Opération Résilience

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Opération Résilience

Pendant la pandémie de Covid-19 en France

Description de cette image, également commentée ci-après
Écusson de l'opération Résilience.

Localisation Drapeau de la France France
Planifiée par Ministère des Armées
Date Depuis le
(4 ans, 7 mois et 28 jours)
Participants Service de santé des armées
Armée de terre
Armée de l'air
Marine nationale
Gendarmerie nationale

L'opération Résilience est une opération militaire menée par l'Armée française sur son territoire national à partir du , dans le contexte de la pandémie de Covid-19 en France.

Contexte

À partir de , la France est frappée par la pandémie de Covid-19, une maladie causée par le coronavirus SARS-CoV-2. Mi-mars, la situation s'aggrave rapidement avec l'augmentation exponentielle du nombre de personnes en détresse respiratoire, et les services de réanimation commencent à être saturés, notamment dans le Grand Est.

Dans ce contexte, les Forces armées sont mises à contribution, d'abord « en ordre dispersé »[1] : le Service de santé des armées déploie un élément militaire de réanimation (EMR) à Mulhouse[2],[3] ; le dispositif d'évacuation médicale aéroportée « Morphée » est mis en place entre Mulhouse et Toulon pour désengorger les services de réanimation[4] ; le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre évacue des malades de la Corse vers Marseille[5].

Voulant augmenter les moyens militaires engagés et assurer une meilleure coordination interarmées, le président de la République, Emmanuel Macron, annonce le la création de l'opération Résilience[1],[6].

Objectifs

L'opération est « consacrée à l'aide et au soutien aux populations ainsi qu'à l'appui aux services publics pour faire face à l'épidémie de Covid-19 en Métropole et en Outre-mer, en particulier dans les domaines sanitaire, logistique et de la protection »[7].

En pratique, les moyens militaires sont mis à disposition des préfets pour remplir des missions « adaptées aux contextes locaux », comme le transport et la sécurisation de stocks de matériel médical, ou l'appui à des unités de sapeurs-pompiers[8]. Les ressources de l'Armée française sont mobilisées sur le territoire national selon la règle dite « des quatre i » : lorsque les moyens des autorités civiles sont jugés « indisponibles, inadaptés, inexistants ou insuffisants »[9].

La ministre des Armées, Florence Parly, précise que les militaires ne participent pas au maintien de l'ordre[10].

Moyens

Les porte-hélicoptères de classe Mistral (ici le Dixmude), possédant des capacités hospitalières embarquées, sont mobilisés dans l'opération Résilience.

L'annonce des premiers moyens mobilisés dans le cadre de l'opération Résilience concerne le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral, immédiatement envoyé dans le sud de l'océan Indien, et le PHA Dixmude, déployé à partir de début avril dans la zone Antilles-Guyane[7]. Chacun de ces bâtiments dispose d'un hôpital embarqué de 750 m2 avec 69 lits médicalisés, deux blocs opératoires et une salle de radiologie[11],[12]. Le Dixmude quitte sa base de Toulon le [13], en embarquant notamment deux Puma du 3e Régiment d’hélicoptères de combat de l'ALAT, un Écureuil de la Gendarmerie nationale et un EC-145 de la Sécurité civile, un camion de pompier, et 120 tonnes de fret, dont 4,5 tonnes de matériel médical et 58 tonnes de produits alimentaires. Néanmoins le navire n'est pas utilisé[13] comme navire-hôpital bien qu'il ait été conçu pour pouvoir assurer un tel rôle.

Par ailleurs, dès le , des moyens logistiques terrestres sont mobilisés pour acheminer des masques dans l'ensemble des départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes[8], et le régiment du service militaire adapté de La Réunion met en place une structure d'accueil et d'orientation devant le CHU de l'île[14]. Des sous-officiers du 2e RIMa sont également dépêchés pour soutenir la logistique et l'approvisionnement du centre hospitalier du Mans[15].

Le , trois patients atteints de la Covid-19 sont transférés par A330 militaire de Mulhouse vers l'hôpital d'instruction des armées Robert-Picqué, en Gironde, grâce au dispositif d'évacuation médicale aéroportée « Morphée »[16].

Le , Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, entreprise publique partenaire de la Défense nationale, demande à l'ensemble des agents qui le souhaitent et qui ont un statut de réserviste opérationnel de se mettre au service de leur entité militaire d’attache[17].

Les , et , des hélicoptères Caïman du 1er régiment d’hélicoptères de combat de l'ALAT, basés à Phalsbourg évacuent des malades de la Covid-19 depuis Metz[18] ou Strasbourg vers des hôpitaux situés en Allemagne[19] (Essen, Neustadt et Offenbach), en Suisse (Saint-Gall et Berne) ou en Autriche[20] (Salzbourg). Chaque vol peut transporter deux patients[19].

Le , la Luftwaffe met à disposition du Commandement européen du transport aérien (EATC) un A400M pour permettre l'évacuation de deux malades de Strasbourg vers l’hôpital militaire d’Ulm (de)[21].

