Corentin de Chatelperron
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Prix Pierre-Loti (d) () Prix René-Caillié () |
Corentin de Chatelperron, né à Vannes le , est un ingénieur, navigateur et aventurier français.
Fondateur de l’association Low-tech Lab, il est connu pour ses projets d’expérimentation de modes de vie fondés sur les technologies low-tech, menés dans des environnements variés, notamment en milieu tropical en Thaïlande en 2018, dans le désert mexicain en 2023 et en milieu urbain à Boulogne-Billancourt en 2024 dans le cadre du projet Biosphère urbaine.
Biographie
Origine et famille
Corentin de Chatelperron est issu de la famille Collas de Chatelperron, qui appartenait au XVIIe siècle à la haute bourgeoisie du Bourbonnais et qui tire son nom de la baronnie de Châtelperron acquise en 1803 par Jean-Baptiste Collas[1].
Il grandit à Muzillac où son père est notaire. Il effectue sa scolarité au lycée Saint-François-Xavier de Vannes[2] puis ses études d'ingénieur à l'Institut catholique d'arts et métiers (ICAM) de Nantes.
Carrière
Tara Tari
Début 2009, il rejoint le Bangladesh pour travailler dans un chantier naval moderne de production de bateaux en composite de fibre de verre, le chantier naval TaraTari[3]. Rapidement, Corentin a l'idée de remplacer la fibre de verre (un matériau polluant à produire, importé et cher) par de la fibre de jute, une ressource naturelle locale.
Pour démontrer le potentiel du jute et trouver des partenaires, Corentin construit le petit voilier Tara Tari, premier bateau à intégrer du jute (40 % composite en jute, 60 % composite en verre) et décide de rejoindre la France à son bord[4]. Ce périple de 6 mois en mer, plus tard baptisé « l'Aventure de Tara Tari »[2], permet à des partenaires de rejoindre Corentin pour lancer Gold of Bengal, un projet de recherche sur l'utilisation du jute en renfort pour matériaux composites[5].
Gold of Bengal
Ses recherches donnent naissance en mars 2013 à un second prototype de bateau, le Gold of Bengal[6], 100 % composite en jute inauguré en février 2013 au Bangladesh[7].
Nomade des Mers
En février 2016, Corentin prend le large à bord du catamaran-laboratoire Nomade des Mers, pour un tour du monde axé sur la découverte et l’expérimentation de low-tech — des technologies sobres, économiques et durables. Ce projet, mené sous l’égide de l'association Low‑tech Lab, est accompagné d’une série documentaire sur ARTE (saisons diffusées en 2018 et 2021) . L’expédition explore des solutions locales dans les domaines de l’eau, de l’énergie ou de l’alimentation, et les documente sur une plateforme collaborative libre [8].
En 2018, il vit quatre mois sur la Biosphère, une plateforme de bambou flottante en Thaïlande, entièrement autonome grâce aux low-tech.
Biosphère du désert
En 2023, il mène une seconde expérience avec la designer belge Caroline Pultz[9], cette fois en milieu aride, dans le désert mexicain. Culture de champignons, de plantes et d’algues, utilisation de l'énergie solaire, matériaux biosourcés, utilisation de l'eau en circuit fermé... Sur 60m², l'écosystème de cette nouvelle Biosphère est un habitat qui ne génère plus de déchets, mais des ressources. Des dizaines d'experts ont été mobilisés pour cette expérience, du médecin au nutritionniste, en passant par des spécialistes du vivant, de la cuisine écologique ou encore de la tente.
Biosphère urbaine
En 2024, Corentin de Chatelperron et la designer Caroline Pultz ont mené une expérience d'habitat durable en milieu urbain baptisée Biosphère urbaine, dans un appartement de 25 m² prêté par la ville de Boulogne-Billancourt[10]. L'expérience s’est déroulée de juillet à novembre 2024, avec pour objectif de tester un mode de vie basé sur les principes low-tech, adapté au contexte urbain[11].
L’appartement a été équipé de multiples dispositifs visant à réduire l’empreinte environnementale tout en maintenant un confort de vie : isolation en laine de chanvre, production d’électricité par panneaux solaires, systèmes de récupération et filtration d’eau, toilettes vivantes, culture de champignons sous la douche, élevage de grillons pour les protéines, biodigesteur produisant du biogaz, entre autres.
