Calendrier républicain
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Le calendrier républicain ou calendrier révolutionnaire français est un calendrier créé au cours de la Révolution française par la Convention nationale, assemblée constituante qui, élue durant l'été 1792, instaure la république le 21 septembre. Entré en vigueur le 15 vendémiaire an II (), ce calendrier a pour date initiale le 1er vendémiaire an I (), lendemain de l'abolition de la monarchie, proclamé premier jour de l'« ère des Français ».
Utilisé pendant toute la Première République, y compris la période du Consulat, et au début du Premier Empire jusqu'en 1806, il est aboli par Napoléon Ier pour des raisons pratiques et idéologiques.
Après 1806, il est utilisé à l'occasion par les instances juridiques et administratives, notamment en ce qui concerne l'état civil des personnes nées, mariées ou décédées entre 1793 et 1806[Note 1]. Les lois votées durant cette période et restant en vigueur par la suite sont aussi datées selon le calendrier républicain (par exemple la loi Jourdan-Delbrel sur la conscription reste la « loi du 19 Fructidor an VI »). Le calendrier républicain est brièvement remis en vigueur à Paris par la Commune (mars-mai 1871).
Comme le système métrique, ce calendrier résulte de la volonté des révolutionnaires français d'adopter un système fondé sur le système décimal ; en ce qui concerne le calendrier, il s'agit aussi de remplacer le calendrier grégorien lié au christianisme et à la monarchie, c'est-à-dire à l'Ancien Régime. Le nouveau calendrier inclut des changements considérables : d'une part un changement d'ère, en remplaçant comme point de référence de la numérotation des années la naissance du Christ par la naissance de la république française ; d'autre part un nouveau découpage de l'année avec des mois dotés de nouveaux noms, et un nouveau découpage des mois, la semaine (sept jours) étant remplacée par la décade (dix jours). Enfin, les débuts des mois sont décalés par rapport à ceux des mois traditionnels, qui sont d'ailleurs d'origine romaine et non pas chrétienne[Note 2] (par exemple, Vendémiaire de l'an I va du 22 septembre au 21 octobre[Note 3]).
Dans le calendrier républicain, l'année solaire est découpée en douze mois de trente jours chacun (soit 360 jours), plus des jours complémentaires, cinq pour les années communes, six pour les années dites « sextiles » (terme officiel du calendrier républicain, au lieu de « bissextile »). Cela a pour résultat de remplacer le jour de repos hebdomadaire (le dimanche) par un jour de repos décadaire. Parallèlement, les nombreuses fêtes chômées, liées au christianisme, sont supprimées, ce qui a des conséquences pour l'activité économique, au détriment des travailleurs (de même que la loi Le Chapelier de 1791 avait supprimé les corporations et interdit toute association professionnelle, notamment d'ouvriers).
La loi votée par la Convention a un aspect scientifique : elle fixe le début de chaque année au début du jour calculé en temps vrai de l'Observatoire de Paris[Note 4] où l'équinoxe d'automne a lieu au méridien de Paris, selon les observations des astronomes. Le commencement de l'année est ensuite officiellement fixé par décret. Ainsi, en toute rigueur[pas clair], la durée effective de l'année républicaine résulte de l'observation, et de ce fait, ce calendrier inachevé n'est pas stricto sensu prévisible[pas clair].
Création et abrogation
Le au matin, la Convention nationale se réunit d'abord au château des Tuileries à Paris, puis se transporte à la salle du Manège, lieu des séances de l'Assemblée législative. Les députés approuvent à l'unanimité la proposition de loi de l'abbé Grégoire « La Convention nationale décrète que la royauté est abolie en France », sous les acclamations prolongées de joie du public et des cris de Vive la Nation ![1],[2].
Ce vote intervient la veille du troisième anniversaire de l'adoption du premier article de la Constitution de 1789 « Le gouvernement français est monarchique ; il n'y a point en France d'autorité supérieure à la Loi ; le Roi ne règne que par elle ; et ce n'est qu'en vertu des Lois qu'il peut exiger de l'obéissance[3] ».
Le lendemain, lors de la séance du matin, la Convention décrète que tous les actes publics à compter du porteront dorénavant la date de l'an premier de la République française[4]. Il se trouve que ce jour fut également le jour de l'équinoxe d'automne pour l'Observatoire de Paris[5]. Profitant de ce hasard[Note 5], les révolutionnaires ont ultérieurement associé cet événement avec le début de l'ère républicaine[7],[8].
Création
Prémices
Dès le début de la Révolution, au lendemain du , les journaux, ayant l'intuition qu'un bouleversement s'opérait, appellent cette année 1789 l'an I de la Liberté. Le vieux comput ne pouvait plus présider aux temps nouveaux.
Dans une lettre à M. de Lalande publiée le dans la Gazette nationale ou Le Moniteur universel[9], on peut lire : « Quand Jules César acheva de détruire la liberté romaine, quand il accepta la dictature perpétuelle et se fit nommer empereur, son premier soin, comme pour marquer cette époque désastreuse, fut de réformer le calendrier. Le moment où la France vient d'être régénérée […] n'est-il pas plus favorable encore à proposer un pareil changement […] C'est à vous, Monsieur, que je crois devoir soumettre cette idée, comme le plus capable de la développer et de la faire valoir ».
L’auteur y suggère de fixer le début de l’année à l’équinoxe de printemps, le 20 ou et par souci de simplicité, il proposait que « le changement commencerait au , nouveau style, et serait nommé l’Ère de la Liberté, comme l'a déjà fait un des membres de l'Assemblée nationale, M. Barère de Vieuzac[10] à qui nous devons les Étrennes du citoyen[9] ». L’idée, il est vrai, s’inspirait de projets antérieurs[11].
Dès 1785, Riboud, ancien procureur du roi de Bourg-en-Bresse, avait publié les Étrennes littéraires ou Almanach offert aux amis de l'humanité. Les noms des grands hommes y remplacent ceux des saints de l'Église. Pour célébrer l'anniversaire des plus illustres d'entre eux, il institue des fêtes qui rappellent leurs travaux ou leurs bienfaits. La fête de l'agriculture tombe le jour dédié à Columelle ; Jean-Jacques Rousseau préside à la fête des âmes sensibles, et Scarron à celle des malades agréables. Pour Newton, c'est la grande fête de l'univers[12].
En 1788, qu’il nomme « L’An premier du règne de la Raison[13],[Note 6] », Maréchal, sous-bibliothécaire à la bibliothèque Mazarine, reprend la même idée, mais la développe avec une tout autre ampleur en publiant son Almanach des Honnêtes Gens[13],[16],[Note 7] dans lequel, rejetant le calendrier grégorien[17] et retenant pour le début du sien le afin de respecter l'ordre des mois de l'ancien calendrier romain, il substitue aux saints des personnages célèbres, préfigurant ainsi le futur calendrier révolutionnaire[Note 8] ; l'ouvrage est condamné à être brûlé par le Parlement de Paris et son auteur interné trois mois[17],[Note 9].
Ères révolutionnaires
On s'adresse donc aux astronomes pour qu'ils se mettent à l'ouvrage, mais en réalité, on tâtonna beaucoup avant de fixer l'« ère des Français ».
Les uns prétendaient qu'il fallait prendre la date de l'ouverture des états généraux de 1789 à Versailles, c'est-à-dire le ; d'autres préféraient le , jour auquel le tiers état s'était déclaré « Assemblée nationale » ; d'autres réclamaient enfin la journée du (serment du Jeu de paume)[20].
Le Moniteur universel, dont le premier numéro[21] date précisément du jour de l'ouverture des états généraux et qui paraît ensuite quotidiennement depuis le , fait figurer après la date du jour, pour la première fois le , la mention « Seconde année de la Liberté[22] » ; une ère de la Liberté que ce journal fait débuter à la prise de la Bastille lorsqu'il titre deux semaines plus tard « Ier jour de la 2e Année de la Liberté » dans son numéro du [23].
Il faut attendre le vote par l’Assemblée législative du décret du pour que le début de l’ère de la Liberté soit officiellement fixé au : « Tous les actes publics, civils, judiciaires et diplomatiques porteront l’inscription de l’ère de la Liberté » au motif que « toute l'année devait être mise à l'honneur d'avoir donné naissance à la Liberté[20],[24] ».
Après l’insurrection parisienne du 10 août 1792, la Révolution met à l’honneur l’égalité, « parce que l’égalité la plus parfaite, déclare Collot d’Herbois devant l’Assemblée législative le [25], est la base de nos principes politiques ». La mise à l’honneur de l’égalité, aux côtés de la liberté, modifie pour un temps la présentation des dates du calendrier. Pour la première fois, le , Le Moniteur universel[Note 10] retient la triple computation « Mardi . l'an quatrième de la Liberté, et le premier de l’Égalité[27] ».
Puis le , dès l'ouverture de la séance des travaux de la Convention, le député de Paris Billaud-Varenne demande « qu'à compter de la journée d'hier, au lieu de dater les actes l'an quatrième de la liberté, etc. on date l'an premier de la République française[4],[28] ». Deux jours plus tard, « L'an premier de la République française[29] » remplace « L'an quatrième de la Liberté, et le premier de l'Égalité » dans le titre du Moniteur.
Trois mois après, la Convention charge le son Comité d'instruction publique de lui présenter dans le plus bref délai « un rapport sur les avantages que doit procurer
à la France l'accord de son ère républicaine avec l'ère vulgaire[30],[31] ». Il ne s’agissait donc pas, à l’origine, d’une exclusion de « l’ère vulgaire » (le calendrier grégorien) au profit d’un unique calendrier (le calendrier républicain).
Commission Romme
Une commission est créée, formée du député du Puy-de-Dôme Romme et du député des Ardennes Ferry, qui demandent que Dupuis leur soit adjoint et Romme en est le rapporteur. C'est à ce titre que la création du calendrier républicain lui est généralement attribuée[32],[31],[Note 11]. Elle s'entoure de membres de l'Académie des sciences et associe à ses travaux Guyton-Morveau, Lagrange, Lalande, Monge et Pingré[34]. Le parallèle est frappant entre la commission des poids et mesures[35] et la commission du calendrier : dans les deux cas, les idéologues et les politiques entourent, encadrent les scientifiques, les buts des uns étant très différents de ceux des autres[31].
En fait, ce groupe de travail renonça, sans doute sur l'initiative de son rapporteur[36], à l’idée d’un accord entre le calendrier grégorien et l’ère républicaine au profit de la réforme du calendrier et le rapport demandé par la Convention ne fut jamais rédigé[37]. La gestation du projet durera neuf mois et le Romme est en mesure de présenter les travaux de la commission au Comité d'Instruction publique[38] qui ouvre la discussion le 19[39] ; il les présente ensuite devant la Convention le [40].
Romme développe dans son rapport les principes et les motivations du nouveau découpage du temps. En s'appuyant sur la rhétorique révolutionnaire, il trouve les formules qui frappent, qui marquent les buts idéologiques de la réforme.
« Le temps ouvre un nouveau livre à l'histoire ; et dans sa marche nouvelle, majestueuse et simple comme l'égalité, il doit graver d'un burin neuf les annales de la France régénérée[41]. […] Le 21 septembre, le dernier de la monarchie et qui doit être le dernier de l'ère vulgaire, les représentants du peuple français réunis en Convention nationale ont ouvert leur session et ont prononcé l'abolition de la royauté.
Le ce décret fut proclamé dans Paris, le fut décrété le premier de la République, et le même jour à 9 heures 18 minutes 30 secondes du matin le soleil est arrivé à l'équinoxe vrai, en entrant dans le signe de la balance. Ainsi l'égalité des jours aux nuits était marquée dans le ciel, au moment même où l'égalité civile et morale était proclamée par les représentants du peuple français comme le fondement sacré de son nouveau gouvernement[8]. »
Le rapport présente ensuite l'architecture du nouveau calendrier proposé avec une année dont le début est calé sur le jour de l'équinoxe d'automne, bissextile tous les 4 ans, avec une nouvelle nomenclature des 12 mois[Note 12], chacun de 30 jours divisés en 3 parties de 10 jours appelées décades, un total annuel de 36 décades, et pour terminer l'année de durée inchangée, 5 jours épagomènes et un sixième l'année bissextile[Note 13] ; s'y ajoute en outre une division décimale[Note 14] du jour, de l'heure, etc. Un projet de décret[45] termine la présentation de Romme du .
Convention nationale
Le débat s'engage à la Convention dans les quinze jours qui suivent reflétant les divisions entre les factions en son sein puisqu’on touchait aux symboles mêmes de la République. Bentabole, député du Bas-Rhin et ami de Marat, traduisant sans doute le sentiment de lassitude, estime même le [46] « que la Convention nationale, en fixant l’ère française, a fait assez et qu’elle doit s’arrêter ». Il trouve inutile et même dangereux de changer les subdivisions du temps et leur dénomination.
« Lorsque Mahomet, déclare-t-il, conquérant et législateur, donna une autre ère aux peuples soumis à sa puissance, son but fut de les séparer du reste des hommes et de leur inspirer un respect superstitieux pour le culte qu’il leur prescrivait. Notre but, conclut-il, est contraire à celui de cet imposteur; nous voulons unir tous les peuples par la fraternité […] Je demande qu’on ajourne le reste du projet ». Lebon, député du Pas-de-Calais s'oppose à l'ajournement[46] : « Si le fanatisme sut par ce moyen affermir son empire, pourquoi négligerions-nous de l'employer pour fonder la liberté ? ».
Un député du Nord, Duhem, soutient qu'il faut faire le calendrier moins pour la France que pour toutes les nations. « Je vote, dit-il, pour nommer les divisions du temps par leur ordre numérique ». Romme consent à supprimer les dénominations révolutionnaires ou plutôt à les remplacer par des dénominations morales. « Le premier jour, dit-il, en développant son projet, est celui des époux ». « Tous les jours sont les jours des époux », riposte non sans malice le député de la Seine-Inférieure Albitte[46],[47]. La Convention adopte alors les dénominations morales.
Lebon souligne aussitôt le ridicule de ces dénominations et conseille de les abandonner : « D’ailleurs, plaide-t-il, la difficulté de surcharger sa mémoire de tant de noms fera conserver les anciens et vous aurez manqué votre but ». Il demande à ses collègues de rapporter le décret[46].
Revenant une fois de plus sur sa décision, la Convention se déjuge et décide de rapporter son premier décret adopté quelques instants plus tôt pour en revenir à la dénomination ordinale des mois, des jours et des décades[46].
Calendrier révolutionnaire
Le décret de la Convention nationale concernant l'ère des Français est publié le [48],[Note 15]. Le calendrier républicain entre en vigueur le lendemain du décret. Le , après le numéro du journal (qui correspond toujours au rang du jour dans l'année grégorienne), Le Moniteur universel remplace la date grégorienne mentionnée jusqu'alors[49] par la date républicaine du jour, « Le 16 du premier mois[50] », puis le lendemain sa numérotation change pour devenir celle du rang du jour dans l'année républicaine en cours[51].
Mais les inconvénients surgissent, dès qu'on veut s'en servir[Note 16]. Le peuple, que l'imagination domine et gouverne presque toujours, la trouve trop abstraite[53]. La rédaction des actes officiels devient laborieuse. Peut-on s'exposer à écrire des phrases comme celle-ci : « le deuxième jour de la deuxième décade du deuxième mois de la deuxième année de la République[54] ? ».
Une nouvelle commission de la Convention chargée d'étudier une nouvelle nomenclature des mois et des jours est créée le et on y voit apparaître un nouveau nom (les autres faisaient déjà partie du Comité d'Instruction publique)[55]. La nomenclature qu'avait proposée Romme[56] ne peut rivaliser avec la sonorité et la poésie puissante de celle imaginée par Fabre d'Églantine[57] et approuvée par la Convention le [58],[Note 17].
Le Moniteur universel officialise le ces innovations en titrant « Octodi[Note 18], première décade de Brumaire » où, après « l'an 2 de la République » des journaux antérieurs[62], « une et indivisible[Note 19] » depuis le [64], on lit désormais la double computation (date républicaine plus date grégorienne agrémentée[Note 20] de « vieux style »).
Le décret qui donne sa forme définitive au calendrier est publié le 4 frimaire an II ()[67],[68], le jour de la nèfle. Il abolit l'« ère vulgaire » pour les usages civils et définit le comme étant le premier jour de l'« ère des Français », avec comme première année l'an I. Pour les années suivantes, le premier jour de l'année est celui de l'équinoxe vrai au méridien de Paris. Des astronomes étaient chargés de déterminer l'instant du phénomène et quelques jours après un décret fixait ensuite le commencement de l'année[69].
Pour le baron Marc de Vissac, avocat et historien du XIXe siècle, ce calendrier n'a de révolutionnaire que le nom.
« Il serait puéril de contester la combinaison ingénieuse du calendrier républicain, en même temps que la hardiesse d'esprit de ceux qui le conçurent. Mais on est obligé de constater aussi que cette conception, toute grandiose soit-elle, n'était qu'un ensemble de réminiscences. Romme et ses collègues avaient cherché, trouvé et approprié ; ils n'avaient rien inventé[70] ».
« La division en douze mois était universelle et des plus anciennes. – Le morcellement du mois en décades avait existé à Athènes. – Les cinq jours épagomènes se retrouvent dans l'année égyptienne. – La Franciade est la copie servile de l'antique Olympiade. Les Tyriens dataient du recouvrement de leur liberté[70] ».
« Et quant à prendre l'équinoxe d'automne comme époque initiale de l'année, c'était revenir à l'usage des Chaldéens, des Perses, des Syriens, des Phéniciens, des Carthaginois ; c'était recommencer l'ère de Séleucus[70],[Note 21] ».
« Il n'est pas jusqu'à la plus originale des fêtes décrétées, celle de l'Opinion, qui ne fût renouvelée du Jour du Triomphe chez les Romains où le soldat, placé derrière le char, pouvait exhaler librement tout ce que lui suggéraient sa haine et sa gaieté[70] ».
Utilisation
L'ère républicaine[Note 22] s'est appliquée un peu plus de douze ans d' au (12 ans, 2 mois et 27 jours pour être précis[102]).
L'an I ne fut pas utilisé puisque la fondation du calendrier républicain remonte aux premiers jours de l'an II ; aucun acte authentique ne peut porter une date de l'an I, mais on peut en trouver mention dans des documents où le mois grégorien est encore en usage, par exemple : « , an Premier de la République ».
L'an XIV, commencé le 1er vendémiaire an XIV () et arrêté le 10 nivôse an XIV (), le décadi jour du fléau, ne dura que trois mois et huit jours (très exactement cent jours).
Obligatoire
Une campagne active et des mesures autoritaires[102] en avaient pourtant assuré le succès en l’an II, en l’an III, puis en l’an VI.
La loi du 16 vendémiaire an II ()[99],[103] fixa au dernier jour de chaque décade les vacances des fonctionnaires publics. Le Directoire en avait rappelé le caractère obligatoire avec l'entrée en vigueur de la Constitution du 5 fructidor an III qui dispose en son article 372 : « L'ère française commence au , jour de la fondation de la République[104],[Note 23] ».
Avec l'arrêté du 14 germinal an VI ()[99],[Note 24] les caisses publiques, les postes et messageries, les établissements publics d'enseignement, les spectacles, les rendez-vous de commerce, comme foires, marchés, les contrats et les conventions, etc. durent désormais se régler sur la décade, sur le mois ou sur les sans-culottides ; on prohiba la presse affichant la double computation[Note 25] et on chargea le conseil exécutif, les corps administratifs et les municipalités, de prendre toutes les mesures propres à favoriser et à faciliter l'usage exclusif du nouveau calendrier.
Critiqué
Mais très tôt, si les administrations en avaient tant bien que mal respecté les clauses, de vives résistances s’étaient fait jour tant dans les classes populaires, et principalement dans les campagnes restées attachées à la religion, que dans les élites[Note 26].
On soulignait aussi les imperfections, voire le caractère « utopique », de ce calendrier calqué sur la nature… mais dont l’universalisation eût posé des problèmes sous d’autres climats et d’autres latitudes[102]. La règle adoptée fixait le commencement de l'année le jour où tombe l'équinoxe vrai d'automne pour l'Observatoire de Paris. Ainsi, en toute rigueur, la durée de l'année résultait de l'observation, et n'était donc plus prévisible.
En ce qui concerne les critiques, le député d'Ille-et-Vilaine Lanjuinais les énumère quand il déclare le 30 thermidor an III () : « C’est d’abord un problème de savoir quel jour commence l’année dans le nouveau calendrier […] Les nouveaux noms des mois sont vérité dans le nord, et perpétuel mensonge au midi. […] Le décadi ne s’accorde point avec la nature. Il n’y a ni hommes, ni animaux qui supportent neuf jours de travail consécutif. […] Pourquoi la plus solennelle des fêtes religieuses est-elle dans le calendrier de Romme et de Fabre d’Eglantine le jour du Chien ? […] Je vote donc pour que le calendrier des assassins de la France ne soit pas constitutionnellement le calendrier du peuple français[107],[108] ».
Les deux premiers Noël dans le nouveau calendrier républicain en vigueur – 5 nivôse an II () et 5 nivôse an III () – furent en effet tous deux le jour du chien[Note 27].
Abrogation
« Le calendrier républicain était né petit à petit, à coup de décrets et de modifications », écrit Véronique Le Ru. « Il va mourir de la même façon, à coup de critiques. Sa fin est aussi politique que sa naissance[109]. »
Consulat
Comme l’idée de Bonaparte est de faire de la religion catholique une religion d’État après le coup d'État du 18 brumaire an VIII () dont est issu le Consulat, il faut bien, pour des raisons inverses de celles qui l’avaient imposé, déconstruire le calendrier républicain[110],[111]. Bonaparte commence par tordre le cou au décadi : seuls les fonctionnaires sont soumis au décadi par arrêté des consuls du 7 thermidor an VIII ()[111]. Leur repos est désormais fixé au dimanche le 18 germinal an X ()[111],[112] puis la semaine redevient légale[109].
Le jeudi de l'Ascension, la fête de l'Assomption[Note 28], la Toussaint et Noël deviennent fériés par l'arrêté du 29 germinal an X ()[116],[117] découlant du Concordat pour la religion catholique du 26 messidor an IX () ratifié par le pape avec la bulle Ecclesia Christi[118],[119] ().
La double computation du Moniteur universel reprend, sans l'ajout « vieux style », dès le 30 frimaire an XI () de la semaine de Noël[100],[101], alors que Bonaparte est consul à vie depuis le 14 thermidor an X (). Deux ans plus tard, le 28 floréal an XII () le Sénat proclame Napoléon empereur des Français et Pie VII consacre l’événement le 11 frimaire an XIII () à Notre-Dame de Paris[Note 29].
