Une cantate est une prière ou poème chanté (de l'italien : cantata, en français: « chantée »). Le genre s'est développé en composition vocale avec accompagnement instrumental, requérant parfois un chœur, qui comporte plusieurs mouvements. La cantate se développe et se partage en deux catégories : elle peut être basée sur un texte au thème profane (cantata da camera) ou sacré (cantata da chiesa). À la différence de l'opéra, la cantate ne comporte aucun aspect théâtral ni dramatique : la priorité est donnée à l'expression mise en musique.
C'est à l'époque baroque que la cantate prend véritablement son essor et qu'elle s'est imposée comme un genre majeur, cultivée par un public de connaisseurs, tant de la poésie que de la musique.
Naissance de la cantate de chambre
Le genre de la cantate de chambre est né dans l'Italie du premier baroque (Caccini), en même temps que l'opéra et l'oratorio, autres compositions vocales, dont la cantate suit l'évolution stylistique. L'œuvre naît en partant du texte poétique, généralement assez faible, d'un poète amateur (parfois noble) ou d'un membre du cénacle d'une petite cour. La mise en musique est souvent improvisée par le musicien de service ou empruntée à une pièce déjà existante. Après que les copistes ont réalisé les parties, la cantate est jouée lors d'une accademie ou conversazioni à laquelle participent les gentilshommes et leurs amis.
Le texte de ces cantates est très stéréotypé, réparti en strophes (stanze), formant l’alternance des récitatifs et arias. Les récitatifs sont composés de sept ou onze syllabes, non rimés excepté à la dernière, comme pour en indiquer la fin. Le texte est parfois un peu plus élaboré, notamment pour l'aria. La stanza d'aria est articulée en deux demi-strophes, dans le but de laisser le musicien recourir au traditionnel da capo, la répétition de la première partie.
Alessandro Scarlatti, est le maître incontesté du genre, avec plus de 800 titres et peut être considéré comme son laboratoire d'invention. La nature des textes est conforme à l'inspiration de l'académie d'Arcadie et de l'entourage de la reine Christine de Suède. Les autres compositeurs italiens du XVIIIe siècle respectent la norme établie par le napolitain, pendant toute la première moitié du siècle.
↑James Raymond Anthony, La musique en France à l'époque baroque, Flammarion, collection Harmoniques, 2010 (traduction française), p. 454 à 470 (chapitre XXIII, la « cantate françoise »)
James Raymond Anthony, La musique en France à l'époque baroque, Flammarion, collection Harmoniques, 2010 (traduction française), p. 454 à 470 (chapitre XXIII, la « cantate françoise »)