Le projet visait à démontrer la faisabilité d’une vie urbaine plus sobre et résiliente, en réduisant fortement la consommation de ressources (eau, énergie, déchets). Il a bénéficié du soutien de partenaires institutionnels tels que la mairie de Boulogne-Billancourt, le CNES et Arte. En parallèle, un programme de sciences participatives sur les low-tech a été mené dans d'autres villes, afin d’impliquer les citoyens dans la recherche et l’expérimentation de solutions durables.
Documentaires
- Gold of Bengal, un voilier 100 % jute, Voiles et Voiliers 2013.
- Corentin de Chatelperron, un pionnier Shamengo, Kaïa Production, Shamengo 2013.
- Je traverse les océans sur un bateau en fibre de jute, Kaïa Production, Shamengo 2013.
- Cap sur l'innovation, série documentaire 15 × 26 min, FL Concepts, ARTE 2017. Diffusion sur Arte
- 4 mois sur ma biosphère, documentaire 53 min, Arte 2021
Publication
- L'aventure de "Tara Tari" : Bangladesh-France sur un voilier en toile de jute (préf. Yves Marre et Marc Van Peteghem), La Rochelle, La Découvrance, , 2e éd. (1re éd. 2010), 149 p. (ISBN 978-2-84265-702-4).
- Nomade des mers : Le tour du monde des innovations low‑tech, EPA / Arte Éditions, 10 octobre 2018. Co‑autrice : Nina Fasciaux .
- Ma biosphère – Vivre autonome grâce aux low-tech, Arthaud, 27 octobre 2021.
Récompenses
- Prix Bernard Moitessier 2011[12].
- Mention spéciale du Prix de la Toison d'Or du livre d'aventure vécue 2011[13].
- Prix Pierre Loti 2012 [14].
- Prix René-Caillié 2012[15].
- Toison d'or du film d'aventure 2014 pour « Nomade des mers - Gold of Bengal »[16].
- Prix Ushuaïa TV / Écrans de l'aventure de Dijon 2014 pour « Nomade des mers - Gold of Bengal »[16].
- Prix des jeunes de la ville de Dijon 2014 pour « Nomade des mers - Gold of Bengal »[16].
- VIMFF 2016 Film Award, Best Adventure Film pour « Nomade des mers - Gold of Bengal »[17].
Voir aussi
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
Références
- ↑ « Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle - Chaix d'Est-Ange »
- Didier Arnaud, « A fond le rafiot », Libération, (lire en ligne).
- ↑ « La transmission des savoirs dans la construction navale. Tara Tari, un chantier naval moderne pour le Bangladesh », sur Tendance bleue, .
- ↑ « Corentin de Chatelperron, Tara Tari », sur Bretagne Info nautisme, .
- ↑ Vanessa Dougnac, « Au Bangladesh, le rêve de jeunes ingénieurs français », Le Point, (lire en ligne).
- ↑ (en) « Jute shows new prospect », Daily Star, (lire en ligne).
- ↑ « Gold of Bengal : un voilier 100 % pur jute pour le Bangladesh », sur Voiles et Voiliers.com, .
- ↑ « « Nomade des mers, les escales de l’innovation », sur Arte.tv : l’arche de Noé « low-tech » de la biodiversité », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Corentin de Chatelperron, l’écolo intrépide qui expérimente les modes de vie du futur », sur Usbeck&Rica, .
- ↑ « La Biosphère urbaine »
, sur mairie de Boulogne-Billancourt
- ↑ « Bienvenue dans l’« appartement du futur » 100 % low-tech, avec toilettes vivantes et grillons », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=22348 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Agence Bretagne presse.
- ↑ « L’aventure de Tara Tari récompensée par un prix spécial », sur Actu Nautique, .
- ↑ « Corentin de Chatelperron a séduit le jury », Sud Ouest, (lire en ligne).
- ↑ « Remise du prix René-Caillié au lauréat », La nouvelle République, (lire en ligne).
- « http://aventure.la-guilde.org/spip.php?article1830 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- ↑ (en) « 2016 VIMFF Film awards », sur VIMFF.