Empire
En 1804 et 1805, le nouveau pouvoir impérial qui n'a abrogé ni la République, ni son calendrier, ne célèbre plus les fêtes républicaines[122],[Note 30]. La suppression du calendrier républicain offre un exemple des ambiguïtés d'un régime qui, selon Jacques-Olivier Boudon, « se refuse à briser net ses racines révolutionnaires[122] ». Le 22 fructidor an XIII (), un sénatus-consulte impérial[124] abroge ce calendrier qui avait été renommé calendrier français, et rétablit le calendrier romain (grégorien) à partir du 11 nivôse an XIV ().
Ce fut Laplace lui-même qui présenta au Sénat conservateur le rapport de la commission « pour l'examen du projet de sénatus-consulte portant rétablissement du calendrier grégorien » : « Il ne s'agit point d'examiner quel est, de tous les calendriers possibles, le plus naturel et le plus simple. Nous dirons seulement que ce n'est, ni celui qu'on veut abandonner, ni celui qu'on vous propose de reprendre[124] ».
Le dernier numéro « vieux style » du 10 nivôse an XIV () du Moniteur universel paraît avec le no 100 qui affiche toujours les deux calendriers[96]. Le lendemain la date grégorienne figure seule dorénavant, précédée du nom du jour de la semaine, tandis que la numérotation du journal est réinitialisée au rang du jour dans la nouvelle année grégorienne qui commence[125]. Le calendrier révolutionnaire n'aura été appliqué que durant 12 ans, 2 mois et 27 jours[102].
Le préfet des Bouches-du-Rhône Thibaudeau écrira plus tard : « Malgré la promesse solennelle faite par le gouvernement consulaire de conserver le calendrier républicain comme une conquête faite sur le fanatisme on ne s’en servait presque plus pour les actes publics. Dans les relations sociales, le calendrier romain avait été remis en usage ; dans l'ordre religieux il était nécessairement suivi ; la double date était ainsi constamment employée ; il y avait dans le fait deux calendriers à-la-fois[124],[126] ».
Enseignements
Thibaudeau poursuit son analyse, reprenant à son compte les arguments développés au Sénat par les rapporteurs Regnaud de Saint-Jean d'Angély et Mounier lors de la séance du 15 fructidor an XIII ()[124],[126] :
« Le calendrier républicain avait été imaginé dans la vue de donner aux Français un calendrier purement civil, et qui, n'étant subordonné aux pratiques d'aucun culte, convînt également à tous ».
« Les autres avantages de ce calendrier étaient la longueur uniforme des mois composés constamment de trente jours. Les saisons qui commençaient avec le mois, et ces terminaisons symétriques qui faisaient apercevoir à quelle saison chaque mois appartenait, étaient des idées simples et commodes. Enfin, dans ce calendrier on voyait une division sage et régulière fondée sur la connaissance exacte de l'année et du cours du soleil. […] »
« On reprochait au calendrier républicain deux défauts essentiels. Le premier et le plus grave était la règle prescrite pour les sextiles qu'on avait fait dépendre du cours vrai et inégal du soleil, au lieu de les placer à des intervalles fixes. On pouvait facilement corriger ce défaut. Il s'agissait de déterminer seulement qu'à commencer de l'an XVI les sextiles se succédassent de quatre en quatre ans, et les années séculaires de quatre cents en quatre cents ans[Note 31] ».
« Le second défaut était dans l'époque assignée pour le commencement de l'année. On aurait dû, pour contrarier moins les habitudes et les usages reçus, le fixer au solstice d'hiver ou bien à l'équinoxe du printemps[Note 32], c'est-à-dire au passage du soleil par le point d'où tous les astronomes de tous les temps et de tous les pays avaient compté les mouvements célestes. On avait préféré l'équinoxe d'automne pour éterniser le souvenir de la fondation de la République[Note 33]. Enfin, il jetait des embarras dans les relations extérieures. […] »
« La véritable raison pour laquelle on abrogeait le calendrier nouveau, c'est qu'il était odieux à Rome et une institution de la République, qu'on ne le croyait plus compatible avec l'Empire et avec la religion catholique de fait et un peu de droit dominante », conclut Thibaudeau. « Quant aux relations extérieures, toute l'Europe correspondait sans difficulté avec la Russie et la Porte ottomane, qui n'étaient pas d'humeur de sacrifier leurs calendriers aux convenances du catholicisme[126] ».
Pour Bronisław Baczko, « À l'ancien calendrier, aussi irrationnel et imprégné de préjugé que le temps de l'histoire dont il fixait la marche, devait s'opposer un système nouveau, rationnel aussi bien dans ses principes que dans ses symboles[127] ».
« Les législateurs avaient méconnu », observe de son côté Paul Couderc, « la force des liens avec le passé, la puissance des anniversaires dans le cœur des hommes[7] ». La réforme grégorienne, appliquée en France sous Henri III dès décembre 1582, venait en 1752 seulement d'être adoptée en Angleterre et en Suède[Note 34]. L'astronome anglais Bradley, qui l'avait vigoureusement préconisée, en resta impopulaire jusqu'à sa mort, d'où la boutade de Voltaire : « La populace anglaise aimait mieux voir le calendrier en désaccord avec le soleil, que d'être d'accord avec le pape, et refusait d'accepter une réforme dont il aurait fallu savoir gré au grand Turc, s'il l'avait proposée[130],[131] ».
« La chronologie nouvelle », poursuit Couderc, « rompait avec l'Histoire. S'accordant au futur, elle restait sourde au passé, même le plus récent. Elle n'eut pas le temps de pousser des racines dans l'âme du peuple et disparut sans être regrettée des contemporains[7],[Note 35] ».
Architecture du calendrier républicain
On peut ramener à trois les motifs qui déterminèrent, à l'automne 1793, la réforme du calendrier grégorien. La Convention voulait briser une arme entre les mains du clergé[41], propager tout ce qui pouvait inculquer à la nation l'amour de la République et de la liberté, enfin soumettre la mesure du temps aux principes de la numération décimale qui régissaient tout juste depuis le décret du la mesure des surfaces, des volumes et des poids[133]. Lagrange et Monge, qui avec Borda avaient rapporté les travaux de la commission des poids et mesures[134], faisaient également partie de celle du calendrier.
Bref historique des calendriers
Le calendrier égyptien
« Les Égyptiens, depuis la plus haute antiquité, et les Babyloniens, 746 ans avant l'ère vulgaire, se rapprochèrent des vrais principes, en faisant leur année de 360 jours, distribués en 12 mois égaux de 30 jours[Note 36] et 5 épagonèmes » écrit Romme dans son rapport[135]. Ces calendriers bien connus des astronomes de la Commission la conduisirent à s'en inspirer et à en corriger les imperfections.
Le calendrier égyptien comptait en fin d'année cinq jours épagonèmes pour correspondre au cycle astronomique qu'il représente, c'est-à-dire l'année tropique. Il était cependant loin d'être parfait ; il restait « vague », car l'année s'y trouvait plus courte d'un quart de jour, ce que les Égyptiens n'ignoraient pas. Cependant, malgré son incommodité, il fut conservé sous la pression des traditions pendant plusieurs millénaires. Le besoin d'intercaler un jour tous les quatre ans se fit néanmoins sentir en 238 avant notre ère, sous Ptolémée III Évergète (246 à 222), motivant un décret qui précisait : « Pour que les saisons se succèdent d'après une règle absolue et conformément à l'ordre du monde, un jour supplémentaire sera intercalé tous les quatre ans entre les cinq jours épagomènes et le nouvel an[136] ».
Le calendrier julien
Le calendrier julien mentionné par Romme dans son rapport[135] est un calendrier solaire utilisé dans la Rome antique, introduit par Jules César (d'où son nom) pour remplacer le calendrier romain républicain. César fit venir d'Égypte l'astronome grec Sosigène, établi à Alexandrie, et le prit pour conseiller. La réforme repose sur l'hypothèse que l'année tropique comporte exactement 365,25 jours. Pourtant Hipparque, le plus grand astronome de l'Antiquité, avait reconnu, cent ans plus tôt, que l'année est inférieure à 365,25 jours et lui attribuait 365 jours 5 heures 55 minutes. Sosigène ne pouvait ignorer le résultat d'Hipparque. Un écart de cinq minutes lui parut-il négligeable pour un calendrier[137],[138] ?
L'année civile devant, par commodité, avoir un nombre entier de jours, l'année commune fut fixée à trois cent soixante cinq jours, trop courte d'un quart de jour. Pour lier le calendrier aux saisons, pour que les phénomènes astronomiques qui les gouvernent se reproduisent aux mêmes dates, on décida de combler le déficit annuel d'un quart de jour par un jour additionnel tous les quatre ans. il fut décidé aussi que l'équinoxe de printemps coïnciderait désormais avec le . Enfin César ramena le début de l'année du au , date à laquelle les consuls entraient en charge : le de l'an inaugure donc la réforme julienne.
L'année tropique, qui raccourcit très lentement et vaut aujourd'hui environ 365,242 189 8 jours, dépassait de très peu 365,242 3 jours au temps de César. L'année julienne l'emporte de 0,007 8 jour, c'est-à-dire de 11 minutes 14 secondes, sur l'année astronomique des saisons. Le système de César ne remplit donc pas strictement les conditions nécessaires à une fixité définitive. En un siècle de cent années juliennes, l'excès atteint trois quarts de jour environ. Au bout de quatre siècles, le calendrier julien est en retard de trois jours sur les saisons. Autrement dit, la date du passage du soleil à l'équinoxe de printemps avance de trois jours tous les quatre siècles, dans le calendrier julien.
Le calendrier grégorien
En l'an 325 l'équinoxe de printemps tomba le et les pères de l'église qui tenaient concile à Nicée pensèrent que l'équinoxe de printemps tomberait désormais indéfiniment à cette date. Fort imprudemment, ils lièrent la fixation de Pâques à la date du [Note 37]. Dans les siècles qui suivirent, le calendrier julien continua, naturellement, à dériver par rapport à l'équinoxe, qui s'écarta peu à peu du [Note 38]. Depuis ce Concile, mille deux cent cinquante-sept ans s'étaient écoulés ; l'équinoxe de printemps tomba le en l'an 1582, en avance de dix jours par rapport à la date du 21 qui lui avait alors été assignée.
L'écart constaté est conforme aux calculs. Pour ramener l'équinoxe au , il suffisait de couper dix jours à l'année 1582 : ce retranchement fut fait par le pape Grégoire XIII (d'où le calendrier grégorien) et pour l'Église romaine, au mois d'octobre. Le lendemain du jeudi 4 octobre fut le vendredi 15. En France le retranchement eut lieu en décembre sous Henri III (le lendemain du
dimanche 9 fut le lundi 20). La continuité de la semaine est ainsi maintenue. L'an 1582 n'eut donc que trois cent cinquante-cinq jours et dès l'année suivante, 1583, le coïncida avec l'équinoxe de printemps.
La loi destinée à conserver indéfiniment cette coïncidence est importante à connaître : il suffit de supprimer le plus régulièrement possible le caractère bissextil de trois années parmi la centaine que le calendrier julien introduit en quatre cents ans. Pour assurer un nombre entier de jours à l'année, on y ajoute tous les 4 ans, les années dont le millésime est divisible par 4, un jour intercalaire, à l'exception des années séculaires, qui ne sont bissextiles que si leur millésime est divisible par 400 (1600, 2000). En appliquant cette règle, on arrive à une année de 365,242 5 jours[Note 39] au lieu de 365,242 189 8 jours[Note 40] soit un excès de 1 jour en 3 223 ans, ou 26,8 secondes par an[Note 41].
C'est à ce calendrier que Romme veut tordre le cou. L'abbé Grégoire écrira dans ses mémoires[140] : « J'ai mentionné ailleurs la création du calendrier nouveau, inventé par Romme pour détruire le dimanche[141] : c'était son but, il me l'a avoué. Le dimanche, lui dis-je, existait avant toi, il existera encore après toi ».
L'année républicaine
L'année du calendrier républicain est découpée en douze mois de 30 jours chacun (soit 360 jours), plus cinq (ou six jours les années sextiles) ajoutés en fin de l'année afin de faire correspondre le début de l'année suivante avec l'équinoxe d'automne au méridien de Paris[Note 42].
La notion de mois, dont l'étymologie est attachée au cycle lunaire[Note 36], est donc conservée[143] mais disparaît celle de semaine, d'origine biblique[144], même si elle correspond grossièrement à un quart du cycle lunaire. Chaque mois est découpé en trois décades de 10 jours.
Dans son rapport sur l'ère de la République présenté au Comité d'Instruction publique le [40], Romme n'hésite pas à affirmer :
« Aujourd'hui, beaucoup plus éclairé on sent l'inutilité de ces réformes préparées à l'avance pour plusieurs siècles, et qui ont fait le désespoir des chronologistes, des historiens et des astronomes. En suivant le cours naturel des choses, et cherchant un point fixe dans les mouvements célestes bien connus aujourd'hui, il sera toujours facile de faire coïncider l'année civile avec l'année solaire par des corrections qui se feront successivement, aussitôt que les petites différences cumulées auront produit un jour[145]. […]
Si la raison veut que nous suivions la nature plutôt que de nous traîner servilement sur les traces erronées de nos prédécesseurs, nous devons fixer invariablement notre jour intercalaire au moment où la position de l'équinoxe le comportera[43].
Après une première disposition, que la concordance avec les observations astronomiques rend nécessaire, la période sera toujours de 4 ans ; sa longueur, les jeux publics que vous instituerez, sans doute, au jour intercalaire qui la termine, la rapprocheront de l'Olympiade des Grecs ; nous vous proposons de l'appeler l'Olympiade française, et la dernière année l'Olympique[43]. »
Absent de Paris au moment de la promulgation du décret de création du 14 vendémiaire ()[48], Lalande[Note 43] déplore à son retour[147] l'article III « Le commencement de chaque année est fixé à minuit, commençant le jour où tombe l'équinoxe vrai d'automne pour l'Observatoire de Paris[48] » qui exclut toute règle d'intercalation[148].
Le décret de la Convention nationale sur l'ère, le commencement et l'organisation de l'année et sur les noms des jours et des mois du calendrier républicain promulgué le 4 frimaire an II ()[68] n'en tient aucun compte[149].
« La raison veut que nous suivions la nature, plutôt que de nous traîner servilement sur les traces erronées de nos prédécesseurs. Nous devons donc fixer invariablement notre jour intercalaire dans l'année que la position de l'équinoxe d'automne comportera. Après une première disposition que la concordance avec les observations astronomiques rend nécessaire, la période sera de quatre ans. Ce n'est qu'après cent vingt-neuf ans environ[Note 44] qu'on devra retrancher le jour intercalaire à l'une de ces périodes[151]. »
Le décret entérine une contradiction : l'année commence le jour de l'équinoxe d'automne d'après l'article III et l'année sextile est intercalée tous les quatre ans d'après l'article X.
Romme ne veut pas entendre[147] que cette périodicité de quatre ans des années sextiles implique des règles d'intercalation rigoureuses[Note 45] analogues à celles du système grégorien afin que la durée moyenne de l'année républicaine s'approche au mieux de celle de l'année tropique mesurée par Lalande (365 jours 5 heures 48 minutes et 48 secondes, valeur qui peut s'écrire 365,242 222 jours[139],[Note 46]).
Une table jointe en annexe au décret donne, pour les treize prochaines années de la République[150], les années sextiles, savoir l'an III, l'an VII et l'an XI, qui se succèdent avec la régularité quadriennale de l'article X[34] et... de l'intercalation julienne !
Selon l'article XI du décret du 4 frimaire[68], la journée devait être ensuite découpée suivant le système décimal « de minuit à minuit » ; elle comportait dix heures découpées en dix parties elles-mêmes décomposables en dix parties, ainsi de suite « jusqu’à la plus petite portion commensurable de la durée ». Les 12 heures d'une montre ancien style devaient ainsi correspondre à 5 heures d'une montre nouveau style ; le 10e d'une heure nouvelle valait 14 minutes et 24 secondes anciennes. L'article XXII de la loi du 18 germinal an III (), relative aux poids et aux mesures, suspend cette disposition de la loi pour une période indéterminée[152].
Les années sextiles
Le mot « bissextile » des calendriers julien et grégorien tient son origine aux particularités du calendrier romain. Le mois, consacré aux dieux infernaux, conserva en apparence un nombre pair de jours (vingt-huit), les nombres impairs étant tenus pour favorables et consacrés aux dieux supérieurs. Mais on doubla le vingt-quatrième jour de février, qui portait le nom[Note 47] de sixième avant les calendes de mars, . Le jour supplémentaire fut donc dit : bis-sextus (ante) calendas martias d'où le terme de bissextil[153] . La commission de Romme s'empressa de corriger ce mot attaché aux calendriers bannis pour retenir dorénavant le mot « sextile[Note 48] ».
Romme pensait que les années sextiles se suivraient régulièrement de quatre en quatre ans, et qu'après trente-trois périodes quadriennales le jeu naturel de l'équinoxe ferait supprimer un jour intercalaire (ce qui n'est pas le cas)[155]. Le décret du 4 frimaire consacre cette périodicité présumée, et ordonne que « la période de quatre ans, au bout de laquelle l'addition d'un jour est ordinairement nécessaire, serait appelée la Franciade[Note 49] ».
Après la chute de Robespierre du 9 thermidor an II (), Lalande revient à la charge[148],[147] et avec Delambre[Note 50] il propose à Laplace d’en revenir au système grégorien d’intercalation. Ils alertent Romme : il est convenu de revoir les articles III et X du décret[34].
Il s’avérait, selon les calculs de l’astronome Delambre (qui n'avait pas été consulté en 1793), que les années sextiles ne revenaient pas si régulièrement que cela et que, trois fois en un siècle, l’intervalle entre deux années sextiles aurait compté cinq ans. D’autre part, Delambre constata que, compte tenu de l’imprécision des calculs de l’époque, il serait impossible de dire à l’avance si l’équinoxe tomberait avant ou après 24 heures lorsque l’heure calculée de l’équinoxe était trop proche de minuit. Le cas devait se produire en l'an CXLIV où le calcul indiquait l'équinoxe comme devant arriver vingt secondes avant minuit, mais où en réalité il pouvait aussi bien arriver quelques minutes après minuit, ce qui eût entraîné une différence d'un jour[156],[Note 51].
Projet de correction de l'intercalation
Romme se chargea de porter la question devant le Comité d'instruction publique, dont il n'était plus membre depuis le mois de ventôse an II[157] . Ce fut le 20 germinal an III () qu'il se présenta au Comité, composé alors de Prieur, Massieu, Daunou, Bailleul, Grégoire, Rabaut-Pomier, Deleyre, Dulaure, Barailon, Villar, Lakanal, Curée, Plaichard, Wandelaincourt, Lanthenas et Lalande (de la Meurthe). Le Comité, après l'avoir entendu, prit l'arrêté suivant : « Le Comité arrête que le représentant du peuple G. Romme lui fera un rapport sur l'ordre à établir dans les sextiles de l'ère républicaine. Il est autorisé à appeler pour cet objet auprès de lui les citoyens qu'il jugera les plus propres à l'aider de leurs lumières[158] ».
Romme convoqua alors une assemblée de géomètres et d'astronomes, devant laquelle Delambre exposa son projet, qui fut adopté. « Romme, raconte Delambre, voulut le rédiger lui-même ; il s'y trompait toujours, et je lui faisais mes observations ; enfin, quand il ne resta plus que quelques légères imperfections, j'y donnai mon assentiment[69] ». Romme était tenu à garder certains ménagements : on ne pouvait pas avouer tout simplement qu'on s'était trompé, sans ébranler la confiance du public et de la Convention à l'endroit du nouveau calendrier, et donner prise aux commentaires malveillants des adversaires ; le rapport ne devait donc pas parler d' « abroger » certains articles du décret, mais de les « perfectionner »[158].
Ce fut le 19 floréal que Romme reparut devant le Comité d'instruction, et le procès-verbal de la séance relate en ces termes ce qui se passa : « Le représentant du peuple Romme fait au Comité
un rapport dont il avait été chargé par arrêté du 20 germinal sur les difficultés que présenterait l'exécution rigoureuse de l'article III du décret du 4 frimaire an II sur l'ère républicaine. Il propose, pour la distribution des jours intercalaires, une règle fixe et facile qui ramène la coïncidence de l'année civile avec l'année moyenne astronomique. Le projet de décret qu'il a lu, à la suite de ce rapport, a reçu quelques amendements, et a été adopté comme il suit, pour être présenté à la Convention nationale (suit un projet de décret en sept articles)[159]. »
Le Comité arrête que le rapport et le projet de décret seront imprimés et distribués à la Convention nationale pour préparer la discussion. Le Comité rapporte son arrêté du 6 nivôse, qui charge la Commission d'instruction publique de faire graver et imprimer deux calendriers perpétuels en forme de tableaux, présentés par l'éditeur Thuillier de Versailles, et Nouet, attaché comme astronome à l'Observatoire[160]. La Commission est chargée de suspendre sur-le-champ le travail et de payer ce qui se trouve fait en exécution de l'arrêté cité.
