Institut Montaigne

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Institut Montaigne
Logo de Institut Montaigne.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Association déclaréeVoir et modifier les données sur Wikidata
Domaine d'activité
Généraliste
Financement
Privé
Méthode
Lobbying
Siège
Paris (59, rue La Boétie, 75008)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Fondateur
Claude Bébéar
Président
Directrice
Marie-Pierre de Bailliencourt (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Idéologie
Budget
7 280 000 € (2021)
Publication
Notes, études, rapports et événements
Site web
Identifiants
RNA
SIREN
OpenCorporates
data.gouv.fr

L'Institut Montaigne est un think tank français qui défend une vision libérale[1],[2],[3]. Créé en 2000 par l'homme d'affaires Claude Bébéar, il est financé par plusieurs grandes entreprises[4],[5]. Il a le statut d'association loi de 1901.

L'Institut Montaigne est présidé depuis 2015 par Henri de La Croix de Castries.

Plusieurs directeurs se sont succédé à sa tête : Philippe Manière de 2004 à 2008[6], François Rachline de 2009 à 2010[7] puis Laurent Bigorgne de 2011 à 2022[8]. Après la démission de ce dernier en 2022, Marie-Pierre de Bailliencourt devient directrice de l'Institut. Elle est l'ex-femme de Vincent Bolloré[9]. Marie-Pierre de Bailliencourt a été nommée chevalier de la Légion d’honneur lors de la promotion du 1er janvier 2024[10],[11].

Thématiques

Souvent classé comme libéral, l'institut a pris néanmoins des positions fermes en matière de régulation financière à la suite de la crise financière de 2008[12]. Il propose alors une forte réduction des dépenses publiques, notamment en augmentant la durée du temps de travail des fonctionnaires et dans le secteur privé, en rendant dégressive l'indemnisation du chômage, en créant une franchise de remboursement médical, enfin en réduisant les allocations familiales, par une diminution progressive de la prise en charge des congés parentaux[13].

Organisation

Selon Laurent Bigorgne, ancien directeur de l'institut « la moitié de notre comité de direction est composée de gens de gauche, et l’autre moitié de gens de droite[2]. »

L'Institut annonce le la démission de Laurent Bigorgne, soupçonné d'avoir drogué une collaboratrice à son insu, lors d'une réunion de travail organisée à son domicile. Une direction provisoire est assurée par la directrice adjointe, Camille Godeau, et par le comité de direction, sous la supervision du président, Henri de Castries, et de ses deux vice-présidents, Jean-Dominique Senard et David Azéma[8],[14],[15].

Équipe permanente

Composée de 35 membres, elle est dirigée par Marie-Pierre de Bailliencourt, depuis la démission de Laurent Bigorgne en 2022[16].

Financement

D'après l'économiste Julia Cagé[17], travaillant entre autres sur le financement de la démocratie, l'institut, contrairement à d'autres laboratoires d'idées comparables, ne perçoit pas de financement public direct (cagnotte du Premier ministre, réserves parlementaires). Les règles de défiscalisation des dons privés à ce type de structure (crédit d'impôt allant jusqu'à 66 %) sont telles que le financement de l'institut est d'initiative exclusivement privée[2].

Son financement provient principalement de LVMH, TotalEnergies, Vinci et Carrefour[5].

Controverses

Actions pendant la campagne présidentielle de 2012

En , dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, il est reproché à l'Institut Montaigne de faire de la publicité déguisée pour Nicolas Sarkozy, alors que la publicité de partis politiques est interdite[18].

En effet, une proposition issue de la campagne de publicité menée de mars à avril par l'Institut Montaigne est rapprochée de certains propos tenus par le président-candidat, conduisant le Conseil supérieur de l'audiovisuel à instruire le dossier[19],[20],[21].

À la suite de l'intervention du CSA, BFM TV, BFM Radio ou encore RMC cessent la diffusion pendant la durée de la campagne des spots de l'Institut Montaigne, trop engagées en faveur de Nicolas Sarkozy[5], afin de respecter l'équilibre entre candidats. L'institut se félicite cependant d'avoir atteint son objectif : « Notre campagne aura été programmée 26 jours sur les 31 prévus initialement[22]. »

L'Institut Montaigne a également chiffré les mesures proposées par les candidats à l'élection présidentielle, en partenariat avec le journal Les Échos[23],[24]. La qualité de ce travail a été quelquefois contestée ; pour Mediapart, « les présupposés idéologiques, l'absence de garantie sur l'impartialité des calculs ou encore le secret gardé sur l'identité des "chiffreurs" jettent la suspicion sur ce projet[24]. »

Pendant la campagne, La Chaîne parlementaire (LCP) avait comme éditorialiste de son émission politique Thèmes de campagne Laurent Bigorgne, alors directeur de l'Institut Montaigne[25].

