, il devient commandeur de la Légion d'honneur.
Le , il rencontre dans un studio de la radio, lors d'un entretien sur Ondine, Isabelle Montérou (1904-1988)[7], jeune journaliste avec laquelle il entame une liaison qui dure jusqu'en .
À la veille de la guerre, il publie un important essai politique, recueil d'articles et de conférences : Pleins pouvoirs (Gallimard, ), dans lequel, prenant modèle sur les États-Unis, il demande notamment l'adoption d'une politique d'immigration, afin, non « d’obtenir dans son intégrité, par l’épuration, un type physique primitif, mais de constituer, au besoin avec des apports étrangers, un type moral et culturel[8]. » Sa préférence va à « une immigration scandinave éminemment souhaitable[9] », à l'exclusion de « ces races primitives ou imperméables dont les civilisations, par leur médiocrité ou leur caractère exclusif, ne peuvent donner que des amalgames lamentables », symbolisées selon lui par les Arabes[10].
Devant la montée des périls, Giraudoux s'engage en politique. Lors du remaniement ministériel du , il est nommé par Édouard Daladier Commissaire général à l'information et prononce ses Messages du Continental, contre la guerre hitlérienne.
Le , lors de la formation de son gouvernement, Paul Reynaud le remplace par Ludovic-Oscar Frossard, nommé ministre de l'Information, et il devient président d'un « Conseil supérieur de l'information ».
Seconde Guerre mondiale et mort (1940-1944)
Durant la débâcle de juin 1940, il suit le gouvernement à Bordeaux, avant de s'installer auprès de sa mère à Vichy. En janvier 1941, il part à la retraite et commence deux écrits inspirés par la défaite, qui ne paraîtront qu'après sa mort, le second étant resté inachevé : Armistice à Bordeaux , et Sans Pouvoirs , édités l'un et l'autre à Monaco.
Commissaire général à l'information sous Daladier, sa situation pendant l'Occupation est complexe[11] et son rôle contrasté :
- Sa passion pour la culture allemande existe de longue date : « Tous ceux qui aiment le travail, la musique, l'étude sont exilés d'Allemagne. Nous qui aimons Dürer, Goethe, nous sommes exilés d’Allemagne[12] » ; mais il l'a délaissée depuis quelques années, à l'époque, et Ondine (1939) constitue un « adieu » à l'« âme franco-allemande[13] ».
- Dans Armistice à Bordeaux, il s’oppose, phrase par phrase, au second discours du maréchal Pétain[14], refusant l'expiation nationale[15].
- Il a refusé le poste de ministre de France à Athènes proposé par Vichy après l'armistice du 22 juin 1940 mais entretient des relations personnelles avec plusieurs membres du nouveau gouvernement[11]:128.
- Son fils Jean-Pierre a rejoint Londres dès et s'est engagé dans les Forces navales françaises libres[16],[17],[18].
- D'après le témoignage de Gérard Heller, qui l'a rencontré en , « Giraudoux perdit vite confiance dans les bonnes intentions du maréchal Pétain » et « avait très tôt communiqué à Londres des informations sur l'activité intellectuelle clandestine en France[19] ».
- En 1942, alors qu'il loge à Paris, il affirme « l'impossibilité d'une véritable rencontre entre les deux cultures tant que durerait la guerre[19] ».
- La même année, un journaliste collaborationniste lui reproche d'avoir, dans ses fonctions de commissaire général à l'information, accepté de « seconder les Juifs dans « leur » guerre[N 4] ».
- On lui propose de quitter la France. Il refuse[20], arguant de la nécessité de livrer en France une « lutte d’influence avec l’Allemagne[21] ».
Sa participation à la lutte contre l'occupation allemande au sein de la Résistance reste encore débattue[N 5],[22]. En , il aurait projeté de « participer à sa façon à la Résistance[23] ».
Il poursuit ses travaux littéraires avec L'Apollon de Bellac, Sodome et Gomorrhe et La Folle de Chaillot et, devenu directeur littéraire chez Gaumont, participe à des adaptations cinématographiques, qu'il s'agisse de La Duchesse de Langeais de Balzac pour le film homonyme de Jacques de Baroncelli ou Les Anges du péché pour Robert Bresson.