Le rapporteur débute par un éloge de l'annuaire de la République, où l'on trouve « une division du temps simple, facile, exacte, indépendante de toute opinion, de tout préjugé, de toute localité, et par conséquent digne d'un peuple souverain ». Puis il continue en ces termes :
« Un degré de perfection lui manquait dans la manière d'exécuter l'article III du décret du 4 frimaire, qui fixe le commencement de l'année. Delambre, astronome distingué, chargé de mesurer un arc du méridien pour déterminer avec précision l'unité naturelle et générale de toutes nos mesures, a calculé les difficultés qui résulteraient de l'exécution trop rigoureuse de cet article, et la possibilité de les lever toutes par une règle simple et fixe, en restant dans les limites les plus rapprochées du décret, dans les cas peu nombreux où il y aurait de l'inconvénient à s'y renfermer tout à fait. […]
Dans les calendriers julien et grégorien, les années bissextiles se déterminent par une règle facile, mais insuffisante. […]
Un grand nombre de causes, dont quelques-unes ne sont encore appréciées qu'approximativement, tendent à faire varier sans cesse la longueur absolue de l'année. Cette variation ne peut jamais aller au delà de cinquante secondes par an, mais elle est irrégulière, et ne peut se déterminer par une règle simple. Il paraissait donc naturel, pour conserver toujours l'incidence des saisons aux mêmes époques de l'année, de renoncer à toute espèce de règle pour la distribution des jours intercalaires, et de faire résulter l'intercalation de la cumulation des différences annuelles rectifiées sur les observations récentes, en ajoutant un jour aussitôt que la somme de ces différences sortirait
des limites d'un minuit à l'autre. […]
C'est dans cet esprit qu'a été rédigé l'article III du décret, après avoir consulté les hommes éclairés nommés dans le rapport qui fut fait alors. Cet article demande que l'année commence avec le jour où tombe l'équinoxe vrai pour l'Observatoire de Paris. Un examen plus approfondi de cette question, par Lalande, Laplace, mais surtout par Delambre, a fait sentir la nécessité de faire toutes les années égales, et de soumettre les intercalations à des règles fixes. […]
En supposant même qu'on puisse déterminer exactement et d'avance le jour de l'équinoxe vrai, il résulterait de l'exécution rigoureuse de l'article une distribution très irrégulière des jours intercalaires. Le plus souvent, ils arriveraient de quatre en quatre ans, mais quelques-uns n'arriveraient qu'après cinq ans, et cela à des intervalles inégaux ; il en résulterait, de plus, que les sextiles tomberaient tantôt sur des années paires, tantôt sur des années impaires. Cette irrégularité ne pourrait être soumise à aucune règle facile ; l'astronome, le chronologiste, le fonctionnaire public, le commerçant, ne pourraient savoir si une année est sextile qu'en consultant une table calculée exprès. On a vu plus haut s'il est possible de la faire toujours exacte[161]. »
La règle que proposent les astronomes établit trois corrections indispensables : « l'une tous les quatre ans ; la seconde tous les quatre cents ans ; la troisième tous les trente-six siècles, ou pour plus de convenance tous les quatre mille ans[162] ». On ajouterait un jour intercalaire à l'année tous les quatre ans, en exceptant les années séculaires ; toutefois, tous les quatre siècles, l'année séculaire serait sextile ; mais, au bout d'une période de quatre mille ans, la dernière année séculaire de la période, qui eût dû être sextile, serait une année ordinaire. Cette dernière disposition était une innovation[Note 52], tandis que la correction de la quatrième année séculaire existait déjà dans le calendrier grégorien. Elle conduit à une durée moyenne de l'année républicaine égale à 365,242 25 jours[Note 46].
Un projet de décret résumait les propositions contenues dans le rapport[159],[163]
. Par le repositionnement de la première année sextile en l'An IV au lieu de l'An III auparavant, il privilégiait l'article X sur l'article III du décret du 4 frimaire an II[68] mais il ne vint jamais en discussion devant la Convention. Les événements de prairial emportèrent Romme et ses amis, laissant le calendrier inachevé. Ici encore, c'est la situation politique qui commandait l'attitude des uns et des autres. Après la fin tragique de Romme, l'abbé Grégoire, qui lui avait succédé, n'osa pas proposer le décret à l'Assemblée de peur qu'un débat ne s'ouvrît, qui aurait pu conduire à une demande d'abrogation[164].
Delambre écrira plus tard : « Nous aurions pu trouver dans le Comité d'instruction publique un autre rapporteur, mais celui auquel nous nous adressâmes n'osa proposer aucune réforme, de peur qu'on ne supprimât tout à fait ce calendrier, au lieu de le corriger[69] ». Ainsi, les thermidoriens et les astronomes préfèrent s'accommoder des imperfections de l'article X, plutôt que de risquer de perdre l'un des symboles de la République. C'est ce calendrier non modifié qui sera en usage en France jusqu'au 11 nivôse an XIV ().
Les propositions de Delambre
L'article VI du projet de décret mérite d'être signalé : « Tous les ans, il sera extrait de la Connaissance des temps, et présenté à l'Assemblée nationale, un annuaire pour les usages civils : calculé sur des observations exactes, il servira de type aux calendriers qui se répandront dans la République[163] ». En 1797 le Bureau des longitudes publie la date du début des vingt-cinq premières années républicaines qui fait apparaître que l'an XIX n'est pas une année sextile, première contradiction avec la règle quadriennale des années sextiles observées jusqu'alors[165].
Delambre propose en outre une règle astucieuse d'intercalation possible qui respecte à la fois d'une part l'article III et d'autre part, l'article X du décret du 4 frimaire an II, dès lors que l'on adopte pour longueur de l'année la valeur obtenue par Lalande de 365 jours 5 heures 48 minutes et 48 secondes[139], valeur qui peut s'écrire 365,242 222 jours. Pour trouver les rapports qui approximent le mieux l'excédent fractionnaire de l'année, il utilise la technique du développement en fraction continue[166],[167]. Il dresse ainsi la table des années sextiles des 400 premières années du calendrier républicain depuis sa promulgation le 14 vendémiaire an II[168].
Comparaison sur le 1er cycle de 400 ans du calendrier du projet Romme (Art. X) avec celui des équinoxes (Art. III)
Synchronisme des calendriers de chaque option sur un cycle de 400 ans Option Article X (Système Romme) Article III (Modèle Delambre) An républicain Le système Romme avance d'un jour Le système Romme est synchrone Le système Romme retarde d'un jour Début Fin Type Type Début Fin I 22/9/1792 21/9/1793 22/9/1792 21/9/1793 II 22/9/1793 21/9/1794 22/9/1793 21/9/1794 III 22/9/1794 21/9/1795 S 22/9/1794 22/9/1795 IV 22/9/1795 21/9/1796 S 23/9/1795 21/9/1796 V 22/9/1796 21/9/1797 22/9/1796 21/9/1797 VI 22/9/1797 21/9/1798 22/9/1797 21/9/1798 VII 22/9/1798 21/9/1799 S 22/9/1798 22/9/1799 VIII 22/9/1799 22/9/1800 S 23/9/1799 22/9/1800 IX 23/9/1800 22/9/1801 23/9/1800 22/9/1801 X 23/9/1801 22/9/1802 23/9/1801 22/9/1802 XI 23/9/1802 22/9/1803 S 23/9/1802 23/9/1803 XII 23/9/1803 22/9/1804 S 24/9/1803 22/9/1804 XIII 23/9/1804 22/9/1805 23/9/1804 22/9/1805 XIV 23/9/1805 22/9/1806 23/9/1805 22/9/1806 XV 23/9/1806 22/9/1807 S 23/9/1806 23/9/1807 XVI 23/9/1807 22/9/1808 S 24/9/1807 22/9/1808 XVII 23/9/1808 22/9/1809 23/9/1808 22/9/1809 XVIII 23/9/1809 22/9/1810 23/9/1809 22/9/1810 XIX 23/9/1810 22/9/1811 23/9/1810 22/9/1811 XX 23/9/1811 22/9/1812 S S 23/9/1811 22/9/1812 XXI 23/9/1812 22/9/1813 23/9/1812 22/9/1813 XXII 23/9/1813 22/9/1814 23/9/1813 22/9/1814 XXIII 23/9/1814 22/9/1815 23/9/1814 22/9/1815 XXIV 23/9/1815 22/9/1816 S S 23/9/1815 22/9/1816 XXV 23/9/1816 22/9/1817 23/9/1816 22/9/1817 XXVI 23/9/1817 22/9/1818 23/9/1817 22/9/1818 XXVII 23/9/1818 22/9/1819 23/9/1818 22/9/1819 XXVIII 23/9/1819 22/9/1820 S S 23/9/1819 22/9/1820 XXIX 23/9/1820 22/9/1821 23/9/1820 22/9/1821 XXX 23/9/1821 22/9/1822 23/9/1821 22/9/1822 XXXI 23/9/1822 22/9/1823 23/9/1822 22/9/1823 XXXII 23/9/1823 22/9/1824 S S 23/9/1823 22/9/1824 XXXIII 23/9/1824 22/9/1825 23/9/1824 22/9/1825 XXXIV 23/9/1825 22/9/1826 23/9/1825 22/9/1826 XXXV 23/9/1826 22/9/1827 23/9/1826 22/9/1827 XXXVI 23/9/1827 22/9/1828 S S 23/9/1827 22/9/1828 XXXVII 23/9/1828 22/9/1829 23/9/1828 22/9/1829 XXXVIII 23/9/1829 22/9/1830 23/9/1829 22/9/1830 XXXIX 23/9/1830 22/9/1831 23/9/1830 22/9/1831 XL 23/9/1831 22/9/1832 S S 23/9/1831 22/9/1832 XLI 23/9/1832 22/9/1833 23/9/1832 22/9/1833 XLII 23/9/1833 22/9/1834 23/9/1833 22/9/1834 XLIII 23/9/1834 22/9/1835 23/9/1834 22/9/1835 XLIV 23/9/1835 22/9/1836 S S 23/9/1835 22/9/1836 XLV 23/9/1836 22/9/1837 23/9/1836 22/9/1837 XLVI 23/9/1837 22/9/1838 23/9/1837 22/9/1838 XLVII 23/9/1838 22/9/1839 23/9/1838 22/9/1839 XLVIII 23/9/1839 22/9/1840 S S 23/9/1839 22/9/1840 XLIX 23/9/1840 22/9/1841 23/9/1840 22/9/1841 L 23/9/1841 22/9/1842 23/9/1841 22/9/1842 LI 23/9/1842 22/9/1843 23/9/1842 22/9/1843 LII 23/9/1843 22/9/1844 S 23/9/1843 21/9/1844 LIII 23/9/1844 22/9/1845 S 22/9/1844 22/9/1845 LIV 23/9/1845 22/9/1846 23/9/1845 22/9/1846 LV 23/9/1846 22/9/1847 23/9/1846 22/9/1847 LVI 23/9/1847 22/9/1848 S 23/9/1847 21/9/1848 LVII 23/9/1848 22/9/1849 S 22/9/1848 22/9/1849 LVIII 23/9/1849 22/9/1850 23/9/1849 22/9/1850 LIX 23/9/1850 22/9/1851 23/9/1850 22/9/1851 LX 23/9/1851 22/9/1852 S 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LXXXII 23/9/1873 22/9/1874 S 22/9/1873 22/9/1874 LXXXIII 23/9/1874 22/9/1875 23/9/1874 22/9/1875 LXXXIV 23/9/1875 22/9/1876 S 23/9/1875 21/9/1876 LXXXV 23/9/1876 22/9/1877 22/9/1876 21/9/1877 LXXXVI 23/9/1877 22/9/1878 S 22/9/1877 22/9/1878 LXXXVII 23/9/1878 22/9/1879 23/9/1878 22/9/1879 LXXXVIII 23/9/1879 22/9/1880 S 23/9/1879 21/9/1880 LXXXIX 23/9/1880 22/9/1881 22/9/1880 21/9/1881 XC 23/9/1881 22/9/1882 S 22/9/1881 22/9/1882 XCI 23/9/1882 22/9/1883 23/9/1882 22/9/1883 XCII 23/9/1883 22/9/1884 S 23/9/1883 21/9/1884 XCIII 23/9/1884 22/9/1885 22/9/1884 21/9/1885 XCIV 23/9/1885 22/9/1886 S 22/9/1885 22/9/1886 XCV 23/9/1886 22/9/1887 23/9/1886 22/9/1887 XCVI 23/9/1887 22/9/1888 S 23/9/1887 21/9/1888 XCVII 23/9/1888 22/9/1889 22/9/1888 21/9/1889 XCVIII 23/9/1889 22/9/1890 S 22/9/1889 22/9/1890 XCIX 23/9/1890 22/9/1891 23/9/1890 22/9/1891 C 23/9/1891 21/9/1892 23/9/1891 21/9/1892 CI 22/9/1892 21/9/1893 22/9/1892 21/9/1893 CII 22/9/1893 21/9/1894 S 22/9/1893 22/9/1894 CIII 22/9/1894 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22/9/2021 22/9/2022 CCXXXI 22/9/2022 21/9/2023 23/9/2022 22/9/2023 CCXXXII 22/9/2023 21/9/2024 S 23/9/2023 21/9/2024 CCXXXIII 22/9/2024 21/9/2025 22/9/2024 21/9/2025 CCXXXIV 22/9/2025 21/9/2026 S 22/9/2025 22/9/2026 CCXXXV 22/9/2026 21/9/2027 23/9/2026 22/9/2027 CCXXXVI 22/9/2027 21/9/2028 S 23/9/2027 21/9/2028 CCXXXVII 22/9/2028 21/9/2029 22/9/2028 21/9/2029 CCXXXVIII 22/9/2029 21/9/2030 22/9/2029 21/9/2030 CCXXXIX 22/9/2030 21/9/2031 S 22/9/2030 22/9/2031 CCXL 22/9/2031 21/9/2032 S 23/9/2031 21/9/2032 CCXLI 22/9/2032 21/9/2033 22/9/2032 21/9/2033 CCXLII 22/9/2033 21/9/2034 22/9/2033 21/9/2034 CCXLIII 22/9/2034 21/9/2035 S 22/9/2034 22/9/2035 CCXLIV 22/9/2035 21/9/2036 S 23/9/2035 21/9/2036 CCXLV 22/9/2036 21/9/2037 22/9/2036 21/9/2037 CCXLVI 22/9/2037 21/9/2038 22/9/2037 21/9/2038 CCXLVII 22/9/2038 21/9/2039 S 22/9/2038 22/9/2039 CCXLVIII 22/9/2039 21/9/2040 S 23/9/2039 21/9/2040 CCXLIX 22/9/2040 21/9/2041 22/9/2040 21/9/2041 CCL 22/9/2041 21/9/2042 22/9/2041 21/9/2042 CCLI 22/9/2042 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21/9/2084 S S 22/9/2083 21/9/2084 CCXCIII 22/9/2084 21/9/2085 22/9/2084 21/9/2085 CCXCIV 22/9/2085 21/9/2086 22/9/2085 21/9/2086 CCXCV 22/9/2086 21/9/2087 22/9/2086 21/9/2087 CCXCVI 22/9/2087 21/9/2088 S S 22/9/2087 21/9/2088 CCXCVII 22/9/2088 21/9/2089 22/9/2088 21/9/2089 CCXCVIII 22/9/2089 21/9/2090 22/9/2089 21/9/2090 CCXCIX 22/9/2090 21/9/2091 22/9/2090 21/9/2091 CCC 22/9/2091 20/9/2092 22/9/2091 20/9/2092 CCCI 21/9/2092 20/9/2093 S 21/9/2092 21/9/2093 CCCII 21/9/2093 20/9/2094 22/9/2093 21/9/2094 CCCIII 21/9/2094 20/9/2095 22/9/2094 21/9/2095 CCCIV 21/9/2095 20/9/2096 S 22/9/2095 20/9/2096 CCCV 21/9/2096 20/9/2097 S 21/9/2096 21/9/2097 CCCVI 21/9/2097 20/9/2098 22/9/2097 21/9/2098 CCCVII 21/9/2098 20/9/2099 22/9/2098 21/9/2099 CCCVIII 21/9/2099 21/9/2100 S 22/9/2099 21/9/2100 CCCIX 22/9/2100 21/9/2101 S 22/9/2100 22/9/2101 CCCX 22/9/2101 21/9/2102 23/9/2101 22/9/2102 CCCXI 22/9/2102 21/9/2103 23/9/2102 22/9/2103 CCCXII 22/9/2103 21/9/2104 S 23/9/2103 21/9/2104 CCCXIII 22/9/2104 21/9/2105 S 22/9/2104 22/9/2105 CCCXIV 22/9/2105 21/9/2106 23/9/2105 22/9/2106 CCCXV 22/9/2106 21/9/2107 23/9/2106 22/9/2107 CCCXVI 22/9/2107 21/9/2108 S 23/9/2107 21/9/2108 CCCXVII 22/9/2108 21/9/2109 S 22/9/2108 22/9/2109 CCCXVIII 22/9/2109 21/9/2110 23/9/2109 22/9/2110 CCCXIX 22/9/2110 21/9/2111 23/9/2110 22/9/2111 CCCXX 22/9/2111 21/9/2112 S 23/9/2111 21/9/2112 CCCXXI 22/9/2112 21/9/2113 S 22/9/2112 22/9/2113 CCCXXII 22/9/2113 21/9/2114 23/9/2113 22/9/2114 CCCXXIII 22/9/2114 21/9/2115 23/9/2114 22/9/2115 CCCXXIV 22/9/2115 21/9/2116 S 23/9/2115 21/9/2116 CCCXXV 22/9/2116 21/9/2117 S 22/9/2116 22/9/2117 CCCXXVI 22/9/2117 21/9/2118 23/9/2117 22/9/2118 CCCXXVII 22/9/2118 21/9/2119 23/9/2118 22/9/2119 CCCXXVIII 22/9/2119 21/9/2120 S 23/9/2119 21/9/2120 CCCXXIX 22/9/2120 21/9/2121 S 22/9/2120 22/9/2121 CCCXXX 22/9/2121 21/9/2122 23/9/2121 22/9/2122 CCCXXXI 22/9/2122 21/9/2123 23/9/2122 22/9/2123 CCCXXXII 22/9/2123 21/9/2124 S 23/9/2123 21/9/2124 CCCXXXIII 22/9/2124 21/9/2125 22/9/2124 21/9/2125 CCCXXXIV 22/9/2125 21/9/2126 S 22/9/2125 22/9/2126 CCCXXXV 22/9/2126 21/9/2127 23/9/2126 22/9/2127 CCCXXXVI 22/9/2127 21/9/2128 S 23/9/2127 21/9/2128 CCCXXXVII 22/9/2128 21/9/2129 22/9/2128 21/9/2129 CCCXXXVIII 22/9/2129 21/9/2130 S 22/9/2129 22/9/2130 CCCXXXIX 22/9/2130 21/9/2131 23/9/2130 22/9/2131 CCCXL 22/9/2131 21/9/2132 S 23/9/2131 21/9/2132 CCCXLI 22/9/2132 21/9/2133 22/9/2132 21/9/2133 CCCXLII 22/9/2133 21/9/2134 S 22/9/2133 22/9/2134 CCCXLIII 22/9/2134 21/9/2135 23/9/2134 22/9/2135 CCCXLIV 22/9/2135 21/9/2136 S 23/9/2135 21/9/2136 CCCXLV 22/9/2136 21/9/2137 22/9/2136 21/9/2137 CCCXLVI 22/9/2137 21/9/2138 S 22/9/2137 22/9/2138 CCCXLVII 22/9/2138 21/9/2139 23/9/2138 22/9/2139 CCCXLVIII 22/9/2139 21/9/2140 S 23/9/2139 21/9/2140 CCCXLIX 22/9/2140 21/9/2141 22/9/2140 21/9/2141 CCCL 22/9/2141 21/9/2142 S 22/9/2141 22/9/2142 CCCLI 22/9/2142 21/9/2143 23/9/2142 22/9/2143 CCCLII 22/9/2143 21/9/2144 S 23/9/2143 21/9/2144 CCCLIII 22/9/2144 21/9/2145 22/9/2144 21/9/2145 CCCLIV 22/9/2145 21/9/2146 S 22/9/2145 22/9/2146 CCCLV 22/9/2146 21/9/2147 23/9/2146 22/9/2147 CCCLVI 22/9/2147 21/9/2148 S 23/9/2147 21/9/2148 CCCLVII 22/9/2148 21/9/2149 22/9/2148 21/9/2149 CCCLVIII 22/9/2149 21/9/2150 S 22/9/2149 22/9/2150 CCCLIX 22/9/2150 21/9/2151 23/9/2150 22/9/2151 CCCLX 22/9/2151 21/9/2152 S 23/9/2151 21/9/2152 CCCLXI 22/9/2152 21/9/2153 22/9/2152 21/9/2153 CCCLXII 22/9/2153 21/9/2154 S 22/9/2153 22/9/2154 CCCLXIII 22/9/2154 21/9/2155 23/9/2154 22/9/2155 CCCLXIV 22/9/2155 21/9/2156 S 23/9/2155 21/9/2156 CCCLXV 22/9/2156 21/9/2157 22/9/2156 21/9/2157 CCCLXVI 22/9/2157 21/9/2158 22/9/2157 21/9/2158 CCCLXVII 22/9/2158 21/9/2159 S 22/9/2158 22/9/2159 CCCLXVIII 22/9/2159 21/9/2160 S 23/9/2159 21/9/2160 CCCLXIX 22/9/2160 21/9/2161 22/9/2160 21/9/2161 CCCLXX 22/9/2161 21/9/2162 22/9/2161 21/9/2162 CCCLXXI 22/9/2162 21/9/2163 S 22/9/2162 22/9/2163 CCCLXXII 22/9/2163 21/9/2164 S 23/9/2163 21/9/2164 CCCLXXIII 22/9/2164 21/9/2165 22/9/2164 21/9/2165 CCCLXXIV 22/9/2165 21/9/2166 22/9/2165 21/9/2166 CCCLXXV 22/9/2166 21/9/2167 S 22/9/2166 22/9/2167 CCCLXXVI 22/9/2167 21/9/2168 S 23/9/2167 21/9/2168 CCCLXXVII 22/9/2168 21/9/2169 22/9/2168 21/9/2169 CCCLXXVIII 22/9/2169 21/9/2170 22/9/2169 21/9/2170 CCCLXXIX 22/9/2170 21/9/2171 S 22/9/2170 22/9/2171 CCCLXXX 22/9/2171 21/9/2172 S 23/9/2171 21/9/2172 CCCLXXXI 22/9/2172 21/9/2173 22/9/2172 21/9/2173 CCCLXXXII 22/9/2173 21/9/2174 22/9/2173 21/9/2174 CCCLXXXIII 22/9/2174 21/9/2175 S 22/9/2174 22/9/2175 CCCLXXXIV 22/9/2175 21/9/2176 S 23/9/2175 21/9/2176 CCCLXXXV 22/9/2176 21/9/2177 22/9/2176 21/9/2177 CCCLXXXVI 22/9/2177 21/9/2178 22/9/2177 21/9/2178 CCCLXXXVII 22/9/2178 21/9/2179 S 22/9/2178 22/9/2179 CCCLXXXVIII 22/9/2179 21/9/2180 S 23/9/2179 21/9/2180 CCCLXXXIX 22/9/2180 21/9/2181 22/9/2180 21/9/2181 CCCXC 22/9/2181 21/9/2182 22/9/2181 21/9/2182 CCCXCI 22/9/2182 21/9/2183 S 22/9/2182 22/9/2183 CCCXCII 22/9/2183 21/9/2184 S 23/9/2183 21/9/2184 CCCXCIII 22/9/2184 21/9/2185 22/9/2184 21/9/2185 CCCXCIV 22/9/2185 21/9/2186 22/9/2185 21/9/2186 CCCXCV 22/9/2186 21/9/2187 22/9/2186 21/9/2187 CCCXCVI 22/9/2187 21/9/2188 S S 22/9/2187 21/9/2188 CCCXCVII 22/9/2188 21/9/2189 22/9/2188 21/9/2189 CCCXCVIII 22/9/2189 21/9/2190 22/9/2189 21/9/2190 CCCXCIX 22/9/2190 21/9/2191 22/9/2190 21/9/2191 CD 22/9/2191 21/9/2192 S S 22/9/2191 21/9/2192
Les mois
Le poète Fabre d'Églantine fut chargé de trouver une nomenclature[Note 12] moins sèche et moins abstraite que celle proposée par Romme dans son rapport à la Convention nationale du . L'idée qui lui servit de principe fut « de consacrer par le calendrier le système agricole et d'y ramener la nation, en marquant les époques et les fractions de l'année par des signes intelligibles ou visibles pris dans l'agriculture ou l'économie rurale[169] ».