Actions pendant la campagne présidentielle de 2017

Le directeur de l'Institut Montaigne, Laurent Bigorgne, contribue personnellement à la campagne d'Emmanuel Macron à partir d'[5].

Dans son analyse, réalisée avec le journal Les Échos, des programmes économiques des candidats, l'institut soutient celui d'Emmanuel Macron et critique sévèrement les candidats de gauche Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon[5].

Selon le point de vue défendu par le Monde diplomatique, l'institut présente par la suite une certaine proximité avec le gouvernement[5].

Le Premier ministre Édouard Philippe se rend en au déjeuner que le think-tank organise entre les entreprises adhérentes et des personnalités politiques[5]. Laurent Bigorgne est nommé en membre du Comité action publique 2022, installé par le Premier ministre pour concevoir le projet de réforme de l’État, puis est invité à débattre avec Emmanuel Macron le , avec soixante-cinq autres intellectuels, pour faire face à la crise des Gilets jaunes[5]. Gilles Babinet, référent de l'institut sur la question du numérique, est nommé par le gouvernement vice-président du Conseil national du numérique en [5].

Classement

En 2017, l'Institut Montaigne a été classé à la première place du classement « Think Tank & Transparent » de l'Observatoire européen des think-tanks, en obtenant les plus hautes notes en matière de gouvernance, de transparence et de production[26],[27].

Notes et références

  1. « Le CSA fait retirer des publicités trop sarkozystes », L'Obs,‎ (lire en ligne).
  2. a b et c Jean-Louis Dell'Oro, « Un think tank libéral se cache-t-il derrière les candidatures Macron et Fillon ? », sur challenges.fr, .
  3. Marie Charrel, « L’Institut Montaigne plaide pour un renforcement de la zone euro », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. Jérôme Lefilliâtre, « L'Institut Montaigne, la très riche boîte à idées de la macronie », sur Libération, .
  5. a b c d e f g h et i Grégory Rzepski, « Ces viviers où prolifèrent les « experts » médiatiques », sur monde-diplomatique.fr, Le Monde diplomatique, .
  6. « François Rachline », sur Les Echos, (consulté le )
  7. « L'Institut Montaigne change de patron », sur Challenges, (consulté le )
  8. a et b « Démission de Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, soupçonné d’avoir drogué une collaboratrice », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Jérôme Lefilliâtre, « Troubles et débats à l’Institut Montaigne autour d’un rapport sur l’immigration », sur Liberation,
  10. Nicolas Senèze, « Les promus du jour de l’An de la Légion d’honneur », sur La Croix, (consulté le )
  11. « Marie-Pierre de Bailliencourt » Accès payant, sur La Lettre de l'Expansion, (consulté le )
  12. Nicolas Cori, « Le libéral Institut Montaigne pique une crise d’altermondialisme », sur liberation.fr, .
  13. « L'Institut Montaigne prône des coupes drastiques dans la dépense publique », sur lexpansion.lexpress.fr, .
  14. « Communication de l'Institut Montaigne », sur institutmontaigne.org, (consulté le ).
  15. « Le directeur de l'Institut Montaigne démissionne », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  16. « Marie-Pierre de Bailliencourt prend la tête de l'Institut Montaigne », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  17. Julia Cagé, Le prix de la démocratie, Fayard, , 464 p. (ISBN 978-2213704616).
  18. Nabil Touati, « Une pub déguisée pour Sarkozy à la télé ? », sur L'Obs, (consulté le ).
  19. « Institut Montaigne, pub déguisée pour Sarkozy ? », sur arretsurimages.net, (consulté le ).
  20. « Une publicité déguisée pour Sarkozy en question », sur Mediapart, (consulté le ).
  21. « Une publicité déguisée pour l'UMP pourrait être interdite », TDG,‎ (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le ).
  22. « Des publicités trop sarkozystes retirées par le CSA », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  23. Lucie Robequain, « Présidentielle : Les Échos et l'Institut Montaigne engagent le chiffrage des programmes pour 2012 », sur Les Echos, (consulté le ).
  24. a et b Laurent Mauduit, « Présidentielle 2012: chiffrages, déchiffrages, enfumages... », sur mediapart.fr, .
  25. Sébastien Rochat, « Le (faux) nez du patronat dans une émission de LCP ? », sur arretsurimages.net, .
  26. Observatoire européen des think tanks, « La France des think tanks 2017 » [PDF], sur uploads.strikinglycdn.com, .
  27. « Les think tanks français, des organismes bien structurés mais peu transparents », sur lesechos.fr, .

Liens externes


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