Après la mort de sa mère en 1943, sa santé se dégrade. Jean Giraudoux meurt le au 89, quai d'Orsay, à l'âge de soixante et un ans, à la suite d’une crise d'urémie selon la version officielle[24], mais, plus probablement, d’une pancréatite. Un vibrant hommage est rendu au « grand Français » par Comœdia, journal dont le directeur fréquentait les autorités d'occupation[25].
Quelques jours après son inhumation, qui a lieu le dans un caveau provisoire du cimetière de Montmartre, Claude Roy fait courir le bruit, au café de Flore, qu'il a été empoisonné par la Gestapo. Louis Aragon le reprend à son compte dans Ce soir le : « Pourquoi ? Pas seulement parce que c’est le plus français de nos écrivains, mais certainement aussi pour son activité résistante gardée très secrète et que, pour ma part, j’avais devinée durant le dernier entretien que je devais avoir avec lui cinq jours avant sa mort[26] ». Une biographie explorant la question lui est consacrée par Jacques Body en 2004.
Il est inhumé au cimetière de Passy[N 6] à Paris, son fils souhaitant l'éloigner de la proximité de Sacha Guitry à Montmartre.
Giraudoux antisémite et raciste ?
Se fondant sur plusieurs citations tirées du chapitre « La France peuplée » de Pleins pouvoirs[A 1], voire, dans certains cas, sur des extraits de répliques d'Holopherne dans Judith[27], plusieurs auteurs considèrent que Giraudoux était antisémite[28],[29],[30],[31],[32],[33],[34],[35],[36],[37] et raciste[38],[39],[40]. Spécialiste de Sartre, Jean-François Louette juge ainsi que Giraudoux « évoque maints problèmes » dans Pleins pouvoirs, mais que « l'essentiel aujourd'hui semble le chapitre intitulé La France peuplée », dont il stigmatise la « violence raciste[N 7] ». Pour Jean-Claude Milner, « le Giraudoux raciste et le Giraudoux républicain ne parviennent pas à se détacher[41] ». Daniel Salvatore Schiffer juge, quant à lui, que, dans Pleins pouvoirs, Giraudoux est « non loin [...] de l'antisémitisme de Fichte ou Hegel[42] ». Aux yeux de Claude Liauzu, Giraudoux a donné des connotations positives au mot « raciste », dans le cadre d'une banalisation du racisme, dans les années trente[43]. Selon Pierre Vidal-Naquet, de même, le racisme de Giraudoux, en 1939, est prodigieusement banal[44].
Pour André Job, « l'antisémitisme, c'est d'abord, à n'en pas douter, une façon de ne pas résister au plaisir d'un « bon mot », si malveillant soit-il », usage auquel il est arrivé à Giraudoux de sacrifier, « sans que les exemples soient en assez grand nombre pour qu'on puisse les juger vraiment significatifs[45] ».
Alain Duneau parle de « défaillances », considérant que « deux pages de Pleins pouvoirs lui ont été à juste titre reprochées, mais sans lucidité particulière, par des professeurs de vertu qui ne s'interrogent peut-être pas assez sur eux-mêmes ou sur les illusions rassurantes mais criminelles dont d'autres se sont bercés ». À ses yeux, « ces deux pages trop connues pourraient bien être le fruit de l'appréhension d'un retour de la guerre », et il signale que « tout mot « raciste » a disparu chez lui dès que la guerre — réelle — a été déclarée[46] ». Toujours selon lui, la répulsion de Giraudoux à l'égard de toute forme de laideur, « sans doute ressentie comme une forme du mal », peut également « expliquer en partie certaines de ses faiblesses […] qui lui [ont] été abondamment reprochée[s] (accusations injustifiées de racisme)[47] ».
