Différences entre versions de « André Chamson »

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'''André Jules Louis Chamson''', né à [[Nîmes]] le 6 juin 1900 et mort à [[Paris 5e]] le 9 novembre 1983, est un [[essayiste]], [[historien]] et [[romancier]] [[France|français]].
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== Biographie ==
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André Chamson est le fils de Jean Chamson et de Madeleine Aldebert. D'origine [[Cévennes|cévenole]], il est élevé avec la religion [[calvinisme|protestante]] dans la commune du [[Le Vigan (Gard)#Personnalités liées à la commune|Vigan]] ([[Gard]]).
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Après avoir étudié aux lycées d'[[Alès]], puis de [[Montpellier]], il est élève de l'[[École des chartes]] (promotion 1924), où il obtient le diplôme d'[[archiviste paléographe]].
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Militant au côté du [[Front populaire (France)|Front Populaire]], il fonde en [[1935]] avec [[Jean Guéhenno]] et [[Andrée Viollis]] l'hebdomadaire [[Vendredi (hebdomadaire)|''Vendredi'']] dont ils assureront une direction collégiale du journal jusqu'à sa disparition en novembre 1938<ref>{{ouvrage|auteur=Micheline Cellier-Gelly|titre=L'aventure de Vendredi ''dans'' Les livres de la guerre|éditeur=Omnibus|date=2005|pages totales=762|isbn=2258064112}}</ref>.
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Lorsque la [[Seconde Guerre mondiale]] éclate, c'est à ce titre qu'il est rappelé, en lien avec [[Jacques Jaujard]], pour diriger l’évacuation des chefs-d’œuvre du [[musée du Louvre]] vers le [[château de Chambord]]<ref>Sa femme Lucie Mazauric, bibliothécaire du Louvre, a pour tâche de les surveiller.</ref>, avant l'arrivée des troupes allemandes dans la capitale. Durant l'[[Europe sous domination nazie#Occupation allemande de la France|occupation]], il entre dans la [[Résistance intérieure française|Résistance]] dans les maquis du [[Lot (département)|Lot]]. Il réside à [[Montauban]] entre septembre 1940 et mai 1943, dans l'immeuble situé 30, rue de la Comédie, où il va assurer la conservation des chefs-d'œuvre du musée du Louvre se trouvant au musée Ingres<ref>{{ouvrage|auteur=Michel Rayssac|titre=L'Exode des musées : Histoire des œuvres d'art sous l'Occupation|éditeur=Payot|date=2007|pages totales=1006|isbn=2228901725|lire en ligne=}}</ref>.
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Il est enterré, avec son épouse [[Lucie Mazauric]], sur le serre de la Lusette, près du Pic de Barette qui domine la vallée de Taleyrac, sur la commune de [[Valleraugue]]. Ils sont les parents de la romancière [[Frédérique Hébrard]], née en 1927.
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* [[1927]] : ''L’Homme contre l’Histoire'' (Grasset), ''Les Hommes de la route'' (Grasset)
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* [[1928]] : ''Le Crime des Justes'' (Grasset), ''Tabusse. La fête et le char'' (Les Cahiers Libres)
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* [[1929]] : ''Clio, ou l’Histoire sans les Historiens'' (Hazan)
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* [[1930]] : ''Tyrol'' (Grasset), ''L’Aigoual'' (Émile Paul), ''Histoire de Magali'' (Hartmann), ''Histoires de Tabusse'' (Mercure de France), ''Li Nivo éron si compagno. Compagnons de la Nuée'' (Hartmann), ''La Révolution de dix-neuf, suivi de : Esquisse d’une théorie de l’immunité'' (Hartmann)
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* [[1931]] : ''Affirmations sur Mistral'' (Émile Paul)
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* [[1932]] : ''Héritages'' (Grasset)
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* [[1933]] : ''L’Auberge de l’abîme'' (Grasset)
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* [[1934]] : ''L’Année des vaincus'' (Grasset)
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* [[1935]] : ''Les Quatre Éléments'' (Grasset)
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* [[1937]] : ''Retour d’Espagne'' (Grasset)
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* [[1939]] : ''La Galère'' (Gallimard)
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* [[1940]] : ''Quatre mois, carnet d’un officier de liaison'' (Flammarion)
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* [[1944]] : ''Écrit en 1940'' (Gallimard)
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* [[1945]] : ''Le Puits des miracles'' (Gallimard)
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* [[1946]] : ''Le Dernier Village'' (Mercure de France), ''Fragments d’un liber veritatis 1941-1942'' (Gallimard)
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* [[1947]] : ''Écrit en 40. Écrit en 44'' (Minuit)
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* [[1948]] : ''La Peinture française au Musée du Louvre'' (Braun), ''Si la parole a quelque pouvoir, discours et articles de revues 1945-1947'' (Éditions du Mont-Blanc), ''L’Homme qui marchait devant moi'' (Gallimard)
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* [[1951]] : ''Le Garçon, la Fille et la Bête'' (Éditions de la Paix), ''La Neige et la Fleur'' (Gallimard)
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* [[1952]] : ''On ne voit pas les cœurs, quatre actes'' (Gallimard)
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* [[1953]] : ''La fin de “Greenville”''
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* [[1954]] : ''Le Chiffre de nos jours'' (Gallimard), ''L’École de tout le monde'' (Fayard)
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* [[1955]] : ''Courbet'' (Flammarion), ''Le drame de Vincennes'' (Grasset)
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* [[1956]] : ''Adeline Venician'' (Grasset)
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* [[1958]] : ''Nos ancêtres, les Gaulois'' (Gallimard)
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* [[1961]] : ''Devenir ce qu’on est'' (Gallimard), ''Le rendez-vous des espérances'' (Gallimard)
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* [[1964]] : ''Comme une pierre qui tombe'' (Gallimard)
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* [[1965]] : ''La Petite Odyssée'' (Gallimard)
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* [[1967]] : ''[[La Superbe (roman)|La Superbe]]'' (Plon)
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* [[1968]] : ''Suite cévenole'' (Plon)
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* [[1969]] : ''Suite pathétique'' (Plon)
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* [[1970]] : ''[[La Tour de Constance]]'' (Plon)
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* [[1974]] : ''[[Les Taillons ou la Terreur blanche]]'' (Plon)
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* [[1975]] : ''La Reconquête'' (Plon)
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* [[1977]] : ''Sans peur'' (Plon)
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* [[1979]] : ''Castanet, le camisard de l’Aigoual'' (Plon)
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* [[1982]] : ''Catinat, gardian de Camargue''
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* [[1984]] : ''Il faut vivre vieux'' (Grasset)
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== Filmographie ==
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* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Tabusse]]'' de [[Jean Gehret]] (scénariste et dialoguiste)
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* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Le Crime des justes]]'' de [[Jean Gehret]] (scénariste et dialoguiste)
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* [[1952 au cinéma|1952]] : ''Cœur d'amour épris'', court métrage de [[Jean Aurel]] (scénariste et auteur du commentaire)
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<references />