Dans ce système, les dénominations du temps sont empruntées à son contenu et servent à le désigner[Note 53].
« Ainsi, les trois premiers mois de l'année, qui composent l'automne, prennent leur étymologie : le premier des vendanges, qui ont lieu de septembre en octobre ; ce mois se nomme vendémiaire ; le second, des brouillards et des brumes basses qui sont, si je puis m'exprimer ainsi, la transsudation de la nature d'octobre en novembre ; ce mois se nomme brumaire ; le troisième, du froid, tantôt sec, tantôt humide, qui se fait sentir de novembre en décembre ; ce mois se nomme frimaire.
Les trois mois de l'hiver prennent leur étymologie, le premier, de la neige qui blanchit la terre de décembre en janvier ; ce mois se nomme nivôse ; le second, des pluies qui tombent généralement avec plus d'abondance de janvier en février ; ce mois se nomme pluviôse ; le troisième, des giboulées qui ont lieu, et du vent qui vient sécher la terre de février en mars ; ce mois se nomme ventôse.
Les trois mois du printemps prennent leur étymologie, le premier, de la fermentation et du développement de la sève de mars en avril ; ce mois se nomme germinal ; le second, de l'épanouissement des fleurs d'avril en mai ; ce mois se nomme floréal ; le troisième, de la fécondité riante et de la récolte des prairies de mai en juin ; ce mois se nomme prairial.
Les trois mois de l'été enfin prennent leur étymologie, le premier, de l'aspect des épis ondoyants et des moissons dorées qui couvrent les champs de juin en juillet ; ce mois se nomme messidor ; le second, de la chaleur, tout à fois solaire et terrestre, qui embrase l'air de juillet en août ; ce mois se nomme thermidor[Note 54] ; le troisième, des fruits, que le soleil dore et mûrit d'août en septembre ce mois se nomme fructidor[170]. »
- Mois d'automne (terminaison en -aire, du latin -arius, suffixe adjectival)
- Mois d'hiver (terminaison en -ose à l'origine, abusivement orthographiée ôse par la suite, du latin -osus, « doté de »)
- Mois du printemps (terminaison en -al, du latin -alis, suffixe adjectival)
- Mois d'été (terminaison en -idor, du grec dôron, don)
Les décades
Chaque mois est divisé en trois décades[171],[68] (périodes de 10 jours). L'essentiel était d'avoir toujours le quantième du mois à sa disposition sans être obligé de recourir au calendrier matériel. On obtint ce résultat avec la dénomination ordinale. Fabre d'Églantine inventa des mots qui, tout en conservant la signification du nombre ordinal, formèrent un nom différent pour chaque jour. Il proposa de dire pour exprimer les jours de la décade : « primedi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi[Note 55] ».
Cette combinaison permet de déterminer presque instantanément le quantième du mois. « Par exemple, dit Fabre, il suffit de savoir que le jour actuel est tridi pour être certain que c'est aussi le 3 ou le 13 ou le 23 du mois, comme avec quartidi, le 4 ou le 14 ou le 24 du mois, ainsi de suite. On sait toujours à peu près si le mois est à son commencement, à son milieu ou à sa fin. Ainsi l'on dira tridi est le 3 au commencement, le 13 au milieu, le 23 à la fin[176],[177] ».
Les jours de l'année
Là ne se bornèrent pas les innovations de Fabre d'Eglantine. Le calendrier, remarquait-il, est, par excellence, le livre du peuple. Il faut en profiter « pour glisser parmi le peuple les notions rurales élémentaires, pour lui montrer la richesse de la nature, pour lui faire aimer les champs, et lui désigner avec méthode, l'ordre des influences du ciel et des productions de la terre[178] ». « Les prêtres n'avaient pas ignoré le parti qu'on pouvait tirer du calendrier. Pour propager et affermir leur empire, ils avaient placé chaque jour sous la protection d'un prétendu saint. Mais ce catalogue n'était que le répertoire du mensonge, de la duperie et du charlatanisme[178] ».
Exeunt les apôtres, les vierges et les martyrs, le législateur devait chasser « cette foule de canonisés » du calendrier du peuple et leur substituer « tous les objets qui composent la véritable richesse nationale, le digne objet sinon de son culte, du moins de sa culture[178] ». « En conséquence, nous avons rangé par ordre, dans la colonne de chaque mois, les noms des vrais trésors de l'économie rurale. Les grains, les pâturages, les arbres, les racines, les fleurs, les fruits, les plantes, sont disposés dans le calendrier, de manière que la place et le quantième que chaque production occupe est précisément le temps et le jour où la nature nous en fait présent[178] ». André Thouin, jardinier en chef du Jardin du roi, transformé en 1793 en muséum national d’histoire naturelle, fit étalage de sa science de botaniste.
À chaque quintidi on inscrivit le nom de l'animal, poisson, oiseau ou mammifère, qui pouvait à la même époque aider l'homme dans ses travaux, le nourrir de sa chair, ou le charmer de son chant. Chaque décadi fut à son tour marqué par le nom d'un instrument aratoire. On choisit, autant que possible, celui dont le travailleur avait besoin pendant le mois. La cuve, par exemple, était inscrite au premier décadi de vendémiaire, le pressoir au second et au troisième le tonneau.
Les railleries n'ont pas été ménagées à cette partie du calendrier républicain qui procède pourtant d'idées généreuses et de sentiments élevés. Fabre voulut montrer qu'avec la République, était venu le temps « où un laboureur est plus estimé que tous les rois de la terre, et l'agriculture comptée comme le premier des arts de la vie civile[178] ».
Un projet de décret résumait les propositions contenues dans le rapport que présente Romme au Comité d'instruction publique le 19 floréal an III[159]. Il comprend en particulier un article VII qui dispose : « La Commission d'instruction publique est chargée d'accélérer, par tous les moyens qui sont à sa disposition, la propagation des nouvelles mesures du temps. Elle est autorisée à renouveler tous les ans la nomenclature des objets utiles qui doivent accompagner l'annuaire pour chaque jour, et sur lesquels il doit être fait des notices instructives pour l'usage des écoles[158] ».
Ce dernier alinéa a une certaine importance, en ce qu'il nous montre que les noms de végétaux, d'animaux et d'instruments agricoles, qui avaient été placés dans le calendrier pour l'an II, n'étaient nullement regardés comme faisant partie intégrante de l'annuaire, puisqu'on proposait de « renouveler cette nomenclature tous les ans ». Ceux, qui, de nos jours, croient nécessaire de reproduire telle quelle la nomenclature de Fabre d'Eglantine vont donc à l'encontre des intentions de Romme et du Comité d'instruction publique[179].
Les jours complémentaires de fin d'année
Les jours épagomènes sont appelés sans-culottides (sansculottides) par le décret du 4 frimaire an II (). Ils deviennent des jours complémentaires avec le décret du 7 fructidor an III ()[180]. En mémoire de la Révolution, la période bissextile de quatre ans – dite sextile depuis le décret du 19 brumaire an II () – porte le nom de Franciade.
« Il reste à vous parler des jours d'abord nommés épagomènes, ensuite complémentaires. Ce mot n'était que didactique, par conséquent sec, muet pour l'imagination ; il ne présentait au peuple qu'une idée froide, qu'il rend vulgairement lui-même par la périphrase de solde de compte, ou par le barbarisme de la définition. Nous avons pensé qu'il fallait pour ces cinq jours une dénomination collective, qui portât un caractère national, capable d'exprimer la joie et l'esprit du peuple français, dans les cinq jours de la fête qu'il célébrera au terme de chaque année.
Il nous a paru possible, et surtout juste, de consacrer par un mot nouveau l'expression de sans-culotte qui en serait l'étymologie. D'ailleurs, une recherche aussi intéressante que curieuse nous apprend que les aristocrates, en prétendant nous avilir par l'expression de sans-culotte, n'ont pas eu même le mérite de l'invention.
Dès la plus haute antiquité, les Gaulois, nos aïeux, s'étaient fait honneur de cette dénomination. L'histoire nous apprend qu'une partie de la Gaule, dite ensuite Lyonnaise (la patrie des Lyonnais), était appelée la Gaule culottée, Gallia braccata ; par conséquent le reste des Gaules, jusqu'aux bords du Rhin, était la Gaule non culottée ; nos pères dès lors étaient donc des sans-culottes. Quoi qu'il en soit de l'origine de cette dénomination antique ou moderne, illustrée par la liberté, elle doit nous être chère : c'en est assez pour la consacrer solennellement.
Nous appellerons donc les cinq jours collectivement pris les sansculottides[181]. »
Fabre d'Églantine voulait ainsi glorifier un nom que les aristocrates infligeaient comme une injure aux défenseurs de la Liberté[Note 56].
Dans le projet initial, les cinq sansculottides ou sans-culottides des années ordinaires étaient celles du Génie, du Travail, des Actions, des Récompenses et de l'Opinion[182]. Mais Robespierre demanda par amendement[183] que les Actions devinssent la Vertu afin de remettre à leur place le Génie et la Vertu[184] et promulguer dans l'ordre la Vertu, le Génie, le Travail, l'Opinion[Note 57] et les Récompenses.
Les jours complémentaires sont consacrés à des réjouissances et à des fêtes. Les années sextiles — exactement et fortuitement tous les quatre ans durant l'ère républicaine — le sixième épagomène est le jour complémentaire par excellence, le jour de la Révolution où l'on célèbre des jeux nationaux[180].
- Jour de la Vertu (17/18 septembre)[C 13]
- Jour du Génie (18/19 septembre)[C 14]
- Jour du Travail (19/20 septembre)[C 15]
- Jour de l'Opinion (20/21 septembre)[C 16]
- Jour des Récompenses (21/22 septembre)[C 17]
- Jour de la Révolution (22/23 septembre), et uniquement les années sextiles[C 18]
Exemple de calendrier républicain
Les 12 planches ci-dessous sont gravées par Salvatore Tresca d'après Louis Lafitte, vers 1797-1806[186].
Mois d'automne
- Productions nationales et instruments ruraux associés aux mois d’automne (vendémiaire[187], brumaire[188], frimaire[189]) :
Vendémiaire
(22/24 septembre – 21/23 octobre)1 22 sep Raisin 2 23 sep Safran 3 24 sep Châtaigne 4 25 sep Colchique 5 26 sep Cheval 6 27 sep Balsamine 7 28 sep Carotte 8 29 sep Amarante 9 30 sep Panais 10 1er oct Cuve 11 2 oct Pomme de terre 12 3 oct Immortelle 13 4 oct Potiron 14 5 oct Réséda 15 6 oct Âne 16 7 oct Belle-de-nuit 17 8 oct Citrouille 18 9 oct Sarrasin 19 10 oct Tournesol 20 11 oct Pressoir 21 12 oct Chanvre 22 13 oct Pêche 23 14 oct Navet 24 15 oct Amaryllis 25 16 oct Bœuf 26 17 oct Aubergine 27 18 oct Piment 28 19 oct Tomate 29 20 oct Orge 30 21 oct Tonneau
Brumaire
(22/24 octobre – 20/22 novembre)1 22 oct Pomme 2 23 oct Céleri 3 24 oct Poire 4 25 oct Betterave 5 26 oct Oie 6 27 oct Héliotrope 7 28 oct Figue 8 29 oct Scorsonère 9 30 oct Alisier 10 31 oct Charrue 11 1er nov Salsifis 12 2 nov Mâcre 13 3 nov Topinambour 14 4 nov Endive 15 5 nov Dindon 16 6 nov Chervis 17 7 nov Cresson 18 8 nov Dentelaire 19 9 nov Grenade 20 10 nov Herse 21 11 nov Bacchante 22 12 nov Azerole 23 13 nov Garance 24 14 nov Orange 25 15 nov Faisan 26 16 nov Pistache 27 17 nov Macjonc 28 18 nov Coing 29 19 nov Cormier 30 20 nov Rouleau
Frimaire
(21/23 novembre – 20/22 décembre)1 21 nov Raiponce 2 22 nov Turneps 3 23 nov Chicorée 4 24 nov Nèfle 5 25 nov Cochon 6 26 nov Mâche 7 27 nov Chou-fleur 8 28 nov Miel 9 29 nov Genièvre 10 30 nov Pioche 11 1er déc Cire 12 2 déc Raifort 13 3 déc Cèdre 14 4 déc Sapin 15 5 déc Chevreuil 16 6 déc Ajonc 17 7 déc Cyprès 18 8 déc Lierre 19 9 déc Sabine 20 10 déc Hoyau 21 11 déc Érable sucré 22 12 déc Bruyère 23 13 déc Roseau 24 14 déc Oseille 25 15 déc Grillon 26 16 déc Pignon 27 17 déc Liège 28 18 déc Truffe 29 19 déc Olive 30 20 déc Pelle Mois d'hiver
- Productions nationales et instruments ruraux associés aux mois d’hiver (nivôse[190], pluviôse[191], ventôse[192]) :
Nivôse
(21/23 décembre – 19/21 janvier)1 21 déc Tourbe 2 22 déc Houille 3 23 déc Bitume 4 24 déc Soufre 5 25 déc Chien 6 26 déc Lave 7 27 déc Terre végétale 8 28 déc Fumier 9 29 déc Salpêtre 10 30 déc Fléau 11 31 déc Granit 12 1er jan Argile 13 2 jan Ardoise 14 3 jan Grès 15 4 jan Lapin 16 5 jan Silex 17 6 jan Marne 18 7 jan Pierre à chaux 19 8 jan Marbre 20 9 jan Van 21 10 jan Pierre à plâtre 22 11 jan Sel 23 12 jan Fer 24 13 jan Cuivre 25 14 jan Chat 26 15 jan Étain 27 16 jan Plomb 28 17 jan Zinc 29 18 jan Mercure 30 19 jan Crible
Pluviôse
(20/22 janvier – 18/20 février)1 20 jan Lauréole 2 21 jan Mousse 3 22 jan Fragon 4 23 jan Perce neige 5 24 jan Taureau 6 25 jan Laurier thym 7 26 jan Amadouvier 8 27 jan Mézéréon 9 28 jan Peuplier 10 29 jan Cognée 11 30 jan Ellébore 12 31 jan Brocoli 13 1er fév Laurier 14 2 fév Avelinier 15 3 fév Vache 16 4 fév Buis 17 5 fév Lichen 18 6 fév If 19 7 fév Pulmonaire 20 8 fév Serpette 21 9 fév Thlaspi 22 10 fév Thymèle 23 11 fév Chiendent 24 12 fév Trainasse 25 13 fév Lièvre 26 14 fév Guède 27 15 fév Noisetier 28 16 fév Cyclamen 29 17 fév Chélidoine 30 18 fév Traîneau
Ventôse
(19/21 février – 20/21 mars)1 19 fév Tussilage 2 20 fév Cornouiller 3 21 fév Violier 4 22 fév Troène 5 23 fév Bouc 6 24 fév Asaret 7 25 fév Alaterne 8 26 fév Violette 9 27 fév Marceau 10 28 fév Bêche 11 1er mars Narcisse 12 2 mars Orme 13 3 mars Fumeterre 14 4 mars Vélar 15 5 mars Chèvre 16 6 mars Épinard 17 7 mars Doronic 18 8 mars Mouron 19 9 mars Cerfeuil 20 10 mars Cordeau 21 11 mars Mandragore 22 12 mars Persil 23 13 mars Cochléaria 24 14 mars Pâquerette 25 15 mars Thon 26 16 mars Pissenlit 27 17 mars Sylvie 28 18 mars Capillaire 29 19 mars Frêne 30 20 mars Plantoir Mois du printemps
- Productions nationales et instruments ruraux associés aux mois du printemps (germinal[193], floréal[194], prairial[195]) :
Germinal
(21/22 mars – 19/20 avril)1 21 mars Primevère 2 22 mars Platane 3 23 mars Asperge 4 24 mars Tulipe 5 25 mars Poule 6 26 mars Bette 7 27 mars Bouleau 8 28 mars Jonquille 9 29 mars Aulne 10 30 mars Couvoir 11 31 mars Pervenche 12 1er avril Charme 13 2 avril Morille 14 3 avril Hêtre 15 4 avril Abeille 16 5 avril Laitue 17 6 avril Mélèze 18 7 avril Ciguë 19 8 avril Radis 20 9 avril Ruche 21 10 avril Gainier 22 11 avril Romaine 23 12 avril Marronnier 24 13 avril Roquette 25 14 avril Pigeon 26 15 avril Lilas 27 16 avril Anémone 28 17 avril Pensée 29 18 avril Myrtille 30 19 avril Greffoir
Floréal
(20/21 avril – 19/20 mai)1 20 avril Rose 2 21 avril Chêne 3 22 avril Fougère 4 23 avril Aubépine 5 24 avril Rossignol 6 25 avril Ancolie 7 26 avril Muguet 8 27 avril Champignon 9 28 avril Hyacinthe 10 29 avril Râteau 11 30 avril Rhubarbe 12 1er mai Sainfoin 13 2 mai Bâton-d'or 14 3 mai Chamérisier 15 4 mai Ver à soie 16 5 mai Consoude 17 6 mai Pimprenelle 18 7 mai Corbeille d'or 19 8 mai Arroche 20 9 mai Sarcloir 21 10 mai Statice 22 11 mai Fritillaire 23 12 mai Bourrache 24 13 mai Valériane 25 14 mai Carpe 26 15 mai Fusain 27 16 mai Civette 28 17 mai Buglosse 29 18 mai Sénevé 30 19 mai Houlette
Prairial
(20/21 mai – 18/19 juin)1 20 mai Luzerne 2 21 mai Hémérocalle 3 22 mai Trèfle 4 23 mai Angélique 5 24 mai Canard 6 25 mai Mélisse 7 26 mai Fromental 8 27 mai Martagon 9 28 mai Serpolet 10 29 mai Faux 11 30 mai Fraise 12 31 mai Bétoine 13 1er juin Pois 14 2 juin Acacia 15 3 juin Caille 16 4 juin Œillet 17 5 juin Sureau 18 6 juin Pavot 19 7 juin Tilleul 20 8 juin Fourche 21 9 juin Barbeau 22 10 juin Camomille 23 11 juin Chèvrefeuille 24 12 juin Caille-lait 25 13 juin Tanche 26 14 juin Jasmin 27 15 juin Verveine 28 16 juin Thym 29 17 juin Pivoine 30 18 juin Chariot Mois d'été
- Productions nationales et instruments ruraux associés aux mois d’été (messidor[196], thermidor[197], fructidor[198]) :
Messidor
(19/20 juin – 18/19 juillet)1 19 juin Seigle 2 20 juin Avoine 3 21 juin Oignon 4 22 juin Véronique 5 23 juin Mulet 6 24 juin Romarin 7 25 juin Concombre 8 26 juin Échalote 9 27 juin Absinthe 10 28 juin Faucille 11 29 juin Coriandre 12 30 juin Artichaut 13 1er juillet Giroflée 14 2 juillet Lavande 15 3 juillet Chamois 16 4 juillet Tabac 17 5 juillet Groseille 18 6 juillet Gesse 19 7 juillet Cerise 20 8 juillet Parc 21 9 juillet Menthe 22 10 juillet Cumin 23 11 juillet Haricot 24 12 juillet Orcanète 25 13 juillet Pintade 26 14 juillet Sauge 27 15 juillet Ail 28 16 juillet Vesce 29 17 juillet Blé 30 18 juillet Chalemie
Thermidor
(19/20 juillet – 17/18 août)1 19 juillet Épeautre 2 20 juillet Bouillon-blanc 3 21 juillet Melon 4 22 juillet Ivraie 5 23 juillet Bélier 6 24 juillet Prêle 7 25 juillet Armoise 8 26 juillet Carthame 9 27 juillet Mûre 10 28 juillet Arrosoir 11 29 juillet Panic 12 30 juillet Salicorne 13 31 juillet Abricot 14 1er août Basilic 15 2 août Brebis 16 3 août Guimauve 17 4 août Lin 18 5 août Amande 19 6 août Gentiane 20 7 août Écluse 21 8 août Carline 22 9 août Câprier 23 10 août Lentille 24 11 août Aunée 25 12 août Loutre 26 13 août Myrte 27 14 août Colza 28 15 août Lupin 29 16 août Coton 30 17 août Moulin
Fructidor
(18/19 août – 16/17 septembre)1 18 août Prune 2 19 août Millet 3 20 août Lycoperdon 4 21 août Escourgeon 5 22 août Saumon 6 23 août Tubéreuse 7 24 août Sucrion 8 25 août Apocyn 9 26 août Réglisse 10 27 août Échelle 11 28 août Pastèque 12 29 août Fenouil 13 30 août Épine-vinette 14 31 août Noix 15 1er sep Truite 16 2 sep Citron 17 3 sep Cardère 18 4 sep Nerprun 19 5 sep Tagette 20 6 sep Hotte 21 7 sep Églantier 22 8 sep Noisette 23 9 sep Houblon 24 10 sep Sorgho 25 11 sep Écrevisse 26 12 sep Bigarade 27 13 sep Verge d'or 28 14 sep Maïs 29 15 sep Marron 30 16 sep Panier Postérité
Le calendrier républicain perpétuel
Le décret du 4 frimaire an II ()[68] de la Convention nationale sur l'ère, le commencement et l'organisation de l'année et sur les noms des jours et des mois du calendrier républicain comporte une contradiction : l'année commence le jour de l'équinoxe d'automne d'après l'article III et l'année sextile est intercalée tous les quatre ans d'après l'article X. Cette erreur ne sera jamais corrigée et sera l'un des arguments utilisés pour le retour au calendrier grégorien.
Cette incohérence ne pose pas de problème sur la période d'utilisation du calendrier républicain. Elle en pose un en revanche pour l'élaboration d'un calendrier républicain perpétuel dont le plus grave défaut est en effet lié à la définition du « début de l'année » fixé au minuit, compté en temps vrai de l'Observatoire de Paris, qui précède l'instant où tombe l'équinoxe d'automne[Note 58].