Pour son biographe Jacques Body, « Giraudoux antisémite, Giraudoux vichyste, c’est devenu l’antienne des ignorants. » Selon lui, de Pleins pouvoirs, « son plaidoyer pour une politique d’immigration et pour le droit d’asile », on a fait, « cinquante ans plus tard, un bréviaire xénophobe et raciste, à coup de citations tronquées[48] ». Il considère que, chez Giraudoux, « l'appartenance à une patrie marque un homme, mais par la culture, non par des contraintes naturelles ou sociologiques. Giraudoux croit à la patrie, pas à la race[49] ».
Pierre Charreton, de son côté, relève que, si Giraudoux défend l'avènement d'une « politique raciale » et d'un « ministère de la race », pour lui, le terme de « race », « aujourd'hui empoisonné, voire tabou », mais « employé sans précaution jusqu'au milieu du siècle, parfois certes dans un sens proprement raciste, mais aussi dans une acception proche du terme "peuple" », renvoie à un « habitus », un ensemble de valeurs et de comportements partagés sur un territoire, et non à une référence ethnique. Giraudoux, rappelle-t-il, défend l'idée que « la race française est une race composée. […] Il n'y a pas que le Français qui naît. Il y a le Français qu'on fait[50]. » Le but d'une « politique raciale », selon lui, n'est pas de retrouver un « type physique primitif », mais de « constituer, au besoin avec des apports étrangers, un type moral et culturel »[51]. De même, il relève que l'auteur éprouve un « choc désagréable » en découvrant sur une pancarte ou une affiche l'inscription : « La France aux Français », jugeant que cette phrase, au lieu de « l'enrichir le dépossède[52],[53] ».
Citations
Sur le style de Giraudoux :
« Je n’ai pas rencontré souvent Jean Giraudoux, deux ou trois fois peut-être. Ce jeune visage sérieux d’étudiant, cette façon de s’exprimer, brillante et souriante, m’ont enchanté comme ses livres, ou ses pièces. Je découvris qu’il parlait comme il écrivait, de façon moins ornée, sans doute, mais profondément identique, c’est-à-dire que sa manière d’écrire lui était parfaitement naturelle. Aucun être sans doute ne m’a paru avoir une conversation plus aisée et plus magique, avec ses phrases légères, son français pur, ses images nécessaires. »
— Robert Brasillach (1941), Notre avant-guerre
Œuvres
Romans et nouvelles
- Provinciales, .
- L'École des indifférents (comprenant Jacques, l'égoïste ; Don Manuel, le paresseux ; Bernard, le faible Bernard), .
- Lectures pour une ombre, .
- Simon le Pathétique, .
- Amica America, .
- L'Adieu à la guerre, 1919, Grasset
- Elpénor, .
- Adorable Clio, .
- Suzanne et le Pacifique, .
- Siegfried et le Limousin, 1922 qui lui apporta le succès. éditions Grasset
- Juliette au pays des hommes, .
- Hélène et Touglas ou les joies de Paris, 1925, Au Sans Pareil
- Bella, .
- Églantine, .
- Aventures de Jérôme Bardini, .
- La France sentimentale, .
- Combat avec l'ange, .
- Choix des élues, .
- La Menteuse, publié à titre posthume en .
Œuvres diverses
- Le Sport, Hachette, coll. Notes et maximes, .
- Les Cinq Tentations de La Fontaine, .
- Pleins pouvoirs (essai), .
- Littérature (essai), .
- Hommage à Marivaux, .
- Armistice à Bordeaux sur Gallica ; Armistice à Bordeaux, Éditions du Rocher, (Wikisource).
- Sans pouvoirs, .
- Visitations, .
- Pour une politique urbaine, .
- De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, .
- Les Contes d'un matin ().
- Or dans la nuit ().
Théâtre
- Siegfried, .
- Amphitryon 38, .
- Judith, .
- Intermezzo, .
- Tessa, la nymphe au cœur fidèle adaptation Jean Giraudoux d'après Basil Dean et Margaret Kennedy, .
- La guerre de Troie n'aura pas lieu, .
- Supplément au voyage de Cook, .
- L'Impromptu de Paris, .
- Électre, .
- Cantique des cantiques, .
- Ondine, .
