Christian Harbulot

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Christian Harbulot, né le 19 décembre 1952 à Verdun (Meuse)[1], est un stratégiste français spécialiste en intelligence économique. Il est directeur de l'École de guerre économique et directeur associé du cabinet de conseil Spin Partners, spécialisé en intelligence économique et lobbying.

Biographie

Jeunesse et études

Christian Harbulot est cousin par son père d'Hervé Brusini[2]. Il effectue sa scolarité lycéenne au lycée de Châlons-sur-Marne[1].

Il est élève au Centre universitaire d'études politiques (CUEP) de l'université de Nancy, qui permet un transfert à l'Institut d'études politiques de Paris[3]. Il est diplômé de la section Politique économique et sociale en 1975. Il suit également une licence d'histoire à Paris-VII qu'il valide en 1976, et est titulaire en 1980 d'un DEA d'analyse comparée des systèmes politiques (Paris-I) sous la direction de Maurice Duverger[4],[5].

Parcours militant

Militant de la Cause du peuple à Nancy, il monte à Paris à l'automne 1973 où il est très actif sur le campus de Jussieu[6]. Il participe[6] le 1er novembre, dans une salle paroissiale de la rue Royale à Versailles, à la « réunion des chrysanthèmes » qui marque la dissolution de l'organisation maoïste[7],[8].

Rallié ensuite aux Noyaux armés pour l'autonomie populaire (NAPAP) qui revendiquent l'assassinat, le , de Jean-Antoine Tramoni, le vigile de Renault responsable de la mort de Pierre Overney le , il est arrêté le 3 décembre[9] au cours de l'enquête qui s'ensuit[10]. Défendu par le futur ministre Roland Dumas, il est finalement libéré le et obtient successivement deux non-lieux[11].

Parcours professionnel

Pendant les douze mois suivants, il fait son service militaire en Champagne dans la cavalerie, au 503e régiment de chars de combat de Mourmelon.[réf. nécessaire]

En 1982, il obtient un poste d'enseignant en histoire-géographie à l'École alsacienne, qu'il quitte en 1986. C'est dans cette école qu'il fait la connaissance du général Alain Gaigneron de Marolles, qui était un parent d'élève[12].

En 1990, il est directeur des relations extérieures de l'ADITECH (future ADIT, Agence pour la diffusion de l'information technologique). Remarqué par le Premier ministre Édith Cresson à la suite de la publication de son livre Techniques offensives et guerre économique, il devient conseiller personnel d'Henri Martre, président du groupe Intelligence économique et stratégie des entreprises au Commissariat général du Plan (1992-1994), et participe à la rédaction du rapport Martre qui pose les fondements de l'intelligence économique en France. Recruté par le Groupe Défense conseil international, il est nommé directeur des opérations de sa filiale Intelco. Il a également participé à plusieurs autres rapports parmi lesquels La Guerre de l'information[13] (étude commanditée par la Délégation générale pour l'Armement)[12].

Depuis 1997, il assure la direction de l'École de guerre économique, qu'il a créée avec le général (cr) Jean Pichot-Duclos au sein de l'École supérieure libre des sciences commerciales appliquées (ESLSCA)[14].

Le 12 mars 2008, il est élevé au grade de lieutenant-colonel de réserve par le ministre de la Défense, et chargé de cours en intelligence économique au profit de l’état-major de l’armée de terre[15].

Il fait également partie du comité de rédaction du site Infoguerre[16].

Depuis 2009, il est membre du conseil scientifique du Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique (CSFRS) et vice-président de l'Institut international d'intelligence économique et stratégique.

Depuis 2015, il est le porte parole de l'Initiative pour la défense de l’économie européenne (IDÉE).

En 2018, il crée l'École de pensée sur la guerre économique avec Éric Delbecque, Ali Laïdi, Nicolas Moinet et Olivier de Maison Rouge[17].