Les fondateurs du calendrier républicain eux-mêmes ont cru un moment que les années sextiles tomberaient avec une régularité quadriennale – ce qui est inexact – car il faut savoir quand tombent deux équinoxes d'automne successifs pour décider si l'année qui les sépare contient ou non trois cent soixante-six jours[199].
James Guillaume a publié en 1908 dans les Études révolutionnaires un recueil d’articles sur la Révolution française, dont l'un très documenté Les sextiles de l'ère républicaine[200],[201]. Il indique dans cet article que depuis la promulgation du calendrier républicain, par six fois déjà, la détermination des années sextiles par les deux équinoxes automnaux consécutifs a conduit à un intervalle de cinq ans et non quatre, et pour la première fois l'an XX qui succède à l'an XV (première contradiction de l'an XIX[202]), sans aucune récurrence avérée[203].
Un projet de réforme fut donc préparé par Romme, au nom du Comité d'instruction publique, le 19 floréal an III ()[204],[34] : il fallait, disait-il, renoncer à la définition du « début de l'année » prévue par les premiers décrets ; il y aurait une année sextile tous les quatre ans, la première étant l'an IV et non l'an III.
Il prévoyait : « Art. 2 : Les années sextiles se succéderont de quatre en quatre ans, et marqueront la fin de chaque franciade. Art. 3 : Sur quatre années séculaires consécutives, sont exceptées de l’article précédent la première, la deuxième, la troisième années séculaires, qui seront communes. Art. 4 : Il en sera ainsi de quatre en quatre siècles, jusqu’au quarantième, qui se terminera par une année commune ».
Les astronomes qui conseillaient Romme savaient comment corriger l'intercalation grégorienne avec une modification très légère qui la perfectionnait, sans la rendre plus difficile. Lalande avait mesuré l'année tropique égale à 365 jours 5 heures 48 minutes et 48 secondes (365,242 222 jours)[139]. « En 3 600 ans le calendrier julien mettait 900 intercalations, c'était 28 de trop. Le calendrier grégorien en a retranché 27 ; il en reste une à retrancher, ce qui se fait commodément, en rendant commune l'année 3600 et ses multiples », notait Delambre[69],[Note 59].
Il suggéra à Romme d'introduire cette correction dans son projet de réforme du calendrier républicain : « Enfin, je proposais d'ajouter une troisième règle qui était de supprimer une bissextile tous les 3 600 ans, ou, si l'on aimait mieux, tous les 4 000 ans ; ce qui était encore plus commode et presque aussi exact[69] ».
Ce faisant, la durée moyenne de l'année républicaine égale à 365,242 25 jours[Note 46] s'approchait au mieux de la durée de l'année tropique mesurée par Lalande. Présupposant implicitement que cette dernière garderait toujours la même valeur, Romme légiférait pour les quarante siècles à venir. Moins d'un siècle plus tard, Le Verrier constatait déjà une réduction de 0,49 s avec 365 jours 5 heures 48 minutes 47 secondes et 51 centièmes (365,242 216 jours)[139].
En réalité, la durée de l'année tropique diminue régulièrement d'environ 0,531 9 s par siècle. Enfin, le jour n'est pas constant non plus : la rotation de la terre se ralentit, freinée par le perpétuel frottement des marées à la surface solide du globe[Note 60]. « Ces remarques montrent la vanité, même en astronomie, des prédictions à trop lointaine échéance », fait observer Paul Couderc[205] ; « les choses se compliquent de façon surprenante si l'on veut embrasser d'excessives périodes en mécanique céleste ».
Mais Romme fut arrêté et se suicida peu de temps après, si bien que la réforme ne se fit pas.
Il y a ainsi deux options compatibles avec le Système Romme quant à l'évolution future des années sextiles si le calendrier était resté en vigueur :
- une première, celle du projet de réforme préparé par Romme lui-même le 19 floréal an III () avec une année sextile tous les quatre ans (la première étant l'an IV), sauf les années séculaires, exceptées celles dont le millésime est divisible par 400 sauf celle du quarantième siècle[34],[Note 61] ;
- une seconde qui consiste à privilégier l'article III sur l'article X du décret[68] de la Convention : les années sextiles sont déterminées de façon que le 1er vendémiaire tombe chaque année sur l'équinoxe automnal, comme c’était le cas de l’an I à l’an XIV[5]. C'est l'option retenue par le Bureau des longitudes, fondé par la loi du (7 messidor an III)[Note 62], qui publie chaque année un annuaire indiquant en particulier la concordance des calendriers, dont les dates de début et de fin des deux années républicaines encadrant l'année civile[207],[Note 63].
Comparaison sur le 1er cycle de 400 ans du calendrier du projet Romme (Art. X) avec celui des équinoxes (Art. III)
Synchronisme des calendriers de chaque option sur un cycle de 400 ans Option Article X (Système Romme) Article III (Modèle Delambre) An républicain Le système Romme avance d'un jour Le système Romme est synchrone Le système Romme retarde d'un jour Début Fin Type Type Début Fin I 22/9/1792 21/9/1793 22/9/1792 21/9/1793 II 22/9/1793 21/9/1794 22/9/1793 21/9/1794 III 22/9/1794 21/9/1795 S 22/9/1794 22/9/1795 IV 22/9/1795 21/9/1796 S 23/9/1795 21/9/1796 V 22/9/1796 21/9/1797 22/9/1796 21/9/1797 VI 22/9/1797 21/9/1798 22/9/1797 21/9/1798 VII 22/9/1798 21/9/1799 S 22/9/1798 22/9/1799 VIII 22/9/1799 22/9/1800 S 23/9/1799 22/9/1800 IX 23/9/1800 22/9/1801 23/9/1800 22/9/1801 X 23/9/1801 22/9/1802 23/9/1801 22/9/1802 XI 23/9/1802 22/9/1803 S 23/9/1802 23/9/1803 XII 23/9/1803 22/9/1804 S 24/9/1803 22/9/1804 XIII 23/9/1804 22/9/1805 23/9/1804 22/9/1805 XIV 23/9/1805 22/9/1806 23/9/1805 22/9/1806 XV 23/9/1806 22/9/1807 S 23/9/1806 23/9/1807 XVI 23/9/1807 22/9/1808 S 24/9/1807 22/9/1808 XVII 23/9/1808 22/9/1809 23/9/1808 22/9/1809 XVIII 23/9/1809 22/9/1810 23/9/1809 22/9/1810 XIX 23/9/1810 22/9/1811 23/9/1810 22/9/1811 XX 23/9/1811 22/9/1812 S S 23/9/1811 22/9/1812 XXI 23/9/1812 22/9/1813 23/9/1812 22/9/1813 XXII 23/9/1813 22/9/1814 23/9/1813 22/9/1814 XXIII 23/9/1814 22/9/1815 23/9/1814 22/9/1815 XXIV 23/9/1815 22/9/1816 S S 23/9/1815 22/9/1816 XXV 23/9/1816 22/9/1817 23/9/1816 22/9/1817 XXVI 23/9/1817 22/9/1818 23/9/1817 22/9/1818 XXVII 23/9/1818 22/9/1819 23/9/1818 22/9/1819 XXVIII 23/9/1819 22/9/1820 S S 23/9/1819 22/9/1820 XXIX 23/9/1820 22/9/1821 23/9/1820 22/9/1821 XXX 23/9/1821 22/9/1822 23/9/1821 22/9/1822 XXXI 23/9/1822 22/9/1823 23/9/1822 22/9/1823 XXXII 23/9/1823 22/9/1824 S S 23/9/1823 22/9/1824 XXXIII 23/9/1824 22/9/1825 23/9/1824 22/9/1825 XXXIV 23/9/1825 22/9/1826 23/9/1825 22/9/1826 XXXV 23/9/1826 22/9/1827 23/9/1826 22/9/1827 XXXVI 23/9/1827 22/9/1828 S S 23/9/1827 22/9/1828 XXXVII 23/9/1828 22/9/1829 23/9/1828 22/9/1829 XXXVIII 23/9/1829 22/9/1830 23/9/1829 22/9/1830 XXXIX 23/9/1830 22/9/1831 23/9/1830 22/9/1831 XL 23/9/1831 22/9/1832 S S 23/9/1831 22/9/1832 XLI 23/9/1832 22/9/1833 23/9/1832 22/9/1833 XLII 23/9/1833 22/9/1834 23/9/1833 22/9/1834 XLIII 23/9/1834 22/9/1835 23/9/1834 22/9/1835 XLIV 23/9/1835 22/9/1836 S S 23/9/1835 22/9/1836 XLV 23/9/1836 22/9/1837 23/9/1836 22/9/1837 XLVI 23/9/1837 22/9/1838 23/9/1837 22/9/1838 XLVII 23/9/1838 22/9/1839 23/9/1838 22/9/1839 XLVIII 23/9/1839 22/9/1840 S S 23/9/1839 22/9/1840 XLIX 23/9/1840 22/9/1841 23/9/1840 22/9/1841 L 23/9/1841 22/9/1842 23/9/1841 22/9/1842 LI 23/9/1842 22/9/1843 23/9/1842 22/9/1843 LII 23/9/1843 22/9/1844 S 23/9/1843 21/9/1844 LIII 23/9/1844 22/9/1845 S 22/9/1844 22/9/1845 LIV 23/9/1845 22/9/1846 23/9/1845 22/9/1846 LV 23/9/1846 22/9/1847 23/9/1846 22/9/1847 LVI 23/9/1847 22/9/1848 S 23/9/1847 21/9/1848 LVII 23/9/1848 22/9/1849 S 22/9/1848 22/9/1849 LVIII 23/9/1849 22/9/1850 23/9/1849 22/9/1850 LIX 23/9/1850 22/9/1851 23/9/1850 22/9/1851 LX 23/9/1851 22/9/1852 S 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LXXXII 23/9/1873 22/9/1874 S 22/9/1873 22/9/1874 LXXXIII 23/9/1874 22/9/1875 23/9/1874 22/9/1875 LXXXIV 23/9/1875 22/9/1876 S 23/9/1875 21/9/1876 LXXXV 23/9/1876 22/9/1877 22/9/1876 21/9/1877 LXXXVI 23/9/1877 22/9/1878 S 22/9/1877 22/9/1878 LXXXVII 23/9/1878 22/9/1879 23/9/1878 22/9/1879 LXXXVIII 23/9/1879 22/9/1880 S 23/9/1879 21/9/1880 LXXXIX 23/9/1880 22/9/1881 22/9/1880 21/9/1881 XC 23/9/1881 22/9/1882 S 22/9/1881 22/9/1882 XCI 23/9/1882 22/9/1883 23/9/1882 22/9/1883 XCII 23/9/1883 22/9/1884 S 23/9/1883 21/9/1884 XCIII 23/9/1884 22/9/1885 22/9/1884 21/9/1885 XCIV 23/9/1885 22/9/1886 S 22/9/1885 22/9/1886 XCV 23/9/1886 22/9/1887 23/9/1886 22/9/1887 XCVI 23/9/1887 22/9/1888 S 23/9/1887 21/9/1888 XCVII 23/9/1888 22/9/1889 22/9/1888 21/9/1889 XCVIII 23/9/1889 22/9/1890 S 22/9/1889 22/9/1890 XCIX 23/9/1890 22/9/1891 23/9/1890 22/9/1891 C 23/9/1891 21/9/1892 23/9/1891 21/9/1892 CI 22/9/1892 21/9/1893 22/9/1892 21/9/1893 CII 22/9/1893 21/9/1894 S 22/9/1893 22/9/1894 CIII 22/9/1894 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22/9/2021 22/9/2022 CCXXXI 22/9/2022 21/9/2023 23/9/2022 22/9/2023 CCXXXII 22/9/2023 21/9/2024 S 23/9/2023 21/9/2024 CCXXXIII 22/9/2024 21/9/2025 22/9/2024 21/9/2025 CCXXXIV 22/9/2025 21/9/2026 S 22/9/2025 22/9/2026 CCXXXV 22/9/2026 21/9/2027 23/9/2026 22/9/2027 CCXXXVI 22/9/2027 21/9/2028 S 23/9/2027 21/9/2028 CCXXXVII 22/9/2028 21/9/2029 22/9/2028 21/9/2029 CCXXXVIII 22/9/2029 21/9/2030 22/9/2029 21/9/2030 CCXXXIX 22/9/2030 21/9/2031 S 22/9/2030 22/9/2031 CCXL 22/9/2031 21/9/2032 S 23/9/2031 21/9/2032 CCXLI 22/9/2032 21/9/2033 22/9/2032 21/9/2033 CCXLII 22/9/2033 21/9/2034 22/9/2033 21/9/2034 CCXLIII 22/9/2034 21/9/2035 S 22/9/2034 22/9/2035 CCXLIV 22/9/2035 21/9/2036 S 23/9/2035 21/9/2036 CCXLV 22/9/2036 21/9/2037 22/9/2036 21/9/2037 CCXLVI 22/9/2037 21/9/2038 22/9/2037 21/9/2038 CCXLVII 22/9/2038 21/9/2039 S 22/9/2038 22/9/2039 CCXLVIII 22/9/2039 21/9/2040 S 23/9/2039 21/9/2040 CCXLIX 22/9/2040 21/9/2041 22/9/2040 21/9/2041 CCL 22/9/2041 21/9/2042 22/9/2041 21/9/2042 CCLI 22/9/2042 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21/9/2084 S S 22/9/2083 21/9/2084 CCXCIII 22/9/2084 21/9/2085 22/9/2084 21/9/2085 CCXCIV 22/9/2085 21/9/2086 22/9/2085 21/9/2086 CCXCV 22/9/2086 21/9/2087 22/9/2086 21/9/2087 CCXCVI 22/9/2087 21/9/2088 S S 22/9/2087 21/9/2088 CCXCVII 22/9/2088 21/9/2089 22/9/2088 21/9/2089 CCXCVIII 22/9/2089 21/9/2090 22/9/2089 21/9/2090 CCXCIX 22/9/2090 21/9/2091 22/9/2090 21/9/2091 CCC 22/9/2091 20/9/2092 22/9/2091 20/9/2092 CCCI 21/9/2092 20/9/2093 S 21/9/2092 21/9/2093 CCCII 21/9/2093 20/9/2094 22/9/2093 21/9/2094 CCCIII 21/9/2094 20/9/2095 22/9/2094 21/9/2095 CCCIV 21/9/2095 20/9/2096 S 22/9/2095 20/9/2096 CCCV 21/9/2096 20/9/2097 S 21/9/2096 21/9/2097 CCCVI 21/9/2097 20/9/2098 22/9/2097 21/9/2098 CCCVII 21/9/2098 20/9/2099 22/9/2098 21/9/2099 CCCVIII 21/9/2099 21/9/2100 S 22/9/2099 21/9/2100 CCCIX 22/9/2100 21/9/2101 S 22/9/2100 22/9/2101 CCCX 22/9/2101 21/9/2102 23/9/2101 22/9/2102 CCCXI 22/9/2102 21/9/2103 23/9/2102 22/9/2103 CCCXII 22/9/2103 21/9/2104 S 23/9/2103 21/9/2104 CCCXIII 22/9/2104 21/9/2105 S 22/9/2104 22/9/2105 CCCXIV 22/9/2105 21/9/2106 23/9/2105 22/9/2106 CCCXV 22/9/2106 21/9/2107 23/9/2106 22/9/2107 CCCXVI 22/9/2107 21/9/2108 S 23/9/2107 21/9/2108 CCCXVII 22/9/2108 21/9/2109 S 22/9/2108 22/9/2109 CCCXVIII 22/9/2109 21/9/2110 23/9/2109 22/9/2110 CCCXIX 22/9/2110 21/9/2111 23/9/2110 22/9/2111 CCCXX 22/9/2111 21/9/2112 S 23/9/2111 21/9/2112 CCCXXI 22/9/2112 21/9/2113 S 22/9/2112 22/9/2113 CCCXXII 22/9/2113 21/9/2114 23/9/2113 22/9/2114 CCCXXIII 22/9/2114 21/9/2115 23/9/2114 22/9/2115 CCCXXIV 22/9/2115 21/9/2116 S 23/9/2115 21/9/2116 CCCXXV 22/9/2116 21/9/2117 S 22/9/2116 22/9/2117 CCCXXVI 22/9/2117 21/9/2118 23/9/2117 22/9/2118 CCCXXVII 22/9/2118 21/9/2119 23/9/2118 22/9/2119 CCCXXVIII 22/9/2119 21/9/2120 S 23/9/2119 21/9/2120 CCCXXIX 22/9/2120 21/9/2121 S 22/9/2120 22/9/2121 CCCXXX 22/9/2121 21/9/2122 23/9/2121 22/9/2122 CCCXXXI 22/9/2122 21/9/2123 23/9/2122 22/9/2123 CCCXXXII 22/9/2123 21/9/2124 S 23/9/2123 21/9/2124 CCCXXXIII 22/9/2124 21/9/2125 22/9/2124 21/9/2125 CCCXXXIV 22/9/2125 21/9/2126 S 22/9/2125 22/9/2126 CCCXXXV 22/9/2126 21/9/2127 23/9/2126 22/9/2127 CCCXXXVI 22/9/2127 21/9/2128 S 23/9/2127 21/9/2128 CCCXXXVII 22/9/2128 21/9/2129 22/9/2128 21/9/2129 CCCXXXVIII 22/9/2129 21/9/2130 S 22/9/2129 22/9/2130 CCCXXXIX 22/9/2130 21/9/2131 23/9/2130 22/9/2131 CCCXL 22/9/2131 21/9/2132 S 23/9/2131 21/9/2132 CCCXLI 22/9/2132 21/9/2133 22/9/2132 21/9/2133 CCCXLII 22/9/2133 21/9/2134 S 22/9/2133 22/9/2134 CCCXLIII 22/9/2134 21/9/2135 23/9/2134 22/9/2135 CCCXLIV 22/9/2135 21/9/2136 S 23/9/2135 21/9/2136 CCCXLV 22/9/2136 21/9/2137 22/9/2136 21/9/2137 CCCXLVI 22/9/2137 21/9/2138 S 22/9/2137 22/9/2138 CCCXLVII 22/9/2138 21/9/2139 23/9/2138 22/9/2139 CCCXLVIII 22/9/2139 21/9/2140 S 23/9/2139 21/9/2140 CCCXLIX 22/9/2140 21/9/2141 22/9/2140 21/9/2141 CCCL 22/9/2141 21/9/2142 S 22/9/2141 22/9/2142 CCCLI 22/9/2142 21/9/2143 23/9/2142 22/9/2143 CCCLII 22/9/2143 21/9/2144 S 23/9/2143 21/9/2144 CCCLIII 22/9/2144 21/9/2145 22/9/2144 21/9/2145 CCCLIV 22/9/2145 21/9/2146 S 22/9/2145 22/9/2146 CCCLV 22/9/2146 21/9/2147 23/9/2146 22/9/2147 CCCLVI 22/9/2147 21/9/2148 S 23/9/2147 21/9/2148 CCCLVII 22/9/2148 21/9/2149 22/9/2148 21/9/2149 CCCLVIII 22/9/2149 21/9/2150 S 22/9/2149 22/9/2150 CCCLIX 22/9/2150 21/9/2151 23/9/2150 22/9/2151 CCCLX 22/9/2151 21/9/2152 S 23/9/2151 21/9/2152 CCCLXI 22/9/2152 21/9/2153 22/9/2152 21/9/2153 CCCLXII 22/9/2153 21/9/2154 S 22/9/2153 22/9/2154 CCCLXIII 22/9/2154 21/9/2155 23/9/2154 22/9/2155 CCCLXIV 22/9/2155 21/9/2156 S 23/9/2155 21/9/2156 CCCLXV 22/9/2156 21/9/2157 22/9/2156 21/9/2157 CCCLXVI 22/9/2157 21/9/2158 22/9/2157 21/9/2158 CCCLXVII 22/9/2158 21/9/2159 S 22/9/2158 22/9/2159 CCCLXVIII 22/9/2159 21/9/2160 S 23/9/2159 21/9/2160 CCCLXIX 22/9/2160 21/9/2161 22/9/2160 21/9/2161 CCCLXX 22/9/2161 21/9/2162 22/9/2161 21/9/2162 CCCLXXI 22/9/2162 21/9/2163 S 22/9/2162 22/9/2163 CCCLXXII 22/9/2163 21/9/2164 S 23/9/2163 21/9/2164 CCCLXXIII 22/9/2164 21/9/2165 22/9/2164 21/9/2165 CCCLXXIV 22/9/2165 21/9/2166 22/9/2165 21/9/2166 CCCLXXV 22/9/2166 21/9/2167 S 22/9/2166 22/9/2167 CCCLXXVI 22/9/2167 21/9/2168 S 23/9/2167 21/9/2168 CCCLXXVII 22/9/2168 21/9/2169 22/9/2168 21/9/2169 CCCLXXVIII 22/9/2169 21/9/2170 22/9/2169 21/9/2170 CCCLXXIX 22/9/2170 21/9/2171 S 22/9/2170 22/9/2171 CCCLXXX 22/9/2171 21/9/2172 S 23/9/2171 21/9/2172 CCCLXXXI 22/9/2172 21/9/2173 22/9/2172 21/9/2173 CCCLXXXII 22/9/2173 21/9/2174 22/9/2173 21/9/2174 CCCLXXXIII 22/9/2174 21/9/2175 S 22/9/2174 22/9/2175 CCCLXXXIV 22/9/2175 21/9/2176 S 23/9/2175 21/9/2176 CCCLXXXV 22/9/2176 21/9/2177 22/9/2176 21/9/2177 CCCLXXXVI 22/9/2177 21/9/2178 22/9/2177 21/9/2178 CCCLXXXVII 22/9/2178 21/9/2179 S 22/9/2178 22/9/2179 CCCLXXXVIII 22/9/2179 21/9/2180 S 23/9/2179 21/9/2180 CCCLXXXIX 22/9/2180 21/9/2181 22/9/2180 21/9/2181 CCCXC 22/9/2181 21/9/2182 22/9/2181 21/9/2182 CCCXCI 22/9/2182 21/9/2183 S 22/9/2182 22/9/2183 CCCXCII 22/9/2183 21/9/2184 S 23/9/2183 21/9/2184 CCCXCIII 22/9/2184 21/9/2185 22/9/2184 21/9/2185 CCCXCIV 22/9/2185 21/9/2186 22/9/2185 21/9/2186 CCCXCV 22/9/2186 21/9/2187 22/9/2186 21/9/2187 CCCXCVI 22/9/2187 21/9/2188 S S 22/9/2187 21/9/2188 CCCXCVII 22/9/2188 21/9/2189 22/9/2188 21/9/2189 CCCXCVIII 22/9/2189 21/9/2190 22/9/2189 21/9/2190 CCCXCIX 22/9/2190 21/9/2191 22/9/2190 21/9/2191 CD 22/9/2191 21/9/2192 S S 22/9/2191 21/9/2192 Commune de Paris 1871 : An 79 de la République
Le calendrier républicain est repris par la Commune de Paris, notamment par son Journal officiel[209] qui privilégie l'article III sur l'article X du décret du 4 frimaire. Cela concerne trois arrêtés du : le premier sur la délégation à la guerre (15 floréal an LXXIX)[210], le deuxième relatif à la destruction d'une chapelle "expiatoire" de Louis XVI (16 floréal an LXXIX)[211] et le troisième sur l'organisation des chemins de fer (16 floréal an LXXIX)[212]. Les dernières éditions du 26 floréal[213] au 4 prairial an LXXIX (16-)[214] portent en titre à gauche la date républicaine, à droite la date grégorienne.