- L'Apollon de Bellac, .
- Sodome et Gomorrhe, .
- La Folle de Chaillot, .
- Pour Lucrèce, .
- Les Gracques, pièce inachevée publiée en
- Les Siamoises, pièce ébauchée publiée en
Cinéma
- Scénariste
- : La Duchesse de Langeais, de Jacques de Baroncelli d'après Honoré de Balzac (adaptation et dialogue). Publié en ouvrage bibliophilique avec frontispice et hors-texte de Jean-Francis Laglenne, Grasset, 1942.
- : Les Anges du péché de Robert Bresson (scénario, avec Robert Bresson et Raymond Léopold Bruckberger, et dialogue). Publication: Le film de Béthanie, Gallimard, 1944.
Hommages
- Il existe une rue Jean-Giraudoux à Paris et une avenue Jean-Giraudoux au Palais-sur-Vienne, à Saint-Amand-Montrond et à Perpignan.
- Une place et un quartier de Créteil sont nommés Jean-Giraudoux, ainsi qu'un petit square au centre de Limoges.
- Un lycée de Bellac, sa ville natale, porte son nom, ainsi qu'un lycée de Châteauroux.
- La médiathèque Jean-Giraudoux de Bellac conserve les papiers de l'écrivain[54].
- Sa maison natale a reçu le label de maison des illustres[55].
Voir aussi
Bibliographie
- Laurent Bourdelas, Du pays et de l'exil Un abécédaire de la littérature du Limousin, Les Ardents Éditeurs, 2008.
Monographies
- Denise Bourdet, Jean Giraudoux, dans: Pris sur le vif, Paris, Plon, 1957.
- Aurel David, Vie et mort de Jean Giraudoux, Paris, Flammarion, , 235 p.
- Étienne Brunet, Le Vocabulaire de Jean Giraudoux, structure et évolution : Statistique et informatique appliquées à l’étude des textes à partir du Trésor de la langue française, Genève, éditions Slatkine, 1978, 688 p., (ouvrage issu d’une thèse de doctorat d’État soutenue à Nice le 6 janvier 1976, ouvrage distingué par le CNRS qui a accordé à l'auteur la médaille de bronze de l’année 1976 au titre de la 36e section, Études linguistiques et littéraires françaises).
- Chris Marker, Giraudoux, Paris, Éditions du Seuil, collection écrivains de toujours, n° 8, 1978.
- Jacques Body, Jean Giraudoux : la légende et le secret, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Écrivains », , 174 p. (ISBN 978-2-13-039478-5, BNF 34901495)
- Philippe Dufay, Jean Giraudoux : biographie, Paris, Julliard, , 532 p. (ISBN 978-2-260-00064-8, BNF 35601345)
- Natacha Michel, Giraudoux : le roman essentiel, Paris, Hachette littératures, coll. « Coup double », , 215 p. (ISBN 978-2-01-235214-8, BNF 36199326)
- Jacques Body, Jean Giraudoux, Paris, Gallimard, , 950 p. (ISBN 978-2-07-076142-5, BNF 39171811)
- Guy Teissier et Mauricette Berne, Les Multiples Vies de Jean Giraudoux, Paris, Grasset, , 490 p. (ISBN 978-2-246-61271-1, BNF 42325485)
Articles
- Jean Jolly (dir.), Dictionnaire des parlementaires français. Notices biographiques de ministres, sénateurs et députés de 1889 à 1940, de Giraud, Joseph Irénée à Guyot de Villeneuve, Jean Pierre, Paris, PUF, 1960, p. 1840-1841
- La guerre de Troie n'aura pas lieu[56] : extraits / Jean Giraudoux ; avec une notice sur l'auteur (vie, production, personnalité), une étude générale de son œuvre et de son théàtre, une présentation de la pièce et son analyse méthodique avec questions et notes, une étude de la pièce et des jugements critiques par Henri Baudin / Paris : Bordas , 1970
- La Métamorphose du comique et le renouvellement littéraire du théâtre français de Jarry à Giraudoux (1896-1944) / Henri Baudin / Lille : A.N.R.T., université de Lille III , 1974[57]
- Georges May, « Jean Giraudoux et les États-Unis », The French Review, vol. XLIX, no 6, mai 1976
- La guerre de Troie n'aura pas lieu : extraits / Jean Giraudoux; avec une notice sur l'auteur (vie, production, personnalité), une étude générale de son œuvre et de son théâtre, une présentation de la pièce et son analyse méthodique avec questions et notes, une étude de la pièce et des jugements critiques par Henri Baudin / Paris : Bordas , 1995[58]
- David Radavich, Insurrection et désir dans « La Folle de Chaillot », Les Cahiers Jean Giraudoux 25 (1997), 119-30
- Europe, revue littéraire mensuelle, no 841, mai 1999 (Sommaire)
- Christian Allègre, « Giraudoux », dans Jean-Claude Polet (dir.), Auteurs européens du premier XXe siècle : Cérémonial pour la mort du sphinx, 1940-1958, t. 2, Bruxelles, De Boeck Université, , 906 p., 25 cm (ISBN 978-2-80413-580-5, OCLC 444048807, lire en ligne), p. 285-298.