Le , une cinquième évacuation sanitaire est effectuée par un A330 MRTT Phénix de l’escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique 1/31 « Bretagne », entre l'aéroport de Bâle-Mulhouse et Hambourg[21]. Le même jour, l'A330 de l'escadron de transport 60, normalement employé pour les déplacements du président de la République ou du Premier ministre, s'envole à destination de Mayotte pour y acheminer 3 tonnes de matériel médical[22].

Le , l'Armée de l'air emploie des EC725 Caracal de l’escadron d'hélicoptères 1/67 « Pyrénées » pour transporter quatre patients vers Angers et Caen depuis l’aéroport d’Orly[23],[24]. Des KC-130J Hercules et des C-160 Transall sont également utilisés pour ramener vers leur ville d'origine des soignants ayant accompagné les évacuations sanitaires par TGV[24].

Début avril, Dassault Aviation met à disposition de l'Armée française un Falcon 8X et un Falcon 900 pour transporter du personnel soignant[25].

Commandement

L'opération est placée sous le commandement du chef d'État-Major des armées, le général François Lecointre, et est pilotée par le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) du ministère des Armées, au même titre que les interventions militaires à l'étranger[1].

Bibliographie

Notes et références

  1. a b et c « Coronavirus : quatre questions sur l'opération Résilience, qui mobilise des militaires pour lutter contre l'épidémie », sur francetvinfo.fr, .
  2. « Coronavirus : Emmanuel Macron annonce le déploiement d'un hôpital de campagne militaire en Alsace », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .
  3. « COVID-19 : l’EMR accueille son premier patient. », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le )
  4. « Coronavirus. Qu’est-ce que Morphée, le service de soins intensifs volant de l’armée ? », sur ouest-france.fr, .
  5. « Coronavirus. Début du transfert à Marseille des 12 malades de Corse évacués par l’armée », sur ouest-france.fr, .
  6. (en) Florian Opillard, Angélique Palle et Léa Michelis, « Discourse and Strategic Use of the Military in France and Europe in the COVID‐19 Crisis », Tijdschrift voor Economische en Sociale Geografie, vol. 111, no 3,‎ , p. 239–259 (ISSN 0040-747X et 1467-9663, PMID 32834143, PMCID PMC7405497, DOI 10.1111/tesg.12451, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b « À Mulhouse, aux côtés des femmes et des hommes mobilisés en première ligne pour protéger les Français du COVID-19 », sur elysee.fr, .
  8. a et b « Coronavirus, ce que l’on sait de l’opération militaire « Résilience » », sur la-croix.com, .
  9. « Coronavirus: les militaires de l'opération "Résilience" acheminent des masques en Auvergne-Rhône-Alpes », sur bfmtv.com, .
  10. « Opération "Résilience" : l'armée ne sera pas là pour faire du maintien de l'ordre, précise Parly », sur boursorama.com, .
  11. « Coronavirus : qu’est-ce-que l’«opération Résilience», lancée par Emmanuel Macron ? », sur leparisien.fr, .
  12. « La marine va déployer le Mistral à La Réunion et le Dixmude aux Antilles », sur meretmarine.com, .
  13. a et b Laurent Lagneau, « Covid-19 : Départ imminent du porte-hélicoptères amphibie Dixmude vers la région Antilles-Guyane », sur Zone Militaire - Opex 360,
  14. « Opération Résilience », sur defense.gouv.fr, .
  15. « RESILIENCE : le 2e RIMA apporte son concours au Centre hospitalier du Mans », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
  16. Nicolas Arzur, « [Carte] Où les patients alsaciens atteints du Covid-19 ont-ils été transférés ? », sur lalsace.fr, .
  17. « Garde nationale : SNCF lance un appel à ses réservistes opérationnels », sur lesinfos.sncf.com, .
  18. « Coronavirus: première évacuation par hélicoptère militaire de Metz vers l'Allemagne », sur lefigaro.fr, .
  19. a et b « Covid-19 : première évacuation sanitaire vers l’Allemagne à bord d'un NH90 des Armées françaises », sur defense.gouv.fr, .
  20. « Une cinquième évacuation par avion militaire », sur dna.fr,
  21. a et b « Un avion militaire allemand va évacuer des patients d’Alsace », sur dna.fr, .
  22. « Covid-19 : L'A330 présidentiel de l'Escadron de Transport 60 a acheminé du matériel médical à Mayotte », sur opex360.com, .
  23. « Coronavirus : comment Orly s’est transformé en aéroport médical », sur leparisien.fr, .
  24. a et b « Covid-19 : L'armée de l'Air mobilise ses hélicoptères Caracal et ses avions de transport KC-130J et Transall », sur opex360.com, .
  25. « Covid 19 : DASSAULT AVIATION met deux Falcon au service de l'opération Résilience », sur boursorama.com, .

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe

Vidéographie


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