Utilisations et usages
Selon l'historien Yannick Marec, il existe « au cours du XIXe siècle quelques personnes pour regretter le comput révolutionnaire[215] », dont une revue rationaliste comme celle de la libre-pensée qui rappelle sa dimension déchristianisatrice ; il note que cette tentative, bataille perdue du calendrier, « a peut-être eu plus d'écho qu'on ne le pense généralement[215] ! ».
Le philosophe grec Theóphilos Kaíris s'en est inspiré pour son calendrier théosébiste, dans les années 1830.
Malgré le rétablissement du calendrier grégorien, certains militants ou écrits anarchistes continuent d'utiliser le calendrier révolutionnaire (ou en double). Ainsi, en 1938 à Almeria, le journal La Voz de la FAI organe de la Fédération Anarchiste Ibérique d'Andalousie, utilise cette datation[216].
Calendrier républicain de l'an 197 de l'ère des français, édité par la Commission Culturelle Municipale de Saint Siméon de Bressieux. Prénoms
Un autre legs du calendrier révolutionnaire est un certain nombre de prénoms tirés du calendrier[217],[Note 64] et passés dans l’usage courant (voir prénom révolutionnaire), et l’usage du deuxième prénom qui se répand dans toutes les couches sociales[222].
Plus anecdotiquement, le calendrier républicain a été utilisé — essentiellement de l'an II jusqu'en l'an IX — pour fournir un patronyme aux enfants trouvés : si les prénoms attribués restent classiques, l'enfant recueilli va se voir imposer comme patronyme le nom du jour où il a été déposé ou enregistré, ou — plus rarement — de l'un des jours voisins. Il y a ainsi, dans la période considérée, une floraison de Mélisse, Argile, Andive [sic], Vertu, Poule ou Oranger[223].
Date républicaine actuelle du XXIe siècle grégorien
Projet de réforme préparé par Romme
Duodi2FrimaireCCXXXIIILes calendriers ci-contre et ci-dessous sont ceux de la première option, le projet de réforme préparé par Romme lui-même le 19 floréal an III () avec une année sextile tous les quatre ans (la première étant l'an IV), sauf les années séculaires, exceptées celles dont le millésime est divisible par 400 sauf celle du quarantième siècle[34].
Les nombres, romains ou non, correspondant aux années du calendrier républicain sont cliquables et permettent d'afficher le calendrier républicain complet de l'an sélectionné.
233 Frimaire CCXXXIII
Primidi Duodi Tridi Quartidi Quintidi Sextidi Septidi Octidi Nonidi Décadi
Décade 7 1 Jeudi 21 novembre 2024 2 Vendredi 22 novembre 2024 3 Samedi 23 novembre 2024 4 Dimanche 24 novembre 2024 5 Lundi 25 novembre 2024 6 Mardi 26 novembre 2024 7 Mercredi 27 novembre 2024 8 Jeudi 28 novembre 2024 9 Vendredi 29 novembre 2024 10 Samedi 30 novembre 2024
Décade 8 11 Dimanche 1er décembre 2024 12 Lundi 2 décembre 2024 13 Mardi 3 décembre 2024 14 Mercredi 4 décembre 2024 15 Jeudi 5 décembre 2024 16 Vendredi 6 décembre 2024 17 Samedi 7 décembre 2024 18 Dimanche 8 décembre 2024 19 Lundi 9 décembre 2024 20 Mardi 10 décembre 2024
Décade 9 21 Mercredi 11 décembre 2024 22 Jeudi 12 décembre 2024 23 Vendredi 13 décembre 2024 24 Samedi 14 décembre 2024 25 Dimanche 15 décembre 2024 26 Lundi 16 décembre 2024 27 Mardi 17 décembre 2024 28 Mercredi 18 décembre 2024 29 Jeudi 19 décembre 2024 30 Vendredi 20 décembre 2024
10 h 4:20:97 10:06:12 24 h
Calendrier républicain - I - II - III - IV - V - VI - VII - VIII - IX - X - XI - XII - XIII - XIV - 232 - 233 - 234 - (Romme) Synchronisme des calendriers des deux options
L'astronome Delambre a proposé une règle astucieuse d'intercalation respectant à la fois l'article III (seconde option) mais aussi l'article X du décret du 4 frimaire an II (). Il dresse ainsi la table des quatre-vingt-dix-sept années sextiles des 400 premières années du calendrier républicain depuis sa promulgation le 14 vendémiaire an II jusqu'au qui termine l'année sextile CD et marque la fin du premier cycle républicain de quatre-cents ans[168].
Dès la fin du XVIIIe siècle, Delambre prévoyait par sa méthode que l'année républicaine CCXXVI (2017-2018) serait sextile[168] – la suivante CCXXX (2021-2022) – ainsi que l'a déterminé l'équinoxe d'automne du (à 01 h 54 m 05 s en temps universel[5]), ce que chacun peut également vérifier[224] sur un convertisseur de calendrier où prévaut la règle de l'équinoxe de l'article III du décret du 4 frimaire.
Les calendriers de chacune des deux options commencent par être synchrones la première année républicaine CCX du XXIe siècle grégorien.
- Pendant le premier quart du siècle, on constate une alternance de périodes biennales chacune où le calendrier de la première option est en avance d'un jour sur celui de la seconde puis redevient synchrone.
1er quart du XXIe siècle ( - )
1er quart du XXIe siècle ( - ) Option Article X (Système Romme) Article III (Modèle Delambre) An républicain Le système Romme avance d'un jour Le système Romme est synchrone Début Fin Type Type Début Fin CCIX 22/9/2000 21/9/2001 22/9/2000 21/9/2001 CCX 22/9/2001 21/9/2002 S 22/9/2001 22/9/2002 CCXI 22/9/2002 21/9/2003 23/9/2002 22/9/2003 CCXII 22/9/2003 21/9/2004 S 23/9/2003 21/9/2004 CCXIII 22/9/2004 21/9/2005 22/9/2004 21/9/2005 CCXIV 22/9/2005 21/9/2006 S 22/9/2005 22/9/2006 CCXV 22/9/2006 21/9/2007 23/9/2006 22/9/2007 CCXVI 22/9/2007 21/9/2008 S 23/9/2007 21/9/2008 CCXVII 22/9/2008 21/9/2009 22/9/2008 21/9/2009 CCXVIII 22/9/2009 21/9/2010 S 22/9/2009 22/9/2010 CCXIX 22/9/2010 21/9/2011 23/9/2010 22/9/2011 CCXX 22/9/2011 21/9/2012 S 23/9/2011 21/9/2012 CCXXI 22/9/2012 21/9/2013 22/9/2012 21/9/2013 CCXXII 22/9/2013 21/9/2014 S 22/9/2013 22/9/2014 CCXXIII 22/9/2014 21/9/2015 23/9/2014 22/9/2015 CCXXIV 22/9/2015 21/9/2016 S 23/9/2015 21/9/2016 CCXXV 22/9/2016 21/9/2017 22/9/2016 21/9/2017 CCXXVI 22/9/2017 21/9/2018 S 22/9/2017 22/9/2018 CCXXVII 22/9/2018 21/9/2019 23/9/2018 22/9/2019 CCXXVIII 22/9/2019 21/9/2020 S 23/9/2019 21/9/2020 CCXXIX 22/9/2020 21/9/2021 22/9/2020 21/9/2021 CCXXX 22/9/2021 21/9/2022 S 22/9/2021 22/9/2022 CCXXXI 22/9/2022 21/9/2023 23/9/2022 22/9/2023 CCXXXII 22/9/2023 21/9/2024 S 23/9/2023 21/9/2024 CCXXXIII 22/9/2024 21/9/2025 22/9/2024 21/9/2025 CCXXXIV 22/9/2025 21/9/2026 S 22/9/2025 22/9/2026
- Pendant le deuxième quart, on continue d'observer la même alternance, mais annuelle pour l'avance et triennale pour le synchronisme.
2e quart du XXIe siècle ( - )
2e quart du XXIe siècle ( - ) Option Article X (Système Romme) Article III (Modèle Delambre) An républicain Le système Romme avance d'un jour Le système Romme est synchrone Début Fin Type Type Début Fin CCXXXIV 22/9/2025 21/9/2026 S 22/9/2025 22/9/2026 CCXXXV 22/9/2026 21/9/2027 23/9/2026 22/9/2027 CCXXXVI 22/9/2027 21/9/2028 S 23/9/2027 21/9/2028 CCXXXVII 22/9/2028 21/9/2029 22/9/2028 21/9/2029 CCXXXVIII 22/9/2029 21/9/2030 22/9/2029 21/9/2030 CCXXXIX 22/9/2030 21/9/2031 S 22/9/2030 22/9/2031 CCXL 22/9/2031 21/9/2032 S 23/9/2031 21/9/2032 CCXLI 22/9/2032 21/9/2033 22/9/2032 21/9/2033 CCXLII 22/9/2033 21/9/2034 22/9/2033 21/9/2034 CCXLIII 22/9/2034 21/9/2035 S 22/9/2034 22/9/2035 CCXLIV 22/9/2035 21/9/2036 S 23/9/2035 21/9/2036 CCXLV 22/9/2036 21/9/2037 22/9/2036 21/9/2037 CCXLVI 22/9/2037 21/9/2038 22/9/2037 21/9/2038 CCXLVII 22/9/2038 21/9/2039 S 22/9/2038 22/9/2039 CCXLVIII 22/9/2039 21/9/2040 S 23/9/2039 21/9/2040 CCXLIX 22/9/2040 21/9/2041 22/9/2040 21/9/2041 CCL 22/9/2041 21/9/2042 22/9/2041 21/9/2042 CCLI 22/9/2042 21/9/2043 S 22/9/2042 22/9/2043 CCLII 22/9/2043 21/9/2044 S 23/9/2043 21/9/2044 CCLIII 22/9/2044 21/9/2045 22/9/2044 21/9/2045 CCLIV 22/9/2045 21/9/2046 22/9/2045 21/9/2046 CCLV 22/9/2046 21/9/2047 S 22/9/2046 22/9/2047 CCLVI 22/9/2047 21/9/2048 S 23/9/2047 21/9/2048 CCLVII 22/9/2048 21/9/2049 22/9/2048 21/9/2049 CCLVIII 22/9/2049 21/9/2050 22/9/2049 21/9/2050 CCLIX 22/9/2050 21/9/2051 S 22/9/2050 22/9/2051
- La seconde moitié du siècle voit d'abord la continuité de l'alternance du quart de siècle précédent puis commence une longue période synchrone de quelque trente trois années laquelle s'achève par deux périodes où le calendrier de la première option est de nouveau pendant trois ans en avance d'un jour sur celui de la seconde pour redevenir synchrone l'année qui suit.
Seconde moitié du XXIe siècle ( - )
Seconde moitié du XXIe siècle ( - ) Option Article X (Système Romme) Article III (Modèle Delambre) An républicain Le système Romme avance d'un jour Le système Romme est synchrone Début Fin Type Type Début Fin CCLIX 22/9/2050 21/9/2051 S 22/9/2050 22/9/2051 CCLX 22/9/2051 21/9/2052 S 23/9/2051 21/9/2052 CCLXI 22/9/2052 21/9/2053 22/9/2052 21/9/2053 CCLXII 22/9/2053 21/9/2054 22/9/2053 21/9/2054 CCLXIII 22/9/2054 21/9/2055 S 22/9/2054 22/9/2055 CCLXIV 22/9/2055 21/9/2056 S 23/9/2055 21/9/2056 CCLXV 22/9/2056 21/9/2057 22/9/2056 21/9/2057 CCLXVI 22/9/2057 21/9/2058 22/9/2057 21/9/2058 CCLXVII 22/9/2058 21/9/2059 S 22/9/2058 22/9/2059 CCLXVIII 22/9/2059 21/9/2060 S 23/9/2059 21/9/2060 CCLXIX 22/9/2060 21/9/2061 22/9/2060 21/9/2061 CCLXX 22/9/2061 21/9/2062 22/9/2061 21/9/2062 CCLXXI 22/9/2062 21/9/2063 22/9/2062 21/9/2063 CCLXXII 22/9/2063 21/9/2064 S S 22/9/2063 21/9/2064 CCLXXIII 22/9/2064 21/9/2065 22/9/2064 21/9/2065 CCLXXIV 22/9/2065 21/9/2066 22/9/2065 21/9/2066 CCLXXV 22/9/2066 21/9/2067 22/9/2066 21/9/2067 CCLXXVI 22/9/2067 21/9/2068 S S 22/9/2067 21/9/2068 CCLXXVII 22/9/2068 21/9/2069 22/9/2068 21/9/2069 CCLXXVIII 22/9/2069 21/9/2070 22/9/2069 21/9/2070 CCLXXIX 22/9/2070 21/9/2071 22/9/2070 21/9/2071 CCLXXX 22/9/2071 21/9/2072 S S 22/9/2071 21/9/2072 CCLXXXI 22/9/2072 21/9/2073 22/9/2072 21/9/2073 CCLXXXII 22/9/2073 21/9/2074 22/9/2073 21/9/2074 CCLXXXIII 22/9/2074 21/9/2075 22/9/2074 21/9/2075 CCLXXXIV 22/9/2075 21/9/2076 S S 22/9/2075 21/9/2076 CCLXXXV 22/9/2076 21/9/2077 22/9/2076 21/9/2077 CCLXXXVI 22/9/2077 21/9/2078 22/9/2077 21/9/2078 CCLXXXVII 22/9/2078 21/9/2079 22/9/2078 21/9/2079 CCLXXXVIII 22/9/2079 21/9/2080 S S 22/9/2079 21/9/2080 CCLXXXIX 22/9/2080 21/9/2081 22/9/2080 21/9/2081 CCXC 22/9/2081 21/9/2082 22/9/2081 21/9/2082 CCXCI 22/9/2082 21/9/2083 22/9/2082 21/9/2083 CCXCII 22/9/2083 21/9/2084 S S 22/9/2083 21/9/2084 CCXCIII 22/9/2084 21/9/2085 22/9/2084 21/9/2085 CCXCIV 22/9/2085 21/9/2086 22/9/2085 21/9/2086 CCXCV 22/9/2086 21/9/2087 22/9/2086 21/9/2087 CCXCVI 22/9/2087 21/9/2088 S S 22/9/2087 21/9/2088 CCXCVII 22/9/2088 21/9/2089 22/9/2088 21/9/2089 CCXCVIII 22/9/2089 21/9/2090 22/9/2089 21/9/2090 CCXCIX 22/9/2090 21/9/2091 22/9/2090 21/9/2091 CCC 22/9/2091 20/9/2092 22/9/2091 20/9/2092 CCCI 21/9/2092 20/9/2093 S 21/9/2092 21/9/2093 CCCII 21/9/2093 20/9/2094 22/9/2093 21/9/2094 CCCIII 21/9/2094 20/9/2095 22/9/2094 21/9/2095 CCCIV 21/9/2095 20/9/2096 S 22/9/2095 20/9/2096 CCCV 21/9/2096 20/9/2097 S 21/9/2096 21/9/2097 CCCVI 21/9/2097 20/9/2098 22/9/2097 21/9/2098 CCCVII 21/9/2098 20/9/2099 22/9/2098 21/9/2099 CCCVIII 21/9/2099 21/9/2100 S 22/9/2099 21/9/2100 CCCIX 22/9/2100 21/9/2101 S 22/9/2100 22/9/2101 Documents de la période révolutionnaire
Documents divers
- Gilbert Romme, Rapport sur l'ère de la République : séance du 20 septembre 1793, Paris, Imprimerie nationale, , 21 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République française, au nom de la Commission chargée de la confection du calendrier, Imprimerie nationale, 1793-1794, 33 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- Fabre d'Églantine, Calendrier de la république française, une et indivisible, au nom de la commission chargée de sa confection, Bruyères, 1793-1794, 24 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- Aubin Louis Millin de Grandmaison, Annuaire du républicain ou légende physico-économique : avec l'explication des trois cents soixante-douze noms imposés aux mois et aux jours…, M. F. Drouhin, 1793-1794, 454 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica. Cet ouvrage donne des listes des noms des jours légèrement différentes de celles proposées initialement à la Convention nationale par Fabre d'Églantine.
- Aubin-Louis Millin de Grandmaison, Annuaire du républicain ou légende physico-économique…, M. F. Drouhin, 1793-1794, 360 p. (présentation en ligne).
- Michel de Cubières-Palmézeaux, Le Calendrier républicain : poème suivi d'une Ode au "Vengeur", et de quelques autres poèmes... (poème lu à l'assemblée publique du Lycée des Arts le 10 Frimaire de l'an III), Tessier, , 86 p. (lire en ligne), p. 1-11 lire en ligne sur Gallica.
- Bureau des longitudes et Joseph Delambre, Connaissance des temps à l'usage des astronomes et des navigateurs pour l'année sextile VIIe de la République : Méthodes pour trouver les sextiles du calendrier français, Paris, Dupont, , VIIe Année éd., 494 p. (lire en ligne), p. 318-347 lire en ligne sur Gallica.
Délibérations du Comité d'instruction publique
- James Guillaume, Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale : – , t. I (publiés et annotés par James Guillaume), Paris, Imprimerie nationale, , 699 p. (OCLC 494086041, lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- James Guillaume, Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale : – 30 brumaire an II (), t. II (publiés et annotés par James Guillaume), Paris, Imprimerie nationale, , 944 p. (OCLC 491231209, lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- James Guillaume, Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale : 1er frimaire an II () – 30 ventôse an II (), t. III (publiés et annotés par James Guillaume), Paris, Imprimerie nationale, , 679 p. (OCLC 491231257, lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- James Guillaume, Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale : 1er germinal an II () – 11 fructidor an II (), t. IV (publiés et annotés par James Guillaume), Paris, Imprimerie nationale, , 1024 p. (OCLC 494079384, lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- James Guillaume, Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale : 17 fructidor an II () – 30 ventôse an III (), t. V (publiés et annotés par James Guillaume), Paris, Imprimerie nationale, , 695 p. (OCLC 491231271, lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- James Guillaume, Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale : 6 germinal an III () – 4 brumaire an IV (), t. VI (publiés et annotés par James Guillaume), Paris, Imprimerie nationale, , 960 p. (OCLC 491231300, lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
Délibérations de la Convention nationale
- Jérôme Madival et Émile Laurent, Convention nationale : du 4 octobre 1793 au 27e jour du premier mois de l'An II (vendredi 18 octobre 1793), t. LXXVI, Paris, Paul Dupont, coll. « Archives parlementaires de 1787 à 1860 / Première Série (1787 à 1799) », , 800 p., p. 120-123 & 695-696 lire en ligne sur Gallica.
- Jérôme Madival et Émile Laurent, Convention nationale : du 28e jour du premier mois de l'An II au 7 Brumaire an II (19 Octobre 1793 au 28 Octobre 1793), t. LXXVII, Paris, Paul Dupont, coll. « Archives parlementaires de 1787 à 1860 / Première Série (1787 à 1799) », , 799 p., p. 496-508 lire en ligne sur Gallica.
- Jérôme Madival et Émile Laurent, Convention nationale : du 8 Brumaire an II au 20 Brumaire an II (29 Octobre 1793 au 10 Novembre 1793), t. LXXVIII, Paris, Paul Dupont, coll. « Archives parlementaires de 1787 à 1860 / Première Série (1787 à 1799) », , 800 p. lire en ligne sur Gallica.
- Jérôme Madival et Émile Laurent, Convention nationale : du 21 Brumaire an II au 3 Frimaire an II (11 Novembre 1793 au 23 Novembre 1793), t. LXXIX, Paris, Paul Dupont, coll. « Archives parlementaires de 1787 à 1860 / Première Série (1787 à 1799) », , 807 p. lire en ligne sur Gallica.
- Jérôme Madival et Émile Laurent, Convention nationale : du 4 Frumaire an II au 15 Frimaire an II (24 Novembre 1793 au 5 Décembre 1793), t. LXXX, Paris, Paul Dupont, coll. « Archives parlementaires de 1787 à 1860 / Première Série (1787 à 1799) », , 829 p. lire en ligne sur Gallica.
Bibliographie
XIXe siècle
- Jean-Étienne Montucla, Histoire des mathématiques : du calendrier français, t. 4 (achevé et publié par Jérôme de Lalande), Paris, Henri Agasse, , 699 p. (lire en ligne), p. 329-334 lire en ligne sur Gallica.
- Joseph Delambre, Astronomie théorique et pratique : Du calendrier, t. III, Paris, , 728 p. (lire en ligne), p. 686-717 lire en ligne sur Gallica.
- Blocquel, Manuel pour la concordance des calendriers républicain et grégorien, depuis la première année (1792-1793), jusques et compris la vingt-cinquième année (1816-1817), Lille, Blocquel, 168 p. (lire en ligne).
- Antoine Claire Thibaudeau, Le Consulat et l'Empire ou Histoire de la France et de Napoléon Bonaparte de 1799 à 1815, t. IV, J. Renouard, , 568 p. (lire en ligne), p. 332 et s. lire en ligne sur Gallica.
- A. Liévyns, Fastes de la légion-d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, t. I, Paris, , 594 p. (lire en ligne), p. XI à LXXV lire en ligne sur Gallica.
- Jules Michelet, Histoire de la Révolution française : Calendrier républicain, Culte nouveau. (Novembre 93.), t. 6, Paris, Chamerot, , 463 p. (lire en ligne), « Chapitre II », p. 366-382 lire en ligne sur Gallica.
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 7E, Paris, Administration du grand Dictionnaire universel, , 1 237 p. (lire en ligne), « ÈRE s. f. (è-re lat. æra). », p. 792-797 lire en ligne sur Gallica.