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Résister, c'est d'abord ne pas s'arrêter à la persécution, ni à la calomnie, ni à l'injure. C'est rester semblable à ce qu'on est jusque dans la défaite.<footer class="h-card p-author">André Chamson</footer>. Extrait du discours à l'assemblée du Désert en septembre 1935


André Jules Louis Chamson, né à Nîmes le 6 juin 1900 et mort à Paris 5e le 9 novembre 1983, est un essayiste, historien et romancier français.

Biographie

Origines familiales et études

André Chamson est le fils de Jean Chamson et de Madeleine Aldebert. D'origine cévenole, il est élevé avec la religion protestante dans la commune du Vigan (Gard).

Après avoir étudié aux lycées d'Alès, puis de Montpellier, il est élève de l'École des chartes (promotion 1924), où il obtient le diplôme d'archiviste paléographe.

Carrière

Militant au côté du Front Populaire, il fonde en 1935 avec Jean Guéhenno et Andrée Viollis l'hebdomadaire Vendredi dont ils assureront une direction collégiale du journal jusqu'à sa disparition en novembre 1938[1].

Durant la Guerre d'Espagne, il s'engage aux côtés des républicains. Revenu en France, il devient conservateur de musée.

Montauban : plaque commémorative au 30 rue de la Comédie

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, c'est à ce titre qu'il est rappelé, en lien avec Jacques Jaujard, pour diriger l’évacuation des chefs-d’œuvre du musée du Louvre vers le château de Chambord[2], avant l'arrivée des troupes allemandes dans la capitale. Durant l'occupation, il entre dans la Résistance dans les maquis du Lot. Il réside à Montauban entre septembre 1940 et mai 1943, dans l'immeuble situé 30, rue de la Comédie, où il va assurer la conservation des chefs-d'œuvre du musée du Louvre se trouvant au musée Ingres[3].

À la Libération, il retrouve ses fonctions de conservateur de musée et est nommé au Petit Palais. Il devient directeur des Archives de France de 1959 à 1971.

Il est élu membre de l’Académie française le {{safesubst:#invoke:Date|modeleDate}}, par 18 voix — celles entre autres de Jules Romains, André Maurois et Georges Duhamel — au fauteuil d'Ernest Seillière et sollicite son amie, la joaillière Suzanne Belperron, pour la création de son épée.