Articles connexes
Liens externes
- Site de l'Académie Giraudoux
- Citations
- Site des Amis de Jean Giraudoux
- Descriptifs des associations d'amis de Jean Giraudoux
- Présentation de Giraudoux et de ses œuvres
- Œuvres de Jean Giraudoux (domaine public au Canada)
- Maison natale de Giraudoux à Bellac
Notices
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Brockhaus
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
- Enciclopedia italiana
- Enciclopédia Itaú Cultural
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- Hrvatska Enciklopedija
- Larousse
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- Munzinger
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Notes et références
Notes
- Tournant toute sa tendresse vers sa mère, Giraudoux aurait oublié son premier prénom, Hippolyte, parce qu'il avait été choisi par son père contre le vœu de son épouse, lui préférant le second. Voir Hervé Duchêne, Jean Giraudoux, Électre, Rosny, Bréal, , 126 p., 18 cm (ISBN 978-2-84291-019-8, OCLC 465801005, lire en ligne), p. 13.
- On trouve un récit plein de nostalgie de la visite que, jeune adulte, Giraudoux fit dans ce lycée, dans son roman Adorable Clio (1920).
- Suzanne Aglaé Boland, née dans le 16e arrondissement de Paris le , morte à Neuilly le , a épousé à Paris le Paul Marie François Pineau, né à Sablé-sur-Sarthe le , mort le . Voir Jacques Body, Jean Giraudoux, p. 848, note 39.
- Jean Théroigne, « Giraudoux parafumier », Au pilori, no 104 : « Malgré lui, et cela prouve et la ruse et le danger juifs, Jean Giraudoux fut entraîné dans les rangs des embusqués aux cheveux crépus du Continental et devint leur homme de main. Pourtant Jean Giraudoux n'est plus un enfant : s'il a obéi à Mandel, s'il a accepté trop de Juifs dans ses services qui contrôlaient la vie spirituelle de la nation en guerre, il est tout de même un peu responsable ». Cité par Gisèle Sapiro, « Antisémitisme et antiféminisme dans le champ intellectuel », dans Cahiers d'Études Hongroises : Temps, espaces, langages - La Hongrie à la croisée des disciplines, t. II, Paris, L'Harmattan, 55 p. (ISBN 978-2-29605-566-7, lire en ligne).
- Dès les premiers jours de la Libération, Jean Blanzat, qui l'avait rencontré en , affirma que Giraudoux était du côté de la Résistance. Voir Cahiers Jean Giraudoux, Société des Amis de Jean Giraudoux, Bernard Grasset, 1992, volume 21-22, p. 36.
- 9e division.