- Marc de Vissac, Romme le Montagnard : Un Conventionnel du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand, Dilhan-Vivès, , 285 p. (lire en ligne), p. 163-170 lire en ligne sur Gallica.
- Léon Barré, La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres, t. 3, Paris, H. Lamirault, , 1 199 p. (lire en ligne), « Année. I. Astronomie. », p. 47-50 lire en ligne sur Gallica.
- J. Dubourdieu, La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres, t. 8, Paris, H. Lamirault, , 1 199 p. (lire en ligne), « V. Calendrier républicain. », p. 908-910 lire en ligne sur Gallica.
- H. Monin, La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres, t. 17, Paris, H. Lamirault, , 1 200 p. (lire en ligne), « Histoire de la Révolution. — Fêtes révolutionnaires. », p. 352-358 lire en ligne sur Gallica.
XXe siècle
- Fabre d'Églantine et Camille Flammarion, Curiosités de la science : Rapport fait à la Convention nationale, dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, au nom de la Commission chargée de la confection du Calendrier (1792), Paris, Ernest Flammarion, , 256 p. (lire en ligne), p. 227-257 lire en ligne sur Gallica.
- James Guillaume, Études révolutionnaires : les sextiles de l'ère républicaine, Paris, Stock, , 400 p. (OCLC 670412975, lire en ligne), p. 308-346.
- Jean Thouvenot, « Les enfants trouvés à Nancy (1793–1830) », dans Actes du 75e Congrès nat. des Soc. savantes (Nancy, 1950), Paris, Section d'hist. moderne, (présentation en ligne, lire en ligne), p. 101-121.
- Bronislaw Baczko et Pierre Nora (dir.) (avec la collaboration de Charles-Robert Ageron (et autres)), La République : Le calendrier républicain, t. I, Gallimard, coll. « Les Lieux de mémoire », , 674 p. (ISBN 2-07-070192-1 et 9782070701926, OCLC 30618581, présentation en ligne), p. 39-46.
- André Blanc, L'homme emprisonne le temps : les calendriers, Paris, Les Belles Lettres, , 108 p. (ISBN 2-251-37042-0, OCLC 812938352, présentation en ligne), p. 30-34
- Bureau des longitudes, Le calendrier républicain : de sa création à sa disparition, suivi d'une concordance avec le calendrier grégorien (Cet ouvrage retrace, à partir d'archives et de documents divers, l'historique du calendrier républicain qui fut utilisé en France de 1793 à 1806 de sa création à son abolition et donne la correspondance avec le calendrier grégorien utilisé de nos jours. Il expose en outre les arguments en faveur de son établissement et les critiques qui ont entraîné sa disparition.), Paris, Éditions de l'Observatoire de Paris, , 137 p. (ISBN 2-90-105716-0 et 9-78-290105716-1, OCLC 59950454, présentation en ligne, lire en ligne).
- Michel Froeschlé, Le calendrier républicain correspondait-il à une nécessité scientifique ? : actes du 114e comgrès national des sociétés savantes, t. II, Paris, Ed. du Comité des travaux historiques et scientifiques, , 608 p. (présentation en ligne), p. 453-465.
- Michel Froeschlé, « À propos du calendrier républicain : Romme et l'astronomie », Annales historiques de la Révolution française, no 304 « Gilbert Romme. Actes du colloque de Riom (19-20 mai 1995) », , p. 303-325 (lire en ligne).
- Bronislaw Baczko, Une Éducation pour la démocratie : Textes et projets de l'époque révolutionnaire, Paris, Éditions Garnier Frères, (réimpr. Librairie Droz) (1re éd. 1982), 526 p. (ISBN 260000517X et 9782600005173, OCLC 1152897350, présentation en ligne), « Rapport sur l'ère de la République, septembre 1793 », p. 399-400.
- Paul Couderc, Le Calendrier, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je », (réimpr. 8e éd.2000), 125 p. (ISBN 2-13-039959-2).
XXIe siècle
- Maurice Genty et Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », , 1184 p. (ISBN 2-13053-605-0 et 978-2-13-053605-5, OCLC 1123798822, présentation en ligne), « Maréchal Pierre Sylvain », p. 715-716.
- Marie-Odile Mergnac, Les prénoms du calendrier révolutionnaire, Paris, Archives et culture, , 63 p. (ISBN 2-35077-003-6, présentation en ligne).
- Yannick Marec et Michel Lagrave (préf. Michel Lagrave), Vers une république sociale ? un itinéraire d'historien : culture politique, patrimoine et protection sociale aux XIXe et XXe siècles, Paris, Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Histoire et patrimoines », (ISBN 2-87775-877-X et 978-2-87-7758772, OCLC 949146141, présentation en ligne, lire en ligne), p. 49.
- Véronique Le Ru, « Le calendrier comme norme : Annexe : le calendrier républicain », Savoirs En Prisme, no 2 « Le calendrier comme norme », (lire en ligne).
- Jacques-Olivier Boudon, Citoyenneté, République et Démocratie en France: 1789-1899, Paris, Éditions Armand Colin, coll. « Collection U, Histoire », , 320 p. (ISBN 2-20060-045-3 et 978-2-20-060045-7, OCLC 1232866890, présentation en ligne, lire en ligne), « L'effacement des traces de la République ».
- Michel Laurencin, Le calendrier républicain : un marqueur de la régénération de la société sous la Révolution, t. 28, Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, coll. « Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine », (lire en ligne), p. 61-85.
- Vincent Petit, « Saint Napoléon. Un saint pour la nation. Contribution à l'imaginaire politique français », Napoleonica. La Revue, vol. 2015/2, no 23, , p. 59 à 127 (lire en ligne).
- Edouard Mehl et Nicolas Roudet, Le temps des astronomes : L'astronomie et le décompte du temps de Pierre d'Ailly à Newton, Paris, Les Belles Lettres, , 416 p. (ISBN 978-2-25-1446677 et 2-25144-667-2, OCLC 1104276573, présentation en ligne), chap. III - L'époque moderne (« « Les protestants préfèrent être en désaccord avec le soleil plutôt qu'en accord avec le pape ». La fabrique d'un pseudépigraphe de Kepler »), p. 331-347.
Iconographie
- Tableau pittoresque, astronomique et moral des jours et des nuits, avec la concordance perpétuelle entre le calendrier vulgaire et le calendrier de l'ère républicaine qui a commencé le , et la correspondance entre les heures anciennes et les heures décimales, estampe dessinée et gravée par François Robert Ingouf
Notes et références
Notes
- Les registres d'état civil de cette période étant conservés tels quels (sans conversion), la date légale de naissance, de mariage ou de décès de ces personnes est formulée selon le calendrier républicain.
- Ainsi que les noms des jours, sauf le samedi et le dimanche. Mardi est le jour de Mars, Vendredi le jour de Vénus, etc.
- Le mois de Vendémiaire peut commencer le 22, le 23 ou le 24 septembre et finir le 21, le 22 ou le 23 octobre.
- Soit 0 heure du premier jour de Vendémiaire, ou minuit du dernier jour complémentaire après Fructidor.
- « Par une heureuse coïncidence, la République avait été proclamée le , c'est-à-dire le jour même où le soleil arrivait à l'équinoxe d'automne en entrant dans le signe de la Balance, ce qui faisait commencer l'année avec le début d'une saison tandis que le ne correspond avec l'ouverture d'aucune. On vit là dedans la main de la ci-devant Providence ou plutôt du Destin qui avait tout combiné pour fournir à l'ère nouvelle la plus logique initiale[6] ».
- L'Almanach des Honnêtes Gens de Maréchal fait suite à deux autres de ses publications : en 1781, « L'An Premier du règne de la Raison », édité à « Athéopolis » (Théopolis signifie « cité de Dieu » en grec), Ad majorem gloriam virtutis : Fragmens d'un poeme moral sur Dieu[14], puis en « L'An de l'ère Vulgaire 1784 » le « Livre échappé au déluge ou Psaumes nouvellement découverts, composés dans la langue primitive, par S. Ar. Lamech, de la famille patriarchale de Noé, translatés en françois par P. Lahceram, parisipolitain[15] » (anagrammes des noms de l'auteur), dans lequel, poussant jusqu'à l'excès sa mordante hyperbole, il parodie la bible et s'oppose à la religion.
- Présentation de l’Almanach par son auteur[16] :
« [...] On a divisé chaque mois de cet Almanach des honnêtes gens par décades, c’est-à-dire de dix en dix jours en sorte qu’il y a dans l’année 36 décades : les 6 jours excédant les 360 jours, serviront d’épagomènes & peuvent être consacrés si l’on veut à des solennités purement morales :
Par exemple,
- Une fête de l’Amour au commencement du printemps, le ou Princeps,
- Une fête de l’Hyménée, au commencement de l’été, le ou Ter.
- Une fête de la Reconnaissance en automne, le ou Sextile.
- Une fête de l’Amitié, en hiver le .
- La fête de tous les grands Hommes, aémères, c’est-à-dire, dont on ne sait point la date de la mort & de la naissance, le ou un-décembre, [...] »
- « Tout porte à croire que l'Almanach des honnêtes gens ne fut pas inutile aux réformateurs de 1793. Un tel livre ne pouvait guère leur être inconnu. Il avait été réédité, sous des titres divers, en 1791 et en 1792[18]. D'autre part la forme des deux calendriers présente la plus grande analogie. On s'est contenté, semble-t-il, en 1793, d'accommoder le travail de Maréchal aux exigences de la situation nouvelle, et notamment, de l'imprégner d'esprit républicain[19] ».
- Pour son humiliation, Maréchal purge cette peine, non dans la célèbre Bastille, où étaient enfermés les opposants politiques, mais à la sinistre prison parisienne de Saint-Lazare, où étaient enfermés les gens « de mœurs douteuses ».
- Dans le numéro de la veille[26], Le Moniteur universel publie en première page un avis où l'on peut lire « Pour satisfaire l'empressement du public à se procurer le Moniteur, nous allons faire tirer cette Gazette nationale à un nombre considérable d'exemplaires, depuis le 10 de ce mois, époque de la liberté et de l'égalité, et qui pourront être distribués le 25 ».
- « Lalande, Monge, Lagrange, Dupuis et autres savants coopérèrent à l'appropriation d'ensemble et aux concordances astronomiques du nouveau calendrier, mais c'est à Gilbert Romme que revient incontestablement le principal mérite de cette audacieuse réforme qui a été l'objet d'attaques passionnées et dont on ne saurait cependant méconnaître les vues larges et la portée scientifique[33]. »
- Une nouvelle nomenclature des mois qui ne soit « ni céleste, ni mystérieuse […] toute puisée dans notre révolution dont elle présente ou les principaux événements, ou le but, ou les moyens », dans l'ordre : la République, l'Unité, la Fraternité, la Liberté, la Justice, Égalité, Régénération, Réunion, Jeu de Paume, la Bastille, Peuple et la Montagne[42].
- « Nous devons fixer invariablement notre jour intercalaire au moment où la position de l'équinoxe le comportera. Après une première disposition, que la concordance avec les observations astronomiques rend nécessaire, la période sera toujours de 4 ans[43] ».
- Cette division décimale du jour, de l'heure, etc. n'est rendue obligatoire pour les usages civils qu'à partir de la troisième année de la République compte tenu des changements qu'elle demande à l'horlogerie[44].
- Article 9 du décret de la Convention nationale concernant l'ère des Français : Les mois, les jours de la décade, les jours complémentaires, sont désignés par les dénominations ordinales, premier, second, troisième, etc., mois de l'année; premier, second, troisième, etc., jour de la décade ; premier, second, troisième, etc., jour complémentaire.
- « Du reste, rien que des noms de nombres. Les jours et les décades ne se désignent plus que par leur numéro. Les jours suivent les jours, égaux dans le devoir, égaux dans le travail. Le temps a pris la face invariable de l'Eternité[52] . »
- Fabre d'Églantine, rapporteur, an nom de la Commission formée pour la nomenclature des mois et des jours, fait un rapport sur cet objet, et propose un décret qui, après quelques amendements développés dans la discussion, est adopté en ces termes : « La Convention nationale, rapportant l'article 9 du décret du 14 du 1er mois, décrète que la nomenclature, les dénominations et les dispositions du nouveau calendrier, seront conformes au tableau annexé au présent décret[59] ».
- Octidi[60] ne remplace Octodi[61] dans le titre du Moniteur universel qu'à compter du 28 frimaire an II ().
- Article 25 de la Constitution de la Première République française[63] : « La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable ».
- L’abbé Siéyès soulignait en que « le temps n’est pas venu de faire des changements dans la division de l’année : nos habitudes, nos rapports si multipliés avec les habitudes des peuples environnants et des siècles qui ont immédiatement précédé le nôtre se présentent comme une masse trop importante à remuer[65],[66] ».
- D’après les travaux de Catherine Trümpy (de), la diffusion du calendrier macédonien aurait eu comme conséquence, dans la plupart des cités d’Asie Mineure, de déplacer le début de l’année du solstice d’été à l’équinoxe d’automne[71].
- Les Moniteur universel des ans III[61],[72], III[73],[74], IV[75],[76], V[77],[78] VI[79],[80] VII[81],[82] VIII[83],[84] IX[85],[86] X[87],[88] XI[89],[90] XII[91],[92] XIII[93],[94] XIV[95],[96]continuent d'afficher les cinq premières années la double computation (date républicaine date grégorienne[97]) qui est abandonnée au cours de l'An VI (disparition de la date grégorienne[98]) et pendant la majeure partie du Consulat avec l'arrêté du 14 germinal an VI ()[99] « Tout journal et ouvrage périodique dans lequel l'ère ancienne, qui n'existe plus pour les citoyens français, se trouvera désormais accolée à l'ère nouvelle, même avec l'addition des mots vieux style, ainsi qu'il a été indécemment pratiqué jusqu'à ce jour, sera prohibé en vertu de l'article 35 de la loi du 19 fructidor an V ». Elle reprend au Moniteur universel dès le 30 frimaire an XI () de la semaine de Noël[100],[101], alors que Bonaparte est consul à vie depuis le 14 thermidor an X ().
- Le quatrième anniversaire de l'ère républicaine le 1er vendémiaire an V () fut l'occasion de grandes fêtes au Champ-de-Mars baptisées première Olympiade de la République.
- 14 germinal an VI () : Arrêté introduisant le culte décadaire[105],[99]. Ce sera un échec.
- Arrêté du 14 germinal an VI ()[99] « Tout journal et ouvrage périodique dans lequel l'ère ancienne, qui n'existe plus pour les citoyens français, se trouvera désormais accolée à l'ère nouvelle, même avec l'addition des mots vieux style, ainsi qu'il a été indécemment pratiqué jusqu'à ce jour, sera prohibé en vertu de l'article 35 de la loi du 19 fructidor an V ».
- « Cette idée, tant moquée depuis, ne manquait ni de grandeur ni d'habileté ; mais cette rationnelle imagination de mettre à chaque quintidi l'animal domestique d'utilité le jour, à chaque décadi, l'instrument aratoire de service le lendemain, d'énumérer tout le long de l'an les productions diverses du règne animal, du règne végétal, du règne minéral, allait se briser contre une habitude de dix-huit siècles et le rire d'un peuple catholique trouvant à la place de ses canonisés potiron, âne, topinambour, salsifis, cochon, pioche, fumier, chiendent, serpette, laitue, muguet, haricot, melon[106]. »
- Durant la période de validité du calendrier républicain, le jour de Noël fut cinq fois le jour du chien (ans II, III, V, VI et VII), sept fois le jour du soufre (ans IV, VIII, IX, X, XI, XIII, XIV), et une fois le jour du bitume (an XII)
- Pour le premier Consul dont le frère Joseph signe le Concordat pour la religion catholique, le choix d'accepter l'Assomption de Marie parmi les nouveaux jours fériés a sûrement comme finalité de s’attirer les bonnes grâces du pape Pie VII en cautionnant les fêtes souhaitées par l'Église catholique ; on peut y voir un aussi hommage indirect à leur mère Maria Letizia. Mais pour Bonaparte, cela lui permet également d'instituer comme jour férié celui de l'anniversaire de sa naissance (). Par un décret impérial du [113], Napoléon Ier impose de ce fait son giorno onomastico avec la célébration d’un Saint-Napoléon (inexistant au Martyrologe romain) le , cinquième anniversaire de la signature du concordat de 1801. L’Église romaine ayant émis des réserves à cette célébration peu conforme au droit canonique, le cardinal légat Giovanni Battista Caprara retrouva alors dans le Martirologio Romano un Santo Neopolis[114] (ou Neapolis), martyr du début du IVe siècle, prénom qui devint Napoleo puis Napoleone[115].
- James Guillaume commet un lapsus calami sur le sacre qu'il date dans ses ouvrages de deux jours plus tard, du 13 frimaire an XIII ()[110],[111], soit la veille de la Distribution des aigles au Champ-de-Mars, immortalisée par David, dont le détail de la cérémonie paraît dans Le Moniteur universel du même 13 frimaire[120]. Le protocole de la prestation de serment et du couronnement de l'Empereur avait fait l'objet auparavant du décret du 21 messidor an XII ()[121], lequel envisageait à l'origine un couronnement dans la Chapelle des Invalides le 18 brumaire an XIII (), cinquième anniversaire du coup d'État, avant qu'un contretemps ne le déplace au 11 frimaire an XIII () à Notre-Dame de Paris.
- Dans son exposé général du 12 fructidor an VII (), Briot demandait entre autres réformes urgentes la suppression de toutes les fêtes nationales autres que celles du 14 juillet, du 10 août, du 21 janvier et du 1er vendémiaire. Ces fêtes demeurèrent en honneur sous le Consulat et ne furent abrogées que par l'Empire[123].
- Lire infra Projet de correction de l'intercalation.
- Dans leur exposé des motifs du Sénatus-consulte présenté au Sénat lors de sa séance du 15 fructidor an XIII ()[124], les rapporteurs Regnaud de Saint-Jean d'Angély et Mounier font l'apologie du calendrier républicain, et précisent que si les deux défauts ci-dessus mentionnés ne s'y étaient pas trouvés, « Sa Majesté impériale et royale ne se serait pas décidée à en proposer l'abrogation ».
- « Et quant à prendre l'équinoxe d'automne comme époque initiale de l'année », note Marc de Vissac, « c'était revenir à l'usage des Chaldéens, des Perses, des Syriens, des Phéniciens, des Carthaginois ; c'était recommencer l'ère de Séleucus[70] ».
- « L'Angleterre et la Suède ne se sont alignées sur la réforme qu'en 1752 ; il leur fallut sacrifier onze jours : l'an 1600, bissextil dans les deux calendriers, n'avait pas changé l'écart, mais l'an 1700 l'augmenta d'un jour. Lorsqu'en Angleterre le eut pour lendemain le , des cortèges de protestataires parcoururent les rues en criant : “Rendez-nous nos onze jours”[128]. Il est vrai que le début de la même année 1752 avait été avancé de trois mois (et amené au ) : c'était beaucoup à la fois pour des cœurs fidèles à la tradition[129]. »
- « Si le calendrier républicain s'était maintenu, il nous faudrait, pour toutes les dates antérieures à 1792, procéder au travail de réduction, assez délicat et parfaitement oiseux, qui nous est imposé pour les dates des dix ans de l'histoire révolutionnaire. Il y a lieu d'espérer, pour les pauvres historiens, que de pareilles plaisanteries ne se renouvelleront pas[132]. »
- Cette valeur est très proche de la durée moyenne d'une lunaison égale à 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,8 secondes.
- « Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le ou immédiatement après », donc le dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après l'équinoxe de printemps.
- Dès le VIIe siècle, l'Église s'en émut : à suivre les prescriptions du Concile, Pâques, fête printanière, finirait à la longue par se célébrer au cœur de l'été. Au XIIIe siècle, la question fut débattue, mais la longueur de l'année parut trop mal connue pour qu'on pût valablement légiférer. Au Concile de Constance (1414) le cardinal Pierre d'Ailly traduit l'émotion unanime du clergé et propose au pape Jean XXIII (un antipape, mais enseveli au baptistère de Florence) de modifier les intercalations bissextiles. Le Concile de Trente (1545-1553) agite la question à son tour mais sans conclure et la remet à la sagesse du Saint-Siège[138].
- En 400 ans d'un cycle grégorien, il y a 303 années de 365 jours – dont 3 années séculaires – et 97 années bissextiles de 366 jours – dont 1 année séculaire – d'où la valeur moyenne de 365,242 5 jours.
- À la demande de Grégoire XIII, des mathématiciens et des astronomes jésuites des universités de Salamanque et de Coimbra préparent les bases d'un nouveau calendrier depuis 1579. Ils connaissent la durée de l'année tropique calculée par Copernic (1473-1543) (365 jours 5 heures 49 minutes et 16 secondes), mais n'ont sans doute pas encore connaissance des travaux de Tycho Brahe (1546-1601) (365 jours 5 heures 48 minutes 45 secondes et 5 dixièmes)[139].
- Il a été proposé d'amender la règle pour considérer les années multiples de 4 000 comme normales comme le prévoyait pour le calendrier républicain le projet de décret de Romme en date du 19 floréal an III () et qui ne vit jamais le jour. Mais du fait du raccourcissement de l'année tropique évalué à 0,5 s par siècle et de l'allongement du jour de 1,64 milliseconde par siècle, il est illusoire d'arriver à ce niveau de précision, les incertitudes sur la durée de l'année sur 10 000 ans étant du même ordre de grandeur.
- « D'après le système décadaire, l'année aurait dû être divisée en dix parties, mais, en prenant pour base de la division des mois les douze révolutions de la lune autour de la terre, il fallait admettre douze mois. La nature commandait ici l'infraction à la règle décimale[142]. »
- Dès le début des travaux de la Commission, Lalande était déjà réservé quant à l'opportunité d'un changement de calendrier et « représenta en vain que l'objet unique du calendrier est que l'on s'entende, et le résultat de tout changement est que l'on soit longtemps à ne s'entendre pas ; que le changement introduit par Grégoire XIII avait été une sottise et qu'il ne fallait pas en faire une seconde[146] ».
- Il eût fallu dire, pour être tout à fait clair : « Ce n'est que dans cent vingt-neuf ans d'ici environ, — (le rapporteur écrivait en l'an II), — c'est-à-dire en l'an CXXXI de la République[150]. »
- Ce sont les règles qui fixent la manière de distinguer les années communes de 365 jours et les années bissextiles de 366 jours.