Œuvres

Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont :

  • Il nous faut des espions, 1988, sous le pseudonyme de Marc Elhias (avec Laurent Nodinot).
  • La machine de guerre économique, Economica, octobre 1992[18].
  • La France doit dire non, Plon, mars 1999 (avec le Général (cr) Jean Pichot-Duclos).
  • La guerre cognitive, Lavauzelle, mai 2002 (avec Didier Lucas).
  • La main invisible des puissances, Ellipses, juin 2005.
  • Les chemins de la puissance (dir.), Éditions Tatamis, 2007.
  • La guerre économique, PUF, 2011 (avec Éric Delbecque).
  • Manuel d'intelligence économique, PUF, 2012 (coordinateur de l'ouvrage).
  • Sabordage, comment la France détruit sa puissance, éditions François Bourin, 2014.
  • Techniques offensives et guerre économique, éditions La Bourdonnaye, 2014.
  • Manuel de l'intelligence économique, PUF, 2015 - 2ème édition (coordinateur de l'ouvrage).
  • Les fabricants d'intox, La guerre mondialisée des propagandes, Lemieux, 2016[19].
  • Le Nationalisme économique américain, VA Press, 2017.
  • L'art de la guerre économique, Va Press, 2018
  • Sous la dir. de Pierre-Yves Rougeyron[20], Pourquoi combattre ?, Editions Perspectives Libres, Paris, Janvier 2019 (ISBN 979-10-90742-48-2).
  • Manuel d'intelligence économique, PUF, 2019 - 3ème édition (coordinateur de l'ouvrage).
  • Guerre économique : qui est l'ennemi ?, Christian Harbulot, Lucie Laurent, Nicolas Moinet, Collectif, Nouveau Monde, 5 Octobre 2022 , (ISBN 9782380943207)

Il a participé à d'autres ouvrages collectifs :

  • Didier Lucas, La France a-t-elle une stratégie de puissance économique ? , 23 juin 2004, Lavauzelle (sous la direction de)

Bibliographie

  • Gagliano Giuseppe, Guerre et intelligence économique dans la pensée de Christian Harbulot, présentation Nicolas Moinet, VA Press, 2016.[1]
  • Gagliano Giuseppe, L'école française de la guerre économique, VA Press, Versailles, 2018.Va Press Editions

Notes et références

  1. a et b « Qui est (vraiment) Christian Harbulot ? | Nicolas Moinet » (consulté le )
  2. Jean Marie Pontaut, Les oreilles du président : suivi de la liste des 2 000 personnes « écoutées » par François Mitterrand, Fayard, (ISBN 2-213-59536-4 et 978-2-213-59536-8, OCLC 34772477, lire en ligne).
  3. « Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte », sur Sciences Po stories (consulté le )
  4. Sophie Vienne, Benoît Samper et Marie Dewisme, « Christian Harbulot », Individus : principaux acteurs de l'intelligence économique en France, 2 novembre 2005.
  5. Christian Harbulot, « Comment la France détruit sa puissance (entretien) », La Nouvelle Revue d'histoire, no 75 de novembre-décembre 2014, p. 10-13.
  6. a et b Christophe Bourseiller, Les maoïstes. La folle histoire des gardes rouges français, éditions du Seuil, collection « Points », 2008, p. 369.
  7. Christophe Bourseiller, op. cit., p. 331.
  8. « Les fantômes de la Gauche prolétarienne, cinquante ans après sa disparition », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « LE MEURTRIER PRÉSUMÉ DE M. TRAMONI EST ARRÊTÉ », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Christophe Bourseiller, op. cit., p. 371-372.
  11. Christophe Bourseiller, op. cit., p. 453, note 10.
  12. a et b Margherita Nasi, « A l’Ecole de guerre économique, une formation pour agents secrets de la mondialisation », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. Fiche de Christian Harbulot, site de l'École de guerre économique.
  14. « Aux fondements de l'EGE », ibid.
  15. Arrêté du conférant un grade d'officier de réserve au titre de l'article L. 4221-3 du code de la défense ».
  16. Site d'Infoguerre.fr
  17. « Pourquoi il est urgent de penser notre stratégie dans la guerre économique mondiale », Le Figaro, (consulté le ).
  18. Pierre Morisot, « La machine de guerre économique », sur www.defnat.com, Revue n° 543 Juin 1993 - p. 192-193 (consulté le )
  19. « Les 3 commandements du monde de l'intox, selon Christian Harbulot », sur Franceinfo, (consulté le )
  20. Notice de l’ouvrage avec co-auteurs de Pourquoi Combattre ? Sous la dir. de P-Y Rougeyron, Editions Perspectives Libres, (consulté le ), sur cerclearistote.fr

Articles connexes

Liens externes


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