Éco-anxiété

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Qu'est-ce que l'éco-anxiété et sa sœur jumelle la solastalgie ?


> Eco-anxiété est un mot forgé en 1997 par Véronique Lapaige, enseignante-chercheuse canadienne et belge. Elle a observé qu’individuellement ou collectivement, un nombre grandissant de personnes ressentaient un mal-être et souvent un besoin de se responsabiliser face au changement climatique et aux crises environnementales. Dans sa définition du phénomène, ce médecin de formation précisait qu’il n’avait rien de pathologique.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Sciences et Avenir faire le point sur un concept qui a 25 ans cette année.

https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/qu-est-ce-que-l-eco-anxiete-et-soeur-jumelle-la-solastalgie_163637


Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?

> Popularisée par la presse française lors des épisodes caniculaires de l’été 2019, l’expression éco-anxiété est la contraction des deux mots : écologie et anxiété. Un "éco-anxieux" ou une "éco-anxieuse" développe une inquiétude face aux catastrophes écologiques annoncées : dérèglement climatique, perte de la biodiversité, pollution, déforestation… Cette anxiété est une anxiété par anticipation, née de la prise de conscience des impacts à court et à long terme du changement climatique, nourrie par les différents scénarios établis par des scientifiques - comme ceux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) -, et par le constat que des évènements liés à ce dérèglement climatique sont déjà observables.

Quelle différence avec la « solastalgie » ?

La solastalgie est un néologisme utilisé en 2003 par le philosophe de l’environnement Glenn Albrecht.

Il combine deux mots : le verbe sōlor, sōlārī qui signifie atténuer une détresse, apporter un réconfort dans une situation difficile, et le suffixe stalgia. Issu du grec algia, il signifie une douleur, qu’elle soit physique ou morale. Ce concept est né du travail de Glenn Albrecht sur la santé mentale des habitants de la Hunter Valley (Australie), une région bouleversée par l’industrialisation et l’ouverture de mines à ciel ouvert. Le chercheur rapporte combien les habitants se sentaient étrangers à ce nouvel environnement. Sur ce plan, il leur trouvait beaucoup de points communs avec les aborigènes qui manifestent, encore aujourd’hui, la nostalgie de leurs cultures et leurs traditions disparues.

La solastalgie traduit donc une anxiété, un malaise face à ce qui est déjà perdu. L’éco-anxiété, elle, est un mal-être lié ce qui va advenir. Et bien sûr l’un n’empêche pas l’autre : ceux qui ont vu leur espace de vie se dégrader nourrissent aussi des inquiétudes quant aux dégradations encore à venir.