En 1957, il est élu Majoral du Félibrige (Cigalo de Tarn) et en 1958, mainteneur de l'Académie des Jeux floraux.

Protestant, généreux et engagé, dans sa vie comme dans ses livres, il situe la plupart de ses récits dans le cadre des Cévennes, sa région natale (Roux le bandit, 1925 ; Les Hommes de la route, 1927 ; Le Crime des justes, 1928 ; La Neige et la Fleur, 1951 ; La tour de Constance, 1970). Il a pris la parole sept fois dans les Assemblées du Désert (1935, 1954, 1958, 1967, 1972, 1975 et 1979), grands rassemblements protestants organisés chaque année le premier dimanche de septembre sur les terrains du Musée du Désert au Mas Soubeyran dans le Gard.

Il a fait partie du comité de rédaction de la revue littéraire Europe lors de sa reparution en 1946.

Il est enterré, avec son épouse Lucie Mazauric, sur le serre de la Lusette, près du Pic de Barette qui domine la vallée de Taleyrac, sur la commune de Valleraugue. Ils sont les parents de la romancière Frédérique Hébrard, née en 1927.

Œuvres

  • 1923 : Attitudes (La Laborieuse)
  • 1925 : Roux le bandit (Grasset)
  • 1927 : L’Homme contre l’Histoire (Grasset), Les Hommes de la route (Grasset)
  • 1928 : Le Crime des Justes (Grasset), Tabusse. La fête et le char (Les Cahiers Libres)
  • 1929 : Clio, ou l’Histoire sans les Historiens (Hazan)
  • 1930 : Tyrol (Grasset), L’Aigoual (Émile Paul), Histoire de Magali (Hartmann), Histoires de Tabusse (Mercure de France), Li Nivo éron si compagno. Compagnons de la Nuée (Hartmann), La Révolution de dix-neuf, suivi de : Esquisse d’une théorie de l’immunité (Hartmann)
  • 1931 : Affirmations sur Mistral (Émile Paul)
  • 1932 : Héritages (Grasset)
  • 1933 : L’Auberge de l’abîme (Grasset)
  • 1934 : L’Année des vaincus (Grasset)
  • 1935 : Les Quatre Éléments (Grasset)
  • 1937 : Retour d’Espagne (Grasset)
  • 1939 : La Galère (Gallimard)
  • 1940 : Quatre mois, carnet d’un officier de liaison (Flammarion)
  • 1944 : Écrit en 1940 (Gallimard)
  • 1945 : Le Puits des miracles (Gallimard)
  • 1946 : Le Dernier Village (Mercure de France), Fragments d’un liber veritatis 1941-1942 (Gallimard)
  • 1947 : Écrit en 40. Écrit en 44 (Minuit)
  • 1948 : La Peinture française au Musée du Louvre (Braun), Si la parole a quelque pouvoir, discours et articles de revues 1945-1947 (Éditions du Mont-Blanc), L’Homme qui marchait devant moi (Gallimard)
  • 1951 : Le Garçon, la Fille et la Bête (Éditions de la Paix), La Neige et la Fleur (Gallimard)
  • 1952 : On ne voit pas les cœurs, quatre actes (Gallimard)
  • 1953 : La fin de “Greenville”
  • 1954 : Le Chiffre de nos jours (Gallimard), L’École de tout le monde (Fayard)
  • 1955 : Courbet (Flammarion), Le drame de Vincennes (Grasset)
  • 1956 : Adeline Venician (Grasset)
  • 1958 : Nos ancêtres, les Gaulois (Gallimard)
  • 1961 : Devenir ce qu’on est (Gallimard), Le rendez-vous des espérances (Gallimard)
  • 1964 : Comme une pierre qui tombe (Gallimard)
  • 1965 : La Petite Odyssée (Gallimard)
  • 1967 : La Superbe (Plon)
  • 1968 : Suite cévenole (Plon)
  • 1969 : Suite pathétique (Plon)
  • 1970 : La Tour de Constance (Plon)
  • 1974 : Les Taillons ou la Terreur blanche (Plon)
  • 1975 : La Reconquête (Plon)
  • 1977 : Sans peur (Plon)
  • 1979 : Castanet, le camisard de l’Aigoual (Plon)
  • 1982 : Catinat, gardian de Camargue
  • 1984 : Il faut vivre vieux (Grasset)

Filmographie


  1. {{#invoke:Biblio|ouvrage}}
  2. Sa femme Lucie Mazauric, bibliothécaire du Louvre, a pour tâche de les surveiller.
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