2018-169
De Mi caja de notas
Révision datée du 18 juin 2018 à 11:02 par Xtof (discussion | contributions)
« L'abondance de bien crée une pénurie de temps. »
Corrigé Sujet 1 : La culture nous rend-elle plus humain ?
Le sujet est assez classique dans sa formulation.
La première chose à faire ici est de se demander, de façon un peu innocente : pourquoi, alors que la culture est par essence humaine, elle ne nous rendrait pas humain et même plus humain ? Le rôle de la culture n’est-il pas de nous détacher de l’animalité, par exemple ?
Le sujet sous-entend deux éléments :
1. la distinction nature/culture (si la culture nous rend plus humain, nous sort-elle alors de plus en plus de la nature ?), 1. la notion de progrès qu’implique le « plus » : plus humain que quoi ? Cependant, ce « plus » sous-entend que nous sommes déjà quelque peu humains avant l’apparition de la culture, ou même sans culture.
Ainsi, reformulée, la question peut donner : Le passage de la nature à la culture nous améliore-t-il dans notre humanité ?
La difficulté du sujet réside notamment dans les définitions ainsi que l’analyse des concepts de « culture », d’« humain », sans négliger le verbe « rendre ».
Le mot « culture » est prioritairement à prendre au sens de « civilisation », « société », tel qu’il a dû être défini en tant que tête de chapitre du programme « La culture ». Très secondairement, on pouvait, à un moment donné, parler de culture au sens du savoir, au même titre que les notions du programme qui composent l’analyse de la notion de culture (l’histoire, le langage, l’art, etc.).
Question fondamentale à se poser : qu’est-ce qu’être humain ? Mot définissable par distinction (culture/nature) mais aussi en soi : la culture comme ensemble d’activités que l’être humain développe.
Il convenait aussi de s’interroger sur le verbe « nous rend-elle » qui suppose une progression du l’humanité de l’être humain, en quelque sorte, un mouvement, une évolution.
Les notions du programme en jeu dans le sujet sont : « la culture » (et possiblement les notions qui composent cette tête de chapitre), « autrui », mais aussi ce qui peut tantôt être questionné comme étant le propre de l’homme (« la raison », « la conscience ») ou encore des interrogations proprement humaines sur « la liberté » (la culture nous rend-elle plus humain en nous rendant plus libres ?) ; des notions du programme pouvaient aussi être vues comme moyens ou conditions de notre humanité ou au contraire de notre inhumanité (par exemple « la technique »).
- Quelques auteurs possibles : **
- Descartes, Traité de l’homme. - Hobbes, Léviathan. - Rousseau, Discours sur l’origine est les fondements de l’inégalité parmi les hommes et Contrat social, livre 1 - Nietzsche, Humain trop humain. - Heidegger, La question de la technique.
- Il était possible de raisonner selon le plan suivant : **
- I - La culture nous rend, par définition, plus humains à l’égard de nous-mêmes : par elle nous nous détachons de plus en plus la nature et de l’animalité. - II - La culture nous rend plus humain sans pour autant nous détacher de la nature et de l’animalité, à l’égard desquelles nous conservons un intérêt bienveillant. - III - La culture est au contraire ce qui produit les moyens d’une inhumanité à l’égard de nous-même comme à l’égard des autres êtres.
- Ouverture :** on pouvait terminer par un problème actuel, par exemple, le transhumanisme, en se demandant si ce progrès de la culture ne nous transformerait pas en machine.
Source [Bac Philo - Corrigés](http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/info/bac-2018-les-corriges-de-philosophie.html)