- Sylviane Coyault, Giraudoux, Européen de l'entre-deux-guerres, volume 36 de Cahiers Jean Giraudoux, Presses universitaires Blaise Pascal, 2008, 400 p., p. 350 (ISBN 2845163762), qui commente : « où l'on voit qu'en effet, penser, c'est classer, et aussi quels tours de passe-passe permet la modalisation... Après quoi, tant qu'à faire, pour la plus grande gloire de Sartre, qui "se situe plutôt, on s'en doute" (ce "on" qui s'en doute doit être celui à qui "il semble" — M. Louette en personne, à défaut d'un lecteur de bonne foi) "dans le sillage de Zola que dans celui de Giraudoux", se trouvent opposées à Pleins pouvoirs les Réflexions sur la question juive, présentées comme "une admirable défense des Juifs de France.
À supposer même que ces Réflexions soient pertinentes, ce qui n'est pas, semble-t-il, universellement reconnu, on pourrait se demander ce qu'il y avait d'« admirable » à défendre les Juifs de France en 1946 ; quelques années plus tôt sans doute, assurément — mais, comme on sait, l'occupation aura été assez douce à Jean-Paul Sartre... »Références
- Pleins pouvoirs (1939) :
- « Entrent chez nous tous ceux qui ont choisi notre pays, non parce qu'il est la France, mais parce qu'il reste le seul chantier ouvert de spéculation ou d'agitation facile, et que les baguettes du sourcier y indiquent à haute teneur ces deux trésors qui si souvent voisinent : l'or et la naïveté. Je ne parle pas de ce qu'ils prennent à notre pays, mais, en tout cas, ils ne lui ajoutent rien. Ils le dénaturent par leur présence et leur action. Ils l'embellissent rarement par leur apparence personnelle. Nous les trouvons grouillants sur chacun de nos arts ou de nos industries nouvelles et anciennes, dans une génération spontanée qui rappelle celle des puces sur un chien à peine né.
- « Entrent chez nous, sous le couvert de toutes les révolutions, de tous les mouvements idéologiques, de toutes les persécutions, non pas seulement ces beaux exilés de 1830 ou de 1848 qui apportaient là où ils allaient, États-Unis, Europe Centrale, Afrique du Sud, le travail, la conscience, la dignité, la santé, mais tous les expulsés, les inadaptés, les avides, les infirmes. Sont entrés chez nous, par une infiltration dont j'ai essayé en vain de trouver le secret, des centaines de mille Askenasis, échappés des ghettos polonais ou roumains, dont ils rejettent les règles spirituelles, mais non le particularisme, entraînés depuis des siècles à travailler dans les pires conditions, qui éliminent nos compatriotes, tout en détruisant leurs usages professionnels et leurs traditions, de tous les métiers du petit artisanat : confection, chaussure, fourrure, maroquinerie, et, entassés par dizaines dans des chambres, échappent à toute investigation du recensement, du fisc et du travail.
Tous ces émigrés, habitués à vivre en marge de l'État et à en éluder les lois, habitués à esquiver toutes les charges de la tyrannie, n'ont aucune peine à esquiver celles de la liberté ; ils apportent là où ils passent l'à-peu-près, l'action clandestine, la concussion, la corruption, et sont des menaces constantes à l'esprit de précision, de bonne foi, de perfection qui était celui de l'artisanat français. Horde qui s'arrange pour être déchue de ses droits nationaux et braver ainsi toutes les expulsions, et que sa constitution physique, précaire et anormale, amène par milliers dans nos hôpitaux qu'elle encombre.
En ce qui concerne les migrations provoquées par lui-même, notre État n'a pas eu plus de prévoyance. Il n'a jamais été guidé que par des considérations matérielles. D'abord, alors qu'il pouvait choisir parmi les races les plus voisines de la nôtre, il a favorisé l'irruption et l'installation en France de races primitives ou imperméables, dont les civilisations, par leur médiocrité ou leur caractère exclusif, ne peuvent donner que des amalgames lamentables et rabaisser le standard de vie et la valeur technique de la classe ouvrière française. L'Arabe pullule à Grenelle et à Pantin. », p. 65-67.
- « Un vieil ami de régiment, bien français (il répond même au nom de Frisette), est venu, les larmes dans les yeux, me demander mon aide pour sauver de l'expulsion ses voisins. Il m'en fit, malgré son enthousiasme, une description tellement suspecte que je décidai d'aller les voir avec lui.