- Dans le projet de réforme préparé par Romme, au nom du Comité d'instruction publique, le 19 floréal an III (), il y aurait une année sextile tous les quatre ans, la première étant l'an IV et non l'an III, avec ces précisions : « Art. 2 : Les années sextiles se succéderont de quatre en quatre ans, et marqueront la fin de chaque franciade. Art. 3 : Sur quatre années séculaires consécutives, sont exceptées de l’article précédent la première, la deuxième, la troisième années séculaires, qui seront communes. Art. 4 : Il en sera ainsi de quatre en quatre siècles, jusqu’au quarantième, qui se terminera par une année commune ». En 4 000 ans, on aurait de la sorte 3 031 années de 365 jours – dont 31 années séculaires – et 969 années sextiles de 366 jours – dont 9 années séculaires – d'où la valeur moyenne de 365,242 25 jours.
- Le jour intercalaire de Jules César se plaçait juste avant le 24 février. Il s'agissait donc d'un « bis ». On nommait le 24 février a. d. VI Kal. Mart., soit ante diem sextum Kalendas Martias, ce qui signifie « le sixième jour avant les calendes de mars » ; le « bis » se disait donc tout naturellement a. d. bis VI Kal. Mart., soit ante diem bis sextum Kalendas Martias : « le sixième jour bis avant les calendes (le premier jour) de mars ». Une année bissextile comprend deux fois le sixième jour avant le premier mars ; « deux fois [le] sixième » se dit bis sextus en latin ; par l'ajout du suffixe -ilis, est dérivé l'adjectif bissextilis, d'où « bissextil » en français.
- Un décret du 19 brumaire an II () précise que « la quatrième année de chaque Franciade, qui doit recevoir le jour intercalaire, sera appelée l'année sextile[154] ».
- La première année sextile devant être l'an III, la première Franciade était censée avoir commencé à l'équinoxe d'automne de 1791, un an avant l'établissement de l'ère républicaine[155].
- Delambre qui aurait pu l'aider n'était pas à Paris, mais battait la campagne pour mesurer le méridien terrestre. La campagne d'observation de 1793 s'achève le 24 janvier 1794 et Delambre rentre à Paris à la fin du mois[147].
- En fait, le soleil est passé à l'équinoxe d'automne le , à 23 h 38 m 07 s en temps universel[5] (23 h 48 heure de Paris).
- « Je proposais de rétablir l'intercalation Grégorienne, avec une modification très légère qui la perfectionnait, sans la rendre plus difficile. […] En 3600 ans le calendrier Julien mettait 900 intercalations, c'était 28 de trop. Le calendrier Grégorien en a retranché 27 ; il en reste une à retrancher, ce qui se fait commodément, en rendant commune l'année 3600 et ses multiples. […] Enfin, je proposais d'ajouter une troisième règle qui était de supprimer une bissextile tous les 3600 ans, ou, si l'on aimait mieux, tous les 4000 ans ; ce qui était encore plus commode et presque aussi exact[69] ».
- « L'appellation donnée aux mois était cependant une trouvaille, bien que Charlemagne eût déjà, dans notre pays même, adopté des noms qui, dans leur idiome, signifiaient pareillement : mois d'hiver, mois de boue. Mais cette appellation, quoique charmante, avait l'inconvénient de n'être applicable qu'au climat de la France ; on se fit donc la plus étrange des illusions en s'imaginant qu'elle serait adoptée dans tous les pays[70]. »
- « Dans le texte primitif du rapport de Fabre, tel qu'il fut lu à la Convention le 3e jour du second mois, le second mois de l'été s'appelait non pas Thermidor, mais Fervidor. […] Dans l'intervalle qui s'écoula entre la lecture du rapport et sa publication, Fabre substitua, de sa propre autorité et sans consulter de nouveau la Convention, le nom de Thermidor à celui de Fervidor. […] Le mot de Fervidor n'est peut-être pas heureux ; mais celui de Thermidor a l'inconvénient d'introduire une expression d'origine grecque dans une nomenclature dont tous les autres termes sont latins[170] ».
- Nomenclature des jours de la décade (variantes) : primedi[171] ou primdi[172] ou primidi[173] ; octidi[171],[60] ou octodi[61] ; nonidi[171],[174] ou nonodi[175].
- « Reste la qualification de Sans-Culottide attribuée aux jours complémentaires ; mais elle jure, on en conviendra, avec l'esprit et le goût français. Fabre d'Eglantine l'avait senti. Aussi cherchait-il dans son rapport à la faire consacrer par l'histoire. […] Cette assertion hasardée, ne saurait rien enlever au grotesque de l'expression[141]. »
- « Ce dernier jour s'ouvrait une espèce de carnaval politique durant lequel toute licence était laissée à la manifestation de la pensée vis-à-vis des hommes en place : le moral, le personnel et les actions des fonctionnaires publics étaient livrés en pâture à la malignité des citoyens. Chansons, allusions, caricatures, pasquinades, ironie et sarcasmes de la foule servaient de salaire à celui des élus du peuple qui l'avait trompé ou qui s'en était fait mésestimer[185]. »
- « Dans le calendrier républicain, l'année débute le jour où tombe à Paris l'équinoxe d'automne. Des astronomes étaient chargés de déterminer l'instant du phénomène et un décret fixait ensuite le commencement de l'année. Une difficulté était à prévoir : lorsque le passage du Soleil à l'équinoxe d'automne a lieu très près de minuit, à Paris, un minime écart entraîne une incertitude d'un jour entier. Selon Delambre, le cas se fût posé pour l'an CXLIV (144) de la République. (En fait, le Soleil est passé à l'équinoxe d'automne le , à 23 h 48, heure de Paris)[7]. »
- En 3 600 ans, on aurait de la sorte 2 728 années de 365 jours – dont 28 années séculaires – et 872 années bissextiles de 366 jours – dont 8 années séculaires – d'où la valeur moyenne de 365,242 22 jours.
- La rotation de la Terre sur elle-même qui détermine le passage des jours et des nuits, ralentit sur le long terme, à cause principalement des effets d'attraction luni-solaire. De plus, notre planète est perturbée par ses constituants internes (noyau, manteau) et externes (atmosphère, océans).
- C'est l'option retenue pour l'affichage de la date actuelle ci-dessous et pour tous les modèles de calendrier républicain, qui affichent en 2020 une avance d'un jour par rapport au calendrier privilégiant l'article III sur l'article X du décret du 4 frimaire an II ()[206] !
- Le Bureau des longitudes commence sa carrière par une volte-face assez incompréhensible : le 8 thermidor an III (), il demande au Comité d'instruction publique de faire adopter le mode d'intercalation proposé par Romme et les astronomes. Le 14 thermidor an III (), il propose, au contraire, de ne rien changer aux dispositions existantes[109].
- Le premier jour de l’année républicaine tombe le jour de l’équinoxe d’automne calculé pour le méridien de Paris (en temps moyen de Paris). L’an 228 du calendrier républicain (1er vendémiaire) débute le et se termine le , l'an 229 le pour se terminer le [208].
- D'après l'article 1er de la loi du 11 germinal an XI (), « à compter de la publication de la présente loi, les noms en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus de l'histoire ancienne, pourront seuls être reçus, comme prénoms sur les registres de l'état civil destinés à constater la naissance des enfants; et il est interdit aux officiers publics d'en admettre aucun autre dans leurs actes[218] ».
Cette règle vise surtout les nouveaux prénoms, comme Marat, Lepeletier, Beaurepaire ou Brutus, apparus dans la foulée de la Révolution[217], et cette disposition est reprise dans l'article 57 du Code civil du 30 ventôse an XII ()[219].
Ce cadre est assoupli en 1966, avec une circulaire du ministère de la Justice qui donne un cadre d’« application pratique » au choix des prénoms[220], et les trois nouveaux alinéas de l’article 57 du Code civil de la loi du [221], qui donnent une plus large liberté dans le choix des prénoms, abrogent définitivement la loi du 11 germinal an XI ().Calendrier républicain
- Vendémiaire (22/23/24 septembre ~ 21/22/23 octobre) – Période des vendangesDébut :
1er vendémiaire an II () ; 1er vendémiaire an III () ; 1er vendémiaire an IV () ; 1er vendémiaire an V () ; 1er vendémiaire an VI () ; 1er vendémiaire an VII () ; 1er vendémiaire an VIII () ; 1er vendémiaire an IX () ; 1er vendémiaire an X () ; 1er vendémiaire an XI () ; 1er vendémiaire an XII () ; 1er vendémiaire an XIII () ; 1er vendémiaire an XIV ()
Fin :
30 vendémiaire an II () ; 30 vendémiaire an III () ; 30 vendémiaire an IV () ; 30 vendémiaire an V () ; 30 vendémiaire an VI () ; 30 vendémiaire an VII () ; 30 vendémiaire an VIII () ; 30 vendémiaire an IX () ; 30 vendémiaire an X () ; 30 vendémiaire an XI () ; 30 vendémiaire an XII () ; 30 vendémiaire an XIII () ; 30 vendémiaire an XIV ().- Brumaire (22/23/24 octobre ~ 20/21/22 novembre) – Période des brumes et des brouillardsDébut :
1er brumaire an II () ; 1er brumaire an III () ; 1er brumaire an IV () ; 1er brumaire an V () ; 1er brumaire an VI () ; 1er brumaire an VII () ; 1er brumaire an VIII () ; 1er brumaire an IX () ; 1er brumaire an X () ; 1er brumaire an XI () ; 1er brumaire an XII () ; 1er brumaire an XIII () ; 1er brumaire an XIV ()
Fin :
30 brumaire an II () ; 30 brumaire an III () ; 30 brumaire an IV () ; 30 brumaire an V () ; 30 brumaire an VI () ; 30 brumaire an VII () ; 30 brumaire an VIII () ; 30 brumaire an IX () ; 30 brumaire an X () ; 30 brumaire an XI () ; 30 brumaire an XII () ; 30 brumaire an XIII () ; 30 brumaire an XIV ().- Frimaire (21/22/23 novembre ~ 20/21/22 décembre) – Période des froids (frimas)Début :
1er frimaire an II () ; 1er frimaire an III () ; 1er frimaire an IV () ; 1er frimaire an V () ; 1er frimaire an VI () ; 1er frimaire an VII () ; 1er frimaire an VIII () ; 1er frimaire an IX () ; 1er frimaire an X () ; 1er frimaire an XI () ; 1er frimaire an XII () ; 1er frimaire an XIII () ; 1er frimaire an XIV ()
Fin :
30 frimaire an II () ; 30 frimaire an III () ; 30 frimaire an IV () ; 30 frimaire an V () ; 30 frimaire an VI () ; 30 frimaire an VII () ; 30 frimaire an VIII () ; 30 frimaire an IX () ; 30 frimaire an X () ; 30 frimaire an XI () ; 30 frimaire an XII () ; 30 frimaire an XIII () ; 30 frimaire an XIV ().- Nivôse (21/22/23 décembre ~ 19/20/21 janvier) – Période de la neigeDébut :
1er nivôse an II () ; 1er nivôse an III () ; 1er nivôse an IV () ; 1er nivôse an V () ; 1er nivôse an VI () ; 1er nivôse an VII () ; 1er nivôse an VIII () ; 1er nivôse an IX () ; 1er nivôse an X () ; 1er nivôse an XI () ; 1er nivôse an XII () ; 1er nivôse an XIII () ; 1er nivôse an XIV ()
Fin :
30 nivôse an II () ; 30 nivôse an III () ; 30 nivôse an IV () ; 30 nivôse an V () ; 30 nivôse an VI () ; 30 nivôse an VII () ; 30 nivôse an VIII () ; 30 nivôse an IX () ; 30 nivôse an X () ; 30 nivôse an XI () ; 30 nivôse an XII () ; 30 nivôse an XIII () ; p.m. 10 nivôse an XIV ().- Pluviôse (20/21/22 janvier ~ 18/19/20 février) – Période des pluiesDébut :
1er pluviôse an II () ; 1er pluviôse an III () ; 1er pluviôse an IV () ; 1er pluviôse an V () ; 1er pluviôse an VI () ; 1er pluviôse an VII () ; 1er pluviôse an VIII () ; 1er pluviôse an IX () ; 1er pluviôse an X () ; 1er pluviôse an XI () ; 1er pluviôse an XII () ; 1er pluviôse an XIII ()
Fin :
30 pluviôse an II () ; 30 pluviôse an III () ; 30 pluviôse an IV () ; 30 pluviôse an V () ; 30 pluviôse an VI () ; 30 pluviôse an VII () ; 30 pluviôse an VIII () ; 30 pluviôse an IX () ; 30 pluviôse an X () ; 30 pluviôse an XI () ; 30 pluviôse an XII () ; 30 pluviôse an XIII ().- Ventôse (19/20/21 février ~ 20/21 mars) – Période des ventsDébut :
1er ventôse an II () ; 1er ventôse an III () ; 1er ventôse an IV () ; 1er ventôse an V () ; 1er ventôse an VI () ; 1er ventôse an VII () ; 1er ventôse an VIII () ; 1er ventôse an IX () ; 1er ventôse an X () ; 1er ventôse an XI () ; 1er ventôse an XII () ; 1er ventôse an XIII ()
Fin :
30 ventôse an II () ; 30 ventôse an III () ; 30 ventôse an IV () ; 30 ventôse an V () ; 30 ventôse an VI () ; 30 ventôse an VII () ; 30 ventôse an VIII () ; 30 ventôse an IX () ; 30 ventôse an X () ; 30 ventôse an XI () ; 30 ventôse an XII () ; 30 ventôse an XIII ().- Germinal (21/22 mars ~ 19/20 avril) – Période de la germinationDébut :
1er germinal an II () ; 1er germinal an III () ; 1er germinal an IV () ; 1er germinal an V () ; 1er germinal an VI () ; 1er germinal an VII () ; 1er germinal an VIII () ; 1er germinal an IX () ; 1er germinal an X () ; 1er germinal an XI () ; 1er germinal an XII () ; 1er germinal an XIII ()
Fin :
30 germinal an II () ; 30 germinal an III () ; 30 germinal an IV () ; 30 germinal an V () ; 30 germinal an VI () ; 30 germinal an VII () ; 30 germinal an VIII () ; 30 germinal an IX () ; 30 germinal an X () ; 30 germinal an XI () ; 30 germinal an XII () ; 30 germinal an XIII ().- Floréal (20/21 avril ~ 19/20 mai) – Période de l'épanouissement des fleursDébut :
1er floréal an II () ; 1er floréal an III () ; 1er floréal an IV () ; 1er floréal an V () ; 1er floréal an VI () ; 1er floréal an VII () ; 1er floréal an VIII () ; 1er floréal an IX () ; 1er floréal an X () ; 1er floréal an XI () ; 1er floréal an XII () ; 1er floréal an XIII ()
Fin :
30 floréal an II () ; 30 floréal an III () ; 30 floréal an IV () ; 30 floréal an V () ; 30 floréal an VI () ; 30 floréal an VII () ; 30 floréal an VIII () ; 30 floréal an IX () ; 30 floréal an X () ; 30 floréal an XI () ; 30 floréal an XII () ; 30 floréal an XIII ().- Prairial (20/21 mai ~ 18/19 juin) – Période des récoltes des prairiesDébut :
1er prairial an II () ; 1er prairial an III () ; 1er prairial an IV () ; 1er prairial an V () ; 1er prairial an VI () ; 1er prairial an VII () ; 1er prairial an VIII () ; 1er prairial an IX () ; 1er prairial an X () ; 1er prairial an XI () ; 1er prairial an XII () ; 1er prairial an XIII ()
Fin :
30 prairial an II () ; 30 prairial an III () ; 30 prairial an IV () ; 30 prairial an V () ; 30 prairial an VI () ; 30 prairial an VII () ; 30 prairial an VIII () ; 30 prairial an IX () ; 30 prairial an X () ; 30 prairial an XI () ; 30 prairial an XII () ; 30 prairial an XIII ().- Messidor (19/20 juin ~ 18/19 juillet) – Période des moissonsDébut :
1er messidor an II () ; 1er messidor an III () ; 1er messidor an IV () ; 1er messidor an V () ; 1er messidor an VI () ; 1er messidor an VII () ; 1er messidor an VIII () ; 1er messidor an IX () ; 1er messidor an X () ; 1er messidor an XI () ; 1er messidor an XII () ; 1er messidor an XIII ()
Fin :
30 messidor an II () ; 30 messidor an III () ; 30 messidor an IV () ; 30 messidor an V () ; 30 messidor an VI () ; 30 messidor an VII () ; 30 messidor an VIII () ; 30 messidor an IX () ; 30 messidor an X () ; 30 messidor an XI () ; 30 messidor an XII () ; 30 messidor an XIII ().- Thermidor (19/20 juillet ~ 17/18 août) – Période des chaleursDébut :
1er thermidor an II () ; 1er thermidor an III () ; 1er thermidor an IV () ; 1er thermidor an V () ; 1er thermidor an VI () ; 1er thermidor an VII () ; 1er thermidor an VIII () ; 1er thermidor an IX () ; 1er thermidor an X () ; 1er thermidor an XI () ; 1er thermidor an XII () ; 1er thermidor an XIII ()
Fin :
30 thermidor an II () ; 30 thermidor an III () ; 30 thermidor an IV () ; 30 thermidor an V () ; 30 thermidor an VI () ; 30 thermidor an VII () ; 30 thermidor an VIII () ; 30 thermidor an IX () ; 30 thermidor an X () ; 30 thermidor an XI () ; 30 thermidor an XII () ; 30 thermidor an XIII ().- Fructidor (18/19 août ~ 16/17 septembre) – Période des fruitsDébut :
1er fructidor an II () ; 1er fructidor an III () ; 1er fructidor an IV () ; 1er fructidor an V () ; 1er fructidor an VI () ; 1er fructidor an VII () ; 1er fructidor an VIII () ; 1er fructidor an IX () ; 1er fructidor an X () ; 1er fructidor an XI () ; 1er fructidor an XII () ; 1er fructidor an XIII ()
Fin :
30 fructidor an II () ; 30 fructidor an III () ; 30 fructidor an IV () ; 30 fructidor an V () ; 30 fructidor an VI () ; 30 fructidor an VII () ; 30 fructidor an VIII () ; 30 fructidor an IX () ; 30 fructidor an X () ; 30 fructidor an XI () ; 30 fructidor an XII () ; 30 fructidor an XIII ().- Jour de la Vertu (17/18 septembre)1er jour complémentaire an II () ; 1er jour complémentaire an III () ; 1er jour complémentaire an IV () ; 1er jour complémentaire an V () ; 1er jour complémentaire an VI () ; 1er jour complémentaire an VII () ; 1er jour complémentaire an VIII () ; 1er jour complémentaire an IX () ; 1er jour complémentaire an X () ; 1er jour complémentaire an XI () ; 1er jour complémentaire an XII () ; 1er jour complémentaire an XIII ().
- Jour du Génie (18/19 septembre)2 jour complémentaire an II () ; 2 jour complémentaire an III () ; 2 jour complémentaire an IV () ; 2 jour complémentaire an V () ; 2 jour complémentaire an VI () ; 2 jour complémentaire an VII () ; 2 jour complémentaire an VIII () ; 2 jour complémentaire an IX () ; 2 jour complémentaire an X () ; 2 jour complémentaire an XI () ; 2 jour complémentaire an XII () ; 2 jour complémentaire an XIII ().
- Jour du Travail (19/20 septembre)3 jour complémentaire an II () ; 3 jour complémentaire an III () ; 3 jour complémentaire an IV () ; 3 jour complémentaire an V () ; 3 jour complémentaire an VI () ; 3 jour complémentaire an VII () ; 3 jour complémentaire an VIII () ; 3 jour complémentaire an IX () ; 3 jour complémentaire an X () ; 3 jour complémentaire an XI () ; 3 jour complémentaire an XII () ; 3 jour complémentaire an XIII ().
- Jour de l'Opinion (20/21 septembre)4 jour complémentaire an II () ; 4 jour complémentaire an III () ; 4 jour complémentaire an IV () ; 4 jour complémentaire an V () ; 4 jour complémentaire an VI () ; 4 jour complémentaire an VII () ; 4 jour complémentaire an VIII () ; 4 jour complémentaire an IX () ; 4 jour complémentaire an X () ; 4 jour complémentaire an XI () ; 4 jour complémentaire an XII () ; 4 jour complémentaire an XIII ().
- Jour des Récompenses (21/22 septembre)5 jour complémentaire an II () ; 5 jour complémentaire an III () ; 5 jour complémentaire an IV () ; 5 jour complémentaire an V () ; 5 jour complémentaire an VI () ; 5 jour complémentaire an VII () ; 5 jour complémentaire an VIII () ; 5 jour complémentaire an IX () ; 5 jour complémentaire an X () ; 5 jour complémentaire an XI () ; 5 jour complémentaire an XII () ; 5 jour complémentaire an XIII ().
- Jour de la Révolution (22/23 septembre), et uniquement les années sextiles6 jour complémentaire an III () ; 6 jour complémentaire an VII () ; 6 jour complémentaire an XI ().
Références
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- « Arrêté du 19 germinal an XI (1 avril 1803) (p. 121-161) », sur Gallica.
- Code civil des Français 1804/Livre I, Titre II (Wikisource).
- « Journal officiel de la République française (3/5/1966) », sur Légifrance.
- « Journal officiel de la République française (8/1/1993) », sur Légifrance.
- Marie-Odile Mergnac 2006, p. 41.
- Les enfants trouvés à Nancy (1793–1830), p. 101-121
- « Convertisseur de calendriers », sur Fourmilab.
Voir aussi
Articles connexes
- Concordance des dates des calendriers républicain et grégorien
- Déchristianisation (Révolution française)
- Calendrier
- Calendrier grégorien
- Calendrier luni-solaire
- Franciade
- Ère républicaine
- Glossaire de la Révolution française, notamment pour les événements connus par leur date dans le calendrier républicain
- Révolution française
- Temps décimal en France
- 1er vendémiaire
Liens externes
Calendriers
- Le calendrier républicain sur iCALENDRIER
- Le calendrier républicain sur Imago Mundi
- Le calendrier républicain
- Calendrier présenté par mois complets
- Équinoxe d’automne de 1583 à 2999 sur le site officiel de l'IMCCE
Convertisseurs
- Convertisseur de calendriers de Fourmilab Le calendrier républicain retenu privilégie l'article III sur l'équinoxe automnal du décret du 4 frimaire an II () de la Convention nationale sur l'ère, le commencement et l'organisation de l'année et sur les noms des jours et des mois du calendrier républicain.
Décrets
- Décrets relatifs à l'établissement de l'Ère Républicaine sur Digithèque de matériaux juridiques et politiques
- Grandes lois de la République sur Digithèque de matériaux juridiques et politiques
- Décret de la Convention nationale sur l'Ère, le commencement et l'organisation de l'année, et sur les noms des jours et des mois sur Brumaire
Fêtes
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