TechnoPouvoir

De Mi caja de notas

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En cours de lecture 2019-319 - xtof

Avec "Technopouvoir", Diana Filippova signe un essai de philosophie politique plutôt impressionnant, dense et qui ne réduit pas la complexité de son sujet, mais au contraire, le déploie. C'est un livre assez désabusé sur la puissance de la techno, qui n'est plus tant le bras armé du capitalisme que le moyen, le milieu de sa propre réalisation, comme si la techno avait assujetti à sa propre efficacité, tant le politique que le pouvoir économique. Le numérique, l'architecture technique, est devenu l'arme ultime, l'enjeu de son propre accomplissement. Le Technopouvoir en s'infiltrant dans toutes les modalités de gouvernement sous forme de microdécisions est en train de réussir la dépolitisation du monde au profit de la seule perspective d'un progrès technique sans fin ni but, autre que lui-même, sans espace d'autonomie individuelle ou collective. Toutes causalités et fins sont enfouies dans la technique : la victoire du Technopouvoir est totale. "L'automatisation n'est plus un choix, mais un impératif". Nous n'avons plus que de la liberté une apparence, cernés par "une architecture conçue pour orienter rigoureusement les choix", coincés dans une architecture où le coût marginal d'exercice du pouvoir est nul... Et où la symbolique politique semble neutre et consensuelle alors qu'elle a substitué notre milieu par un autre. "Le numérique est manifestement devenu un obstacle pour l'émergence, le déploiement et le succès" de tout mouvement contestataire. Le panoptique s'est refermé sur nous-mêmes ! Un livre riche et puissamment politique qui nous invite à sortir de la cage d'acier, à entrer en dissidence, à ramener la critique sur le terrain social... A repolitiser ce qui ne cesse d'être dépolitisé. Il ne manque que l'invite à briser les machines. Et peut-être, emportée par son élan, qu'à souligner que cette cage d'acier fonctionne beaucoup moins bien qu'elle ne le rêve ! —— Hubert Guillaud (Facebook, 2019-11-12)