Je trouvai une famille d'Askenasis, les parents, et les quatre fils, qui n'étaient d'ailleurs pas leurs fils. Ils n'avaient, naturellement, aucun permis de séjour. Ils avaient dû pénétrer en France soit en utilisant les uns après les autres le même permis, par cette resquille qui nous servait, lycéens, à voir les matches Carpentier, soit en profitant des cartes de l'exposition, soit grâce à l'entremise d'une de ces nombreuses agences clandestines qui touchent de cinquante à mille francs par personne introduite, qui s'arrangent même pour dénoncer leurs clients à la police, les faire expulser, afin de les réintroduire à nouveau et toucher une seconde fois la prime.
Le soi-disant père avait pu aussi s'engager comme ouvrier agricole, et, admis sous ce titre, se gardant bien de rejoindre la campagne, il s'était installé avec sa famille au centre de Paris. Et ce bon M. Frisette, qui a des enfants, des neveux qui étudient, et dont certains cherchent vainement une place, venait me supplier d'obtenir l'équivalence de droits avec ses enfants, ses neveux, pour ces étrangers dont déjà on devinait qu'ils seraient leur concurrence et leur saignée.
L'assortiment était complet. C'en était comique. On devinait celui qui vendrait les cartes postales transparentes, celui qui serait le garçon à la Bourse, puis le courtier marron, puis Stavisky ; celui qui serait le médecin avorteur, celui qui serait au cinéma d'abord le figurant dans Natacha, puis M. Cerf, puis M. Natan. Il y avait même, excuse et rédemption qui ne laissait pas de me troubler, celui, à regards voilés, qui pouvait être un jour Israël Zangwill.
Aucun papier, que des faux. Ils étaient là, noirs et inertes comme les sangsues en bocal ; mais ni M. Frisette, ni Mme Frisette, émus de leur sort, et qui imaginaient leur neveu et leur petite-nièce ainsi abandonnés dans un pays étranger, ni la concierge, qu'ils avaient achetée par un col en faux putois, ne se résignaient à les voir quitter la ville de Henri IV et de Debussy. », p. 71-72- « Le pays ne sera sauvé que provisoirement par les seules frontières armées ; il ne peut l'être définitivement que par la race française, et nous sommes pleinement d'accord avec Hitler pour proclamer qu'une politique n'atteint sa forme supérieure que si elle est raciale, car c'était aussi la pensée de Colbert ou de Richelieu. », p. 76.
- Giralducien dans le Trésor de la langue française informatisé sur le site du CNRTL.
- L'adjectif « giralducien » est parfois utilisé pour analyser l'œuvre de Jean Giraudoux.
- Alexandre, le frère aîné de Jean, est né en 1880. Voir Hervé Duchêne, Jean Giraudoux, Électre, p. 13.
- Hervé Duchêne, Jean Giraudoux, Électre, p. 13.
- Prix partagé avec Émile Baumann pour Job le prédestiné
- Hervé Duchêne, Jean Giraudoux, Électre, p. 18.
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- Témoignage de Gérard Heller, Un Allemand à Paris, 1940-1944, Paris, Le Seuil, 1981, p. 141-142, cité par Denis Rolland, op. cit., p. 129-130]
- André Beucler, Les Instants de Giraudoux, et autres souvenirs, Milieu du monde, 1948, 210 p., p. 171.
- Passage cité par Jacques Body dans Jean Giraudoux, Paris, Gallimard, 2004, 246 p., p. 713 (ISBN 2070761428).
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- « La guerre de Troie n'aura pas lieu : extraits / Jean Giraudoux; avec une notice sur l'auteur (vie, production, personnalité), une étude générale de son œuvre et de son théàtre, une présentation de la pièce et son analyse méthodique avec questions et notes, une étude de la pièce et des jugements critiques par Henri Baudin - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consulté le )
- « La Métamorphose du comique et le renouvellement littéraire du théâtre français de Jarry à Giraudoux (1896-1944) / Henri Baudin - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consulté le )
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